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POIRIER, François (1736-1807)
État civil
NOM : POIRIER     Prénom(s) : François     Sexe : M
Date(s) : 1736-3-28   / 1807-3-23 
Notes biographiques

Après avoir été soldat durant six ans, François POIRIER est engagé grâce au "talent de sa voix" comme maître de psallette à la collégiale de la Madelaine à Vitré, en Bretagne. C'est là qu'il exerce lorsque la Révolution commence.

• 28 mars 1736, Vitré : Né de François Poirier et Catherine Roullier [appelée Royer dans d'autres actes] sur la paroisse Sainte-Croix de Vitré, François POIRIER est baptisé le jour même. Ni son parrain ni sa marraine ne savent signer. Son père en revanche sait correctement tracer son prénom et son nom (sans majuscules ni cédille au "c" cependant).

• [1743-1753 environ] : Quelle formation à la musique a-t-il reçue ? Il a pu être enfant de chœur dans l'une des églises de Vitré, vraisemblablement à la collégiale de La Madeleine.

• [1758-1764] : Son dossier de carrière établi au début de la Révolution nous apprend que François POIRIER a servi pendant six ans au Régiment des Grenadiers Royaux, régiment avec lequel il a notamment fait "les pénibles et laborieuses campagnes d’Hanovre". Les dates de ces six années de service ne sont pas précisées. Grâce à l'acte de son premier mariage, on sait qu'elles se placent juste avant son retour à Vitré, qui correspond à son retour à la vie civile : en effet, son "congé absolu" de l'armée est daté du 18 janvier 1765.

• 24 septembre 1765, Vitré : François POIRIER et Anne-Marie Savare [parfois Savart] se marient en l'église Sainte-Croix, en présence des père et mère de la jeune fille. Le marié est dit "majeur de 25 ans" – ce qui signifie seulement qu'il a plus de 25 ans (il en a en réalité 29 et demi). Ses parents sont tous deux décédés antérieurement. Comme la plupart du temps en Bretagne, le rédacteur de l'acte ne souffle mot des métiers exercés par les protagonistes. François POIRIER est probablement déjà au service de la collégiale : en effet, sa requête du 28 avril 1792 affirme qu'il y aurait été organiste avant d'en devenir le maître de psallette.

• 24 août 1766, Vitré : Onze mois jour pour jour après le mariage, naît un premier fils, Jean François, baptisé le même jour à Sainte-Croix. Son parrain est son grand-père maternel. Aucun métier n'est indiqué dans l'acte. On remarque qu'il est suivi de dix signatures, chiffre important pour un baptême.

• 14 septembre 1767, Vitré : Une fille, Marguerite-Anne, est baptisée à Sainte-Croix par un parent de la mère au second degré, le prêtre Mahé. Son parrain est le sieur Nicolas Poirier, oncle du père de l'enfant, et sa marraine est la demoiselle Marguerite Fromond, "grande mère de l'enfant au maternel", qui sait signer.
Un troisième et dernier baptême a lieu à Sainte-Croix, celui de Françoise-Renée le 18 septembre 1768. Après quoi, la famille déménage et s'installe sur la paroisse Notre-Dame, parce que François POIRIER a été nommé à la Collégiale.

• 1768, Vitré : Selon son récit de 1792, "le talent de sa voix lui fit obtenir en 1768 la place et office de maître de psalette dans le chapitre de Vitré", c'est-à-dire le chapitre de la collégiale de la Magdelaine à Vitré.

• Entre le 30 septembre 1769 et le 14 août 1782, dix naissances se succèdent chez les Poirier-Savare. Aucun des actes de baptême – tous à Notre-Dame – ne donne la moindre indication professionnelle ni pour le père – souvent dit "sieur" – ni pour les parrains et marraines. Ceux-ci sont la plupart choisis dans la famille et à partir de 1774 dans les frères et sœurs aînés survivants. Dans l'ensemble ils savent signer. Le père est, lui aussi, présent aux baptêmes de ses enfants, où il signe, assez discrètement, "f Poirier".

• [Vers 1773 environ], Vitré : Son fils aîné Jean-François est intégré en tant qu'enfant de chœur à la psallette de la collégiale de La Madeleine.

• 8 juillet 1774 : Son fils Jean-François, "frère de l’enfant", est choisi pour être le parrain de Sophie-Élizabeth (huitième enfant du couple). Le jeune garçon "a déclaré ne savoir signer".

• 30 décembre 1776 , Vitré : Sa fille Sophie-Élizabeth meurt "agée d’environ trois ans".

• 24 juillet 1779, Vitré : Dans le cloître de la collégiale de la Magdelaine est inhumé le petit Jean [François] POIRIER, "originaire de Sainte-Croix de cette ville, décédé d'hier dans le cloître de la Magdelaine et enfant de chœur de la ditte collegialle, âgé de 13 ans". Il s'agit du fils aîné des Poirier-Savare, celui qui était né en août 1766.

• 8 août 1780, Vitré : Née la veille, Françoise-Anne a pour parrain  "Messire François Mahé, prêtre diacre d’office et sacriste de la collégiale de Champeaux, cousin germain de la mère de l’enfant". Il s'agit très certainement de celui qui avait baptisé la fille de 1767.

• 14 août 1782 : Son épouse Anne-Marie Savare met au monde leur 13ème enfant, Marie, qui est baptisée le jour même. Le 19 août 1782, cinq jours après ses dernières couches, Anne-Marie Savare meurt, à l'âge de 38 ans. Elle est inhumée le lendemain au cimetière Saint-Martin.

