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DEVILLIERS, Pierre Paul (1761-1817)
État civil
NOM : DEVILLIERS     Prénom(s) : Pierre Paul     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DEVILLIER
VILLIERS
Date(s) : 1761-7-8   / 1817-7-30 
Notes biographiques

Né en 1761 en Champagne, Pierre Paul DEVILLIERS [parfois VILLIERS] entre comme basse-chantante à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1785. Il reste musicien gagiste du lieu en 1791-1792, mais a en fait déjà bifurqué vers la scène : engagé dès 1790 à l'Opéra, il y occupe la fonction de basse des chœurs jusqu'à sa mort en 1817. Sous l'Empire, il intègre la Chapelle de Napoléon et parvient à conserver sa place à l'avènement de Louis XVIII.

• 8 juillet 1761, Fromentières [Marne] : Pierre Paul DEVILLIERS voit le jour ; il est le fils de Paul de Villiers, maréchal ferrant, et de Marie Jeanne Goblet.

• Où a-t-il été formé à la musique ? Son village natal est situé à une cinquantaine de km à l'ouest de Châlons-sur-Marne et au sud de Reims. Il pourrait avoir été enfant de chœur dans l'une de ces deux villes, ou encore ailleurs. L'enquête reste à mener sur ce point.

• [Avant juin 1780], il obtient un poste de musicien à la cathédrale Saint-Étienne de Troyes, à 80 km au sud de son village natal.

• 16 juin 1780, Sézanne [Marne] : "Musicien de Saint Étienne de Troyes", il signe "Devilliers" au mariage de Marie-Louise Denevers, fille du chantre de la paroisse Saint-Denis, Pierre DENEVERS, avec Jacques Cardon.

• 11 janvier 1785, Troyes : Pierre Paul DEVILLIERS "vicaire de chœur de l'eglise St Etienne" signe comme témoin au mariage du fils d'un ancien vicaire de chœur de l'église Saint-Urbain, HADOT, avec la fille d'André RICHARD, vicaire de chœur à la collégiale Saint-Étienne.
• 1785, Troyes : Le dénommé DEVILLIERS, second vicaire-musicien de la collégiale Saint-Étienne, touche quatre mois d'appointements à 28 sols par jour, soit la somme de 159 livres 12 sols. Il n'y a pas de certitude absolue qu'il s'agisse de Pierre Paul, mais les chances sont élevées.
• 31 mai 1785, ToursBasse-contre de Troyes, il est invité par les chanoines à venir se faire auditionner à Tours avec, le 9 juin suivant, la promesse de payer ses frais de voyage. Il ne donne pas suite.
• 12 septembre 1785, Paris : Pierre Paul DEVILLIERS est reçu clerc de matines [musicien] à la cathédrale Notre-Dame ; il vient du diocèse de Troyes.

• 27 juillet 1787, Paris : Pierre Paul DEVILLIERS, clerc de matines, et Jacques Marie CORNU, machicot, demandent et obtiennent un congé de dix jours avec maintien des gages.
Le registre capitulaire de Saint-Étienne d'Auxerre révèle qu'ils ont consacré ce congé à un voyage dans la ville où CORNU a été enfant de chœur, pour "faire de la musique la veille et le jour de St-Étienne", la grande fête de la cathédrale d'Auxerre. Avec deux autres musiciens venus (avec eux ?) de Paris, DOLLÉ et un fils PRUNELLE, ils apportent leur concours à la musique dirigée par Edme CHAPOTIN.
• 4 août 1787, Auxerre : Chacun d'eux reçoit son paiement, 24 livres pour les trois premiers, et 12 livres pour le dernier. Ils repartent alors pour Paris, et on peut penser que, revenu à leur poste, CORNU et DEVILLIERS ont chaudement recommandé au chapitre de Notre-Dame le jeune Jean Louis PEUTAT, fils du maître d'Avallon, dont ils avaient pu juger la voix puisqu'il avait lui aussi participé à la musique de la Saint Étienne. On sait que dès le 13 août le chapitre de Notre-Dame demande à l'intendant de la psallette de prendre contact avec les parents du jeune garçon "dont les talents vocaux sont connus" et que, quelques semaines plus tard, il sera reçu enfant de chœur à Notre-Dame de Paris.

