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SOULARD, Jean (1728-1807 av.)
État civil
NOM : SOULARD     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Date(s) : 1728-5-13   / 1807 av.
Notes biographiques

Jean SOULARD concentre nombre d'éléments caractéristiques de la vie d'un musicien d'église avant 1790. Son parcours commence dans un village des Mauges, puis arrivé à Angers s’étend sur 26 ans passées au service du chœur des collégiales Saint-Martin et Saint-Maurille où il exerce tant comme psalteur que comme serpent. Loin d’être stoppée en 1790, son activité se multiplie auprès des différentes églises paroissiales où il cumule les postes de chantre et serpent ainsi que les gages correspondant. Sur les douze enfants nés de son mariage, seuls trois parviennent à l’âge adulte. S’il est probable que deux de ses fils aient été enfants de chœur, seul un est identifié à la cathédrale Saint-Maurice après 1790. Il s’agit de Réné Pierre SOULARD qui s’engagera comme volontaire le 16 août 1802 et décèdera d’une fièvre à l’hôpital du château d’Oléron en 1804.

• 13 mai 1728, Gesté [M&L] : Jean SOULARD est baptisé en l'église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens à proximité de Beaupréau dans les Mauges sans que personne ne soit en mesure de signer l'acte. Le père Soulard est "affranchisseur" [de bétail], autrement dit "hongreur", le parrain métayer.

• Jean SOULARD, doté d'une belle voix selon son futur parcours, apprend à écrire et à chanter. Où a-t-il été enfant de chœur ? Les Mauges sont fort pieuses, les chantres de village nombreux. Jean a pu être formé dans les deux collégiales voisines de Beaupréau ou Chemillé tout comme dans l'église de son village.

• 1er juillet 1755, Saint-Pierre-Montlimart [M&L] : Au moment de son mariage Jean SOULARD est "milicien en permission". Ses parents décédés étaient fixés paroisse Notre-Dame de Beaupréau. Jean ayant des dispositions pour la musique a pu se familiariser avec l'usage du serpent pendant cette période. Quoiqu'il en soit, il épouse Françoise Suteau, 22 ans, originaire de Beaupréau. Son père est veuf. Famille et amis entourent les jeunes époux.
Cette longue union sera suivie de douze naissances dont ne survivront jusqu'à l'âge adulte que trois enfants Jean-François qui se marie en 1789, Jeanne Marie en 1785 et Rémy René Pierre SOULARD né en 1780, futur enfant de chœur de la cathédrale Saint-Maurice, engagé volontaire en 1802, mort en service en 1804. Si Jean SOULARD est parfois mentionné "psalteur", il est surtout cité comme "cordonnier".

• [1756-1760], Angers : Jean SOULARD et sa famille sont installés paroisse Saint-Pierre d'Angers. Est-il psalteur au chœur de la collégiale ? C'est vraisemblable bien que restant à confirmer. En 1759, lors de l'inhumation d'un enfant anonyme mort né, le registre mentionne en marge "fille de Jean" une marque affectueuse qui indiquerait un lien particulier entre le chapitre et le ci-devant SOULARD.

• 12 janvier 1760-26 juillet 1764, Angers : Le chapitre de la collégiale Saint-Martin reçoit le Sr SOULARD pour psalteur (chantre) de leur église au lieu du Sr VINSONNEAU et lui alloue une rétribution de 120 lt incluant les gagnages du chœur. Il doit "en outre assister aux petites heures tous les jours". Il exerce quatre années au chœur et se retire pour rejoindre la collégiale Saint-Maurille. Il est remplacé par le sieur Aubry ecclésiastique du diocèse du Mans. À partir de 1762 la famille Soulard est installée paroisse Saint-Martin.

• 2 mars 1763, Angers : Une mention est accordée à la naissance de la petite Madeleine à Saint-Martin qui a pour parrain l'organiste Nicolas BAUDOUIN. BAUDOUIN sera présent lors de la sépulture de sa filleule quelques mois plus tard. La famille Soulard, certainement touchée par une épidémie, perd trois de ses enfants en un mois - le 18 octobre François Jean, le 4 novembre Madeleine et le 10 novembre Françoise Charlotte. Ils ont respectivement 20 mois, 7 mois et 3 ans.
 
