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COSSE, Joseph (1756-1824)
État civil
NOM : COSSE     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COSTE
CAUSSE
Date(s) : 1756-1-23  / 1824-4-18
Notes biographiques

L'engagement contre-révolutionnaire de Joseph COSSE tend à masquer sa carrière de musicien dont le point culminant reste pourtant son poste de maître de musique à la cathédrale Saint-André de Bordeaux en 1790.

• 23 janvier 1756, Camon [Ariège] : Joseph COSSE est baptisé. Son père est tailleur d'habits. Sa famille est originaire de la paroisse de Caudeval.

• Vers 1770, Mirepoix [Ariège] : Joseph COSSE étudie sans doute la musique à la cathédrale Saint-Maurice comme enfant de chœur, avec son frère André COSSE.

• 12 mai 1773, Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône] : Joseph COSSE, clerc tonsuré du diocèse de Mirepoix, est admis à la table commune des serviteurs du chapitre cathédral après avoir chanté la grand-messe du matin. Il est certainement chantre et musicien.
• 9 juillet 1774, Aix-en-Provence : Joseph COSSE, qui "ne donne aucune espérance de devenir un bon sujet, tant par son manque d'assiduité que par ses talents bornés", est congédié, avec une gratification de 48 livres pour aider à sa subsistance.

• 27 septembre 1775, Nîmes [Gard] : COSSE, "musicien laïque voix taille haute", est reçu au bas chœur de la cathédrale Notre-Dame aux appointements de 30 livres par mois à compter du 1er octobre.
• 20 février 1776, Nîmes : COSSE est porté sur le rôle de février "pour vingt jours" : il a donc quitté la cathédrale le 20 février. Sa signature sur le rôle du mois précédent, comparée à celle, d'une remarquable stabilité, qui apparaît au bas d'actes plus tardifs, a permis d'identifier avec certitude ce chanteur avec Joseph COSSE.

• 23 janvier 1781, Montpellier : Joseph COSSE, maître de musique habitant à Sète, épouse la fille d'un marchand, Marie Marguerite André. Leur union est célébrée en l'église Notre-Dame-des-Tables.

Aiguillon [Lot-et-Garonne] : À une date qui reste à déterminer, il touche l'orgue de la chapelle d'Aiguillon. Est-il également à cette époque au service du Duc d'Aiguillon, l'ancien ministre de Louis XV, qui s'est retiré sur ses terres à l'avènement de Louis XVI ? Le passage de Joseph COSSE dans cette localité reste bref, car à partir de 1785 c'est Jean-Pierre CHABAUD qui occupe cette double fonction et semble donc lui avoir succédé.

• 29 mai 1784, Soreze [Tarn] : Son épouse met au monde une petite fille, Marguerite Élisabeth Charlotte, qui reçoit pour parrain le 2 juin Charles BATTAGLINI. Le métier de Joseph COSSE n'est pas mentionné dans l'acte de baptême. Le parrain est lui professeur de musique vocale et instrumentale à l’école militaire royale de cette petite ville, située à 70 kilomètres environ à l'est de Toulouse.

• 1786, Sorèze : D'après le Fichier Bossu, Joseph COSSE maître de langue latine et de maître de musique, appartiendrait à la loge maçonnique Les Arts réunis.

• 7 juin 1787, Bordeaux [Gironde] : Au baptême de son fils Jean-Baptiste Joseph, à Saint-André, Joseph COSSE est qualifié de musicien de la cathédrale.
• 10 décembre 1787, Bordeaux : Joseph COSSE reçoit trois livres pour avoir chanté "la messe de Bosque" en la cathédrale Saint-André.

• 1787-1792, Bordeaux : Les baptêmes de trois enfants dont il est le père ont été retrouvés dans les registres de la paroisse Saint-André. Il réside avec Marie Marguerite André dans la paroisse Saint-Christoly, puis dans celle de Saint-André. D'abord présenté comme simple musicien attaché à la cathédrale, il est précisé à partir de 1789 qu'il exerce en tant que maître de musique. Il prend ainsi la suite de Barthélemy GIRAUD.

• 1789, Bordeaux : Joseph COSSE intègre la loge "La Française d'Aquitaine" dont il est élu vénérable trois ans plus tard.
• 17 septembre 1789, Bordeaux : Il participe comme témoin au mariage de son collègue Pierre JIGOUIC qui épouse la fille aînée du serpent Jean HURTEAU.

1790, Bordeaux : Joseph COSSE est toujours maître de musique à la cathédrale Saint-André. Un relevé des pointes du mois de novembre indique qu'il doit recevoir la somme de 8 livres 9 sols et 8 deniers ce mois-là.

• [1790-1791], Bordeaux : Les musiciens de la cathédrale Saint-André rédigent une supplique collective destinée à l'Assemblée Nationale. Elle est signée par Joseph COSSE "maître de musique" ainsi que par Antoine BOURRILLON, François DANCOSE, Jean-Jacques DREUILH Jean DUBAUX, François DUMOULY, Jean HURTEAU,  Pierre JIGOUIC, Dominique MARTINOU et Jean NOËLLE.

• 1791, Bordeaux : Joseph COSSE est reconduit dans ses fonctions par la nouvelle fabrique mais partage la direction de la psallette avec Jean-Jacques DREUIHL.

• 11 pluviôse an II (30 janvier 1794), Bordeaux : Son épouse met au monde un petit garçon dont la naissance est déclarée par deux voisines, Joseph COSSE étant absent. Il habite à cette époque au n°101 du chemin de Pessac.

• 16 vendémiaire an III (7 octobre 1794), Bordeaux : Leur fils aîné décède à l'âge de sept ans et demi. La famille réside alors au n°55 du chemin neuf de Toulouse.