• 1788-1789, Paris : Pierre Paul DEVILLIERS est basse-chantante à la cathédrale Notre-Dame d'après le Calendrier musical universel.

1790, Paris : Pierre Paul DEVILLIERS est chantre et clerc de matines de la cathédrale Notre-Dame.
• Avril 1790, Paris : Pierre Paul DEVILLIERS est admis à l'Opéra en qualité d'artiste du chœur. L'état des employés de 1792-1793 précise qu'il est basse-taille et touche 1 300 livres. Les états suivants indiquent 1 400 livres.
• 18 octobre 1790, Paris : Toujours clerc de matines à la cathédrale, il obtient un congé jusqu'au 30 de ce mois afin de s'occuper d'affaires de famille.
• 13 décembre 1790, Paris : DEVILLIERS, qualifié de clerc, fait partie des musiciens au service de la cathédrale qui approuvent la Constitution civile du clergé et désavouent toute protestation du chapitre à ce sujet. 

• 15 janvier 1791, Paris : Un arrêté du corps municipal le maintient dans l'exercice de ses fonctions en la nouvelle église métropolitaine, aux appointements de 1 000 livres.

• [1792], Paris : Pierre Paul DEVILLIERS demande à bénéficier de la loi du 1er juillet 1792.
• 28 septembre 1792, Paris : Un arrêté du Conseil général de la municipalité supprime tous les officiers laïcs des paroisses, à compter du 1er Janvier 1793.
• 20 décembre 1792, 19 janvier 1793 et 3 mars 1793, Paris : Des délibérations municipales estiment qu'il doit jouir, conformément aux dispositions de la loi du 1er Juillet 1792, d'une gratification de 1 536 livres 2 sols 6 deniers.
• 1er janvier 1793, Paris : Il perd son emploi et cesse de percevoir ses appointements.
• [vers 1793], Paris : Il réclame auprès du Département le versement de sa gratification.
• 19 avril 1793, Paris : Le directoire du Département estime qu'il n'a droit à rien, l'arrêté supprimant les officiers laïcs des paroisses étant postérieur à la loi du 1er juillet 1792.
• 26 août 1793, Paris : Le maire écrit en faveur de DEVILLIERS et de plusieurs de ses collègues aux administrateurs du Département, indiquant qu'il n'est pas juste de les laisser dans le dénuement, alors qu'ils n'ont été employés par l'église métropolitaine qu'à titre provisoire.

• 2 mars 1802, Paris : Il épouse Anne-Marguerite Mariage, née le 24 mars 1780.

• 1er janvier 1807, Paris : DEVILLIERS est admis à la Chapelle impériale, comme basse chantante des tutti (grand chœur) du côté gauche. Il n'apparaît cependant sur les états des musiciens qu'à partir de janvier 1810. Il touche alors 1 000 francs comme basse chantante de la gauche. Il sert l'empereur jusqu'en juin 1815.

• 1er juillet 1807, Paris : Par arrêté du directeur de l’Académie impériale de Musique, DEVILLIERS est mis à l’amende du dixième de son mois pour n’avoir point paru à la répétition du 30 juin et avoir averti trop tard de son absence.

• 1808-1813, Paris : DEVILLIERS, qualifié indifféremment de basse, basse-taille ou basse-chantante, participe à plusieurs cérémonies en actions de grâces à la cathédrale Notre-Dame : les 4 (anniversaire du sacre de Napoléon) et 25 décembre 1808 (victoires en d'Espinosa, Burgos, Tudela, Somo-Sierra la prise de Madrid), 28 mai (prise de Vienne), 23 juillet (victoires d'Enzersdorf et de Wagram) et 15 août 1809 (saint Napoléon), 1er décembre 1811 (anniversaire du sacre de Napoléon et de la bataille d'Austerlitz), 15 août (idem) et 4 octobre 1812 (victoire de la Moskowa), 15 août (saint Napoléon) et 19 septembre 1813 (victoire de Dresde). Il touche 18 francs pour chaque prestation.

