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RÉGIS-LAFFON, Jacques (1762-1833)
État civil
NOM : RÉGIS-LAFFON     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : REGIS, Jacques
LAFFON, Jacques
LAFFONT
LAFFOND
LAFONT
Date(s) : 1762-7-23   / 1833-8-5 
Notes biographiques

Jacques RÉGIS-LAFFON est un personnage important du monde de l'orgue dans la région montpelliéraine. En 1790, c'est lui qui est à la tribune du bel orgue de Saint-Guilhem, qu'il a semble-t-il contribué à sauver...

• Jacques RÉGIS-LAFFON est né le 23 juillet 1762 à Saint-Thibéry [Hérault], fils d'André Régis-Laffon, marchand, et de Gabrièle Hugol. Il est baptisé le 27 juillet par son parrain, Dom Jacques Barescut, prieur de l'abbaye de Saint-Thibéry.

• [dates ?] : Il se forme au jeu de l'orgue, en toute probabilité, auprès de Joseph OLIVIÉ, organiste de la même abbaye.

• 1780-1781 : Jacques RÉGIS-LAFFON (qui signe à cette époque et jusqu'en 1784 "Régis" ou "Régis Laffon", puis uniquement "Laffon") assiste Jean Pierre CAVAILLÉ dans les réparations qu'il fait à l'orgue de l'abbaye de Saint-Thibéry. Il fait partie des pénitents blancs de Saint-Thibéry.

• 1782, Saint-Guilhem-le-Désert [Hérault] : Il se déplace à Saint-Guilhem pour assister Jean Pierre CAVAILLÉ dans la construction de l'orgue de l'abbaye mauriste de Saint-Guilhem. Il est reçu comme pénitent dans cette localité et signalé déjà comme organiste. Il signe régulièrement sur les registres paroissiaux.

• Février 1783 : Jacques RÉGIS-LAFFON devient organiste de l'abbaye de Saint-Guilhem aux gages annuels de 500 livres, plus 200 livres pour l'entretien de l'instrument encore en construction. Lorsque la construction de l'orgue sera interrompue en 1789, seulement 18 des 27 jeux prévus seront en place. Le positif demeurera muet jusqu'au XXe siècle.

• 29 avril 1785 : Jacques RÉGIS-LAFFON épouse, à Saint-Guilhem, Élisabeth André, dont il aura deux fils, Jacques François (1786-1803) et Louis Guillaume André (1789-1838), qui sera organiste et facteur d'orgues comme son père.

1790 : Jacques LAFFON est toujours organiste au service des moines de l'abbaye mauriste de Saint-Guilhem.

• 1791 : Il devient maître d'école pour 500 livres annuelles, mais continue de jouer l'orgue à l'église abbatiale, qui est aussi église paroissiale.

• 1792 : Lorsqu'il est question d'envoyer les tuyaux de l'orgue à la fonte pour récupérer l'étain, Jacques LAFFON aurait sauvé l'orgue en jouant des chants révolutionnaires à l'arrivée des commissaires venus les saisir. Cette histoire, racontée en maints lieux divers, est peut-être une légende. En revanche, il est probable que l'engagement de LAFFON au service de son orgue, en continuant à le toucher et en le mettant au service des cultes successifs (y compris de la Raison…) a certainement contribué à le maintenir.

• 20 juillet 1800-24 janvier 1805 : LAFFON est maire de la commune de Saint-Guilhem. En 1804, une ordonnance du Premier Consul cède l'orgue de Saint-Guilhem à la nouvelle église paroissiale Notre-Dame des Tables de Montpellier. Jacques LAFFON, en tant que maire, fait opposition en se basant sur les articles 524 et 525 du Code civil. Une supplique collective des habitants de Saint-Guilhem signale en plus qu'ils ont tous, "à la faveur de l'organiste des moines, leur concitoyen", c'est-à-dire LAFFON lui-même, "non seulement évité la spoliation de l'orgue, le plus précieux effet de l'église ; mais encore ils se sont volontairement cotisés pour le réparer et le tenir en état, de manière qu'il n'a cessé de jouer". On substitue dans l'ordonnance le nom de Saint-Thibéry à celui de Saint-Guilhem et c'est finalement l'orgue de l'abbaye mauriste de Saint-Thibéry qui sera transporté à Montpellier.

• 1814 ou 1815, Montpellier : Jacques RÉGIS-LAFFON s'installe à Montpellier, faubourg Boutonnet, et devient organiste de la nouvelle église paroissiale de Notre-Dame-des-Tables, c'est-à-dire justement là où l'on a transféré l'orgue de l'abbaye de Saint-Thibéry qu'il avait connu et touché dans sa jeunesse. Il est remplacé à l'orgue de Saint-Guilhem par son fils Louis Guillaume André LAFFON.

• 1828 : La municipalité d'Aniane [Hérault] et le Préfet de l'Hérault lui confient le soin d'élaborer les plans et devis pour la reconstruction de l'orgue de Saint-Sauveur d'Aniane, dévasté lors de la Révolution. Bien que ce projet n'ait pas abouti (il sera indemnisé avec 50 francs), cette commande prouve que Jacques RÉGIS-LAFFON était reconnu aussi par ses connaissances en matière de facture d'orgues acquises auprès de Jean Pierre CAVAILLÉ.

• 5 août 1833 : Jacques LAFFON, "organiste", âgé de 71 ans, décède dans la maison Brouzet, sur le boulevard de l'Hôpital, à Montpellier. Il est veuf d'Élisabeth André et époux en secondes noces de Marianne Rigal. 

(Cette notice a bénéficié de la bibliographie et des notes de recherche transmises par M. Peter Weinmann, que nous remercions chaleureusement de son aide.)

Mise à jour : 7 avril 2020

Sources
F-Ad34 / État civil en ligne ; Félix Raugel, "[...] Les Orgues des Abbayes de Saint-Thibéry et de Gellone" (1919) ; Henri Pignet, Roland Galtier, "Lunel. Le grand orgue Cavaillé-Coll" (2005) ; J.-Fçois LALANNE, "Un canton des Garrigues de 1789 à 1799", 1989. ; Jean-Claude et Nancy RICHARD (éd.), "La Confrérie des Pénitents Rouges puis Blancs de Saint-Guilhem-le-Désert XIVème - XIX siècles" (2012) ; R. Galtier et J.-C. Richard, "Les Laffon, organistes et facteurs d’orgues" (1999) ; divers auteurs ; Émile Bernat e. a., "L'orgue de Saint-Guilhem-le-Désert"

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