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BEURIER, Jean René, "Père" (1765-1831)
État civil
NOM : BEURIER     Prénom(s) : Jean René     Sexe : M
Complément de nom : "Père"
Autre(s) forme(s) du nom : BEURRIER
Date(s) : 1765-7-23   / 1831-2-24 
Notes biographiques

Le parcours de Jean René BEURIER, serpent et psalteur est connu à partir de son mariage à Angers en novembre 1784. Il est originaire de Craon [Mayenne] alors du diocèse d’Angers, a 19 ans, est cordonnier. Son recrutement par la collégiale Saint-Martin date de 1786 : il est serpent, puis psalteur jusqu’à la fermeture du chapitre. BEURIER semble sensible aux idées nouvelles car il rejoint la Garde Nationale active à Angers puis poursuit son activité de chantre paroisse Saint-Pierre. Après le Concordat, il fait partie des officiers recrutés par le chapitre cathédral. Il fait recruter son fils Auguste qui joue du serpent deux ans (1817-1819). À partir de 1819, s’il ne semble plus attaché à la cathédrale il n’en reste pas moins cité en tant que musicien dans les actes d’état civil : musicien et cordonnier, une double activité fréquente.

• 23 juillet 1765, Craon [Mayenne] : Jean René BEURIER est baptisé église paroissiale Saint-Clément de Craon, diocèse d'Angers, futur diocèse du Mans à partir de 1803. Son père est couvreur de maison tandis que sa mère, Françoise Guyon, est fille de notaire. Le parrain, un Guyon, est commis à la recette des Gabelles. Le scripteur ne manque pas de souligner son honorabilité. La marraine est la sœur aînée de Jean René, petit dernier de la fratrie à considérer l'année de mariage des parents en 1740. Perrine Beurier sera souvent aux côtés de son frère.

• La formation de Jean René BEURIER reste à compléter. Il a pu être enfant de chœur à la collégiale Saint-Nicolas de Craon. A-t-il chanté ou joué du serpent avant d'arriver à Angers ? Cela reste à déterminer tout comme l'activité exercée avant son entrée au chapitre de la collégiale Saint-Martin.

• 16 novembre 1784, Angers : Jean René BEURIER, mineur de 19 ans, orphelin de père et mère, épouse Marie Le Verrier également mineure, collégiale Saint-Martin d'Angers. Sont cités son curateur, praticien, le procureur René POHU, psalteur de la cathédrale Saint-Maurice ainsi que le maître cordonnier André Thibaut. Les jeunes époux sont entourés de leurs familles respectives. Deux sœurs de Jean René sont présentes : Perrine et Françoise. Le lien entre POHU et BEURIER reste à affiner. Six enfants vont naître de l'union dont quatre décèderont en nourrice ou en bas âge. L'aînée, Marie, baptisée le 27 août 1787 est placée en nourrice et décède le 5 septembre à Saint-Sylvain d'Anjou. René Élie baptisé  le 18 novembre 1789 Saint-Michel la Palud meurt à 21 ans au domicile de ses parents le 23 avril 1811. Le troisième enfant, Julien, baptisé Saint-Michel la Palud le 13 décembre 1790 ne survit que de quelques jours. Il est inhumé le 31 décembre. Vient ensuite la petite Aimée le 30 avril 1793, enterrée le 1er novembre suivant. Les deux derniers enfants sont Auguste BEURIER, né le 8 novembre 1795 et Marie Antoinette le 14 février 1805.

• 7 janvier 1786, Angers : Le chapitre de la collégiale Saint-Martin reçoit Jean BEURIER comme serpent.
• 7 décembre 1786, Angers : Moins d'un an après avoir été reçu serpent, les registres capitulaires mentionnent accorder "à un cordonnier du faubourg Bressigny"  20 lt par mois afin "de se perfectionner tant dans la science du chant que dans celle de donner du serpent [...] pour se mettre en qualité d'être reçu psalteur". Si le chapitre évite de donner un nom, il cite implicitement BEURIER, cordonnier de son état et habitant audit faubourg Bressigny. J.R. BEURIER assiste au chœur et doit disposer d'une voix particulièrement intéressante pour que ces Messieurs lui prêtent une telle attention.

