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SAGOT, Louis François (1749-1812)
État civil
NOM : SAGOT     Prénom(s) : Louis François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SAGAUT
SAGET
Date(s) : 1749-11-19   / 1812-6-2 
Notes biographiques

Louis-François SAGOT présente la particularité d'avoir suivi son apprentissage d'enfant de chœur dans deux églises successives : la collégiale Saint-Andoche de Saulieu d'abord, puis au bout de deux ans, à la Sainte-Chapelle de Dijon. Après douze ans de formation, donc nanti peut-on supposer d'un bon niveau musical, il est reçu à la cathédrale de Dijon pour y jouer du basson. C'est à ce poste qu'il exerce toujours lorsque la Révolution commence.

• 19 novembre 1749, Saulieu [Côte-d'Or] : Tels sont les lieu et date de la naissance de Louis-François SAGOT indiqués dans son acte de décès. Il est fils d'Antoine Sagot et de Marie Giffart (ou Giffard). Son père, menuisier à Saulieu, sera qualifié de "sculpteur" dans l'acte de mariage de son fils en 1779.

• [de 1756 à 1758] : Louis-François SAGOT est d'abord enfant de chœur à Saulieu (pendant deux ans). Cela coïncide avec la durée de 35 ans passée au service de l'Église qu'il déclare lors de ses démarches de 1790-1791.

• [1758], Dijon : Il devient enfant de chœur à la Sainte-Chapelle de Dijon. Dijon est situé à plus de 70 km à l'est de Saulieu : par quel canal a-t-il obtenu cette place, à la suite de quelle recommandation ou de quel repérage ? Le maître de musique de la Sainte-Chapelle est alors Pierre POLLIO, jusqu'à la fin de l'année 1762.

• [1767], Dijon : Louis-François SAGOT reste pendant dix ans à la maîtrise de la Sainte-Chapelle, soit jusque vers 1767. Son dernier maître a été  Jean-Claude GUIGNET.
• 26 août 1767 : Son temps d'enfant de chœur terminé, le jeune homme entre à la cathédrale de Dijon comme basson. La date précise de son entrée au service de la cathédrale est indiquée dans sa reconstitution de carrière de janvier 1792.

• 28 décembre 1778, Saulieu : Sa mère, remariée à un maître menuisier, donne devant notaire une procuration en blanc autorisant son fils à se marier "avec telle personne qu'il jugera à propos de choysir". Six mois plus tard, cette procuration est utilisée et complétée au nom de "Lazare Richard maître d'hôtel chez M de Bourbonne".
• 26 janvier 1779, Dijon : Les Affiches de Bourgogne annoncent la mise en vente d'un clavecin à un seul clavier. Il faut s’adresser "au sieur SAGAUT, place St-Étienne". Est-ce lui ?
• 30 août 1779, Dijon : Le sieur Louis-François SAGOT, "musicien à la cathédralle de cette ville", et demoiselle Anne Gattey (ou Gathey), fille d'un marchand traiteur, signent un contrat de mariage au domicile de la famille Gathey. Le futur apporte 6 000 livres consistant en "une maison située en cette ville et en effets mobiliers provenant de ses gains et épargnes" tandis que la future apporte un trousseau de 2 000 livres et une somme de 3 000 livres qui lui sera versée ultérieurement par son père. Parmi les huit assistants on remarque Joseph PARIN, qui signe "organiste de St-Jean", et bien sûr le maître d'hôtel représentant la mère du marié.
• Le lendemain, 31 août 1779, le mariage est célébré en l'église paroissiale Saint-Jean par l'oncle de la mariée, curé d'Étrigny, diocèse de Chalon (à plus de 90 km au sud, près de Tournus).

• Décembre 1781, Dijon : Dans les pièces comptables du chapitre de Saint-Étienne est conservé un "état des gages et gratifications dues aux musiciens de la cathédrale". Chacun d'eux doit recevoir ce mois-là la somme de 41 livres 13 sols 4 deniers. En ordre alphabétique on trouve BAILLY, BORGET, BRICARD, DELILLEMAGNY, MALLOGÉMANDRAY et SAGOT.

• 22 octobre 1782 : "En l'absence du sieur SAGOT", c'est le sieur CÉRÈS, de la Sainte-Chapelle, qui reçoit 3 livres du chapitre de la cathédrale "pour avoir joué du basson aux obsèques de Melle Baudot auxquelles il y a eu grande messe".

• 1786, Dijon : SAGOT, musicien, habite rue du Porc Sanglier. Les rôles fiscaux le recensent à cette adresse mais en tant que musicien de la cathédrale, il est exempté de taille, comme la plupart des musiciens d'Église dijonnais. Dans la même rue demeure l'organiste François LECLERC.

• Décembre 1787, Dijon : Un autre état comptable est conservé. Il donne la liste suivante de musiciens : BAILLY, BORGET, BRICARD, MAGNY, MALLOGÉMANDRAY, SAGOT, et VERPAULT, auxquels s'ajoutent ARNAULD, violoncelle, LECLERC, organiste, et LEFRANC, serpent.

