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LEMOINE, Jean-Baptiste, à Poitiers (1761-1840)

LEMOINE, Jean-Baptiste, à Poitiers (1761-1840)

État civil
NOM : LEMOINE     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Complément de nom : à Poitiers
Autre(s) forme(s) du nom : LE MOINE
Date(s) : 1761-8-13   / 1840-10-2 
Notes biographiques

Jean-Baptiste LEMOINE a été un musicien assez itinérant. Originaire d'Orléans il y reçoit une formation maîtrisienne sans doute assez fragile et y débute sa carrière de chantre dans des postes de peu d'envergure. Espérant une place plus lucrative, il quitte sa ville natale et tente sa chance brièvement à Poitiers et La Rochelle, puis il exerce un peu plus longuement à Bordeaux. Peu de temps avant la Révolution il revient à Poitiers. Il semble avoir repris ses fonctions après la Révolution. À sa mort, à Poitiers en 1840, il exerce encore en qualité de choriste.

• 13 août 1761, Orléans : Jean-Baptiste LEMOINE, fils de Jean-Baptiste Lemoine et de Marie-Anne Landier (ou Laudier), voit le jour. Il est baptisé le lendemain paroisse Notre-Dame-du-Chemin. Le métier des parents du baptisé n’est pas indiqué. Ceux-ci s’étaient mariés à Notre-Dame-du-Chemin le 14 juillet 1755. Ils ne savaient pas signer (c'est également le cas de la marraine du nouveau-né de 1761).

• De 1770 à 1776, Orléans : Jean-Baptiste LEMOINE est enfant de choeur à l'église paroissiale Saint-Paterne d'Orléans. Le 24 octobre 1790 le curé de Saint-Paterne lui fournira un certificat pour étoffer son dossier de demande de pension. Ce certificat atteste un début "en l'année 1770" et un service de six années. Il n'est pas certain que l'église Saint-Paterne ait disposé d'une maîtrise en tant que telle ni d'un corps de musique étoffé susceptible d'offrir des conditions d'apprentissage solides. De plus son temps d'enfant de choeur n'a duré que six ans, et non pas dix ou douze comme dans les grandes églises capitulaires. Sans doute y a-t-il là deux facteurs qui expliquent les débuts laborieux de Jean-Baptiste LEMOINE dans la carrière (églises très secondaires, durées d'engagement courtes).

• [Vers 1782], Orléans : Il sert comme chantre à l'église paroissiale Saint-Victor pendant 9 mois. Le certificat du curé établi le 24 octobre 1790 précise la durée ("l'espace de neuf mois") mais reste un peu flou sur la période : "vers l'année 1782". Il ajoute que Jean-Baptiste LEMOINE "s'est bien comporté et a assisté régulièrement aux saints offices". La brièveté de son engagement dans cette église ne semble donc pas liée à un renvoi.

• [1783/1784 ?], Orléans : Il est chantre à l'église paroissiale Notre-Dame de Recouvrance "pendant l'espace de deux ans" (dates non précisées). Il "en partit, désirant occuper une place plus lucrative". Il semble alors partir vicarier à l'aventure.

• 7 octobre 1784-10 novembre 1784, Poitiers : "Passant à Poitiers", raconte-t-il, "il offrit ses services au chapitre de Notre-Dame-la-Grande, où il fut reçu et y chanta l'espace de deux mois". Après quoi il quitte la ville, "muni d'un bon certificat". Certificat en latin dont on retrouve en effet la copie dans son dossier de carrière et qui donne les dates précises auxquelles Jean-Baptiste LEMOINE a chanté à Notre-Dame-la-Grande : cela ne fait qu'un mois et trois jours !

• De la fin de 1784 au 15 octobre 1785, La Rochelle : Il sert en qualité de choriste à la cathédrale Saint-Louis, "la place étant plus lucrative". Pourtant, il n'y reste que 10 mois, "ne pouvant résister aux maladies contagieuses du pays". Le chapitre lui délivre un certificat de service le 15 octobre 1785.

• Vers la fin de 1785, Bordeaux : Jean-Baptiste LEMOINE est engagé comme basse-contre à la collégiale Saint-Seurin mais prévoit de ne pas pouvoir s'y fixer, dit-il, sans expliquer pourquoi. Il touche 800 livres par an. À sa sortie, le 1er septembre 1789, le chapitre lui remet un certificat attestant qu'il "a servi pendant l'espace de quatre ans en qualité de base conte musicien" [sic].

