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JARLOT, Pierre (1762-1797)
État civil
NOM : JARLOT     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : JARLAUD
JARLEAU
JARRELOT
Date(s) : 1762-1-2   / 1797-3-20 
Notes biographiques

Lorsque la Révolution commence, Pierre JARLOT est l'un des douze musiciens employés par la Sainte Chapelle de Dijon, où il exerçait sans doute depuis une dizaine d'années, remplissant la fonction de "Haute-taille récitante". Il fait partie de ceux qui sont sélectionnés par l'évêque et son maître de musique pour intégrer la musique de la cathédrale constitutionnelle, ce qui laisse penser que sa voix était appréciée. Mais sa carrière est précocement brisée par la mort.

• 2 janvier 1762 : Santenay [Côte-d'Or] : Fils d'Antoine Jarlot, vigneron, et de Claudine Sauvageot, Pierre JARLOT nait et est baptisé le même jour, dans ce village du diocèse d'Autun situé à près de 60 km au sud-ouest de Dijon, à 18 km au sud de Beaune et à 35 à l'est d'Autun. Le parrain, un avocat, et la marraine, absents au baptême, sont représentés par la sœur de la mère et un vigneron. 
 
• [Vers 1768] : Pierre JARLOT devient enfant de chœur dans la maîtrise de la collégiale Notre-Dame d'Autun, ce qui lui permet de déclarer en 1790 "22 ans au service des autels".

• 13 novembre 1778, Autun : Le chapitre de la collégiale décerne un mandement de 150 livres à Pierre JARLOT "cy devant enfant de chœur". Cela correspond à sa gratification de sortie de maîtrise "pour luy faire apprendre une profession". Le jeune homme signe sa quittance : "pour a qui jarlot".
On ignore s'il a immédiatement été engagé à la Sainte Chapelle de Dijon. C'est vraisemblable car son dossier de carrière ne mentionne aucune interruption.

• 21 mars 1783, à Molinot [Côte d'Or], Antoine Jarlot père, toujours qualifié de vigneron, établit devant notaire une procuration autorisant son fils Pierre "musicien de la Sainte Chapelle demeurant à Dijon", à épouser Anne Fleury. Le 26 mars, Claudine Sauvageot son épouse, de lui autorisée, en fait de même devant un notaire d'Autun. Les parents du musicien vivent apparemment séparés de fait : Molinot (domicile du père) est situé à 25 km à l'est d'Autun (domicile de la mère).
• 30 avril 1783, Dijon : Un contrat de mariage est signé entre Pierre JARLOT "musicien à la Sainte chapelle du roy" qui demeure place des cordeliers paroisse Saint-Pierre, et Anne Fleury, fille majeure de Jean Fleury, ancien perruquier. Or cet homme est aussi l'oncle maternel de Marguerite Fleury qui, en 1770, avait épousé Joseph JOLY, lui aussi musicien de la Sainte Chapelle de Dijon. Anne et Marguerite Fleury seraient donc cousines.
Le futur marié est assisté d'André CAILLOT aussi musicien de ladite Sainte-Chapelle demeurant rue du cloitre, paroisse Saint Médard, et de Maitre François RICHET qui est ici dit "prêtre chapelain de la cathédrale". Le musicien apporte 100 livres "provenant de son pécule particulier consistant en nippes effet et argent, ce qui fait tous ses biens actuels", alors que la jeune femme apporte d'une part une dot de 600 livres constituée par ses parents, et d'autre part la somme de 1 000 livres "en meubles et effets et en argent qu’elle a en sa puissance provenant de ses gains et épargnes", ce qui laisse supposer qu'elle exerce un métier, et sans doute depuis assez longtemps pour avoir mis une telle somme de côté.
• 1er mai 1783, Dijon : Le mariage est célébré en l'église cathédrale, par le vicaire de Saint-Médard, paroisse où résident les deux futurs, en présence du personnel paroissial, le bedeau, l'aide de la sacristie... et bien sûr de l'ami André CAILLOT.

• 8 février 1784 : Un premier enfant naît et est baptisé dans l'église paroissiale Saint-Pierre. Pierre JARLOT est dit "musicien de la Sainte Chapelle".

• 4 février 1788, Dijon : Un autre enfant naît paroisse Saint-Pierre. Pierre JARLOT est cette fois dit musicien sans plus de précision.
• 29 novembre 1788 : JARLOT fait partie des musiciens qui, sous la direction de François COUET, jouent et chantent en l'église St-Jean-Baptiste, au mariage en grandes pompes d'une jeune "rosière" vertueuse avec un laboureur. Cette fête est fabriquée par les élites locales, dans le contexte du retour des Parlementaires. L'orchestre est composé de plus de trente musiciens, amateurs, musiciens d'église et musiciens de la Comédie, tous venus bénévolement. On relève la présence, notamment, de Nicolas BORNE, BRICARD, André CAILLOT, Pierre JARLOT, Jacques LEFRANC, Sébastien MALLOGÉ, Dominique MANDRAY, REGNAUD, Louis-François SAGOT, tous repérés en poste au même moment dans des églises dijonnaises, ainsi que AUDROUX, PAPIAS et PASQUIER qui restent à éclairer.
 
