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COMMEGRAIN, Pierre (1776-1851)
État civil
NOM : COMMEGRAIN     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COMEGRAIN
COMMEGRIN
Date(s) : 1776-10-21   / 1851-1-20 
Notes biographiques

Des sept ou huit enfants de chœur qui chantaient à la cathédrale d'Autun en 1790, Pierre COMMEGRAIN semble être le seul qui soit devenu musicien ensuite.

• 21 octobre 1776, Saint-Léger-sur-Dheune [Saône et Loire] : Pierre COMMEGRAIN vient au monde de Claude [visiblement décédé car non mentionné dans l'acte] et Marie Delignière, domestique au service de M. Derigny (procureur du roi au baillage d'Autun). il est donc frère aîné de Jean, né le 22 octobre 1778 sur la paroisse Saint-Jean-Saint-Pancrace.

• 1er février 1782, Autun : Après avoir reçu le jour même comme nouvel enfant de chœur Lazare GUILLEMET, de Bourbon-Lancy, le chapitre décide d'instaurer désormais des enfants de chœur surnuméraires, qui viendraient chaque jour "à heure fixée" à la maîtrise pour y recevoir les leçons tant du maître de musique que du maître de latin, "sans néanmoins que pour ce ils puissent exiger du chapitre ny nourriture ny habillement". Ils seront donc externes, et non contraints à participer à toutes les cérémonies. Dans la foulée, ils reçoivent "pour surnuméraire à leur maîtrize aux conditions cy dessus" le jeune COMMEGRAIN, âgé de 5 ans et demi. Sans doute était-il arrivé en seconde position lors du processus de sélection, et les chanoines désiraient se l'attacher jusqu'à ce qu'une place soit vacante.
• 13 décembre 1782 : La sortie de Jacques COTTON ayant libéré une place, le chapitre reçoit comme enfant d'aube "le nommé Pierre COMMEGRAIN, âgé de six ans et quelques mois". Le maître de musique de la cathédrale est alors Jean-Christophe CONTAT.

• 7 mai 1784 : Deux mois plus tôt, le 20 février, les chanoines avaient décidé d'instituer des distributions régulières de prix à leurs enfants de chœur afin de stimuler l'émulation entre eux. Le 7 mai, solennellement, dans la salle capitulaire, les huit garçons entendent le verdict énoncé par le grand Chantre, qui précise les "bonnes ou mauvaises nottes que chacun d’eux a méritées", et qui leur donne "les avis convenables". Jean CHATILLON, premier enfant de chœur, reçoit le premier prix "qui consiste dans un livre intitulé Oraisons funèbres de M. Fléchier". Sébastien DEVOUCOUX, 4ème enfant de chœur, obtient le premier accessit. Et Pierre COMMEGRAIN, 6ème enfant de chœur, obtient le second accessit. Lors du projet de cette distribution de prix, validé en chapitre le 20 février 1784, il avait été prévu que le troisième prix irait "à celui qui aura le plus profité dans la musique". On peut penser que c'est le second accessit qui récompense cela, et que, donc, c'est Pierre COMMEGRAIN qui a fait le plus de progrès en musique.

1790, Autun : Pierre COMMEGRAIN fait partie des huit enfants de chœur de la cathédrale Saint-Lazare qui vivent à la psallette avec le maître Jean-Christophe CONTAT.
Dans les documents administratifs établis au fil de l'année 1791, ils ne sont plus que sept enfants de chœur à être cités, dans l'ordre suivant, qui traduit sans doute leur rang d'ancienneté à la maîtrise : Lazare GUILLEMET, François DEVOUCOUX, Pierre COMMEGRAIN, Jean COMMEGRAIN, Jean GRAILLOT, André FÉLIX, Antoine CROCHET.

• 22 juillet 1791, Autun : Un tableau administratif est accompagné du résumé d'une requête des enfants de chœur de la cathédrale où ils se disent "nés de parents pauvres" et constatent que "la suppression du chapitre auquel ils étaient attachés les prive de beaucoup d'avantages". Ils demandent que "l'assemblée nationale leur donne les moyens de continuer leurs études".
Le district estime que "pour cette année seulement" il doit être payé à chacun d'eux une gratification de 140 livres "à condition qu'ils continueront de prendre leçon de musique chez le sieur CONTAT et qu'ils assisteront aux offices". Le directoire du département, sans évoquer la poursuite de leur service, propose de leur accorder a chacun une gratification de 300 livres.