• Juillet-août 1789, Bordeaux : Un musicien du nom de LEMOINE (sans prénom), figure sur le registre de pointe des choristes de la cathédrale Saint-André de Bordeaux.

• Septembre 1789, Poitiers : Sachant qu'une place est vacante à la cathédrale de Poitiers, il postule par courrier d'abord puis s'y présente (et est auditionné, peut-on supposer). Il y est reçu comme basse-contre en septembre 1789.

1790 : Jean-Baptiste LEMOINE chante toujours la basse contre  à la cathédrale de Poitiers.
Ses gages fixes sont de 11 livres par semaine, auxquelles s'ajoutent les distributions pour certaines fêtes et 15 livres "pour faire la chappe", ce qui lui fait estimer le total de ses revenus à 600 livres / an. À la cathédrale, il côtoie : Jean-Baptiste DROCOURTFrançois VÉRONFélix Thadée JOLLYFrançois LECANDHenri PISCADORJean Joseph Clovis CAUSSINNicolas DUBOISLouis LEROUX et Nicolas VIOLETTE.
• En octobre 1790, Poitiers : Il s'active pour constituer son dossier de carrière et demande des certificats pour justifier de ses postes successifs. C'est ainsi qu'il obtient une attestation de service du chapitre Notre-Dame-la-Grande de Poitiers le 13 octobre et une du chapitre cathédral de Poitiers le 18 octobre 1790. Le 22 octobre il rédige sa supplique au directoire de la Vienne dans laquelle il résume sa carrière passée et se dit âgé de 29 ans. Le lendemain, le chapitre cathédral de Poitiers certifie ses revenus : 600 livres par an. Quelques jours plus tard, il reçoit d'Orléans les certificats de service des églises où il a débuté, Saint-Paterne, Saint-Victor et Notre-Dame de Recouvrance, tous les trois rédigés sur un seul papier, de trois mains différentes, et tous datés du 24 octobre 1790. On peut imaginer qu'il avait écrit à un ancien collègue (ou à un parent) toujours à Orléans pour le prier de s'occuper en son nom de ces démarches.
• [1791] : Le directoire du district de Poitiers estime qu'il y a lieu d'accorder à Jean-Baptiste LEMOINE, qui a moins de dix ans de service, une gratification de 200 livres.
• 28 juin 1791 : Il reçoit 42 livres 10 sols pour son service à l'église Saint-Hilaire-le-Grand, devenue paroissiale. Il continue donc à chanter, partout où il le peut.

• 14 février 1792, Poitiers : Jean-Baptiste LEMOINE "âgé de 31 ans et natif de la paroisse Notre-Dame-du-Chemin d'Orléans" épouse Radegonde Venault en l'église Saint-Pierre. Il est dit "choriste de cette église", ce qui indique qu'il a continué à chanter à la cathédrale constitutionnelle, sans doute jusqu'à la suspension du culte. Les témoins de mariage sont deux cordonniers, un charpentier et Jean-Baptiste Venault, frère de la mariée, maître écrivain.

• L'enquête reste à mener sur son destin professionnel ultérieur. On peut penser qu'il retrouva un poste à Poitiers au lendemain du Concordat.

• 24 août 1837, Poitiers : Sa femme Marie-Radegonde Venault décède.

• 2 octobre 1840, Poitiers : Jean-Baptiste LEMOINE, choriste, âgé de 80 ans, meurt dans sa maison rue de la psallette de Sainte-Radegonde. Cette adresse pourrait laisser supposer qu'il chantait à la fin de sa vie dans l'ancienne collégiale Sainte-Radegonde, devenue église paroissiale.

Mise à jour : 23 juin 2017

Sources
F-Ad33/ G 1513 ; F-Ad33/ G 1515 ; F-Ad33/ G 1517 ; F-Ad33/ G 1519 ; F-Ad33/ G 3295 ; F-Ad45/ 3NUM234/ 1129 ; F-Ad86/ BMS Poitiers (Saint-Pierre) ; F-Ad86/ L 226 ; F-Ad86/ L 233 ; F-Ad86/ L 278 ; F-Ad86/ NMD Poitiers

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