• 3 mai 1809, Paris : Dans une lettre au directeur de l’Académie impériale de Musique, DEVILLIERS explique pourquoi il a manqué la représentation du 28 avril (ce qui lui a valu une amende du dixième de son mois) : c’est par erreur, non par "défaut de zèle" ; il était en effet persuadé qu’on donnait ce jour-là le Devin du village et la Dansomanie, ainsi qu’un de ses amis l’en avait assuré ; il a même demandé à ce dernier s’il n’avait pas vu à l’affiche La mort d’Adam. Persuadé d’être exempt, il a cru pouvoir rester chez lui.
• 10 mai 1809, Paris : Le directeur de l’Académie impériale de Musique informe DEVILLIERS, artiste des chœurs, qu’il a fait lever l’amende prononcée contre lui pour défaut de présence à la représentation du 28 avril. Il lui fait remarquer que les artistes doivent toujours consulter l’affiche du jour pour savoir s’ils doivent ou non se rendre au théâtre. 

• 17 juillet 1809, Paris : Par arrêté du directeur de l’Académie impériale de Musique, DEVILLIERS, artiste des chœurs, est mis à l’amende du vingtième de son mois pour avoir manqué une répétition le 15 juillet.

• 27 décembre 1814, Paris : DEVILLIERS obtient un brevet de basse des chœurs à la chapelle du roi.

• 21 juin 1816, Paris : Dans une lettre à Choron, régisseur général de l’Académie royale de Musique, DEVILLIERS demande une avance de 300 francs sur ses appointements, à retenir par sixième à compter de juillet prochain. Il explique être dans l’obligation de déménager à la fin du mois et avoir des "engagemens à remplir" ; il se trouve dans une situation "pénible (…) par suite des malheurs" qu’il a éprouvés.

• 30 juillet 1817, Paris : Pierre Paul DEVILLIERS, musicien de l'Académie royale de musique et de la Chapelle du roi, décède à l'hôpital Beaujon à l'âge de 56 ans. Ses appointements à l'Opéra s'élèvent alors à 1 500 francs. Il était domicilié aux Batignolles, passage Saint-Pierre, barrière de Clichy.

• Janvier 1818, Paris : Sa veuve obtient une pension de 400 francs en considération des 27 années et 3 mois de carrière de son mari à l'Opéra.

Mise à jour : 23 juillet 2018

Sources
Calendrier Musical Universel, suite de l'Almanach Musical, année 1788 ; Calendrier musical universel ; Delarc, L'Église de Paris pendant la Révolution française ; F-Ad10/ 6G 744(A) ; F-Ad10/ BMS Troyes ; F-Ad51/ 2 E 296/1 ; F-Ad51/ 2E 629/ 25 ; F-Ad75/ 5 Mi 1 1186 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°32 ; F-An/ AJ/13/176 ; F-An/ AJ/13/57 ; F-An/ AJ/13/80 ; F-An/ AJ/13/81 ; F-An/ AJ/13/84 ; F-An/ F19 7048 ; F-An/ F19 7049 ; F-An/ F19/1389/1 ; F-An/ F19/864 ; F-An/ LL 232/ 39/ 2 ; F-An/ LL 232/ 40 ; F-An/ LL 232/ 42 ; F-An/ LL 232/41/2 ; F-An/ O/1/842 n°104-105 ; F-An/ O/2/62 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375  ; F-Pan/ F19 7049 ; F-Pan/ F19/7049 ; Gallica ; Procès-verbal de l’Assemblée nationale ; Site Filae.com

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