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TIRON, René (1761-1851)
État civil
NOM : TIRON     Prénom(s) : René     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : THIRON
Date(s) : 1761-8-18   / 1851-3-24 
Notes biographiques

Formé à la psallette de la cathédrale d'Amiens, René TIRON montre rapidement des talents de compositeur. Après avoir opté pour une carrière ecclésiastique qui débute à Paris, protégé par l'abbé DUGUÉ et sans doute par son ami LESUEUR, il obtient en 1787 le poste de maître de musique de la cathédrale de Saint-Omer, en Artois. La Révolution le pousse à quitter la France pour les Pays-Bas autrichiens où il retrouve un poste identique à la collégiale de Soignies jusqu'en 1794. Par la suite, il semble vivre l'existence nomade de tout émigré et connaît même brièvement la détention. Finalement, il s'installe à Bruxelles en 1798 où il s'adonne à l'enseignement et à l'écriture jusqu'à son décès en 1851 à l'hospice Pacheco dont il était devenu le directeur.

• 18 août 1761, Mailly-Maillet [Somme, à l'ouest de Bapaume] : Naissance de René TIRON, fils de René Tiron et de Marie Barbe Brun. On le dit fils d'"ouvrier"(Gosselin).

• Mai 1771, Amiens : Reçu enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame, René TIRON aurait été proposé à Mgr de la Motte par le marquis de Mailly, son protecteur. La psallette est alors dirigée par Dominique LEUDER. Il a pour condisciple Jean François LESUEUR avec lequel il tissera des liens d'amitié.

• [vers 1775], Corbie : Les moines de l'abbaye confient à René TIRON "la préparation de motets".

• 19 juin 1776, Amiens : Les chanoines de la cathédrale donnent la permission à maître TIRON, petit vicaire, "de faire chanter en leur église le jour de la fête prochaine de St Jean B[aptis]te".
• 28 juin 1776, Amiens : MM. accordent à maître TIRON, petit vicaire "qui a fait chanter une messe de sa composition", la gratification ordinaire de 10 livres.

• 11 août 1777, Amiens : Sur requête verbale de maître TIRON, petit vicaire, les chanoines lui permettent de faire chanter la musique de sa composition le jour de l’Assomption prochaine.
• 18 août 1777, Amiens : Ils lui accordent 12 livres de gratification pour cela.

• 5 juin 1778, Amiens : Les chanoines donnent la permission à TIRON, petit vicaire, de faire chanter la messe et les deux vêpres de la Pentecôte, "le tout en musique de sa composition".
• 19 juin 1778, Amiens : Ils accordent à ce même TIRON, petit vicaire, qui le jour de la Pentecôte a fait chanter la messe et deux vêpres en musique de sa composition, 12 livres de gratification.

• 3 mars 1780, Amiens : Les chanoines autorisent maître TIRON, petit vicaire, à faire chanter ce jour un stabat en musique de sa composition.

• 11 mai 1780, Amiens : Permission est donnée à maître TIRON, petit vicaire, de faire chanter l’office de la fête de la Pentecôte en musique de sa composition, sur sa requête verbale.
• 22 mai 1780, Amiens : TIRON reçoit une gratification de 12 livres pour le motif ci-dessus.

• 20 août 1781, Amiens : "MM., ayant égard à la requête verbale de maître TIRON, petit vicaire sortant de la maîtrise, dont le temps est fini, lui ont accordé les gratifications ordinaires et accoutumées".
• 30 septembre 1781, Amiens : René TIRON reçoit la tonsure cléricale des mains de l'évêque, Mgr de Machault. Son temps d'enfant de chœur s'achève, il a quitté la psallette peu avant. 

• 9 octobre 1781, Paris : René TIRON arrive dans la capitale afin d'y faire son séminaire. Il s'inscrit aussi au collège Louis-le-Grand.

• 1er août 1783, Paris : Il est reçu maître es-arts de l'université.

• 20 décembre 1783, Paris : Entré au séminaire de Saint-Sulpice dit de la communauté de Laon, René TIRON reçoit les ordres mineurs des mains de l'archevêque Mgr de Juigné.

• 1783, Paris : René TIRON compose un "Domine Salvum à cinq voix" et un "Dixit Dominus, psaume 109, pour le séminaire.

• 1785 : Ses parents lui constituent un titre clérical, une rente annuelle et viagère de 100 livres par an.

• 13 mars 1785, Paris : René TIRON est ordonné sous-diacre.

• 17 décembre 1785, Paris : Il est ordonné diacre. Selon Gosselin, il a refusé pendant ses études déjà deux places de maître de musique dont celle d’Évreux proposée par le maître de musique de Notre-Dame, l'abbé DUGUÉ.