• 5 juillet 1764-1790, Angers : Le chapitre de la collégiale Saint-Maurille d'Angers reçoit SOULARD comme psalteur aux gages de 150 lt par an versés en deux termes "outre les gagnages du chœur et de la paroisse à commencer de ce jour aux charges ordinaires et accoutumées". La situation de SOULARD s'améliore notablement. Il chante donc pour les deux entités, collégiale et paroisse, cumule les gages tout en poursuivant son métier de cordonnier.

• 27 juin 1765, Angers : La famille Soulard accueille Jeanne Françoise qui a pour parrain François GUIMONT psalteur de Saint-Maurille. Jeanne Françoise, qui ne sait signer, épousera le 24 janvier 1785 un Jean Jacques Chrisostome Jauneau dont le défunt père était marchand. GUIMONT est présent lors de la cérémonie. Les parents Soulard déclareront le décès de leur fille, 2nd arrondissement d'Angers le 26 octobre 1793.

• 8 mai 1770, Angers : Le receveur du chapitre remet 12 lt à SOULARD pour faire "raccommoder son serpent" ce qui implicitement renseigne sur le propriétaire de l'instrument et sa double fonction.

• 26 novembre 1772, Angers : Lors du baptême de son fils René Jean à Saint-Martin, SOULARD a sollicité le psalteur René POHU comme parrain. René Jean sera inhumé le 1er novembre 1776.

• 23 juin 1773, Angers : SOULARD tout comme le psalteur BELLANGER voient le chapitre porter leurs gages à 300 lt, signe de sa satisfaction. 300 lt correspond à la rémunération moyenne des psalteurs angevins hors cathédrale.

• 5 janvier 1778, Angers : Le chapitre accorde une prise en charge pour l'apprentissage du fils SOULARD, ex enfant de chœur sous forme de gratification, soit 60 lt versées sur deux années en deux fois. Il ne saurait s'agir de René Pierre né en 1780 qui servira ultérieurement à la cathédrale, ni de François Marie né le 8 octobre 1771. Reste donc l'aîné de la fratrie Jean François SOULARD. En effet, Jean François a 10 ans, est né le 16 avril 1768. Il sera cordonnier comme son père.

• 7 mai 1780, Angers : [Rémi] René Pierre SOULARD, est baptisé à Saint-Martin. Le parrain Pierre Cadiou vient des Mauges, la marraine est Jeanne, sœur aînée "qui ne sait signer". René Pierre sera enfant de chœur cathédrale Saint-Maurice après 1790 sans pouvoir attester qu'il l'ait été préalablement. La terminologie père et fils est utilisée dans les documents administratifs.

• 12 janvier 1789, Angers : Jean François, mineur, garçon cordonnier, vivant fils de Jean SOULARD épouse Marie Anne Corrairie en présence de Jean SOULARD, à Saint-Maurille. Marie Anne décèdera le 13 janvier 1794.
 
1790, Angers : Jean SOULARD est chantre et serpent de la collégiale Saint-Maurille. Ses appointements annuels retenus par le directoire se montent à 305 livres.

 En 1790, l’effectif musical du chapitre Saint-Maurille est constitué de quatre psalteurs répertoriés par le directoire, à savoir Honoré BELLANGER, François GUIMONT, Jean MASSON, Jean SOULARD. SOULARD exerce également comme serpent. Pour sa part le sous-sacriste François René BRIBARD sera chantre de l'église paroissiale [constitutionnelle] Saint-Pierre. La situation du jeune sous-chantre Pierre FORESTIER est similaire. Dans les faits ce sont donc six musiciens qui interviennent aux offices et auxquels les maires chapelains se joignent. Bien que la collégiale Saint-Maurille ait ou ait eu un orgue, le dernier organiste connu est Jean TASSIN qui semble avoir quitté son poste en 1773. Il se peut qu’Anselme Rosalie GIRAULT ait touché l’orgue ponctuellement.

