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Introduction

Ce catalogue répertorie les œuvres vocales et instrumentales attribuées et attribuables à André Campra, contenues dans les Recueils d’airs sérieux et à boire publiés par les Ballard de 1695 à 1724. Les notices qu’il contient (77 œuvres réparties dans 58 recueils) ont vocation à être intégrées ultérieurement dans le catalogue numérique général des œuvres d’André Campra, en cours d’élaboration au Centre de Musique Baroque de Versailles. La numérotation du catalogue est donc provisoire. Elle privilégie une approche chronologique du corpus étudié et lui est spécifique. La référence des notices « œuvres » est composée des initiales d’André Campra suivies de l’abréviation du titre du recueil, de l’année et du mois de parution (AC.RASB aaaa.mm). Si éventuellement plusieurs airs sont présents dans un même recueil, un chiffre est ajouté à la référence entre parenthèses par ordre d’apparition dans la publication. Afin d’éviter toute confusion avec la numérotation des notices « œuvres », la référence des notices « recueils » est provisoirement construite sur le modèle suivant : RECUEIL.xx (numérotation de 01 à 58). Chaque notice « œuvres » est reliée informatiquement à la notice « recueils » lui correspondant. Pour permettre une meilleure appréhension de ce corpus, le lecteur trouvera à sa disposition plusieurs outils de recherche contenus dans le cahier Philidor n° 37. Ce dernier comprend une étude, La contribution d’André Campra aux « Recueils d’airs sérieux et à boire » publiés par les Ballard de 1695 à 1724, mettant en perspective le fruit de nos recherches ; une table de concordance ; plusieurs index (auteur(s), effectif…) renvoyant aux notices « œuvres » et « recueils » du catalogue en ligne.
Ce travail, entrepris au cours de l’année 2006-2007 pour l'obtention du diplôme de Master 2 à l’université de Paris IV-Sorbonne, puis revu, enrichi et mis aux normes PHILIDOR en 2007-2008, a été principalement axé sur l’identification et l’attribution de sources musicales. Il a nécessité la mise en place d’un protocole de recherche rigoureux.

Première étape : identification et localisation des sources principales

Nous avons procédé en premier lieu à une consultation des deux volumes du RISM (1)  consacrés aux recueils collectifs imprimés. Les informations recueillies ont ensuite été confrontées à celles contenues dans les fichiers « papier » de la Bibliothèque nationale de France. Il nous a semblé utile, à ce stade de la recherche, de situer les airs contenus dans les recueils par rapport à l’œuvre d’André Campra. Nous avons donc tenté d’élaborer un tableau chronologique mettant en regard la contribution d’André Campra contenue dans les Recueils d’airs sérieux et à boire avec son œuvre profane, notamment ses œuvres lyriques (création, reprises, nom des entrées, changements…). Pour ce faire, nous avons pris comme point de départ l’article de James Richard Anthony contenu dans The New Grove Dictionary of Music and Musicians (2), qui propose un essai de catalogue et avons enrichi notre tableau grâce aux nombreux ouvrages anciens numérisés et consultables librement sur le site du Calendrier Électronique des Spectacles sous l’Ancien Régime (3) (dictionnaires de Parfaict, Léris, Laporte… avec index alphabétique). Ce tableau élaboré, nous avons vérifié que les résultats du dépouillement des fichiers de la Bibliothèque nationale correspondaient au contenu des recueils en procédant à une consultation page après page de la totalité des Recueils d’airs sérieux et à boire disponibles (4).
À l’issue de cette première investigation, dix-sept airs pouvaient être attribués à André Campra, treize airs à Campra le Cadet. À ces trente œuvres s’ajoutèrent dix pièces attribuables de manière possible à André Campra par déduction (présence dans la source d’une référence explicite à une œuvre lyrique de Campra mais sans mention de nom).

Deuxième étape : saisie des incipits musicaux et littéraires

Si la chronologie des œuvres de Campra se devait d’être prise en considération, il convenait également de mettre en perspective les airs avec la biographie de l’auteur afin d’affiner notre stratégie de recherche. Nous savions que Campra était arrivé à Paris autour de 1694, et avait occupé jusqu’en 1700 des fonctions ecclésiastiques qui semble-t-il lui interdisaient la composition d’œuvres profanes bachiques, galantes ou lyriques. S’il s’était fait connaître par ses motets (1695, première publication de l’auteur), on pouvait supposer, comme le laissaient entrevoir les descriptions de parodies sur des airs de L’Europe galante dans les articles de Lionel de La Laurencie et de James R. Anthony, qu’il avait certainement contribué mais de manière anonyme, aux Recueils d’airs sérieux et à boire des Ballard au commencement de la collection, et peut-être même dès 1695. Il a donc été décidé de saisir les incipits littéraires et musicaux des ouvrages que nous avions préalablement identifiés mais aussi de tous les airs anonymes présents dans les recueils. Notre objectif était alors de constituer un vaste réservoir d’œuvres non identifiées que nous pourrions croiser avec les ouvrages d’André Campra. Parmi la masse considérable d’airs anonymes il était nécessaire d’opérer une discrimination : furent saisis les airs sans indication d’auteur (non identifiés), les airs qui contenaient des initiales compatibles avec celles de notre compositeur (M. C., Monsieur C., Monsieur C.L.C.) et les diverses mentions utilisant des sigles (M. ******, M. …).
Au terme de cette campagne, le total des incipit musicaux et littéraires des œuvres anonymes saisis dans les Recueils d’airs sérieux et à boire de 1695 à 1724 s’élevait au nombre de 670.

