Login
Menu et informations
PEZA, Jean Louis (1730-1800)
État civil
NOM : PEZA     Prénom(s) : Jean Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : Jean
Louis
Date(s) : 1730-8-20   / 1800-8-11 
Notes biographiques

Parmi de nombreux autres qui n'ont pas tous été mis au jour, loin s'en faut, Jean-Louis PEZA offre un bon exemple de chantre de paroisse urbaine à la fin de l'Ancien Régime. Il ne commence à apparaître comme choriste qu'en 1775, lorsqu'il s'installe avec sa famille sur la paroisse Saint-Liphard, à Orléans. Il est alors âgé de 45 ans, marié et père de famille, et comme on l'observe fréquemment, il exerce en même temps un métier de l'artisanat textile : il est "faiseur de bas au métier", activité indépendante, qu'il peut interrompre à la demande pour aller chanter à une sépulture ou autre cérémonie. Il est toujours "choriste de cette paroisse" en 1790.

• 20 août 1730, Orléans : Né sur la paroisse Notre-Dame de Recouvrance, ce fils de Jean Peza maître tisserand et de son épouse Marie-Anne "Naiguené" [Négrier dans d'autres actes] est baptisé le lendemain. Il reçoit comme son père le seul prénom de Jean, mais il sera ensuite très régulièrement appelé Jean-Louis, voire parfois Louis tout court, ce qui est peut-être devenu son prénom d'usage. C'est la seule famille Peza à apparaître dans les tables alphabétiques d'Orléans et le seul garçon possible durant cette période. Son frère Jean-Baptiste naît paroisse Saint-Paul le 18 octobre 1736.

• 27 février 1759, Orléans : Jean-Louis PEZA, "faiseur de bas au métier", demeurant paroisse Saint-Laurent, épouse Catherine Compagnon dans l'église de Notre-Dame de Recouvrance. Le jeune époux est accompagné de son frère Jean-Baptiste et de son beau-frère, tous deux tisserands "au coin St-Hubert". Sa signature, avec son "a" final caractéristique, atteste qu'il s'agit du même homme que l'on retrouvera plus tard choriste de la paroisse Saint-Liphard.

• 1761-1763 : Le couple s'installe paroisse Saint-Paul, vaste paroisse située à la périphérie du centre actif de la ville. Deux fils y viennent au monde : Jean-Louis le 4 mai 1761 et Laurent-Louis le 12 août 1763. Les actes de baptême sont peu informatifs, n'indiquant pas les métiers. Trois des quatre parrains et marraines savent signer, mais l'alphabétisation reste manifestement fragile.

• 13 septembre 1764 : Le troisième accouchement se passe mal, l'enfant (un garçon à nouveau) est ondoyé à la maison et meurt aussitôt. Une semaine plus tard, le 21 septembre, s'éteint Catherine Compagnon âgée de 32 ans, "munie de tous les sacrements"... Elle est inhumée le 23 en présence de Jean-Louis PEZA son mari et de Jean Carteron.

• 12 mai 1766, Orléans : Dans l'église de la paroisse Saint-Benoît, est célébré le mariage de Jean-Louis PEZA "homme veuf de Catherine Compagnon, de la paroisse de St-Paul" avec la fille d'un marinier, Anne Pataud (parfois Pateau, Pataut, Patau, voire Pato…). Sa nouvelle épouse ne sait pas signer, de même que les parents de celle-ci.
• 22 novembre 1766 : Six mois après les noces un premier garçon naît paroisse Saint-Benoit, René-Louis. Il est baptisé le lendemain.

• 1768-1774 : Le couple s'installe paroisse Saint-Donatien, située entre le centre actif de la ville et la Loire. Là naissent cinq autres enfants. Tout d'abord deux fils, Quentin le 18 avril 1768, et Pasques [sic] Étienne le 14 avril 1770, qui meurt six jours plus tard. Le baptême de ce dernier indique que Jean-Louis PEZA est faiseur de bas. Le 18 mai 1771 est baptisée Anne-Angélique, le 22 mars 1773 Marie-Anne, le 29 novembre 1774 Charles Maximilien (son père est alors dit "faiseur de bas au métier"). Les métiers des parrains et marraines ne sont pas indiqués, plusieurs appartiennent manifestement à la famille proche, la plupart savent signer, quoique parfois maladroitement.

