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LÉVÊQUE, Gabriel (1729-1788)
État civil
NOM : LÉVÊQUE     Prénom(s) : Gabriel     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LEVESQUE
LÉVESQUE
LESVESQUE
Date(s) : 1729-2-7   / 1788-3-18
Notes biographiques

Si le lieu et le cadre de sa formation musicale demeurent actuellement encore inconnus (Dijon ?), la suite du destin de Gabriel LEVÊQUE (ou LEVESQUE) se déroule à Orléans et est assez bien éclairé par les registres paroissiaux ainsi que quelques autres documents survivants des fonds orléanais. Ce musicien chantait la haute-contre et jouait du violon.

• 7 février 1729, Dijon : Gabriel LÉVÊQUE est baptisé en la cathédrale de Saint-Étienne. Son père, Gaspard-François Lévêque, est maître relieur de livres à Dijon, métier également exercé par son grand-père maternel qui est aussi son parrain, Gabriel Petitot. Quant à la marraine, Delle Nicole Martenet, elle est l'épouse d'Antoine Defait, imprimeur et marchand libraire à Dijon. Tous les présents signent, y compris le père. L'enfant naît donc dans une famille appartenant aux métiers du livre.
La présence du grand-père maternel laisse penser que le mariage Lévêque/Petitot avait dû avoir lieu à Dijon. Et que la famille y a vécu un certain temps avant de partir exercer ailleurs le métier de relieur.
Dès 1736, c'est en effet à Nancy que Gaspard-François Levêque, toujours relieur de livres, et Pierrette Petitot son épouse ont un autre fils, prénommé Pierre.
Ses parents semblent continuer ensuite à mener une vie assez instable, presque ambulante, puisqu'en janvier 1752, à l'occasion du premier mariage de Gabriel, devenu musicien à Orléans, le vicaire général d'Orléans accorde permission aux curés "de marier le sieur LÉVÊQUE sans exiger d'autres publications de bans ailleurs qu'à Orléans, attendu que le sieur Gaspard Levêque son père, lors en la ville d'Amiens, n'avoit point de domicile assuré". Un an plus tard, lors du deuxième mariage du musicien, ses parents n'habitent déjà plus à Amiens, mais à Noyon.

• [Environ 1736 -1746], ? : Du fait de l'instabilité de ses parents, il est difficile de savoir où Gabriel LÉVÊQUE a pu être formé à la musique, sauf si un registre capitulaire livre un jour son nom au détour d'une réception comme enfant de chœur... Il pourrait être resté à Dijon, élevé par son grand-père parrain, et avoir été reçu enfant de chœur dans l'une des maîtrises dijonnaises, mais cela reste à démontrer... On notera qu'en 1737 un enfant de chœur nommé PETITOT reçoit 75 livres du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Dijon, sans doute à l'occasion de sa sortie de la maîtrise. En 1739, (le même ?) PETITOT apparaît comme musicien au service du même chapitre et en 1750 il est commis pour s'occuper des enfants de chœur. En revanche le nom de LÉVÊQUE n'a pas été relevé dans les pièces comptables subsistantes du chapitre de Saint-Étienne (les registres capitulaires sont perdus).

• 22 janvier 1752, Orléans : En l'église collégiale et paroissiale de Saint-Aignan, Gabriel "François" LÉVÊQUE "musicien en cette église, originaire de la ville de Dijon", épouse Marie-Élisabeth Sirop (patronyme parfois orthographié Sirault), fille de Jean Sirop, marinier. Ses parents ont envoyé leur consentement depuis Amiens. Son premier témoin est Louis LEMAÎTRE maître de musique de la collégiale, accompagné de deux autres musiciens, André HERMANT et Pierre BAZUELLE.

• 11 septembre 1752, Orléans : Huit mois après ses noces, Marie-Élisabeth Sirop met au monde une fille, aussitôt baptisée Françoise-Élisabeth dans l'église paroissiale de Notre-Dame de la Conception (alias Saint-Flou). Cinq jours plus tard, le 16 septembre, la jeune femme, âgée de 27 ans, meurt des suites de ses couches. Elle est inhumée le lendemain au cimetière de la Conception, en présence de ses deux frères, Jean et François. Son veuf, Gabriel "François" LÉVÊQUE, est dit "musicien de l'église Royale de St-Aignan".

• 29 janvier 1753, Orléans : Le même jour que se marie son ex-beau frère, Jean Sirop, voiturier par eau, Gabriel LÉVÊQUE "musicien de notre église" se remarie, toujours à Saint-Aignan. Avec l'assentiment de toute la famille Sirop, il épouse Anne-Françoise Cocu, fille majeure d'un ouvrier raffineur. Ses parents lui ont envoyé leur consentement depuis Noyon. Par précaution, le musicien a fait publier les bans à Noyon, "domicile actuel et passager de son père", et un certificat du curé de St-Martin de Noyon atteste qu'aucune opposition ne s'est manifestée. Les musiciens de Saint-Aignan ne semblent pas avoir participé à ces doubles noces.

• Le couple LEVÊQUE/Cocu s'installe d'abord sur la paroisse Notre-Dame de la Conception (alias Saint-Flou). Là sont baptisés successivement trois enfants, les 10 juillet 1754, 3 septembre 1755 et 12 juillet 1757. Le célébrant n'indique pas les métiers des protagonistes, sauf lors du baptême de 1757 où le père est dit "musicien de Saint-Aignan". Dans le parrain de ce jour-là, Jacques BUDON, on reconnaît clairement l'organiste de la collégiale.

