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RAMEAU, Lazare (1757-1794)
État civil
NOM : RAMEAU     Prénom(s) : Lazare     Sexe : M
Date(s) : 1757-1-29  / 1794-10-11 
Notes biographiques

Si en 1790 ce "neveu de Rameau" est clairement organiste de la cathédrale de Mâcon, au sud de la Bourgogne, en revanche, la succession des postes antérieurement occupés par Lazare RAMEAU reste encore à préciser. Au tournant des années 1770 / 1780, il aurait été successivement organiste de la collégiale Notre-Dame d'Étampes, de la paroisse de Montfort l'Amaury, de Saint-Seurin à Bordeaux, de Saint-Salomon à Pithiviers et de la Sainte Chapelle de Dijon. On reste mal renseigné sur chacune de ces étapes, sauf celles d'Étampes et de Pithiviers. Certaines ne sont connues que par la déclaration qu'en fait Lazare RAMEAU en 1790-1791 pour étayer son dossier de carrière, et restent douteuses.

• 29 janvier 1757, Autun : Lazare RAMEAU naît et est baptisé le même jour paroisse Saint-Jean-Saint-Pancrace à Autun. Fils aîné de "monsieur" Claude RAMEAU, organiste de la cathédrale d'Autun, et de sa seconde épouse, Jeanne Guyot, qui se sont mariés trois mois et demi plus tôt, le 9 octobre 1756, à Dijon, il est l'un des neveux du compositeur Jean-Philippe RAMEAU, mais pas celui qui a fourni la figure du roman de Diderot, puisqu'il s'agit de son demi-frère aîné, Jean-François. Ses parrain et marraine sont des enfants de "monsieur Denis Moreau de Marcoux equier" [sic].

• 20 mai 1761, Autun : Trois ans avant d’avoir terminé son bail de neuf années, et six mois après la naissance de sa dernière fille, son père "maître Claude RAMEAU organiste de l'église cathédrale" décède à l'âge de 72 ans. Parmi les signataires de l'acte, on relève "cabriet chantre", "Roy musisien" et Barbotte. Le petit Lazare a alors 4 ans et demi.

• [1763], Autun : Vers l'âge de 6 ou 7 ans, Lazare RAMEAU devient enfant de chœur à la cathédrale de sa ville natale.

• 1766-mi-1774, Autun : Lazare RAMEAU est organiste des cordeliers, poste qu'il aurait obtenu dès l'âge de 9 ans. Il dit ultérieurement qu'il y gagnait 112 livres par an.

• Vers le milieu de l'année 1774, à 17 ans et demi : Lazare RAMEAU quitte les cordeliers d'Autun, part pour Paris et devient quelque temps organiste du Comte d'Eu à la chapelle de Sceaux-du-Maine, "sous l'appointement de six cent livres".

• 9 mai 1775, Étampes [aujourd'hui dans l'Essonne] : Lazare RAMEAU obtient par concours l'orgue de la collégiale Notre-Dame, où il prend la suite de DUMENIL / DUMÉNY. Il apparaît comme organiste dans le compte 1775-1776 : il reçoit une somme de 60 livres pour un an échu au 30 septembre 1776. En 1776-1777, il figure dans les comptes avec un autre organiste, NAUDIN. Il aurait été ensuite (ou en même temps ?) organiste de la collégiale Sainte-Croix. Ce point reste à éclaircir. Rameau résume la situation ainsi : "au concours il obtint la place d'organiste de Notre-Dame d'Etampes, et a ensuite été au chapitre de Sainte-Croix dans la même ville", sans précision chronologique.

• 1779-1780, Étampes : Lazare RAMEAU figure encore dans les comptes de la collégiale Notre-Dame, en compagnie de GAUTRAIN. Ce dernier est seul à être payé, 60 livres, dans le compte 1780-1781. RAMEAU aurait donc quitté Étampes vers le milieu de l'année 1780.

"Il a ensuite été organiste de l'église paroissiale de Montfort-l'Amaury ; delà à Bordeaux, à Saint-Seurin, delà à Pitiviers en Gatinois". Les passages évoqués par Lazare RAMEAU à Montfort-l'Amaury et à Saint-Seurin de Bordeaux sont douteux. À Saint-Seurin exerce alors, depuis 1774, Frantz BECK. Tout au plus Lazare RAMEAU a-t-il pu y effectuer un bref remplacement.

• 1781, Pithiviers [Loiret] : Dans l'église paroissiale Saint-Salomon, le curé François Regnard a fait installer un petit orgue de quatre pieds, avec la simple intention, écrit-il, "de faire toucher l’orgue par un enfant de chœur, le peuple chantant. Le plain chant bien battu paroissant la plus noble et la plus édifiante Musique, il espéroit que l’orgue touchant en même tems que l’on chantoit, il s’élèveroit un plus grand nombre de voix et que ces voix s’accorderoient mieux et formeroient ainsi un concert merveilleux qui attireroit aux Saints offices et exciteroit la piété des fidèles".
Mais "peu après, en l’année 1781 [peut-être en juin], Mr RAMEAU cy devant organiste à Étampes, étant venu toucher cette petite orgue, les paroissiens ravis de l’éclat de son jeu, conclurent qu’il ne suffisoit pas d’avoir du plein chant sur l’orgue, et qu’il étoit expédient de retenir ledit sieur RAMEAU dont le talent les ravissoient". Une assemblée de fabrique fixe alors à 150 livres les appointements de l'organiste. On peut douter que Lazare RAMEAU soit resté longtemps à Saint-Salomon pour une si faible rémunération. Il n'est pas même certain qu'il ait vraiment occupé le poste. En juin 1782, c'est le sieur BREDEL qui y est reçu, pour des gages qui entre temps ont été doublés.

