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ROULLEUX, Jacques (1753-1808)
État civil
NOM : ROULLEUX     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ROULEUX
Date(s) : 1753-2-9   / 1808-6-12
Notes biographiques

Jacques ROULLEUX est l'un des trois ou quatre adultes qui, aux côtés des enfants de chœur en nombre inconnu, chantent en 1790 au chœur de la collégiale Saint-Liphard de Meung-sur-Loire. Cette petite ville est située à 18 km en aval d'Orléans, sur la rive droite de la Loire.

• 9 février 1753, Meung-sur-Loire [Loiret] : Fils du maître cordonnier Jacques Roulleux et de son épouse Marie-Anne Bidault, Jacques ROULLEUX naît et est baptisé le même jour sur la paroisse Saint-Pierre. Son parrain, dont le métier n'est pas indiqué, sait signer, ce qui n'est pas le cas de sa marraine. Il déclarera en effet avoir 37 ans au moment de la suppression des chapitres (fin 1790), ce qui assure qu'il ne s'agit pas d'un homonyme.

• Il apprend le métier de cordonnier, sans doute auprès de son père. A-t-il, par ailleurs, été enfant de chœur ? C'est possible mais cette hypothèse reste à documenter.
 
• [1772], Meung-sur-Loire : Jacques ROULLEUX est engagé comme chantre à la collégiale Saint-Liphard de Meung-sur-Loire. À partir de la même année on le voit signer les actes de sépultures de l'Hôtel-Dieu (sépultures qui ont lieu au cimetière de la paroisse Saint-Nicolas).

• 5 juillet 1774, Meung-sur-Loire : Dans l'église Saint-Pierre est célébré le mariage de deux jeunes gens de la paroisse, Jacques ROULLEUX (qui a seulement 21 ans) et Anne Mulard. Le rédacteur de l'acte n'indique pas les métiers des présents, nombreux à savoir signer.

• De ce mariage sont issus de nombreux enfants (Jacques-Martin baptisé le 31 août 1776, Marie-Anne baptisée le 20 octobre 1777, Anne-Marguerite le 8 mars 1779, Jean-Noël Théodomire le 28 décembre 1782, Anne-Catherine le 9 octobre 1784, Antoine-Amand-Samuel le 14 septembre 1786 …). Les rédacteurs des actes n'indiquent presque jamais les métiers des protagonistes, mais on note que la plupart des parrains et marraines choisis savent signer. Le troisième prénom du fils de 1782 vient de saint Théodomire dont des reliques étaient alors vénérées à Meung aux côtés de celles de saint Liphard.
Plusieurs de ces enfants meurent en très bas âge (Anne-Marguerite à deux mois le 5 mai 1779, Anne-Catherine à quatre mois et demi le 19 février 1785…) Le père est parfois dit cordonnier (baptêmes des 31 août 1776 et 20 octobre 1777), et parfois chantre (sépulture du 6 mai 1779), voire "choriste du chapitre" (baptême du 28 décembre 1782).

• Durant les années 1780, en plus de son service à la collégiale, Jacques ROULLEUX, "choriste", continue à assister (et chanter) aux sépultures de l'Hôtel-Dieu de Meung. Il lui arrive de signer "J Roulleux chantre" (par exemple le 4 juin 1781).

• [1783 ou 1784], Meung-sur-Loire : Son fils aîné, Jacques-Martin, est admis comme enfant de chœur à la collégiale.

• 8 août 1787, Meung-sur-Loire : Un drame secoue la famille Roulleux et le bas-chœur de Saint-Liphard. Le jeune enfant de chœur Martin-Jacques ROULLEUX se noie dans la Loire. Il allait avoir 11 ans. Son corps est "rapporté chez ses père et mère" le surlendemain et aussitôt inhumé, en présence de son grand-père et "de Pierre BERTHEAU, Philibert VIGNON et autres chantres du chapitre" écrit le vicaire. On reconnaît parmi les signatures celle du chantre cordonnier André BOUZY, ainsi que celle de VIGNON, par ailleurs explicitement cité dans l'acte. Les autres signataires (Chapon, Touche ou Toucher) font-ils eux aussi partie du personnel du chapitre ?
 