• 24 mars 1787, Paris : René TIRON reçoit la prêtrise des mains de Mgr Méroudot du Bourg, évêque in partibus de Babylone après une retraite au collège du cardinal Lemoine.

• 2 avril 1787, Paris : René TIRON se fait délivrer ses lettres d'attestation d'études et de nomination de grades sur l'évêché et le chapitre d'Amiens.

• Août 1787, Amiens : Il retrouve son ami LESUEUR, devenu maître de musique de l'église métropolitaine de Paris et élabore avec lui et une ancienne basse-taille de la cathédrale, Jean-Baptiste SENNEVILLE, alors curé, le projet d'aller en Angleterre afin d'y donner des concerts. Alors qu'ils attendent au château de Brailly, le projet capote suite à la volonté de certains chanoines de Notre-Dame de Paris de renvoyer LESUEUR au motif qu'il a déserté.

• Octobre 1787, Saint-Omer : Il est reçu maître de musique de la cathédrale Notre-Dame sur proposition du chanoine amiénois Caron.

• 10 novembre 1787, Mailly-Maillet : Donation des quelques biens reçus de sa défunte mère, par René TIRON, "prêtre, maître es arts en l'université de Paris, demeurant au collège du cardinal LEMOINE qu'il va quitter pour aller demeurer à Saint Omer en qualité de maître de musique de la cathédrale de cette ville, en faveur de René TIRON, son père, charpentier à Mailly".

• Mai 1788, Saint-Omer : René TIRON compose un magnificat à quatre voix et un Cum complerentur die pentecostes, motet à quatre voix.

• 9 septembre 1788, Saint-Omer : Il fait exécuter à la cathédrale sa messe solennelle en symphonie pour le jour de saint Omer, à six voix, qui s'inspire des principes chers à son ami LESUEUR, résumés dans son ouvrage paru l'année précédente à Paris, "Exposé d'une musique une, imitation et particulière à chaque solennité". Des musiciens instrumentistes envoyés par les régiments en garnison autour de la ville renforcent les effectifs de la cathédrale.

• 17 décembre 1788, Saint-Omer : René TIRON compose son Beatus Vir, psaume 111.

• 31 mars 1789, Saint-Omer : Il compose son Magnificat à six voix.

• Jeudi Saint 1789, Saint-Omer : Il dirige l’exécution de son motet à quatre voix, Isaïe.

• 28 mai 1789, Saint-Omer : Il donne son Invocation à l'Esprit Saint, Veni Sancte Spiritus.

• 22 octobre 1790, Saint-Omer : René TIRON donne sa dernière composition en territoire français, l'Omnia qui fecisti, Domine, motet à quatre voix sur la soumission à la volonté de Dieu.

• 8 novembre 1790, Soignies, petite ville située au nord-est de Mons, sur la route de Bruxelles [Belgique] : Le chapitre de la collégiale Saint-Vincent examine la candidature au poste de maître de musique, alors vacant, présentée par Tiron dans une lettre qui promet également tous les certificats nécessaires. Les chanoines lui répondent qu'il doit venir "muni de témoignages de bonnes mœurs pour y mettre en musique soit un Pseaume ou Hymne qui lui seroit désigné. Mais qu’on auroit son voïage en considération".

• 18 novembre 1790, Paris : Comme il l'a fait pour LEUDER et de GRAEB, LESUEUR rédige à son intention un certificat d'aptitude qui souligne ses qualités musicales et le classe parmi les meilleurs maîtres de chapelle du royaume. René TIRON prépare les échéances à venir.

• 29 novembre 1790, Soignies : L'abbé TIRON est choisi comme maître de musique par les chanoines de Saint-Vincent "après avoir subi les épreuves ordinaires et reçu quatre louis pour fraix de son voïage". Ses gages annuels s’élèveront à 800 livres par an.

• 25 décembre 1790, Saint-Omer : Suppression du chapitre de la cathédrale. René TIRON perd son poste mais il aurait déjà été reçu au début du mois comme maître de musique à Soignies.

• Fin 1790, Saint-Omer : Il fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Il est âgé de 28 ans. Il perçoit 1 200 livres revenus par an.

• Février 1791, Saint-Omer : Toujours en ville, René TIRON règle ses affaires avant de partir pour les Pays-Bas autrichiens. Dans un courrier, il demande aux chanoines de Saint-Vincent s'il peut amener avec lui un des enfants de chœur de la cathédrale Notre-Dame "en état de réciter", ce que la compagnie accepte. Il s'agit du jeune Claude LEBLANC.

