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SICARD, Jacques (1721-1779)
État civil
NOM : SICARD     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SICCARD
Date(s) : 1721 entre crochets  / 1779-11-1
Notes biographiques

D’Angers 13 lieues sont à parcourir pour rejoindre Cholet, capitale des Mauges, au cœur de la guerre entre "Bleus" et "Blancs". Les guerres révolutionnaires ont détruit Cholet, son industrie florissante, ses femmes et ses hommes. La population est passée de plus de 8.400 habitants en 1780 à 2.000 en 1798. L’église paroissiale principale, Saint-Pierre est réduite à l’état de cendres en 1793 et 1794 alors que Notre-Dame, épargnée, sert de prison. Seuls subsistent des registres paroissiaux parcellaires et un registre clandestin tenu par le curé Boisnaud qui a préféré partir que de prêter serment. Le XIXème siècle verra le Choletais rebondir, une résilience, avec le retour d’une économie dynamique autour de ses nombreux tisserands, et la reconstruction de ses églises. Notre-Dame, imposante, au style néo-gothique, est conçue à l’instar des cathédrales séculaires, signant ainsi le renouveau de la ville.
Chaque paroisse écrit C. Port possédait une petite école depuis le XVIIème siècle. En 1789, les maîtres sont SICARD, DUCHESNAY, HENON et Macé. Le parcours des chantres et psalteurs exerçant à Cholet a été conduit en analysant les registres paroissiaux. Jacques SICARD, éloigné du sujet Musefrem, intéresse par son fils Jacques Laurent SICARD qui exercera à l'identique de son père quelques années plus tard.

• 1721, La Tessoualle [M&L] : Les registres paroissiaux de La Tessoualle étant lacunaires entre les années 1712-1732, les lieu et date de naissance de Jacques SICARD ont été rétablis en croisant les informations citées notamment dans son acte de mariage. Il est fils du tisserand Pierre Sicard et de Jacquine Péard. La famille est originaire de La Tessoualle, située à moins de 2 lieues de Cholet [M&L].

• La formation de Jacques SICARD reste sujette à interrogations. Les chantres de village étant nombreux dans les Mauges, il a pu être formé à La Tessoualle où exerçait un chantre. En 1793, par exemple, le psalteur René BOMPAS quitte la collégiale Saint-Léonard de Chemillé [M&L] pour s'en retourner dans son bourg natal exercer son métier. SICARD a pu également être formé à Cholet.

• 28 décembre 1750, Cholet [M&L] : Jacques SICARD, 29 ans, cité comme chantre de la principale église paroissiale de Cholet, à savoir Saint-Pierre, épouse Marie Marthe Fontenit. Le mariage bénéficie d'une triple dispense relevant tout d'abord d'une opposition du sieur Chauveau levée le jour du mariage, puis de celle de deux bans, et enfin d'une dispense pour temps prohibé. Les Sicard venus de La Tessoualle entourent Jacques et les Fonteny la jeune épouse. Le mariage est rapidement suivi d'une première naissance, celle de Marie Marthe, dès septembre 1751. Cinq autres enfants viennent au monde entre 1752 et 1764. Excepté Jacques Laurent SICARD, second de la fratrie et futur chantre baptisé le 10 septembre 1753 les petits décèderont au cours de leurs deux premières années.

• [1740]-[1759], Cholet : Le dépouillement des registres paroissiaux de Cholet est quasi le seul recours permettant de retracer le parcours de Jacques SICARD. Quand a-t-il commencé à exercer sa fonction ? Peut-être à une vingtaine d'années ? En 1750, 1751 il est chantre, puis maître chantre de Saint Pierre en 1753, tixier ou tisserand à partir de 1755 jusqu'en 1766. Les activités étant compatibles il est à n'en pas douter tisserand et chantre voire maître d'école fonction mentionnée dans son acte de décès.
Faute d'éléments tangibles suffisants, le recours à des informations transversales révèle la sociabilité de la ville. Il y a certes les registres paroissiaux qui recensent un grand nombre de tisserands à Cholet, ville manufacturière et dynamique du XVIIIème siècle. Puis cette autre mention relevée dans le catalogue du Musée met en valeur un "objet de bois", soit un fifre dont "jouait aux processions le tisserand qui précédait le métier à tisser, chef d'œuvre de la corporation". Jacques SICARD a-t-il pu être ce fifre ? L'archiviste Célestin Port livre une autre précision concernant l'existence de petites écoles liées aux paroisses Saint-Pierre et Notre-Dame, fort actives à la fin de l'Ancien Régime. Dans ce contexte, il est tentant d'assimiler les fonctions de chantre et maître d'école, le Magister dont Xavier Bisaro a si bien décrit les activités, le rôle social et la forte personnalité soutenue par une voix forte et basse.

• 1er novembre 1779, Cholet : Jacques SICARD Maître d'école s'éteint à l'âge de 58 ans. Il est inhumé au grand cimetière de Saint-Pierre. Son fils Jacques Laurent a 26 ans. Il chantait certainement au lutrin avec son père.

Mise à jour : 14 janvier 2019

Sources
Catalogue des objets offerts au musée, 1896 ; F-Ad49/ Affiches d'Angers ; F-Ad49/ BMS Cholet ; F-Ad49/ BMS Notre-Dame ; F-Ad49/ NMD Saumur ; J.L. Ménard, Les peties écoles..., 1976

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