• 8 avril 1782, Beaune : Lazare RAMEAU, organiste "venant d'Autun", vient passer une audition durant deux jours à Notre-Dame. Le chapitre lui accorde la somme de 12 livres, mais ne retient pas sa candidature.

• 31 janvier 1783, Mâcon : Lazare RAMEAU est reçu organiste de la cathédrale Saint-Vincent, "sous le traitement de huit cent livres". Son acte de réception est perdu, comme les registres capitulaires, mais il est évoqué par la Municipalité de Mâcon en novembre 1790.

• 1787, Paris : Lazare RAMEAU publie Trois sonates pour Clavecin ou Piano forte, avec accompagnement d’un violon ad libitum, chez Imbault. Sur la page de titre, il s’intitule "L.L. Rameau, Neveu, organiste de l’église de Mâcon". L’ouvrage est dédié à Mlle de Pierreclos l’aînée, peut-être l'une de ses écolières. Longtemps oubliées, ces sonates ont été retrouvées début 1986 à la BnF et jouées à Mâcon lors d'une séance solennelle de l'Académie de Mâcon, le 14 décembre 1986.

• 13 janvier 1789, Mâcon : Lazare RAMEAU épouse Laurence Nugue, en la paroisse Saint-Pierre. Il est dit organiste de l'église Saint-Vincent. Parmi les présents : Charles MOMIGNY, organiste de la collégiale Saint-Pierre de Mâcon et Charles LE BÈGUE, facteur d'orgues.
Quatre enfants naissent ensuite, les 1er décembre 1789, 19 novembre 1790, 15 janvier 1792 et 20 mai 1793. Les prénoms de la dernière née indiquent une adhésion aux idées révolutionnaires : Victoire-Liberté. Le père est dit "organiste de cette église", et signe "L.L. Rameau organiste".

•  1790, Mâcon : Lazare RAMEAU est toujours l’organiste de la cathédrale Saint-Vincent, rémunéré 800 livres par an. Il ajoute : "Indépendamment, il avait part aux distributions qui pouvoient monter annuellement à cent livres". Et l'on sait par ailleurs qu'il donnait des leçons de musique (peut-être de piano-forte) à des écoliers en ville (voir ci-après, en novembre 1791). La famille RAMEAU vivait donc relativement confortablement.
Sous la conduite du prêtre Claude GADOIS, le corps de musique de la cathédrale mêle ecclésiastiques (comme Pierre COINDARD, "distributaire et maître de chœur", Jean-Baptiste VINCENT FAURE, "distributaire et habitué", et Claude CHATENAY, ex-enfant de chœur devenu "thuriféraire") et laïcs, comme le serpent et basson Pierre DUBIEF, deux basse-contre originaires de Franche-Comté, Joseph-Hyacinthe BAILLY et Jean-François-Xavier MOTET et un "musicien" Jean-Baptiste-Marie JARNAGE.
• 12 novembre 1790, Lazare RAMEAU dépose une première requête auprès du directoire du Département de Saône-et-Loire. Il demande à recevoir un traitement suffisant pour pouvoir vivre de son art et rappelle qu'il jouissait auparavant de 800 livres de gages annuels.

• S'ensuit alors une période durant laquelle les différents échelons administratifs "qui ont connoissance des talents distingués du remontrant en sa partie", émettent toute une série d'avis, de propositions, voire de décisions, le concernant. Il continue à exercer son métier d'organiste, l'orgue de la cathédrale ayant été conservé, et le 7 juin 1791 reçoit des honoraires fixés à 400 livres pour six mois, soit le même niveau qu'auparavant.
• Novembre 1791, Mâcon : Lazare RAMEAU, "organiste de St-Vincent", demande à être payé 24 livres pour avoir "démonté et mis en ordre l’orgue des Jacobins de cette ville" travail qui l'a empêché de donner des leçons à ses écolières. On comprend au passage qu'il a conservé des leçons en ville et qu'il n'est donc pas totalement dépourvu.

• 9 janvier 1792, Mâcon : Il dépose une nouvelle requête, dans laquelle il se dit "près du bord de la misère". Deux jours plus tard, le Département lui délivre un mandat de 400 livres pour six mois d'honoraires.

• 11 octobre 1794, Mâcon : Lazare RAMEAU décède chez lui, rue du Pont, à cinq heures du matin. Il est qualifié d'"organiste de cette commune".

Mise à jour : 23 mars 2021

Sources
Bulletin de la Société française de Musicologie, 1921 ; F-Ad21/ G 2553 ; F-Ad21/ L 2553 ; F-Ad45/ BMS St-Salomon, Pithiviers ; F-Ad71/ 2 L 677 ; F-Ad71/ 2L 670 ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Vincent ; F-Ad71/ NMD Mâcon ; F-An/ DXIX/090/747/09 ; F-Évry Adiocésaines/ k 08/ 26 boîte 5 ; F. Raugel, « Les anciens buffets d’orgues du pays de Hurepoix », 1952 ; J. Gardien, L'Orgue et les Organistes en Bourgogne..., 1942 ; J. Gardien, L'Orgue et les Organistes en Bourgogne..., 1943 ; J. Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne..., 1943. ; J. Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943 ; www.orgues-pithiviers.fr/ [...]

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