Login
Menu et informations
CONSCIENCE, Antoine (1764-1832)
État civil
NOM : CONSCIENCE     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CONSCIENS
CONSIENCE
Date(s) : 1764-1-6   / 1832-2-11 
Notes biographiques

En 1790, Antoine CONSCIENCE chante la haute-taille à la cathédrale d'Orléans. Il avait auparavant été formé à Verdun, où il avait ensuite commencé sa carrière de musicien. Au début de la Révolution, il continue à chanter à la cathédrale constitutionnelle d'Orléans, sans doute jusqu'à la suspension du culte. On le retrouve ensuite professeur de musique dans des établissements d'éducation pour jeunes filles, où il enseigne le chant et la harpe. À une date qui reste à préciser, il quitte Orléans pour la Bourgogne, où il termine sa vie en 1832.

• 6 janvier 1764, Verdun [Meuse] : Fils de Jean-Hubert Conscience, "maitre tourneur, bourgeois de cette ville", et de Marie-Anne Maurice, Antoine CONSCIENCE, né le 6, est baptisé le lendemain dans l'église paroissiale de St-Pierre L'Angelé. Son parrain est maître tonnelier et, comme la marraine, il sait signer.

• Entre 1771 et 1785 environ, Verdun : Antoine CONSCIENCE est d'abord enfant de chœur puis [sans doute] musicien, il déclare en tout 15 ans de service à Verdun.

• 29 août 1783, Toul [Meurthe-et-Moselle] : Le chapitre cathédral décide que les talents de CONSCIENCE, clerc, musicien haute-contre, seront éprouvés pendant un certain temps, durant lequel il jouira des appointements ordinaires.

• 20 octobre 1784, Verdun : Antoine Conscience prend possession de la chapelle Saint-Antoine dans la cathédrale de Verdun.
 
• Le 25 février 1786, Orléans : Maître Antoine CONSCIENCE entre au service de la cathédrale Sainte-Croix comme musicien haute taille aux gages de 13 livres par semaine. Il est dit "clerc minoré du diocèse de Verdun" , ce qui indique qu'il avait donc reçu les ordres mineurs, "né le 6 janvier 1764 sur la paroisse de St-Pierre Langelé", ce que confirme le registre paroissial de Verdun.
 Le précédent registre capitulaire de Sainte-Croix aujourd'hui conservé s'arrêtait à la fin de l'année 1755. Depuis lors, les gages orléanais ont très légèrement augmenté : les mieux payés des musiciens en 1755 touchaient 12 livres/semaine, soit 624 l/an, Antoine CONSCIENCE, premier musicien reçu du registre conservé suivant, est engagé à 13 l/semaine, soit 676 l/an.
• 9 décembre 1786, Orléans : Maître CONSCIENCE musicien haute taille est nommé par le chapitre pour suppléer Mr SIONEST à la chape. Il recevra pour cela 5 sols par semaine "sans en priver M. Sionnest". Ce dernier, qui a bientôt soixante ans, a peut-être souhaité un allègement de son service.

• 15 août 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix accorde huit jours de congé au maître de musique, Charles HÉRISSÉ, et à Antoine CONSCIENCE musicien haute taille "pour vacquer à leurs affaires".
• Fin 1787, Orléans : Un CONSCIENCE figure dans la liste des maîtres de musique publiée par le Calendrier Orléanois pour l'année 1788. Il exerce pour la musique vocale "& la guitare", demeurant rue des Petits Souliers. Cette adresse est celle qui sera attestée peu après pour Antoine Conscience au moment de son mariage, ce qui confirme que le maître de guitare et le musicien de Sainte-Croix ne font qu'un.

• 30 mai 1789, Orléans : " Mr CONSCIENCE, musicien de cette église, chantant la haute taille " supplie le chapitre "de lui permettre de se marier", ce que le chapitre accepte. Le 12 août il demande et obtient 15 jours de congé “pour vacquer à ses affaires”
• 17 juillet 1789, Verdun : Ses parents donnent devant notaire leur consentement au mariage de leur fils majeur, Antoine Conscience, "maître de musique en la ville d’Orléans", et donnent procuration "au Sieur Nicolas Duchesne, receveur de l’apanage de Monseigneur le duc d’Orléans, demeurant à Orléans, à la Tour Neuve".
• 16 août 1789, Orléans : Devant maître Brochot, notaire, sieur Antoine CONSCIENCE, "ordinaire de la musique du chapitre de Sainte-Croix", et demoiselle Madelaine-Catherine Rou [ou Roux] font établir leur contrat de mariage. Tous deux demeurent rue des Petits Souliers, paroisse de Saint-Maclou : il s'agit donc d'une relation de voisinage. Le père de la jeune femme est maître serrurier. Antoine CONSCIENCE est assisté du procureur de ses parents, de l'épouse de celui-ci, dame Félicité-Romaine Cressy, et de Nicolas Augustin CARRÉ organiste de la cathédrale Sainte-Croix, demeurant rue des Pastoureaux, paroisse Saint-Maurice. Tous trois sont dits "amis dudit Sr futur". Le musicien apporte la somme de 1 000 livres "en espèces ayant cours, en argent comptans provenant de ses gains et épargne". La future apporte le double : 1 100 livres données en dot par ses parents, et une autre somme de 1 000 livres "qu’elle avoit par devers elle, provenant de ses gains et épargne", ce qui atteste qu'elle exerçait une activité professionnelle, laquelle n'est pas mentionnée. Elle a remis cette somme à son futur mari, mais le contrat précise qu'elle n'entrera pas dans la communauté et lui restera propre.
• 18 août 1789, Orléans : En l'église paroissiale Saint-Maclou, le mariage est célébré par le frère de la mariée, qui est vicaire d'Ingré, village situé à 7 km du cœur d'Orléans, au nord-est, toujours en présence de Nicolas Augustin CARRÉ, organiste de la cathédrale.

