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BARTELS, Jacques (ca 1742-1806)
État civil
NOM : BARTELS     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Date(s) : 1742 ca  / 1806-3-13
Notes biographiques

Organiste d'origine belge, Jacques BARTELS est employé jusqu'à la Révolution par la paroisse de Fumay. Il est placé par erreur sur la liste des émigrés après avoir été enlevé par l'armée autrichienne, mais reprend ses fonctions à l'époque du Concordat.

• [vers 1742] : Jacques BARTELS naît en une localité inconnue de la principauté de Liège [l'acte de décès indique : Meuse-Inférieure, ce qui correspond aujourd'hui à la province belge du Limbourg].

• 1780-juillet 1793, Fumay [Ardennes] : Jacques BARTELS est employé comme organiste de l'église paroissiale (d’après un certificat de la commune de Fumay). Il s’absente cependant chaque année pour affaires de famille ou "pour le débit de ses pièces de musique". Il "est aliéné, du moins fréquemment" (cité dans l’arrêté du District de Rocroi du 13 ventôse an III).

• 20 octobre 1790, Fumay : La municipalité de Fumay renvoie Jacques BARTELS, organiste.
• 24 avril 1791, Mézières : Le directoire du Département des Ardennes autorise la municipalité de Fumay à poursuivre le sr BARTELS devant les juges du tribunal du District de Rocroi "sauf en cas d’appel à obtenir s’il y a lieu une nouvelle autorisation". Les officiers municipaux demandaient l’autorisation de plaider contre le sr BARTELS, organiste, "qui [voulait] continuer à toucher l’orgue malgré que son renvoi lui ait été signifié".
• 16 mai 1791, Fumay : Dans deux requêtes, l'une au Département des Ardennes, l'autre à la municipalité de Fumay, de très nombreux habitants de cette ville demandent que Jacques BARTELS soit conservé à son poste d'organiste. Ils indiquent que l'intéressé a rempli ses fonctions à leur "plus grande satisfaction". Il semble avoir finalement pu conserver son poste.

• 17 janvier 1793, Fumay : La municipalité délivre un passeport à Jacques BARTELS.

• Juillet 1793, Givet [Ardennes] : BARTELS est enlevé près du bac d’eau par un soldat croate. D’après les citoyens Delimoy et Marchot, il est conduit à Dinant. Un détenu de la prison de Mézières affirme (1793 ou 1794) "qu’il a vû le dit Bartels entre les mains des ennemis du village d’hastière, village près Givet". Plusieurs habitants d’Hastière disent "qu’ils ont vû conduire l’organiste de Fumay au major des croates". Il est mené de Dinant à Namur, où il est relâché. Il se rend ensuite à Liège.
• Juillet 1793-nivôse an II (décembre 1793), Liège : Jacques BARTELS reste quelque temps à Liège "pour y chercher des papiers de musique" (acquérir des "cahiers de musique", d’après l’une de ses pétitions) et apprendre "de nouvelles connaissances dans cet art". Ce séjour, selon les administrateurs du District de Rocroi, n’est pas assimilable à une tentative d’émigration, car la loi du 25 brumaire an II permet aux Français n’ayant aucune fonction publique d’aller à l’étranger pour se livrer à l’étude des sciences, arts et métiers et y acquérir des connaissances nouvelles.
• 30 décembre 1793, Thilay [Ardennes] : Un procès-verbal est dressé par la municipalité de Thilay, district de Charleville, constatant l’arrestation de Jacques BARTELS.
• 13 ventôse an III (4 mars 1795), Rocroi [Ardennes] : Jacques BARTELS, "Liégeois âgé de cinquante-cinq ans, organiste et musicien de la commune de Fumay", détenu à la maison d’arrêt "dite Pierre" à Mézières, a adressé une pétition au Département des Ardennes, avec pièces justificatives, sur laquelle le District est invité à donner son avis. Celui-ci estime que BARTELS ne peut être considéré comme émigré, en conséquence qu’il ne doit plus être inscrit sur la liste et que le séquestre doit être levé sur ses biens. L’arrêté ne sera exécuté qu’après décision du Comité de Législation.
• 15 floréal an III (5 mai 1795), Mézières : Arrêté du directoire du Département des Ardennes au pied d’une nouvelle pétition de Jacques BARTELS, organiste à Fumay. Celui-ci, "depuis seize mois dans les liens de la captivité", réclame justice auprès du Département ou ses bons offices auprès du Comité législatif à Paris. Il réclame d’être remis en liberté, conformément à l’arrêté du District de Rocroi du 13 ventôse. Le Département renvoie au District pour statuer.
• 8 mai 1795, Rocroi : le District confirme son arrêté du 13 ventôse. Celui-ci a été envoyé au Comité de Législation, qui ne l’a toujours pas été approuvé.
• 17 mai 1795, Mézières : le Département des Ardennes arrête qu’il ne peut délibérer, tant que le Comité de Législation n’a pas rendu sa décision définitive.
• 28 pluviôse an IV (17 février 1796) : Lettre du commissaire du Directoire exécutif près les tribunaux civil et criminel des Ardennes au ministre de la Justice, lui envoyant une pétition de Jacques BARTELS, qui se présente comme "ci-devant organiste à Fumay, depuis plus de deux ans dans les prisons de Mézières sans être coupable". BARTELS demande au ministre de confirmer l’arrêté du District de Rocroi. Il invoque son âge, ses infirmités et son innocence.
• 2 thermidor an IV (19 juillet 1796), Paris : Un arrêté du Directoire exécutif raye définitivement Jacques BARTELS de la liste des émigrés. Le ministre de la Justice transmet l'information à l’administration du Département des Ardennes le 30 juillet suivant.

Jacques BARTELS redevient organiste de l'église paroissiale de Fumay, probablement après le Concordat.

• 13 mars 1806, Fumay : Jacques BARTELS, musicien, compositeur et organiste de cette commune, décède en sa maison du n° 112, rue des Rochettes, à l'âge d'environ 64 ans. Il semble ne s'être jamais marié.

Mise à jour : 24 octobre 2019

Sources
F-Ad08/ 5Mi 10R 5 ; F-Ad08/ L 45 ; F-AmFumay/ P 1 ; F-An/ BB/18/128 ; L. Tuetey, Procès-verbaux de la Commission temporaire des Arts, 1897

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