• On perd alors provisoirement la piste de Pierre COMMEGRAIN. Lorsqu'on le retrouve, c'est pour constater qu'il a su valoriser le bagage musical acquis à la maîtrise puisqu'il est devenu "instituteur de musique".

• 8 nivôse an IX [29 décembre 1800], Autun : Pierre COMMEGRAIN, "instituteur de musique", âgé de 24 ans, est l'un des témoins du mariage de Sébastien DEVOUCOUX, "propriétaire", et de Jeanne Jouffroy. Le marié, âgé de 27 ans, est lui aussi un ancien enfant de chœur de la cathédrale, sorti de la maîtrise peu avant 1790. Les autres témoins sont un notaire public de 55 ans, un marchand épicier de 51 ans, un propriétaire de 43 ans.

• [Date et lieu ?] : Pierre COMMEGRAIN et Henriette Marc Victoire Joubert se marient.

• 23 mars 1808, Autun : Le  sieur Pierre COMMEGRAIN, "frère du futur, maitre de musique à Autun", est l'un des deux témoins de mariage de son frère Jean-Chrisostome COMMEGRAIN, devenu quant à lui vétérinaire à Autun. L'autre témoin est Pierre Verger, notaire impérial à Autun, âgé de 58 ans.

• 27 janvier 1809, Autun : La mairie enregistre la naissance de Claude-Marc, fils de Mr Pierre COMMEGRAIN, Maitre de musique à Autun, et de Dlle Henriette-Marc-Victoire Joubert. Le premier témoin est Mr Marc Joubert, architecte à Autun, "ayeul de l'enfant", âgé de 50 ans. Le second est Jean Gabriel Labouré, secrétaire de la mairie d'Autun.

• 6 avril 1818, Autun : Pierre COMMEGRAIN est l'un des quatre témoins du mariage de Marie-Huguette Devoucoux, 16 ans, la fille aînée de son ami Sébastien DEVOUCOUX, avec Simon Villette, 33 ans, percepteur des contributions à Dezize (S&L). Pierre COMMEGRAIN est alors lui aussi "percepteur des contributions" et il demeure alors à Tavernay, localité située à peu de distance d'Autun. Cette reconversion professionnelle dans l'administration fiscale est inattendue chez celui qui jusqu'alors avait toujours été mentionné comme maître de musique. Elle a probablement été éphémère, une enquête complémentaire est nécessaire sur ce point.

• 11 juin 1838, Autun : Pierre COMMEGRAIN est à nouveau "maitre de musique et propriétaire" lorsque, avec son épouse "dame Henriette Marc Victoire Joubert", ils ont la douleur de perdre leur fils Claude-Marc, "négociant". Le jeune homme, célibataire, âgé de 29 ans, est mort chez eux. Ils demeurent alors à une adresse qui ramène inévitablement Pierre COMMEGRAIN à son passé d'enfant de chœur : "cul de sac de la maitrise".

• 20 octobre 1848, Autun : Pierre COMMEGRAIN est dit "rentier" lorsque son épouse, Henriette-Marc-Victoire Joubert, décède à leur domicile "rue aux Maréchaux de cette ville". La déclaration du décès est effectuée par un jeune professeur au séminaire de 27 ans, Benoit Muguet, et par le portier du dit séminaire, 55 ans. Cela laisserait supposer des liens particuliers entre la famille Commegrain et le séminaire.

• 20 janvier 1851, Autun : Deux ans et trois mois après la disparition de son épouse, mr Pierre COMMEGRAIN, rentier, s'éteint à cinq heures du matin "en son domicile rue Changarnier de cette ville". L'un des deux hommes qui se chargent d'effectuer les démarches est à nouveau Benoit Muguet, professeur au petit séminaire, 29 ans. L'autre est Mr Léonard Chopin, aumônier de l'hospice de cette ville, 36 ans. Sans que l'on puisse à ce stade savoir quel était leur lien avec le défunt, cela suggère un milieu relationnel resté jusqu'à la fin orienté vers l'Église et l'enseignement.

Mise à jour : 15 novembre 2020

Sources
F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ BMS paroisse Saint-Léger sur Dheune ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784

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