• 29 novembre 1788, Dijon : SAGOT fait partie des musiciens qui, sous la direction de François COUET, jouent et chantent en l'église St-Jean-Baptiste au mariage en grandes pompes d'une jeune "rosière" vertueuse avec un laboureur. L'orchestre est composé de plus de trente musiciens, amateurs, musiciens d'église et musiciens de la Comédie, tous venus bénévolement.

1790Dijon : SAGOT musicien est taillé à 8 livres "retour de la rue Porc Sanglier", paroisse Saint-Michel. Il est classé parmi les "ci-devant privilégiés", ce qui indique qu'il s'agit d'un musicien d'Église. En effet, il est toujours alors musicien jouant du basson à la cathédrale de Dijon, pour des appointements de base de 500 livres par an. En ce début d'année 1790, en plus de son basson, on entend au chœur de Saint-Étienne sous la direction du maître de musique François COUET, quatre basse-contre (André BAILLY, Jean-Baptiste BRICARD, UTINET, Henri VERPAULT), une basse-taille (Joseph BORGET), une haute-taille (Sébastien MALLOGÉ), une haute-contre (Dominique MANDRAY) deux serpents (Jacques LEFRANC et Claude MAGNY), un joueur de basse ou de violoncelle (Nicolas-Joseph ARNAULD) et bien sûr l'organiste, François LECLERC.

• [1790-1791] :  Louis-François SAGOT fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Lors de l'établissement de son dossier, il déclare avoir 23 ans 9 mois de service à la cathédrale de Dijon.
• 15 février 1791 : Le directoire du district de Dijon propose de lui accorder une pension de 500 livres. Il se dit chargé de plusieurs parents infirmes. Il a 42 ans.
• 8 mai 1791 : Le plan de réorganisation de sa musique présenté par Volfius, Évêque de la Côte-d'Or, sans aucun doute inspiré par François COUET, prévoit sept chanteurs et quatre instrumentistes (organiste inclus), dont les deux serpents-bassons de la Sainte-Chapelle, DELAURIÈRE et MILLOT. SAGOT n'a pas été jugé digne d'être retenu dans cette sélection qui regroupe les meilleurs, à peu près à parité entre la ci-devant Sainte-Chapelle et la cathédrale.

• [1792], Dijon : SAGOT obtient une gratification de 200 livres (il avait perçu 300 livres d'avance).

• 1794, Dijon : En compagnie de nombreux autres ci-devant musiciens d'Église tels BORNE, DELAURIÈRE, FREYHAMER, LEFRANC ou MILLOT, le citoyen SAGOT est engagé comme instituteur de musique à l'Institut de Musique nouvellement créé par la Municipalité. Il est chargé d'y enseigner le chant, le basson, le hautbois et la flûte.

• fin 1795 / début 1796, Dijon : Louis SAGOT, musicien, est recensé cour du cy devant Bon Pasteur, Section de la maison commune. Il vit avec Anne Gatey, 36 ans, native de Dijon, laquelle n’est pas formellement dite son épouse (ce qu'elle est pourtant), et avec Julie Vernier 22 ans, "salariée".

• 23 ventôse an VII [13 mars 1799], Dijon : SAGOT fait partie de la liste mise à jour des professeurs de musique proposés par Philippe Legras (1751-1824), Dijonnais installé à Paris, dans une lettre qu'il écrit au ministre de l'Intérieur François de Neufchâteau afin de relancer l'Institut de musique de la ville. SAGOT y enseignerait le basson et le chant. Cette ultime tentative semble ne pas avoir eu de suite.

• • •

• 2 juin 1812, Dijon : À onze heures et quart du matin, Louis François SAGOT meurt d'une "apoplexie" chez lui, place St-Étienne, c'est-à-dire tout près de l'ancienne cathédrale. Son décès est déclaré le lendemain par un neveu commis à la préfecture et par Pierre Ouvrard, 47 ans, architecte, qui se dit ami du défunt. Louis-François SAGOT était devenu "marchand de tabac" et était toujours "marié à Anne Marie Gattey".

Mise à jour : 28 novembre 2018

Sources
F-Ad21/ 4E3 / 58 ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Dijon ; F-Ad21/ Dijon D 1812 ; F-Ad21/ G 192 ; F-Ad21/ G 720 ; F-Ad21/ G 721 ; F-Ad21/ G 723 ; F-Ad21/ G 724 et 725 ; F-Ad21/ G 726 ; F-Ad21/ G 728 ; F-Ad21/ G 730 ; F-Ad21/ G 732 ; F-Ad21/ L 1522 ; F-Ad21/ L 1797 ; F-Ad21/ L 1798 ; F-Ad21/ L 514 ; F-Am Dijon/ 2 R1/1 ; F-Am Dijon/ L 329 bis ; F-AmDijon/ 2 R1/1 ; F-An/ DXIX/093/820-2/10 ; F-An/ F19/1128 ; F-BmDijon/ Res 1103, Affiches de Bourgogne ; J.-E. Doussot, Musique et Société à Dijon..., 1999 ; Journal de ce qui s’est passé à Dijon…, 1789 ; PM Guéritey, courriel 27 nov 2018

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