• 13 février 1791, Soignies : René TIRON s'installe à son poste dans la collégiale des chanoines réguliers de Saint-Vincent. Il compose par la suite d'autres œuvres dont une messe de sainte Cécile qu'il dédie à Mgr Champion de Cicé, archevêque de Bordeaux, alors en émigration, qui l'en félicite.

• 17 mars 1791, Saint-Omer : Le directoire du District propose de lui accorder une pension annuelle de 400 livres. Le Département lui accorde une pension de 400 livres jusqu'à ce qu'il ait trouvé un autre emploi ou office.

• 8 avril 1791, Soignies : "Messieurs en considération des soins que prend le Sr Tiron, Maître de Musique d’enseigner les Enfants de chœur à jouer de la Basse, ont consenti que ses apointemens prissent cours du 13 Janvier de cette année, au lieu du 13 Fevrier".

• Avril 1793, Soignies : Il fait exécuter un motet à quatre voix sur le psaume 123, "cantique d'un peuple délivré de l'esclavage", composé après l'évacuation de la région par les troupes françaises le mois précédent.

• Après juin 1794, Belgique : Il fuit clandestinement devant l'avance française qui suit la victoire de Fleurus. Par Bruxelles, il parvient en Allemagne.

• [vers 1794-1795], Essen [Westphalie] : René TIRON se fixe dans cette ville, y apprend la langue et continue de composer de la musique religieuse.

• Septembre 1795, Soignies : René TIRON est de retour et reprend son poste de maître de chapelle.

• Octobre-novembre 1796, Soignies : La collégiale doit fermer suite aux décrets de suppression des établissements religieux dans les nouveaux départements.

• Avril-Mai 1798, Bruxelles : René TIRON cherche en vain à donner des leçons et s'inscrit sur les listes d'habitants comme "artiste musicien".

• 14 mai 1799, Bruxelles : Il est arrêté comme "prévenu d'émigration" et envoyé à Arras pour y être jugé.

• 2 février 1800, Arras : Grâce à une démarche de l'ancien député Boutteville-Dumetz auprès de Fouché, René TIRON est libéré.

• 1800-1810, Bruxelles : Il donne des cours de langues (français, allemand), sciences et lettres.

• 1810, Bruxelles : Il entre au service de la famille d'Aremberg comme l'un des chargés d'affaires de cette grande maison aristocratique.

• 1825, Bruxelles : Il perd ce poste à la suite, écrira-t-il, des manœuvres calomnieuses d'un rival. S'ouvre une période de désespoir : "Seigneur, dégagez-moi des liens de la vie, et que je trouve enfin la céleste patrie".

• 1826, Bruxelles : Après une tentative ratée à Louvain, René TIRON revient à Bruxelles pour y donner des leçons de mathématiques.

• 1835, Bruxelles : Il se retire dans l'hospice Saint-Job de Pacheco et y commence la rédaction de nombreux ouvrages de mathématiques, d'histoire et de littérature.

• 1839, Bruxelles : Parution de son "Histoire de la religion catholique en Brabant et en particulier à Bruxelles".

• 10 et 17 avril 1840, Paris : Parution de la biographie de son ami LESUEUR dans deux numéros de La France musicale sous le titre "La vérité sur Lesueur, ou lettre à Monsieur Raoul Rochette au sujet de la notice qu'il a lue à l'Institut en octobre 1839 sur ce célèbre compositeur, par un de ses anciens compagnons d'enfance".

• 1845, Bruxelles : Parution de son "Histoire et costumes des ordres religieux civils et militaires".

• 24 mars 1851, Bruxelles : René TIRON s'éteint à l'hospice Pacheco, boulevard de Waterloo à une heure de relevée; il en était le directeur et l'acte mentionne qu"il était toujours prêtre.

Mise à jour : 24 août 2019.

Sources
B-AE/ état-civil Bruxelles ; Bel-AEM/09.004/6 ; Durand, La Musique de la cathédrale d'Amiens..., 1922 ; F-Ad80/ 1 B 538 ; F-Ad80/ 4G 2984 ; F-Ad80/ 4G 2985 ; F-Ad80/ 5 MI_D468 ; F-An/ DXIX/056/187/05 ; F-An/ DXIX/092/800/10 ; F. Guilloux, Inventaire des archives musicales de la collégiale St-Vincent de Soignies, sd  ; Histoire des environs de Bruxelles ; J. Quitin, Un âge musical nouveau: XVIIe et XVIIIe siècles, début du XIXe ; La France musicale ; Souvenirs d'un vieux Picard…, 1864

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