• La famille déménage ensuite sur la paroisse Saint-Victor où, le 15 août 1761, est baptisée Charlotte-Élisabeth, née le même jour du sieur Gabriel LEVESQUE et d'Anne-Françoise Cocu. Elle est portée sur les fonts baptimaux par Charles Isaac Papin de la paroisse de Saint-Sulpice et par Louise-Élisabeth Geneviève Dumouchel de la paroisse de Saint-Hilaire.

• Janvier 1762, Orléans : Dans le projet de budget de l'Académie pour 1762 (seul conservé), LÉVESQUE apparaît comme "2ème haute contre des chœurs et symphoniste", pour des appointements de 100 livres.
Il chantait donc la haute contre et jouait du violon lors des concerts de l'Académie de musique dirigée par François GIROUST, en compagnie de divers musiciens des églises orléanaises comme Christophe MOYREAU, Louis LE VASSEUR, Jean François FOUCART, Paterne GOURGOULIN, Florent VIGNON, Jacques BUDON, André HERMANT, Nicolas Adrien FRANÇOIS... mais aussi aux côtés de maîtres indépendants (BRANCHE, DARNAULT, MAUBAN)...

• 26 août 1765 : Son épouse "Madame Anne-Françoise Cocu, femme de Gabriel Lévesque" assiste à la sépulture d'un enfant de 18 mois, fils de Messire Gabriel Laîné, écuyer, seigneur de Sainte-Marie, en l'église paroissiale de Saint-Paterne. Le métier de Lévêque n'est pas précisé dans l'acte, non plus que la raison de la présence de son épouse à cette cérémonie.
• 22 novembre 1765 : Le Sieur LÉVÊQUE se dit "Musicien de l’Église royale de St Aignan d’Orléans, & marchand" lorsqu'il publie une annonce dans Les Affiches pour indiquer qu'il vend "toute sorte de cordes napolitaines" ainsi que du papier à musique "de toutes sortes de portées et grandeurs". Il demeure "rue & marché Porte-Bourgogne".

• 23 mars 1767, Orléans : Gabriel LÉVÊQUE "musicien de St-Agnan" devient veuf une nouvelle fois. Son épouse, Anne-Françoise Cocu, âgée de 38 ans, meurt paroisse Saint-Victor. Elle est inhumée deux jours plus tard au cimetière commun de la ville en présence de son mari, qui est accompagné par Jean-Baptiste et Jean-Baptiste Gabriel Desnost (ce dernier étant filleul du veuf).
• 10 avril 1767 : "Le sieur LEVÊQUE, musicien de l’église royale de St Aignan, demeurant rue & marché Porte Bourgogne", fait insérer une annonce dans les Affiches de l'Orléanois pour "se défaire du fonds de Boutique, consistant en coton, toiles, mousselines, indiennes, &c dont feu sa femme faisoit commerce". Il propose de vendre ce fonds soit au détail, soit en totalité.

• 5 février 1771, Orléans : Après quatre ans de veuvage, Gabriel LÉVÊQUE se remarie, avec Magdeleine David. Son premier témoin est André HERMANT. On relève aussi la présence de Claude-Paul Dorson, qui reste à identifier. Aucun métier n'est indiqué dans l'acte, à part celui d'un autre témoin du marié, "Mtre Antoine Simon Royer, huissier audiencier au bailliage".

• 1775, 1776, 1778, 1780…, 1788, Orléans : LÉVESQUE ou LESVESQUE est dit, dans les almanachs orléanais, “Maître de musique, pour la musique vocale et pour le violon”, son adresse est toujours "près la Conception".

• 1782, Orléans : Le sieur LEVÊQUE, musicien, demeurant “à la Conception”, est capité à 3 livres pour 1782.

• 13 décembre 1787, Orléans : Au cimetière de St-Jean, Gabriel LÉVÊQUE, en compagnie de Gabriel Girard, assiste à l'inhumation du sieur Jean-Baptiste CHARTON décédé la veille à l'âge de 54 ans. Outre une très grande proximité générationnelle, le lien entre le musicien d'Église et le maître à danser avait peut-être été le violon.

• 18 mars 1788, Orléans : Gabriel LÉVÊQUE, "musicien", meurt à son tour, âgé de 58 ans, sur la paroisse Notre-Dame-de-la-Conception, où il demeurait. Le poste occupé par le défunt n'est pas précisé. On peut penser, sans certitude absolue, qu'il exerçait toujours à la collégiale Saint-Aignan, toute proche.
Deux jours plus tard, il est inhumé au cimetière de Saint-Vincent, accompagné par Jean Pisseau son gendre et par François Sirop "son beau-frère", le frère de sa toute première épouse, qui seul signe l'acte.

Mise à jour : 27 juillet 2019

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1776 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1778. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1780 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1783 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1785 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1788. ; F-Ad21/ BMS Dijon 1728-1729 ; F-Ad45/ 2Mi149 ; F-Ad45/ 3NUM 234/ 1668 ; F-Ad45/ BMS Notre-Dame de la Conception, Orléans ; F-Ad45/ BMS Notre-Dame-de-la-Conception, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Aignan, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Paterne ; F-Ad45/ BMS St-Paterne, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Victor ; F-Ad45/ BMS St-Victor, Orléans ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; Herluison et Leroy, "Notes artistiques…", 1897  ; Étrennes Orléanoises, curieuses et utiles… pour 1775

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