• 1790, Dijon : Pierre JARLOT est Haute-taille récitante à la Sainte Chapelle de Dijon. Ses revenus sont de 600 livres par an.
Sous la direction de COLIN, les musiciens de la Sainte Chapelle sont alors Antoine BERTHOT, Nicolas BORNE, André CAILLOT, François DELAURIÈRE, Jean FAIVRE, Pierre-Alexandre FEUVRIER, Pierre JARLOT, Jean-Baptiste MILLOT, François PARISOT, ainsi que l'organiste Pierre-Philibert LAUSSEROIS. On trouve aussi mention de SIRJEAN et de REGNAUD... sur lesquels on est moins bien renseignés. Quatre chapelains étoffent le chant, MICHELIN, Pierre BOUCHÉ, Pierre-François GIGAUD et le "sous-chantre" LEBRUN. Longtemps musicien en titre à la Sainte Chapelle, Jacques PAILLOT semble en 1790 n'y intervenir que ponctuellement en renfort, de même que le violoniste François BARY.
1790, Dijon : "JARLAUD", musicien, est taillé à 1 livre 12 sols rue du Tillot, paroisse Saint-Pierre. Comme les autres musiciens d'église, il est classé parmi les "ci-devant privilégiés".

• 10 janvier 1791, Dijon : Avec Antoine BERTHOTNicolas BORNE, François DELAURIÈRE, Jean FAIVRE, Jean-Baptiste MILLOT, tous eux aussi anciens musiciens de la Sainte Chapelle, avec aussi le sous-chantre LEBRUN, Pierre JARLOT entre au service de la cathédrale constitutionnelle. Le chœur est placé sous la direction de François COUET, précédemment maître de la cathédrale.
• 1791 : Pierre JARLOT fait une demande de secours au Département, qui est envoyée au Comité ecclésiastique. Il est âgé de 29 ans et père de famille chargé d'enfants et de parents infirmes.
• 8 mai 1791 : Le plan de réorganisation de sa musique présenté par Volfius, Évêque de la Côte-d'Or, sans aucun doute inspiré par François COUET, prévoit quatre basse contre, deux venant de la ci-devant Sainte Chapelle (BERTHOT et FAIVRE), deux étant déjà précédemment à la cathédrale (BRICARD et VERPAULT), une basse taille, BORGET, de la cathédrale, une taille, JARLOT, de la Sainte Chapelle, et la haute-contre de la Sainte Chapelle, Nicolas BORNE. À ces voix s’ajoutent trois instrumentistes, DELAURIÈRE et MILLOT de la Sainte Chapelle et le violoncelliste MICHAUD, sans oublier bien sûr l’organiste de la cathédrale, François LECLERC.

• 1794, Dijon : En compagnie de nombreux autres ci-devant musiciens d'Église tels BORNE, DELAURIÈRE, FREYHAMER, LEFRANC, MILLOT ou SAGOT, le citoyen JARLOT est engagé comme instituteur de musique à l'Institut de Musique nouvellement créé par la Municipalité. Il est chargé d'y enseigner le chant.

• 30 ventôse an V [20 mars 1797], Dijon : Pierre JARLOT, musicien, décède à cinq heures du matin à son domicile rue Maison rouge à Dijon, à l'âge de 35 ans. Il est dit (faussement) "natif de Autun" (peut-être par glissement de son diocèse à sa paroisse de naissance, peut-être par confusion avec son lieu de formation maîtrisien ?).

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• 1er  septembre 1815, Dijon : Anne Fleury âgée d’environ 61 ans, rentière, décède en son domicile, rue des Tanneries au faubourg d’Ouche. L'acte de décès la dit "veuve de Pierre JARLOT qui était chantre en cette ville".

Mise à jour : 6 avril 2021

Sources
Ad21/ 4 E 7/460 ; BMS Santenay 1731-1780 ; F-Ad 21/ NMD Dijon an V  ; F-Ad21/ BMS St-Médard, Dijon ; F-Ad21/ BMS St-Pierre ; F-Ad21/ D Dijon 1815 ; F-Ad21/ G 2066 ; F-Ad21/ L 1797 ; F-Ad71/ 10 G 68 ; F-Am Dijon/ 2 R1/1 ; F-AmDijon/ L 329 bis ; F-An/ DXIX/093/820-2/14,15,17,18 ; F-An/ DXIX/093/820-2/50 ; Journal de ce qui s’est passé à Dijon…, 1789

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