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HOUDRY, Jean-Baptiste (ou Jean) (1747 ap.-1786)

HOUDRY, Jean-Baptiste (ou Jean) (1747 ap.-1786)

État civil
NOM : HOUDRY     Prénom(s) : Jean-Baptiste (ou Jean)     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HOUDRI
OUDRY
OUDRI
AUDRY
Date(s) : 1747 ap.  / 1786-8-17
Notes biographiques

Jean-Baptiste HOUDRY offre un bel exemple des liens encore mal connus entre chant des villages et chant des grandes églises. En effet, son itinéraire, qui reste encore partiellement à reconstituer, l'a mené de la fonction de maître d'école-chantre de village à celle de "musicien basse taille" de la grande collégiale Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers. Il meurt trois ans avant le début de la Révolution, laissant orphelins deux jeunes garçons qui en 1790 seront tous deux enfants de choeur.

• HOUDRY, dont le prénom oscille entre Jean-Baptiste et Jean tout court, est originaire du diocèse de Paris, c'est la seule certitude à ce stade. Ses parents, Louis Houdry et Marie-Jeanne Meunier, se sont mariés à Taverny [Val d'Oise actuel] le 16 mai 1747. Son père est alors dit tonnelier et signe avec aisance (ruche).
Ses parents s'installent ensuite à Argenteuil, où ils sont dits "marchands". Les bans du mariage de Jean-Baptiste en 1777 y seront publiés. C'était donc là qu'avait résidé le jeune homme avant de devenir maître d'école à Cormeilles-en-Parisis. Argenteuil et Cormeilles étaient alors deux bourgs séparés d'environ 5 km, soit environ une heure de marche. 

• 14 avril 1775, Cormeilles-en-Parisis [actuel Val d'Oise] : La première signature de "Jean-Baptiste HOUDRY maître d'école de cette paroisse" apparaît dans le registre paroissial. Il a pris la suite de Claude OMON, dont la dernière signature date du 9 mars 1775.
Ensuite Jean-Baptiste HOUDRY est très régulièrement témoin et signataire aux sépultures. On peut penser qu'il est aussi le premier chantre de la paroisse. Sa signature est élaborée, avec ruche et paraphe bouclé, et progresse au fil des ans.

• 3 février 1777, Cormeilles-en-Parisis : Jean HOUDRY "maître d'école de ce lieu", épouse Marie-Anne Bernay, fille d'un maçon du village. Le mariage est célébré par le frère Séverin Lejour, "Augustin d'Argenteuil". La présence de ce dernier interroge : quel est son lien avec les mariés ? Serait-ce auprès des Augustins d'Argenteuil que le jeune homme avait reçu une partie de son éducation ?
• 14 avril 1777, Cormeilles-en-Parisis : Moins de deux mois et demi après le mariage, la jeune mariée met au monde un premier fils. Le syndic et l'épouse du marguillier en charge portent sur les fonts baptismaux Louis Jean Noël, fils de Jean-Baptiste HOUDRY, "maître d'école de cette paroisse", et de Marie-Anne Bernay, son épouse. On lit dans cet acte de baptême les liens puissants qui unissent le maître d'école-chantre à l'encadrement paroissial.
L'enfant est placé en nourrice à Montigny-lès-Cormeilles, à 2 km au nord-ouest de Cormeilles. Il y meurt le 27 juillet 1777.

• 22 juin 1778, Cormeilles-en-Parisis : "Houdry maître d'école" appose pour la dernière fois sa signature dans le registre paroissial. Le 17 juillet 1778 apparaît la signature de Nicolas FLEURAUT, le nouveau maître d'école. Où est partie la famille Houdry ?
• [1778] : Un autre fils, Joseph, voit le jour. Au vu des âges déclarés dans son dossier de 1790-1791, il serait né en 1777 (ce qui n'est pas possible) ou en 1778 au plus tard. Marie-Anne Bernay, n'allaitant pas, aurait en effet pu avoir un nouvel enfant théoriquement dès janvier 1778. Toutefois ce baptême n'a pas été retrouvé à Cormeilles-en-Parisis. Il a donc dû naître après le mois de juin 1778.