Les croisements de sources

Nous avions initialement pour projet, de procéder à des croisements tant musicaux que littéraires par comparaison d’incipit. Face à l’immensité de la tâche qui s’annonçait, nous avons finalement préféré mettre l’accent sur la recherche des sources musicales au détriment des sources littéraires, en gardant à l’esprit qu’une telle démarche devait toutefois être envisagée par la suite (5). Il a donc été décidé dans un premier temps, de croiser les sources contenues dans les Recueils d’airs sérieux et à boire avec les œuvres d’André Campra comprises entre 1695 et 1724 (limites chronologiques des recueils). Pour ce faire, nous avons dressé une liste de ses ouvrages (6), en prenant en compte toutes les partitions manuscrites et imprimées, ainsi que les livrets quand ils étaient la seule trace qui restait d’une œuvre. L’élaboration de cette liste a été grandement facilitée par la consultation de l’article « André Campra » contenu dans le Grove cité ci-dessus et par la sollicitation de divers outils, en particulier :

- Le RISM
- Le Catalogue de la musique imprimée avant 1800 conservée dans les bibliothèques publiques de Paris, par François Lesure (Paris, Bibliothèque Nationale, 1981)
- Les fichiers « papier » de la Bibliothèque Nationale (Pc, Pn clos)
- Les catalogues (complexes !) des ouvrages contenus à la bibliothèque de l’Arsenal, qui ont permis la redécouverte de la partition de l’idylle Les Muses rassemblées par l’Amour (7)
- Le catalogue BN opale plus accessible par Internet (8), la lettre C est désormais disponible)
- Le Catalogue Collectif de France (CCFR, collections contenues dans une partie des bibliothèques publiques françaises) accessible par Internet (9)
- La base de données PHILIDOR-œuvres, accessible par internet. Par ailleurs, la bibliothèque du Centre de Musique Baroque de Versailles est très riche et possède notamment des reproductions de manuscrits appartenant à des collections particulières ou à des bibliothèques étrangères que l’on ne trouve pas ailleurs.

Dans un second temps, nous avons procédé à des croisements musicaux avec des recueils collectifs de la fin du XVIIe siècle et de la première moitié du XVIIIe siècle, imprimés, gravés et manuscrits, français et étrangers (notamment les publications hollandaises). Ces croisements devaient permettre à la fois de recenser les différentes sources d’un même air mais aussi d’en découvrir de nouveaux. La recherche des sources manuscrites, en grande partie empirique, a été facilitée par la consultation de plusieurs catalogues contenant un index avec les incipits littéraires et parfois musicaux des airs (10), par la consultation de la bibliographie spécialisée de l’ouvrage d’Anne-Madeleine Goulet proposant une liste de manuscrits (11), mais aussi par la lecture du carnet de cote Y de la Bibliothèque Nationale. Nous avons cependant rapidement été confronté au problème de la surabondance des sources. En effet, le département de la musique de la Bibliothèque Nationale possède une riche collection de recueils de chansons et autres airs qu’il semblait vain d’espérer consulter en totalité compte tenu du temps qui nous était imparti. Comment établir des priorités dans la consultation de ces sources alors que bien peu d’entre elles avaient été décrites et collationnées ? La parution du premier tome du catalogue thématique des œuvres de Rameau, réalisé sous la direction de Sylvie Bouissou et Denis Herlin (12), qui contient les références et la description de plusieurs dizaines de sources manuscrites, nous a convaincu qu’il valait mieux mettre un terme, du moins provisoirement, à cette recherche qui s’annonçait sans fin.