• Fin 1789 : CONSCIENCE figure à nouveau dans la liste des maîtres de musique “et pour la guitare” dans le Calendrier Orléanois pour l'année 1790. Il demeure maintenant rue des Basses Goutières.

1790 : Antoine CONSCIENCE est toujours en poste comme musicien haute taille à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans où il déclare avoir effectué 5 années de service.
• Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée aux "Députés de l'Assemblée nationale" pour plaider non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises et, par voie de conséquence, estiment-ils, celle de la musique en France. Pour la cathédrale Sainte-Croix signent  HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTAT, LEFEVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHEN, QUÉNEL, ADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basse-contre, ÉVIN et FAUQUET.

• 10 janvier 1791, Orléans : Les Affiches d'Orléans disent le sieur CONSCIENCE "Maître de Musique, rue des Basses Goutières, n°9".
• 4 février 1791 : Le baptême de sa fille Magdelaine Suzanne Zoé est attesté à cette date par le mariage de cette dernière en 1814, à Orléans, mais l'acte n'a pas été retrouvé.
• 28 mai 1791, Orléans : Après la fermeture du chapitre fin 1790, la musique de la cathédrale constitutionnelle est réorganisée et dotée d'un règlement qui, en particulier, règle minutieusement les tarifs de "la pointe" en fonction des types de fêtes ou d'offices. Sont également prévus "les tours pour les enterrements" assurés de semaine en semaine par des binômes fixes. "Dans une assemblée tenue chez M. l'abbé Hérissé", le règlement est amendé puis adopté et signé par 11 musiciens : QUÉNELLEPRESTAT, CHAILLOU, HILDEN, CONSCIENCEADAM, MAUGA, BOSSUGÉ, COMPÈRE, LEFEVRE, SILVESTRE. Cet ordre correspond-il à une hiérarchie ou est-il dû au hasard ? Charles HÉRISSÉ, qui est alors maître de musique de la ci-devant cathédrale, n'est pas signataire, mais son nom est mentionné trois fois dans le texte et il a joué un rôle de coordination manifeste.
 • Juin 1791, Orléans : Antoine CONSCIENCE figure dans le tableau des effectifs orléanais envoyé au Comité ecclésiastique créé par la Constituante. Ce tableau indique qu'il est âgé de 27 ans, originaire de Verdun, qu'il a "la vue très basse" et une santé très délicate. Il est marié. Ses revenus sont de 776 livres.
Le directoire du district d'Orléans propose une pension de 400 livres.
Le directoire du département du Loiret lui accorde une pension de 300 livres, avec un acompte de 100 livres.

• 2 octobre 1792, Orléans : Charles François HILDEN, Antoine CONSCIENCE, François CHAILLOU, Jean Claude COMPÈREJacques MAUGARS, tous musiciens de la paroisse épiscopale, prêtent serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Deux jours plus tard, le 4 octobre, Jean-Baptiste BOSSUGÉ, malade, prête le même serment par l'intermédiaire de Claude François LEFÈVRE, lui aussi musicien.
Antoine CONSCIENCE a donc continué à chanter à la cathédrale constitutionnelle, sans doute jusqu'à la suspension du culte.

• Le 25 pluviôse an II (13 février 1794) : CONSCIENCE, "musicien", toujours demeurant au n° 9 rue Basse-Gouttières, est témoin au mariage de l'ancien organiste de Saint-Paul, François GRANGER.

• 26 nivôse an III [15 janvier 1795], Orléans : En compagnie de son beau-frère et de sa belle-mère, Antoine CONSCIENCE, "musicien", vient déclarer à la mairie la naissance de sa fille "Adelle". Il demeure "section des piques, rue des basses gouttières, n°9".