• 1779, Paris : Un certain HOUDRY (sans prénom indiqué) est premier chantre à l'église paroissiale Saint-Josse de Paris pendant une courte période non précisément datée au cours de l'année 1779, en remplacement du sieur OLIN, et avant d'être lui-même remplacé par le sieur MARCHEBEAU. Il peut s'agir de Jean-Baptiste HOUDRY, cherchant à valoriser ses compétences de manière plus lucrative qu'à Cormeilles-en-Parisis.

• [1780], Paris : Un troisième fils, Henri, voit le jour, à Paris selon ses actes de mariage et de décès ultérieurs. Probablement en avait-il déjà été de même pour Joseph.

• 28 juin 1783, Poitiers : Jean HOUDRY, du diocèse de Paris, est reçu musicien basse taille à la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, aux gages de 12 livres par semaine. Son engagement prend date à commencer du 21 juin. Le lieu d'où il arrive immédiatement  n'est pas indiqué. Toutefois il reçoit 120 livres pour ses frais de voyage : le niveau de cette somme est important et laisse supposer qu'il vient d'assez loin, vraisemblablement de Paris ou de ses abords immédiats (de Paris à Poitiers on compte un peu plus de 320 km, par Étampes, Orléans, Blois, Loches et Châtellerault).
Dès le 12 juillet suivant, Jean HOUDRY reçoit en plus la charge de chapier, en remplacement d'Antoine BAIL.
• 22 novembre 1783, Poitiers : HOUDRY, tout en étant toujours qualifié de "musicien de cette église" est nommé maître de grammaire de la psallette de Saint-Hilaire. Il valorise dans cette fonction ses compétences de maître d'école et sa belle écriture (dont atteste sa signature élaborée). C'est cette fonction qui perdurera dans le souvenir de son fils cadet : lors de son mariage en 1808 il déclare que son père était "écrivain".

• Mars 1785, Poitiers : Le sieur HOUDRY est chargé provisoirement de la psallette et de la musique de la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, après le départ de François Michel LAURET. Régulièrement ensuite il reçoit diverses sommes du chapitre correspondant à la responsabilité de maître de musique, qu'il assure sans en avoir le titre jusqu'en janvier 1786 quand arrive Louis Joseph FONTAINE.

• 17 août 1786, Poitiers : Jean HOUDRY décède. Le lendemain, il est inhumé "en présence de messieurs du chapitre" en tant que musicien de Saint-Hilaire-le-Grand "ès cloîtres de cette église".
Le surlendemain, le chapitre collégial renvoie sans ménagement André-Pierre BONIN enfant de chœur depuis trois ans, afin de libérer une place : le même jour "le nommé HOUDRY, âgé de 8 à 9 ans" est reçu enfant de choeur “vu sa capacité et ses dispositions”. Il s'agit du fils aîné vivant du défunt, Joseph.

• [fin 1790- début 1791], Poitiers : Sa veuve, Marie Anne (ou Marianne) Bernay, demande une gratification pour ses fils au district de Poitiers. Joseph HOUDRY, l'aîné (13 ans) était à la fermeture des chapitres enfant de chœur à la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand tandis que Henri HOUDRY, le cadet (10 ans) est enfant de chœur à la cathédrale Saint-Pierre. Elle dit que son mari l'a laissée veuve avec deux garçons "qu'il avoit élevé et destiné a etre comme luy musiciens"...

Dernière mise à jour : 17 mai 2016

Sources
F-Ad86/ 9 E 229/ 70 ; F-Ad86/ G 569 ; F-Ad86/ G 570 ; F-Ad86/ L 235 ; F-Ad95/ BMS Cormeilles-en-Parisis ; F-Ad95/ BMS Montigny-lès-Cormeilles ; F-An/ H5/4496* ; F-An/ LL 810

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