• 3 janvier 1790, Meung-sur-Loire : "Roulleux chantre" signe ès qualité l'acte de sépulture de Gentien MENON, inhumé au cimetière de la paroisse Saint-Pierre, et qui avait été "chantre de cette église depuis plus de 45 ans". Jacques ROULLEUX avait fréquenté le défunt durant de longues années.
1790, Meung-sur-Loire : Jacques ROULLEUX est toujours attesté comme chantre à la collégiale Saint-Liphard de Meung-sur-Loire, où il a effectué 19 années de service. Au chœur de la collégiale il côtoie Philibert VIGNON, chantre et serpent, et André-Sébastien BOUZY, chantre mais aussi cordonnier. Comme il est le plus ancien de cet effectif restreint, on peut faire l'hypothèse que c'est à lui que revient le soin des enfants de chœur (ceux de 1790 ne sont pas connus).
Lorsque, au cours du second semestre 1792, prenant acte de la loi du 1er juillet, l'administration centrale décidera de verser à "Sébastien" BOUZY au titre de ses services en tant que « chantre du chapitre de Meung » une pension de 292 livres, le même document (F-An/ F19/1128) mentionne la même décision prise pour un quatrième homme, Jean LEFÈVRE, lui aussi dit « chantre du chapitre de Meung » qui n'avait pas été cité dans les tableaux de début 1791 [voir ci-après]... Ce qui laisse soupçonner des effectifs en réalité d'au moins quatre chantres et deux ou quatre enfants de chœur. Sont également mentionnés un sacristain (Jacques-Christophe Sarradin), un sonneur (Pierre-François Pougin) et un bedeau ("le nommé Jacqueteau"). Tout cela montre que la ci-devant collégiale de Meung avait antérieurement bénéficié d'un personnel étoffé.
Jacques ROULLEUX continue parallèlement à chanter à l'occasion des sépultures de l'Hôtel-Dieu. Le 14 juillet 1790, à l'occasion de l'une de ces cérémonies, il est dit "chantre de la paroisse et du chapitre". Le culte paroissial de Saint-Nicolas se déroulant au sein de l'édifice de la collégiale, la confusion des fonctions était sans doute fréquente.

• Mars 1791 : Le directoire du district de Beaugency examine son cas, ainsi que celui de deux autres chantres du chapitre de Meung-sur-Loire, VIGNON et BOUZY. Il propose de lui accorder une gratification de 150 livres une fois payée. Le directoire du département du Loiret confirme cet avis et fait remonter le dossier, avec les trois noms, au Comité ecclésiastique à Paris.
• 16 décembre 1791, Meung-sur-Loire : L'inhumation au cimetière de Saint-Nicolas d'un maçon décédé à l'Hôtel-Dieu est faite en présence de "Jacques ROULLEUX chantre de cette paroisse qui a signé". Ayant perdu son poste à la collégiale avec la dissolution du chapitre, il continue toutefois à exercer au service de la paroisse.

• Lors de la période de la suspension du culte, Jacques ROULLEUX se replie sur son métier de cordonnier, qu'il n'avait peut-être jamais totalement abandonné.

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• 12 juin 1808, Meung-sur-Loire : À quatre heures après midi, en son domicile "quartier de la ville", meurt Jacques ROULLEUX, cordonnier, âgé de 55 ans, époux de Anne Mulard. Le décès est déclaré le lendemain par son fils Jean-Noël Théodomire et son frère Léonard. L'ancien chantre est ici, logiquement, identifié sous son métier de cordonnier. Avait-il après le Concordat retrouvé un poste de chantre dans l'une des églises de la ville ?

Mise à jour : 17 janvier 2019

Sources
F-Ad45/ BMS St-Nicolas de Meung  ; F-Ad45/ BMS St-Pierre de Meung ; F-Ad45/ BMS St-Pierre de Meung  ; F-Ad45/ NMD Meung  ; F-An/ DXIX/090/755/12/10

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