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MOTET, Jean François Xavier (1757-1826)
État civil
NOM : MOTET     Prénom(s) : Jean François Xavier     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MOTTET
Date(s) : 1757-3-12   / 1826-9-9 
Notes biographiques

Prédestiné à la musique d'Église par son patronyme – que celui-ci s'écrive avec un seul ou avec deux "t" – Jean-François-Xavier MOTET ou MOTTET a commencé à chanter à des lutrins paroissiaux, en tant que maître ou recteur d'école, dans des villages de Franche-Comté. Puis il intègre le corps de musique d'une cathédrale, celle de Saint-Vincent de Mâcon où le trouve la Révolution.

• 12 mars 1757, Blancheroche [Doubs] : L'acte de mariage indique "Blancheroche" comme lieu de naissance pour Jean-François-Xavier MOTET, c'est-à-dire un hameau de quelques maisons situé sur l'actuelle commune de Fournet-Blancheroche, créée en 1874. Son territoire relevait auparavant de la paroisse puis de la commune de Charquemont. On est là dans des villages de moyenne montagne (865 m d'altitude), à environ 75 km à l'est de Besançon, tout près de la frontière suisse. L'âge indiqué au mariage et au décès, comme  dans les dossiers 1790-1791 (33 ans), amène à une naissance en 1757. Son acte de baptême n'a pas été retrouvé (les années 1756 et 1757 manquent dans les registres de Charquemont mis en ligne). Cette date du 12 mars est connue grâce à migrants71, base consacrée aux migrants dans le département de Saône-et-Loire.
Les parents de Jean-François-Xavier se nomment Jean-Baptiste Motet et Marie-Rose Rieme. Son père est déjà recteur d'école, et l'un au moins de ses frères, Jacques-François-Alexandre (1761-1779) le sera aussi, brièvement puisqu'il meurt à 18 ans et demi.

• [Vers 1775] : C'est vers cette année ou environ que Jean-François-Xavier MOTET a commencé à chanter au service du culte. En effet, il se dit en 1791 "attaché aux églises depuis l'âge de 18 ans comme chantre basse-contre". Cela laisse supposer qu'il n'avait pas été antérieurement enfant de chœur. En tout cas, il n'en est pas question dans le résumé succinct que donne l'administration de sa biographie. En revanche, l'enquête familiale menée par l'équipe Muséfrem a permis d'avoir une idée des églises dans lesquelles il a débuté (voir ci-après). S'il emploie cette formule vague "attaché aux églises"… c'est qu'il a commencé en fait comme maître d'école, chargé de mener le chant au lutrin paroissial des villages où il exerce successivement. On ignore actuellement s'il a débuté dès 1775 à Cour-Saint-Maurice (où on le voit fin 1779). En 1775, il avait 18 ans.

• 3 novembre 1779, Cour-Saint-Maurice [Doubs] : Jean-François-Xavier MOTET épouse Jeanne-Victoire Breuillot dans cette localité située à une quinzaine de km à l'ouest de son lieu de naissance. Le jeune marié, qui a 22 ans, est alors recteur d’école à Saint-Maurice. Un premier enfant, Marie-Thérèse y est baptisé le 29 décembre 1780 (voir ci-après, au 12 mars 1784).

• 17 janvier 1782, Amagney [Doubs] : Jean-François-Xavier MOTET a poursuivi sa migration vers l'ouest en devenant recteur d'école à une cinquantaine de km à l'ouest de Cour-Saint-Maurice, dans la paroisse d'Amagney, située à proximité de Besançon. Là naît et est baptisé le 17 janvier 1782 un fils prénommé Charles-Antoine. Son parrain, Antoine Bietrix, fils d'un laboureur, appartient à une famille largement investie au service du culte. Sa marraine est l'épouse d'un autre laboureur. Les Mottet étaient arrivés depuis peu de temps dans ce village (une seule signature du père, juste avant, figure dans le registre paroissial).

• Années 1782 et 1783, Amagney : La signature "j.f.x Motet" et la mention de recteur d’école reviennent régulièrement au bas des actes de sépulture d'Amagney. La dernière signature a été relevée le 26 octobre 1783. MOTET est ensuite remplacé comme maître d’école par Jean-Ignan [sic] Donzelot.

• 12 mars 1784, Chalèze [Doubs] : Jean-François-Xavier MOTET est maintenant maître d’école dans ce village situé à huit kilomètres à l'est de Besançon. Ce jour-là y est inhumée sa fille Marie-Thérèse, décédée le 11 à l’âge de 4 ans environ. L'acte rappelle que le père de la petite défunte est "originaire de Blancheroche, demeurant à Chalèze". C'est le signe que la famille était installée dans le village depuis peu.
• [Vers fin 1784], Mâcon : Jean-François-Xavier MOTET est reçu comme chantre basse-contre au chapitre cathédral Saint-Vincent de Mâcon. Lors de la dissolution du chapitre, fin 1790, il y sert depuis six ans.

• 9 mars 1785, Chalèze : Jean-François-Xavier MOTET, toujours qualifié de "maître d’école", est absent lorsque l'on baptise sa fille Élisabeth, dont son épouse Victoire Breuillot vient d'accoucher. Les parrain et marraine sont un laboureur et une fille de laboureur de Chalèze. On peut penser que Victoire Breuillot avait préféré terminer sa grossesse à Chalèze, et qu'elle a ensuite rejoint son mari à Mâcon, avec ses enfants survivants.

