TUQUOY, Pierre (1755-1845)

Pierre TUQUOY est un ecclésiastique reçu à la cathédrale Notre-Dame de Dax [Landes] en 1782, où il reste jusqu'à la Révolution tout en cumulant la fonction de vicaire, de diacre et semble-t-il de chantre. Après un exil en Espagne, on le retrouve au début du XIXe siècle dans plusieurs localités landaises qu'il dessert comme prêtre.

• 7 mars 1755, Ossages [Landes] : Pierre TICOY naît du mariage de Jean et de Jeanne Busquet dans cette petite paroisse proche d'Orthez [Pyrénées-Atlantiques].

• [s. d] Laluque [Landes] : Il reçoit la tonsure des mains de Mgr d'Aulan,

• 1771 : Il est ordonné prêtre par Mgr de La Neufville

• 7 mai 1782, Dax : Un sieur TUCOY, prêtre du diocèse de Dax et vicaire à Soustons, se présente pour remplir une place de diacre à la cathédrale Notre-Dame. Il "s'offr[e] également pour le service du chœur lorsqu'il ne ser[a] pas occupé à l'autel [...] ou pour chanter les grandes messes les jours ouvrables". Il est reçu par les chanoines après un examen sur ses compétences en chant conduit par deux chapiers qui lui trouvent "une bonne voix pour la spalmodie [sic]". Le prénom de ce nouveau diacre n'est pas précisé, mais à partir de cette date on retrouve la présence d'un Pierre TUQUOY dans les registres paroissiaux dacquois qui dresse de nombreux actes en alternance avec Laurent BORDA.

• 1790, Dax : Pierre TUQUOY est toujours vicaire à la cathédrale Notre-Dame. Le chapitre emploie à cette époque huit chantres parmi lesquels six sont connus avec certitude : Vital BERRAUTE, Jean CAPDEVIELLE, Dominique HARRIET, Pierre LARRABURU, Jean SARRAGOUSSE et Jean SOUBERCAZE. Pierre TUQUOY figure sans doute parmi les deux autres noms.

• 1792 :  Il émigre en Espagne comme beaucoup de prêtres réfractaires landais.

• 1801 - 1802, Pomarez [Landes : Il est desservant dans cette petite commune au sud-est de Dax. Une liste générale des ecclésiastiques du département le dit "âgé de quarante cinq ans" et précise qu'il "s'est soustrait aux lois [mais] par la suite [qu']il a fait la promesse de fidélité et ne trouble pas le bon ordre".

• 29 floréal an X, (19 mai 1802), Tartas : Un pétition de 77 personnes le demande pour curé de Tartas : "Les habitants de la commune de Tartas […] réclament de vous, citoyen Préfet, de bien vouloir leur accorder pour ministre du culte catholique le citoyen Pierre TUQUOY qui, depuis que les temples ont été rouverts, exerce dans cette commune les fonctions de son ministère avec un zèle exemplaire et l'amour du bien public qui lui méritent la faible reconnaissance que nous lui donnons auprès de vous. Sa charité et son humanité pour les pauvres leur rendent journellement leur sort supportable. Son abord est doux et honnête. Il parle librement et avec cette onction qui n'est pas ordinaire l'idiome du pays. Ses instructions fructifient. Il est l'ami et le protecteur des lois ; il en a donné des preuves, entre autres celle de s'y être soumis ».

• 1804, Ponson [aujourd'hui Carcen-Ponson] :  Pierre TUQUOY dessert cette succursale de Tartas

• 1er avril 1808, Carcarès [aujourd'hui Carcarès-Sainte-Croix] : Il devient le curé de cette commune proche de Tartas

• 17 février 1845, Carcarès [aujourd'hui Carcarès-Sainte-Croix] : Pierre TUQUOY, prêtre, meurt à l'âge avancé de 89 ans. Il repose sous le proche de l'église de Carcarès.

L'abbé Gachibat, curé de Carcarès de 1854 à 1887, dans le registre paroissial qu'il tient, dresse le portrait suivant de Pierre TUQUOY. « Prêtre magnifique, arrivant dans une vigne dévastée par la Révolution, il en fit une bonne paroisse en 38 ans de ministère grâce à une administration à part, à sa guise. M. TUQUOY aima à gouverner moins par le cœur que par la tête, à la militaire. « L'initium sapientae timor Domini » sembla sa devise. Ses atouts : familiarité avec les notables, respecté, souvenir de ses années d'émigration, voix forte et sonore, taille majestueuse. Tout cela le grandissait aux yeux de sa paroisse presque à l'égal d'un évêque, lui donnait un aplomb sans pareil dont son zèle eut toujours soin de tirer parti pour la gloire de Dieu et le bien des âmes. Il marqua de son empreinte les vieilles familles patriarcales qui disparaissent les unes après les autres, ouvrant la porte de la paroisse à un esprit léger, indépendant. ». Le registre de Laluque dit aussi de lui : « Il était bel homme, courageux, dans toute la vigueur de l'âge capable de se défendre au besoin. Quand on parlait devant lui d'un individu qui était bel homme : il disait toujours : « bel homme comme moi ». Il a conservé ses facultés morales et intellectuelles jusqu'à ses derniers jours »

Mise à jour : 21 mars 2020