• 28 août 1801 : Une petite annonce publiée dans la presse réclame "une personne de bonnes mœurs, sachant faire une cuisine ordinaire, lire & un peu écrire, pour être chez un homme veuf" et donne comme référent "le citoyen Conscience, professeur de musique, rue des basses Gouttières, n° 9". Ce n'est pas pour lui que Conscience cherche une cuisinière, puisqu'il n'est pas veuf au moment de cette annonce (son épouse est présente au mariage de leur fille Zoé en 1814). Il sert donc de correspondant pour quelqu'un d'autre. Mais cette annonce a le mérite de le montrer à une période peu documentée, et de préciser alors son adresse (très stable) et son état professionnel.
• En septembre et octobre 1801, Orléans : Deux annonces indiquent que le citoyen CONSCIENCE enseigne la musique vocale et la harpe aux jeunes filles du “Lycée de Mademoiselle Charbonnier”, où le citoyen TROUSSEAU enseigne la danse et le citoyen Devouge le dessin (peut-être s'agit-il du peintre Louis-Benjamin-Marie Devouges, 1770-1842).

• [Vers 1802-1803], Orléans : Un prospectus pour la maison d’éducation de Mme Robillard, située rue des Minimes, "ci-devant hôtel de la Monnoie, n° 100", informe le public que les "jeunes personnes" qui y sont éduquées à partir de l'âge de six ans y apprennent "à lire la musique, à toucher du piano, & à danser". Après le maître de danse PALADINI, après les deux maîtres de piano-forte, Sébastien DEMAR et Louis-François MENONVILLE, est mentionné un "Maître de musique & de harpe, M. CONSCIENCE".

• 1807 et 1808, Orléans : L'Annuaire du département du Loiret indique comme maîtres d'Éducation particulière pour la musique : LEBLANC père et fils, DEMARRES, LOTTIN, DOLLEY, Martin NIOCHE, CONSCIENCE, HECKNER, MANGIN.

Une question reste ouverte : Antoine CONSCIENCE a-t-il recommencé à chanter à la cathédrale post-concordataire ? Rien ne l'indique.

• 24 août 1814, Orléans : Le sieur Antoine CONSCIENCE, propriétaire, et son épouse Magdelaine-Catherine Rou, sont tous deux présents et consentants au mariage de leur fille Magdelaine-Suzanne-Zoé Conscience, 23 ans, avec un veuf de 51 ans, officier du génie maritime, Jacques-Augustin Lamothe. La jeune mariée habitait chez ses parents, rue d'Escures n° 14, à Orléans. À la même adresse avait vécu en 1806 le compositeur orléanais Woldemar MICHEL alias Michel Woldemar (1750-1815).

---

Leur fille Madeleine-Suzanne-Zoé s'est d'abord installée à Paris. Au début de l'année 1824, elle y demeure au n°3 de la rue Beaurepaire. Tel est le domicile précédent indiqué sur l'acte de décès de son époux, Jacques-Augustin Lamothe décès survenu le 24 septembre 1824, à Chalon-sur-Saône, – maison Berthod rue aux Fèvres, non loin de la cathédrale – où il vivait, dit l'acte, depuis quatre mois, soit depuis fin mai / début juin 1824 environ. On peut faire l'hypothèse qu'il était venu en séjour chez ses beaux-parents qui auraient déjà été installés dans cette ville, mais cela reste à démontrer. Il n'y a aucune trace de la famille Conscience dans son acte de décès, dont les déclarants sont un ami, Roland de Villarceaux, capitaine de vaisseaux en retraite, et un voisin, un jeune lieutenant des douanes de 24 ans.

Après six ans de veuvage, Madeleine-Suzanne-Zoé se remarie, toujours à Paris, le 20 novembre 1830, avec un certain Jean-Baptiste Vachey.

• 12 février 1832, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) : Le  sieur Jean-Baptiste Vachey, rentier, âgé de 30 ans, demeurant à Chalon, vient déclarer le décès de son beau-père, le sieur Antoine CONSCIENCE, survenu la veille à huit heures du soir, à son domicile situé en la ville de Chalon, faubourg de la Citadelle. Il le dit ancien professeur de musique, veuf de Catherine-Madeleine Roux. Il signe "Vachey", avec une petite ruche élégante.

À nouveau veuve, Madeleine-Suzanne-Zoé Conscience s'éteint à Épinal (Vosges) à l'âge de "à septante un ans" le 23 mai 1861. Elle est dite "sans profession" et "née à Orléans". L'acte se termine par le constat "sans autre renseignement connu".

Mise à jour : 14 novembre 2020

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1788. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1789. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1790. ; F-Ad45/ 2 J 1979 ; F-Ad45/ 3 E 11008 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad45/ BMS Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Maclou ; F-Ad45/ M Orléans 1814 ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans an III ; F-Ad55/ BMS St-Pierre L'Angelé ; F-Ad55/ C 3575 ; F-Ad71/ NMD Chalon-sur-Saône ; F-Am Orléans/ 2 J 16 ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-An/ F19/1128 ; F-Bm Orléans/ Annuaire département Loiret pour 1807 et 1808 ; F-Bm Orléans/ Rés. E 18148.10 ; F-BmOrléans/ Journal général du département du Loiret ; Journal général du département du Loiret

<<<< retour <<<<