• 1786-1789, Angers : Les comptes de fabrique indiquent les gages annuels impartis au Sieur BEURIER, psalteur, qui oscillent entre 300 et 350 livres par an.
• 6 novembre 1788, Nantes : BEURIER a cherché meilleure fortune à Nantes en postulant Collégiale Notre-Dame. Il y est reçu mais estime les appointements proposés insuffisants. Le registre capitulaire précise "le sieur BEURIER d'Angers ne voulant pas se contenter des honoraires a lui offert par la compagnie". Le psalteur finalement retenu sera un autre angevin, le ci-devant René POTIRON qui acceptera les 500 lt promises par le chapitre. Le passage de BEURIER à Nantes est certainement bref car il n'est pas sanctionné par le chapitre Saint-Martin. 

• 28 octobre 1789, Angers : GUIMONT, officier du chapitre de Saint-Maurille fait partie des témoins de mariage d'Antoine PARMENTIER, officier du chapitre cathédral. Plusieurs musiciens officiers de chœur sont réunis lors de cette cérémonie tels René POHU, exerçant à la cathédrale, François MOUSSEAU au chapitre Saint-Pierre et Jean BEURIER psalteur et serpent à celui de Saint-Martin. Si la cathédrale domine la vie musicale angevine des liens d'amitié se sont noués entre les psalteurs des différents chapitres.

En 1790, Jean BEURIER est toujours psalteur et serpent au service de la collégiale Saint Martin. Il gagne à ce poste 350 livres annuelles et il a 4 ans d'ancienneté, soit trop peu pour percevoir une rente viagère. Cette année est un tournant dans la vie de BEURIER qui va s'adapter à la nouvelle situation.

En 1790, le corps musical de la collégiale Saint-Martin d’Angers est composé d’un organiste, Nicolas BAUDOUIN,  de 2 sous-chantres, les Sieurs Jean BOUSSION et Thomas CESBRON (également sacriste), de 3 psalteurs Jacques LALLEMAND, René FETU, Étienne GRISON, et du serpent Jean BEURIER. Pierre Souillet est sacriste et sonneur. Deux petits enfants de chœur placés sous l’autorité de psalteurs complètent cet effectif, à savoir Jean CHAILLERIE et François MARZEAU ainsi que LEFORT grand enfant de chœur.

• 31 décembre 1790, Angers : La situation de Jean René BEURIER évolue au moment de la fermeture du chapitre Saint-Martin. Il fait partie de cette jeunesse touchée par les idées nouvelles qui le conduisent à s'engage dans la Garde Nationale. D'autres musiciens y participent tel René FETU.

• Après 1790 : Afin de percevoir une rémunération décente Jean BEURIER poursuit son service de chantre église paroissiale Saint-Pierre [collégiale supprimée] en tant que chantre. Son traitement se monte à 200 livres annuellement, payables par trimestre.
 
• 5 février 1791 : Le directoire du département accorde au sieur BEURIER une gratification de 350 livres. Il a alors 3 enfants, et sa mère à charge. Sa femme a été omise.
Le sieur BEURIER, serpent au service du chapitre Saint-Martin d'Angers âgé de 25 ans et ayant 4 ans de service. Engagé le 7 janvier 1786. Son traitement se montait à 350 livres annuellement. Le district d'Angers propose de lui accorder une pension de 100 livres, ramenée à une gratification de 350 livres par le département.
 
• 1792 : Jean BEURIER reçoit une pension provisoire de 200 livres payable par trimestre correspondant à son activité paroisse Saint-Pierre.

• Juillet 1793 : Jean BEURIER reçoit la somme de 33 livres 6 sols 8 deniers pour la fin de son service de chantre paroisse Saint-Pierre.

• 1794, Angers : Un tableau des pensions ecclésiastiques de l'An III récapitule la situation du sieur BEURIER, serpent au service du chapitre Saint-Martin d'Angers âgé de 25 ans et ayant 4 ans de service. Engagé le 7 janvier 1786. Son traitement se montait à 350 livres annuellement. Une gratification de 350 livres lui est accordée provisoirement en [1791] puis une de 250 livres en [1792]. Il y a néanmoins une distorsion avec les mandats versés en 1791-1792 qui peut correspondre à des compensations non répertoriées.