• Vers la toute fin de l'année 1774, ou au début de 1775, la famille Peza quitte Saint-Donatien pour s'installer paroisse Saint-Liphard. L'église Saint-Liphard est située au milieu de la longue rue de Bourgogne, orientée est-ouest, à peu de distance au sud de la cathédrale, proche également de la collégiale St-Pierre-Empont et encore plus proche de l'université (située juste en contrebas et presque en face), tout près du couvent des bénédictins de Bonne-Nouvelle (actuelle préfecture), où existait depuis 1714 la première bibliothèque publique de la ville. Saint-Liphard est une paroisse importante où, selon François Turellier, avait existé dans le passé une véritable chapelle musicale, avec un maître des enfants de chœur, Jean Germain, attesté en 1493.
       C'est à partir de son installation sur la paroisse Saint-Liphard que Jean-Louis PEZA apparaît dans le registre paroissial comme "choriste". Chantait-il déjà auparavant au lutrin de ses précédentes paroisses successives de résidence ? La question reste posée...

• 17 et 27 mai et 13 juin 1775, Orléans : Paroisse Saint-Liphard se déroulent trois sépultures successives en présence des "choristes de cette église", qui signent avec le curé Renard ("S.Levesque" et "JLpeza"). Pour la première fois, Jean-Louis PEZA apparaît clairement comme choriste de la paroisse, aux côtés de Sébastien LEVESQUE (fils) qui, lui est attesté depuis déjà plusieurs années. 

• 12 octobre 1776 : Un premier enfant Peza est baptisé paroisse Saint-Liphard, le 7ème du couple Peza/Pataud. Le célébrant écrit que "Louis" PEZA est "faiseur de bas sur cette paroisse". Sa fonction de choriste coexiste donc avec son métier de fabriquant de bas, ce qui est une pratique normale et fréquemment observée, surtout pour les chantres paroissiaux qui ne sont pas employés à plein temps. Toutefois le 3ème prénom choisi indique discrètement le lien qu'a désormais son père avec la musique de son église : la petite fille est en effet prénommée Jeanne-Magdelaine-Cécile.

• 6 octobre 1778 : Après avoir baptisé Jean-François-Théodore Peza, né la veille, le curé Renard précise qu'il est fils de "Louis" PEZA "choriste de cette église". Le parrain choisi est un clerc tonsuré, "maître Ange Jean François Boitte", ce qui confirme les liens tissés par le choriste avec l'Église.

• 8 février 1781, Orléans : Dans l'église paroissiale de Saint-Liphard est baptisée Marie-Scholastique, fille de "Louis" PEZA et d'Anne Pateau. C'est leur 9ème enfant.
• 18 octobre 1781, Orléans : Le curé de la paroisse Saint-Liphard procède à l'inhumation au cimetière de la ville d'une enfant de dix mois, morte la veille, fille d'Anne GARIPUY, qui chante la haute-contre à la cathédrale Sainte-Croix. La cérémonie se fait en présence des deux "choristes de la paroisse", Jean-Louis PEZA et Jacques DELAPLACE, ce dernier étant aussi le sacristain et le sonneur de la paroisse.

• 22 mai 1787 : En présence de Sébastien LEVESQUE, choriste de la paroisse, et de Jacques DELAPLACE, sacristain, le curé de Saint-Liphard enterre au cimetière de Saint-Vincent la petite Marie-Scholastique Peza, morte la veille à l'âge de six ans et quatre mois, fille de Louis PEZA et d'Anne Pataut. Le statut du père n'est pas précisé.

• Jusqu'en mai 1789, le binôme Sébastien LEVESQUE et Jean-Louis PEZA continue à assister très régulièrement aux inhumations de la paroisse Saint-Liphard. Les deux hommes sont toujours désignés comme "les choristes de cette église" ou "de cette paroisse".
Après cette date, si Jean-Louis PEZA poursuit son service, Sébastien LEVESQUE est remplacé d'abord par le sacristain et sonneur Jacques DELAPLACE (octobre 1789, avril 1790), puis par un nouveau "choriste", Jean-Baptiste GIRON, à partir de juillet 1790.

• 3 germinal an VIII (24 mars 1800), Orléans : Jean-Louis PEZA, faiseur de bas natif d'Orléans, époux d'Anne Patau, demeurant première section, entre à "la Maison de la Bienfaisance nationale de cette ville", située rue Porte de la loi.
• 23 thermidor an VIII (11 août 1800) : Après avoir passé quatre mois et demi à l'hôpital, il y meurt, à six heures du matin.

Mise à jour : 27 avril 2017

Sources
F-Ad45/ BMS ND de Recouvrance d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Benoît d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Donatien d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Liphard d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Paul d'Orléans ; F-Ad45/ Décès Orléans an VIII

<<<< retour <<<<