• Après 1790 la situation administrative de Jean SOULARD, comme celle de ses confrères musiciens connaît des aléas avant d'être définitivement soldée. Il est désormais dit "chantre", vocable usuel de sa fonction. Sur le plan musical, SOULARD est recruté par plusieurs églises paroissiales [constitutionnelles] où il exerce tantôt comme chantre tantôt comme serpent.

• 5 février 1791 : Le directoire de Maine-et-Loire dresse le tableau des officiers des établissements du département et propose de lui accorder une pension de 200 lt, portée à 300 lt par le département. Il est dit âgé de 62 ans, avoir 30 ans de service, trois enfants à charge et être estropié. Il est donc éligible à recevoir une rente viagère.

• 17 septembre 1792, Angers : Jean SOULARD fait partie des musiciens angevins ayant demandé la liquidation de leur pension. Le directoire récapitule ses états de service, ramenés à 26 ans au lieu des 30 ans initiaux puis statue de lui "continuer sous forme de pension viagère" la somme de 300 lt qu'il percevait précédemment.

• 25 septembre 1792, Angers : SOULARD, officier de chœur, prête le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire.
• 1791-3 Fructidor 1794 [20 août 1794], Angers : SOULARD est chantre ou serpent au service des églises paroissiales [constitutionnelles] Saint-Jacques, Saint-Nicolas et Saint-Laud, et paroisse de La Madeleine.
- Janvier 1791-3 Fructidor An II [20 août 1794], la paroisse de La Madeleine appointe l'ancien serpent du chapitre Saint-Maurille et fait état de mandats trimestriels de 75 lt, soit 300 lt par an qui correspondent à sa pension. En 1791 il est réputé demeurer paroisse Saint-Maurille.
- Janvier 1792-8 Thermidor An II [26 juillet 1794], la paroisse Saint-Jacques le rémunère comme chantre moyennant 50 lt par trimestre, soit 200 lt par an.
- Janvier 1792-29 Prairial An II [17 juin 1794], Jean SOULARD "père" exerce comme serpent de la dite paroisse Saint-Laud "modo René Besnard". Il reçoit 200 lt par an versées par trimestre. Un "Fils" SOULARD est répertorié parmi les enfants de chœur de la cathédrale Saint-Maurice. Le domicile familial est désormais sur ladite paroisse Saint-Maurice.
- 1790-1793, SOULARD est actif paroisse Saint-Nicolas où il reçoit 200 lt de gages par an en tant que chantre. En Juillet 1793 la somme de 33 livres 6 sols 8 deniers lui est remise pour la fin de son traitement.
En résumé, les revenus cumulés de Jean SOULARD atteignent 900 lt par an, situation nettement plus avantageuse que celle dont il jouissait précédemment et ce notamment grâce à ses talents de serpent.

• 1er Prairial An II [20 mai 1794], Angers : SOULARD père assiste au remariage de son fils Jean François, cordonnier, avec Marie Jacquine Leblanc. Ils habitent rue du Val de Maine, 2nd arrondissement. Les époux signent avec le père.

• Après 1794, Jean SOULARD, 66 ans, semble s'effacer de la vie angevine. Il est cité une dernière fois dans l'acte de décès de son épouse Françoise Suteau le 27 avril 1807, 3ème arrondissement où elle réside hôpital civil. Elle s'éteint à 78 ans, veuve de Jean SOULLARD, comme s'il s'agissait d'une histoire ancienne.

Mise à jour : 15 mai 2019

Sources
F-Ad49/ 1 L 978 ; F-Ad49/ 1 L 981 ; F-Ad49/ 1 L 982 ; F-Ad49/ 1 L 986 ; F-Ad49/ BMS Angers ; F-Ad49/ BMS Gesté ; F-Ad49/ BMS Gesté & Angers ; F-Ad49/ BMS Saint-Pierre-Montlimart ; F-Ad49/ G 1012 ; F-Ad49/ G 1116 ; F-Ad49/ G 1117 ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-An/ DXIX/080/612/33-34

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