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SICARD, Jacques Laurent (1753-1831)
État civil
NOM : SICARD     Prénom(s) : Jacques Laurent     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SICCARD
Date(s) : 1753-9-10  / 1831-7-11 
Notes biographiques

D’Angers 13 lieues sont à parcourir pour rejoindre Cholet, capitale des Mauges, au cœur de la guerre entre "Bleus" et "Blancs".  Les guerres vendéennes ont détruit Cholet, son industrie florissante, ses femmes et ses hommes. La population est passée de plus de 8.400 habitants en 1780 à 2.000 en 1798. L’église paroissiale principale, Saint-Pierre est réduite à l’état de cendres en 1793 et 1794 alors que Notre-Dame, épargnée, sert de prison. Seuls subsistent des registres paroissiaux parcellaires et un registre clandestin tenu par le curé Boisnaud qui a préféré partir que de prêter serment. Le XIXème siècle verra le Choletais rebondir, une résilience, avec le retour d’une économie dynamique autour de ses nombreux tisserands, et la reconstruction de ses églises. Notre-Dame, imposante, au style néo-gothique, est conçue à l’instar des cathédrales séculaires, signant ainsi le renouveau de la ville.
Chaque paroisse écrit C. Port possédait une petite école depuis le XVIIème siècle. En 1790, les maîtres sont SICARD, DUCHAINAY, HENON et MACÉ. Le parcours des chantres et psalteurs exerçant à Saint-Pierre de Cholet a été conduit en analysant les registres paroissiaux. Si celui de Jacques Laurent SICARD semblait s'inscrire dans la tradition il pva prendre un tour significatif en 1793 avec son engagement pour la cause républicaine. Ce maître chantre, tisserand/fabricant, maître d'école agit en bourgeois instruit, ouvert aux idées nouvelles. J.L. SICARD quitte Cholet vers 1795 pour s'installer définitivement dans le Saumurois.

• 10 septembre 1753, Cholet [M&L] : Jacques Laurent SICARD est baptisé en l'église Saint-Pierre. Son père Jacques SICARD est Maître chantre de l'église.

• La formation de chantre de Jacques Laurent est vraisemblablement en lien avec son père à la fois Maître chantre, tisserand et maître d'école. Il s'agit à n'en pas douter d'une formation par imprégnation. Par ailleurs les registres paroissiaux font apparaître une parenté avec le prêtre Boisdron, cousin issu de germain qui place l'enfant dans un contexte familial favorable dans la mesure où la voix est "bonne".

• 1er novembre 1779, Cholet : Jacques Laurent a 26 ans au moment du décès de son père cité comme Maître d'école, tisserand et chantre.
• 10 avril 1782, Cholet : Jacques Laurent SICARD, 29 ans, épouse Marie Charbonnier paroisse Notre-Dame, alors église secondaire de Cholet. Il exerce deux fonctions, celle de Premier chantre de Saint-Pierre et celle de Maître d'école. Il jouit d'une notoriété et d'une autorité révélées par sa signature à la calligraphie assurée, voire imposante. Les naissances sont au nombre de 4, échelonnées entre 1783 et 1790.
• 1783-1790, Cholet : Jacques Laurent SICARD est mentionné comme maître d'école à chacune des naissances, soit Julie le 28 décembre 1783, Théodore Léonie le 8 novembre 1786, Jacques le 14 juin 1788 et enfin Joséphine Angélique le 4 décembre 1790. Le baptême de Jacques, son fils, attire l'attention car le parrain est "Messire Michel Boisdron, prêtre vicaire de Saint-Pierre et cousin issu de germain". La marraine désignée est également une cousine côté Boisdron. 

• 1793-1794, Cholet : L'église Saint-Pierre est détruite par plusieurs incendies, son clergé dispersé. Le vicaire et cousin de Jacques Laurent, Boisdron, vit caché allant de métairie en métairie jusqu'en 1794 où il est tué. Quant au chantre, fabricant et maître d'école SICARD, 40 ans, il prend fait et cause pour les "Bleus" et s'engage à leurs côtés en 1793. Son activité ultérieure n'est pas non plus détaillée. Un autre maître d'école de Notre-Dame figure sur la liste des 147 "Bleus" de Cholet, le sieur Pierre René DUCHAINAY, qui vient de Vendôme [Loir-et-Cher] est connu comme principal de collège, maître de pension ou maître d'école. Il décède avoué à Beaupréau [M&L] en 1831. L'autre maître d'école en exercice est le dénommé Jacques MACÉ qui participera avec DUCHAINAY au comité révolutionnaire de Cholet.

• [1795]-1809, Saumur [M&L] : Des imprécisions restent à lever quant à l'activité et au domicile de J.L. SICARD. À suivre J.D. Dénécheau, historien du Saumurois, SICARD a participé dès 1795 au renouveau de l'enseignement à Saumur, exerçant dans un des cinq petits pensionnats pour "grands garçons" existant à Saumur. Loge-t-il dès ce moment à Saint-Lambert des Levées ? C'est une hypothèse dans la mesure où les maîtres peu rémunérés continueraient à être logés gratuitement. 

• 1809-1831, Saint-Lambert des Levées [M&L] : Les registres d'état civil de Saumur vont être les marqueurs de la nouvelle vie de la famille Sicard à partir de 1809. Jacques Laurent SICARD demeure désormais avec son épouse à Saint-Lambert des Levées. Il est instituteur. La famille bénéficie dans la rédaction des actes de marques honorifiques telles Sieur, Dame, Mademoiselle. Les filles sont qualifiées de "rentière", ou "propriétaire" ce qui indique une famille à l'aise financièrement. Les trois filles vont se marier et décéder à Saumur. La famille a reconstitué un groupe de fidèles formé principalement d'artisans, des ferblantiers qui épouseront Julie, Théodore Léonie et Joséphine Angélique.
Saint-Lambert des Levées est à moins d'une lieue de Saumur, rive droite de la Loire. Le  bourg offre plusieurs particularités. L'église en est la première puisqu'elle dispose d'un orgue installé sur une petite tribune en 1752-1754 attestant une activité musicale. La seconde concerne le dénommé Louis Bertrie/Berthery ancien capucin de Saumur faisant en l'an IV [1796] les fonctions de curé constitutionnel responsable de l'école. L'érudit Célestin Port a constaté l'existence de cette école depuis 1633 et en nomme plusieurs maîtres. Lorsqu'il cite les derniers il omet SICARD au profit de Bertrie, ministre du culte catholique au moment de son décès le 9 juin 1797. Rien n'atteste cependant des liens entre les deux hommes.

• 11 juillet 1831, Saint-Lambert des Levées : Jacques Laurent SICARD, instituteur, s'éteint à l'âge de 75 ans auprès de son épouse Marie Charbonnier. Ses gendres déclarent le décès.

Mise à jour : 17 janvier 2019

Sources
C. Port, Dictionnaire historique,... éd. rév. 1965 ; Catalogue des objets offerts au musée, 1896 ; Dénécheau, http://saumur-jadis, 2019 ; F-Ad49/ BMS Cholet ; F-Ad49/ BMS Notre-Dame ; F-Ad49/ BMS Saint-Pierre ; F-Ad49/ NMD Saumur ; J. Chevalier, Les Bleus de Cholet,... 1992 ; J.L. Ménard, Les peties écoles..., 1976

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