• Pendant la Révolution, Joseph COSSE continue à exercer en tant que musicien et conserve son poste à la cathédrale au moins jusqu'en 1795 ; mais ce sont surtout ses activités clandestines d'agent royaliste qui permettent de suivre sa trace. Président de l'Institut philanthropique de Bordeaux, il assure la liaison entre les affidés de sa section et le visiteur de l'arrondissement de Guyenne Louis Dupont-Constant. En 1795, selon Pierre Bessand-Massenet, il serait même chargé de diffuser la propagande contre-révolutionnaire dans les provinces du Périgord, du Limousin, de la Saintonge et de l´Angoumois.

• 12 floréal an V (1er mai 1797),  Bordeaux : Joseph COSSE divorce de Marguerite André.
• 5 prairial an V (24 mai 1798), Bordeaux : Il prend part avec Jean-Jacques DREUILH au programme d'inauguration du Lycée.

• 19 et 20 thermidor An VII (6 et 7 août 1799), Bordeaux : Joseph COSSE est soupçonné d'avoir participé activement aux mouvements royalistes qui agitent Bordeaux en diffusant des pamphlets contre-révolutionnaires et en aidant les partisans de la Jeunesse dorée dans leurs affrontements avec les jacobins.
• brumaire An VIII (octobre - novembre 1799), Lesparre [Gironde] : Son implication dans ce mouvement le contraint à se réfugier quelques temps dans la campagne médocaine pour échapper à l'Administration du département.
• 3 messidor An VIII (22 juin 1800), Bordeaux : Le commissaire général Pierre reçoit l'ordre d'arrêter les responsables de l'Institut philanthropique de Bordeaux. Le lendemain, Joseph COSSE subit un premier interrogatoire. Il prétend s'être rendu récemment à Agen pour donner des cours dans différents pensionnats et nie toute participation dans des entreprises d'armements ou de colportage de journaux. Il reconnaît fréquenter Louis Dupont-Constant qui est son voisin et chez qui il s'est rendu pour accorder la guitare de sa femme.
• 6 messidor An VIII (25 juin 1800), Bordeaux : Un second interrogatoire l'oblige à justifier la nature et la provenance des documents saisis à son domicile. Ces papiers révèlent son rôle dans l'Institut philanthropique ainsi que l'existence d'un complot royaliste ourdi depuis l'étranger et destiné à renverser la République. Joseph COSSE soutient que certaines pièces compromettantes de ce dossier ne lui appartiennent pas et qu'elles ont volontairement été fabriquées et introduites dans la serviette qui renfermait ses papiers afin de l'accuser. Il est alors conduit au fort du Hâ où il est emprisonné avec sa (nouvelle ?) femme, Louis Dupont-Constant et d'autres conspirateurs.

• 16 frimaire An X (7 décembre 1801), Bordeaux : Joseph COSSE est libéré après dix-huit mois de détention. Il prête serment de fidélité à la nouvelle constitution mais reste sous la surveillance de la police jusqu'au mois de fructidor.

• Sous l'Empire, Joseph COSSE devient professeur de musique au lycée de Bordeaux.

• 12 mars 1814, Bordeaux : Il offre à nouveau ses services alors que Jean-Baptiste Lynch, maire de Bordeaux et rallié aux Bourbons, livre la ville aux troupes anglaises.

• 1823, Bordeaux : Selon Louis Dupont-Constant, qui rend hommage à son action dans son Essai sur l'Institut philanthropique, Joseph COSSE vit toujours à Bordeaux au moment de la seconde Restauration. Son soutien actif à la monarchie n'a toutefois pas fait l'objet d'une récompense, malgré les demandes de reconnaissance qu'il a sollicitées. Son ancien complice souligne même qu'il vit à présent dans une certaine misère.  

• 18 avril 1824, Bordeaux : Joseph COSSE s'éteint à l'âge de 68 ans. Il était veuf et était devenu agent d'affaires. Son décès est déclaré par le vicomte de Bacalan, chez qui il était hébergé.

Mise à jour : 8 septembre 2023

Sources
Céleste Raymond, Les sociétés musicales pendant la Révolution 1792-1800  ; Dupont-Constant, Essai sur l'Institut philanthropique ; F-Ad09/ BMS Camon ; F-Ad13/ 2 G 496 ; F-Ad30/ G 1362 ; F-Ad30/ G 1449 ; F-Ad30/ G 1450 ; F-Ad33/ 1 Q 1277 ; F-Ad33/ 1 Q 1392 ; F-Ad33/ 1 Q 1393 ; F-Ad33/ 1 Q 1394 ; F-Ad33/ G 3295 ; F-Ad33/ G 3300 ; F-Ad33/ G 3334 ; F-Ad34/ BMS Montpellier ; F-Ad81/ BMS Sorèze ; F-Ad84/ 3 E 27/269 ; F-Am Bordeaux/ BMS St André ; F-Am Bordeaux/ D 120 ; F-Am Bordeaux/ NMD 2ème section ; F-Am Bordeaux/ NMD Section Sud ; F-Am Bordeaux/ NMD Section sud ; F-An/ DXIX/091/777/01 ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1789) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1791) ; F-BnF/ Fichier Bossu 73 ; Gustaaf Caudrillier, L'association royaliste de l'institut philanthropique à Bordeaux... ; Gustaaf Caudrillier, L'association royaliste de l'institut philanthropique à Bordeaux...  ; J.Coutura, Les Francs-maçons de Bordeaux au 18e siècle, 1988 ; L'Ami de la religion..., 1824 ; Memoires de la Marquise de la Rochejaquelein ; Pierre Bessand-Massenet, La France après la Terreur, 1795 - 1799

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