• 18 Brumaire An IV [8 novembre 1795], Angers : La naissance d'Auguste est déclarée par une sage-femme. Jean BEURIER, père absent est connu comme cordonnier. Les autres comparants sont Perrine Beurrier, la sœur de Jean René et Jean Le Verrier.  Auguste BEURRIER sera brièvement serpent à la cathédrale après le Concordat, puis cordonnier, changera souvent de domicile. Sa trace ainsi que celle de sa femme disparaissent d'Angers.

• 1802-1819 : Après le Concordat, Jean BEURIER est reçu serpent à la cathédrale Saint-Maurice. Ses gages annuels augmenteront progressivement durant ces quinze années, passant de 100 livres en janvier 1802 à 400 livres en décembre 1819. En 1817, il est dit "BEURIER père, 1er serpent", son fils ayant été engagé comme "2ème serpent" en octobre de cette même année. Après 1819 et jusqu'à son décès BEURIER est toujours qualifié de "musicien" dans les actes d'état civil sans autres précisions. A priori il ne serait plus à l'effectif de la cathédrale bien que cela reste à vérifier.
Selon le chanoine Poirier, en 1802, le personnel musical expérimenté faisant défaut, le chapitre cathédral a recruté les ex-musiciens des collégiales supprimées telles Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Maurille. C'est certainement la raison pour laquelle BEURIER est engagé après le Concordat comme  premier serpent à la Cathédrale d'Angers. Le second serpent recruté est François MOUSSEAU.

• 25 Pluviôse An XIII [14 février 1805], Angers : Jean René BEURIER déclare la naissance de sa fille Marie Antoinette. Il est musicien et habite rue de l'Égalité. Marie Antoinette porte le prénom de sa mère. Elle restera célibataire et décèdera le 21 août 1833 à Angers.
• 8 décembre 1809, Angers : Antoine PARMENTIER, François MOUSSEAU et Jean René BEURIER, tous trois musiciens de la cathédrale, ont été sollicités par Armand Fidèle GAYS pour être témoins de la rédaction de son testament chez Maître Valet. Le quatrième témoin est un dénommé Godin cabaretier.

• 23 avril 1811, Angers : Lors du décès de son fils René Élie, J.R. BEURIER est mentionné "musicien de la cathédrale". Il habite alors rue Saint-Aubin.

• 12 juin 1817, Angers : BEURIER père assiste au mariage d'Auguste et Antoinette Meffray/Mesfray.
• 26 mars 1818, Angers : BEURIER père, musicien, s'est déplacé à la Mairie à l'occasion de la naissance de son petit-fils Auguste, René Jean.
• 12 avril 1822, Angers : BEURIER, musicien de 57 ans, est présent lors de la déclaration de naissance de sa petite fille Augustine, Clémence, Antoinette.

• 27 mai 1826, Angers : Antoine PARMENTIER, tisserand, 63 ans, ami de BEURIER, également musicien, déclare le décès de Marie Le Verrier, épouse de J. R. BEURIER, cordonnier. Les deux hommes tirent leurs revenus de métiers artisanaux. La fidélité en amitié fait partie des qualités de Jean BEURIER tout au long de sa vie.

• 24 février 1827, Angers : Auguste BEURIER et son père musicien Jean René déclarent le décès de Marie Beurier âgée de 6 jours. La famille d'Auguste demeure désormais Port-Ligny, faubourg d'Angers.
• 3 septembre 1828, Angers : Jean René BEURIER comparaît pour la naissance de la petite Marie Marguerite qui s'éteindra quelques jours plus tard, le 15 septembre.

• 25 février 1831, Angers : Le fils d'Antoine PARMENTIER, Jean, vient déclarer le décès de Jean René BEURIER, musicien, accompagné de Jacques Moreau plusieurs fois cité dans les registres et actes d'état civil. BEURIER est dit cordonnier sans mention de cette activité de "musicien" à laquelle il semblait si attaché. 

Mise à jour : 9 mai 2019

Sources
F-Ad44/ G 340 ; F-Ad49 / état civil en ligne ; F-Ad49/ BMS, NMD Angers ; F-Ad49/ 1 L 978 ; F-Ad49/ 1 L 982 ; F-Ad49/ 1 L 986 ; F-Ad49/ 1 Q 1173 ; F-Ad49/ BMS Saint-Martin ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-Ad53/ BMS Saint-Clément ; F-Adio.Angers/ non coté ; F-An/ DXIX/080/612/33-34 ; J. Maillard, Le chapitre Saint-Martin..., 2006

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