Cette démarche de croisements de sources musicales, a mobilisé beaucoup de temps et d’énergie, mais elle s’est révélée fructueuse car vingt et un airs ont pu être attribués de façon certaine à André Campra. À l’issue de l’ensemble du travail d’identification de sources et de réflexion sur les niveaux d’attribution, soixante et une œuvres ont été attribuées à André Campra. Ces pièces, ajoutées aux seize airs d’André Campra que contiennent les Recueils d’airs sérieux et à boire forment désormais un ensemble de soixante-dix-sept œuvres :

 CAMPRA, André   16
 CAMPRA, André [attr.]   21
 CAMPRA, André [attr. probable]  18
 CAMPRA, André [attr. possible]   21
 CAMPRA, André [attr. douteuse]   01
 Total  77

 

Remerciements

Que soient remerciées en première intention Madame Catherine Cessac, directrice de l’Atelier d’études du Centre de Musique Baroque de Versailles, qui a relu attentivement ce travail et autorisé sa publication électronique ; Madame Raphaëlle Legrand, professeure des universités (Paris IV-Sorbonne), qui m’a fait l’honneur d’accepter de diriger mes travaux. J’exprime d’autre part toute ma gratitude envers Anne-Madeleine Goulet, chargée de recherche (CNRS) au Centre de Musique Baroque de Versailles, pour ses nombreux conseils et encouragements.
Je remercie également toute l’équipe de l’Atelier d’études du Centre de Musique Baroque de Versailles et en particulier :
Jean Duron, ancien directeur de l’Atelier d’études et Christophe Doînel, administrateur, qui ont accepté ma collaboration et m’ont permis de travailler dans d’excellentes conditions matérielles, en autorisant notamment l’acquisition par le Centre d’un nombre très important de sources musicales qui étaient indispensables au bon déroulement de mes travaux,
Jérémy Crublet, administrateur des ressources numériques PHILIDOR, pour son assistance logistique de tous les instants,
Viviane Niaux, bibliothécaire, pour sa grande disponibilité, ses précieux conseils et ses encouragements,
Christian Sassier, chargé de la numérisation, pour l’excellente qualité des images contenues dans le catalogue,
Nathalie Berton, Barbara Nestola et Benoît Michel pour leur aide apportée dans la conception du catalogue et les échanges qui ont nourri ma réflexion,
Sylvie Lonchampt pour son aide précieuse apportée dans l’élaboration de la bibliographie,
Agnès Delalondre, chargée de la gravure pour la qualité de son travail et sa disponibilité,
Claire Picaut qui travaille sur les  recueils des Nouvelles poésies morales, avec qui j’ai beaucoup échangé,
Et tous ceux qui, au cours de mes passages à Versailles, m’ont témoigné de la sympathie.
Enfin, que soient remerciés tous les personnels de la Bibliothèque Nationale de France, en particulier les magasiniers, que j’ai particulièrement sollicités au cours de mes recherches.

Jean-Philippe Goujon

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(1) Répertoire International des sources musicales, Recueils imprimés, XVIe-XVIIe siècles, München-Duisbourg, G. Henle Verlag, 1960 ; Répertoire International des sources musicales, Recueils imprimés, XVIIIe siècle, München-Duisbourg, G. Henle Verlag, 1964.
(2) « Campra, André », The New Grove Dictionary of Music and Musicians, seconde édition, London, Macmillan Publishers Limited, 2001, p. 662-666.
(3) www.cesar.org.uk/ [consulté le 25 janvier 2009]. 
(4) Soit : 1695-1721 (F-Pn/ Vm7 528-554) ; 1722.01 (F-Pn/ Vm7 555) ; 1722.06 (F-Pn/ Vm7 556) ; 1722.07 (F-Pa/ M 776) ; 1722.10 (F-Pn/ Vm Coirault 379, non référencé par le RISM) ; 1724 (F-Pn/ Vm7 557). 
(5) Quatre airs sur les soixante-dix-sept références de ce catalogue ont toutefois été attribués à des poètes.
(6) Nous n’avons pas retenu pour les croisements les ouvrages religieux.
(7) Les Muses rassemblées par L’Amour Idille mise en musique par Mr Campra, manuscrit in 4° oblong, 158 p., F-Pa/ M. 943. 
(8) http://catalogue.bnf.fr, [consulté le 25 janvier 2009].
(9) http://ccfr.bnf.fr/, [consulté le 25 janvier 2009].
(10) Jules Écorcheville, Catalogue du fonds de musique ancienne de la bibliothèque nationale, Paris, Terquem & Cie, 1912, 8 vol. ; Denis Herlin, Catalogue du fonds musical de la bibliothèque de Versailles, Paris, Société française de musicologie, Klincsieck, 1995 ; Lionel de La Laurencie, Amédée Gastoué, Catalogue des livres de musique, manuscrits et imprimés, de la bibliothèque de l’Arsenal, Paris, Droz, 1936.
(11) Anne-Madeleine Goulet, Poésie, musique et sociabilité au XVIIe siècle : les « Livres d'airs de différents auteurs » publiés chez Ballard de 1658 à 1694, Paris, H. Champion, 2004.
(12) Sylvie Bouissou, Denis Herlin, Jean-Philippe Rameau, catalogue thématique des œuvres musicales. Tome 1 : musique instrumentale, musique vocale religieuse et profane, Paris, CNRS Éditions et Éditions de la BnF, 2007.

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