• 3 juin 1783, Vitré : François POIRIER se remarie, épousant une fille majeure nommée Louise-Perrine Lefebvre. Aucun métier n'est indiqué, mais l'on remarque que la mariée sait signer avec aisance, ainsi que plusieurs membres de sa famille. Il en va de même pour le marié ("f Poirier") et plusieurs membres de la famille Poirier. Le marié est dit "originaire de la paroisse de Ste-Croix, et domicilié de celle de Notre-Dame". Avec l'agrément du recteur de la paroisse, le mariage est conféré par Mahé, chanoine de Champeaux. Il était cousin germain de la première épouse de Poirier (voir ci-dessus en 1767 et 1780) : sa présence manifeste donc l'agrément de la famille de la défunte au remariage du veuf. Elle témoigne aussi des liens qui existaient entre Champeaux et Vitré.

• 1784 à 1792 : Sept enfants naissent de ce second mariage, tous baptisés à Notre-Dame. Les parrains et marraines sont pour la plupart choisis dans la famille proche, ils savent en général signer. Les métiers ne sont jamais indiqués par les rédacteurs des actes.

• 1790, Vitré : François POIRIER exerce toujours comme maître de psallette à la collégiale de la Madeleine, service pour lequel il reçoit annuellement la somme de 380 livres d'honoraires, "outre le loyer de la maison qu'il occupe". Le chapitre rémunère également un organiste (François LIZÉ) et son souffleur, un prêtre "diacre d'office"(le sieur Dugué), au autre prêtre, sacriste et sous diacre d’office (René Taburet), un sonneur de cloches qui est un ancien enfant de chœur (Guillaume Collas), et enfin trois enfants de chœur, Pierre FOURNIER, Paul MÉNARD et Pierre ARNOULT, enfants dont justement POIRIER est plus spécifiquement chargé.
Dès le 7 novembre 1790, François POIRIER produit une première requête dans laquelle il résume son itinéraire. Il explique que, "quoique modiques", ses émoluments "lui ont fourni les moiens d’élever honnêtement un grand nombre d’enfants". Il a eu en effet deux épouses successives dont lui sont nés vingt enfants, "sans y comprendre ceux que la providence semble lui destiner encore" (!). Actuellement, il lui en reste cinq "dont trois encore petits". Il veut pouvoir leur donner, comme aux autres, "l’éducation et un Etat à chacun". Il espère donc que "la modique rente de 380 livres" qu'il touchait jusqu'alors se transformera en pension viagère.

• De juillet à décembre 1791 : Plusieurs délibérations de la municipalité et de la communauté des habitants prennent acte de l'absence récurrente des sieurs AUFFRAY et VOLLIER qui équivaut à une démission de leurs fonctions de chantres de l'église Notre-Dame, et pour y pallier, nomment François POIRIER et le sieur PELTIER pour remplir ces fonctions de chantre à Notre-Dame. Cette nomination est confirmée le 12 juin 1792 par le directoire du District. On devine une procédure longue et complexe, peut-être contestée par une partie des paroissiens. Dans sa requête du 28 avril 1792, POIRIER mentionne le fait qu'il n'a "d'autres ressources qu’un emploi, fort incertain, de chantre à Notre Dame aux appointements de 240 livres seulement".

• 28 avril 1792, Vitré : François POIRIER expose à nouveau sa situation dans une nouvelle requête, il déclare avoir 57 ans et être père d'une nombreuse famille, avoir effectué 23 ans de service à la Collégiale en tant qu'organiste, puis à partir de 1768 en tant que maître de Psallette pour un revenu annuel de 400 livres. Les administrateurs composant le Directoire du Département de l’Ille-et-Vilaine fixent alors sa pension annuelle à la somme de 200 livres, "qui lui sera payée durant sa vie à compter du 1er janvier 1791".
• 11 septembre 1792 : L'acte du baptême de François-Maurice précise qu'il est le "septième enfant du second mariage de François POIRIER, âgé de 56 ans, originaire de la ci-devant paroisse de Ste-Croix, réunie à celle-ci, et de Louise-Perrine Lefebvre, âgée de 40 ans, native de cette paroisse et mariés dans la susdite paroisse de Ste-Croix il y a neuf ans".

• 17 septembre 1806, Vitré : Louise-Perrine Lefebvre, âgée de 54 ans, native de Vitré, décède à huit heures et demie du soir dans sa maison située rue de Paris. Son mari, le sieur François POIRIER, est dit "receveur du droit de passe" [sic : de place ?].

• 23 mars 1807, Vitré : François POIRIER décède à 71 ans dans sa maison rue de Sainte-Croix. Son gendre, tisserand, et un parent éloigné, marchand, qui déclarent le décès le jour même, tiennent à rappeler que le défunt était "ex Maître de psalette de la ci-devant Collégiale de Vitré". Ils ne font pas état de sa reconversion administrative postérieure.

Mise à jour : 5 janvier 2020

Sources
F-Ad35/ 10 NUM 35603 48 ; F-Ad35/ BMS Vitré, Notre-Dame ; F-Ad35/ BMS Vitré, Ste-Croix ; F-Ad35/ C 4057 ; F-Ad35/ L 1004 ; F-Ad35/ L 1062 ; F-Ad35/ L 1063 ; F-Ad35/ L 1064 ; F-Ad35/ L 1426 ; F-Ad35/ L 1427 ; F-Ad35/ L1004 ; F-Ad35/ NMD Vitré

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