• 4 janvier 1787, Mâcon : Jean-François-Xavier MOTET, "chantre de la cathédrale Saint-Vincent", est parrain d'un fils de Pierre Joseph Alexandre FEUVRIER lui aussi chantre dans la même église. La marraine est Marie-Françoise Derceot, épouse de Joseph-Hyacinte BAILLY, autre chantre de la cathédrale. L'enfant meurt deux mois et demi après, il est inhumé en présence de son père et des deux autres chantres. Les trois hommes semblent liés au delà de leurs pratiques professionnelles quotidiennes.
• 23 novembre 1787 : Le couple MOTET / Breuillot donne naissance à un fils, dont le parrain est Claude François BOUCARD, chantre et habitué de la cathédrale, et la marraine Françoise Guillemain-Laborme épouse "du sieur Pierre Joseph Alexandre FEUVRIER aussi chantre et habitué de la dite église". Ces choix sont une autre trace de la sociabilité qui unit les chantres de la cathédrale.

• 12 décembre 1788, Mâcon : Jean-François-Xavier MOTET et Pierre-Joseph-Alexandre FEUVRIER, chantres habitués de la cathédrale Saint-Vincent, assistent à la sépulture "dans le preal de cette église" d'un fils de Joseph BAILLY lui aussi chantre et habitué de la cathédrale.

• 27 janvier 1789 : Jean-François-Xavier MOTET, "chantre et habitué de la cathédrale", choisit comme parrain pour son fils Jean-Stanislas, un prêtre habitué, J-Baptiste FAURE VINCENT, et pour marraine Marie-Françoise Berceot épouse de Joseph-Hyacinthe BAILLY, lui aussi chantre et habitué.
Le couple MOTET / Breuillot demeure "sur la Baille", c'est-à-dire sur le site initial du peuplement mâconnais, la colline où avait été installé le premier oppidum éduen, au cœur du Mâcon historique.

1790, Mâcon : Jean-François-Xavier MOTET déclare faire "le service de chantre basse contre en l'église de Mâcon depuis six ans environ", aux gages de 852 livres par an. Il se dit pauvre et chargé de famille.
Sous la conduite du prêtre Claude GADOIS, le corps de musique de la cathédrale mêle ecclésiastiques (comme Pierre COINDARD, "distributaire et maître de chœur", Jean-Baptiste FAURE VINCENT, "distributaire et habitué", et Claude CHATENAY, ex-enfant de chœur devenu "thuriféraire") et laïcs, comme l’organiste Lazare RAMEAU, un serpent et basson nommé Pierre DUBIEF, deux basse-contre originaires de Franche-Comté, Joseph-Hyacinthe BAILLY et Jean-François-Xavier MOTET et un "musicien" Jean-Baptiste-Marie JARNAGE.

• 18 juillet 1791 : Malgré sa faible ancienneté, MOTTET "demande un traitement de retraite". Alors que le directoire du district de Mâcon est d'avis de lui accorder une gratification équivalente à son traitement de quatre années, soit la (forte) somme de 3 408 livres, le directoire du département hésite entre une pension de 300 livres et une gratification de 3 400 livres. Il renvoie la décision au Comité ecclésiastique.

• On ignore de quoi a vécu la famille durant les années suivantes. MOTET est probablement redevenu maître d'école, et il a sans doute repris du service à l'église dès la reprise du culte, ou à partir du Concordat. En tout cas, à son décès il est dit "chantre à l'église de St-Vincent", l'ancienne cathédrale devenue église paroissiale (c'est Autun qui a été choisie comme chef-lieu du diocèse lors de la départementalisation).

• 3 février 1802, Saint-Laurent-sur-Saône (Ain) : Lorsque sa fille Élisabeth, 17 ans, épouse un tailleur de Lyon, la famille demeure sur la rive gauche de la Saône, en face de Mâcon. Le métier alors exercé par Jean-François-Xavier MOTET n'est pas indiqué dans l'acte. Est-il maître d'école ? La présence parmi les témoins de Jacques Chabot, "ministre du culte à St-Laurent", est peut-être l'indice de liens avec l'église paroissiale.

• 14 septembre 1815, Mâcon : Le métier de Jean-François-Xavier MOTET n'est pas non plus indiqué dans l'acte de décès de son épouse Jeanne-Victoire Breuillot, "décédée ce jour à trois heures du matin au domicile de son mari, rue Sombardier à Mâcon", à l'âge de 55 ans.

• 9 septembre 1826, Mâcon : À sept heures du soir dans son domicile situé rue des Selliers, s'éteint Jean-François-Xavier MOTET, "chantre à l'église de St-Vincent". Veuf de Jeanne-Victoire Breuillot, il est dit âgé de 70 ans et "natif de Besançon", ce qui est erroné.
Le lendemain, les sieurs Pierre Meunier, teneur de livres, 37 ans, et Nicolas Goy, commis au bureau de la navigation, 40 ans, effectuent les démarches de déclaration nécessaires.

Mise à jour : 5 février 2021

Sources
F-Ad01/ NMD St-Laurent-sur-Saône ; F-Ad25/ BMS Amagney ; F-Ad25/ BMS Chalèze ; F-Ad25/ BMS Cour-Saint-Maurice ; F-Ad71/ 2 L 24 ; F-Ad71/ BMS Mâcon St-Vincent ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Vincent ; F-Ad71/ NMD Mâcon ; F-An/ DXIX/090/747/09

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