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PETITPAIN, Claude François (1744-1832)
État civil
NOM : PETITPAIN     Prénom(s) : Claude François     Sexe : M
Date(s) : 1744-5-3  / 1832-10-27
Notes biographiques

Originaire de Franche-Comté, Claude François PETITPAIN, dont on connaît mal les débuts, est en 1790 titulaire d'une chapelle vicariale à la cathédrale de Noyon (Oise), bénéfice traditionnellement conféré à des musiciens. Pendant la Révolution, il est emprisonné comme suspect.

• 3 mai 1744, Moncey [Doubs] : Claude François PETITPAIN, fils de Jean Petitpain et de Claude Marie Dintron (Duitrou d'après son acte de décès), vient au monde dans cette bourgade du diocèse de Besançon, située sur les bords de l'Ognon, à quelque 90 km à l'est de Dijon et à seulement 20 km au nord de Besançon.

• [1751 à 1761 environ], Dijon : Il est formé à la maîtrise de la Sainte-Chapelle de Dijon par l'abbé Pierre Louis POLLIO, qui y est arrivé en mars 1751, c'est-à-dire presque en même temps que lui probablement, et avec lequel il restera en contact par la suite.
On l'aperçoit de loin en loin dans les pièces comptables conservées. Le 18 avril 1755, par exemple, le maître fait raccommoder trois paires de souliers pour les enfants de chœur MAILLET, VERDIN et PETITPAIN. Il en va de même le 17 juin 1756 ("raccommodage des souliers de VERDUN et PETITPAIN 2# 16s"). Outre ces deux camarades MAILLET et VERDIN / VERDUN, PETITPAIN à la maîtrise a aussi côtoyé LODIER, ainsi que ALOTTE, ROSEROT et PAILLOT, qui deviendront tous trois musiciens.
Au printemps 1753, une maladie – dont la nature n'est pas précisée – s'abat sur la maîtrise. Atteint le premier, ROSEROT entre le 25 avril à l'hôpital des sœurs de Saint-Fiacre et y reste 53 jours. PAILLOT y entre à son tour le 3 mai et y reste jusqu'au 9 juillet. Moins gravement atteint, PETITPAIN n'est hospitalisé qu'une semaine, du 6 au 13 juin. Les trois garçons sont nourris de viande, de pâtisserie, de pain blanc et de cerises. Ils boivent du vin et "diferante tisannes". Tout cela coute 114 livres au chapitre.

• 6 novembre 1769, Noyon : Charles Antoine FLEURY, chapelain-vicaire de la cathédrale, décède. Claude François PETITPAIN semble avoir été reçu peu de temps après ; FLEURY était en effet titulaire de la chapelle vicariale de Saint-Éloi in Aurora, dont PETITPAIN se trouve en possession en 1783. Ces bénéfices étaient réservés aux musiciens. On note aussi qu'en 1792, il déclare vivre à Noyon depuis près de 24 ans. Curieusement, PETITPAIN n'apparaît jamais dans les comptes de la communauté des chapelains, où il n'a peut-être pas daigné se faire recevoir.

• 2 mai 1778, Noyon : Les chanoines de la cathédrale augmentent les gages de PETITPAIN, chapelain-vicaire, de 6 sols par jour. 

• 6 juillet 1781, Noyon : PETITPAIN se fait accorder huit jours de vacances.

• 2 août 1782, Noyon : Le chapitre accorde huit jours de vacances à PETITPAIN, chapelain-vicaire. Il en obtient six autres le 6 septembre.

• 5 octobre 1783, Noyon : Le chapitre décide que M. PETITPAIN, qui remplit les fonctions de revêturier, en recevra dorénavant les rétributions extraordinaires.
• 21 octobre 1783, Noyon : L'archiviste est autorisé à donner copie de l'amortissement de la chapelle de Saint-Éloi in Aurora à M. PETITPAIN, qui en est l'un des deux chapelains.
• 5 décembre 1783, Noyon : Les chanoines lui octroient quatre jours de vacances.

• 19 septembre 1788, Noyon : Le chapitre accorde quinze jours de vacances à PETITPAIN, chapelain-vicaire, "pour travailler au rétablissement de sa santé et il gagnera pendant ce tems".

• 6 février 1789, Noyon : Les appointements de PETITPAIN, chapelain-vicaire, passent de 24 à 30 sous, "attendu la diminution des revenus de sa Chapelle de st Eloy vulgairement appellée en aurorâ".

• 18 septembre 1789, Noyon : Il obtient dix jours de vacances.

• 23 février 1790, Noyon : Conjointement avec Simon Pierre DESBAUVES, PETITPAIN déclare les revenus de sa chapelle Saint-Éloi in Aurora, divisée en deux portions égales. Les deux chapelains touchent des revenus en nature (blé, avoine) en différents lieux, 36 livres 10 sols en argent, plus des distributions manuelles ("20 septier de blé distribué par le chapitre pour l'assistance aux matines de l'Avent, du Carême, des mardis lorsqu'on fait l'office de st Eloi et des samedis lorsque l'on fait l'office de la ste Vierge avec 28 livres 8 sols tant pour ladite assistance que celles en différentes processions, messes et obits pendant le cours de l'année"). Ils doivent une messe quotidienne pour le repos de l'âme des fondateurs, "que lesdits chapelains doivent célébrer dans chacun leur semaine alternativement depuis Pâques jusqu'au 23 aoust à 4 heures, & le reste de l'année à 6 heures". Enfin, ils sont tenus d'assister à l'office canonial tout au long de l'année "avec l'obligation d'y chanter chacun selon son talent". Son traitement initial est par la suite fixé à la somme de 1 110 livres.

• 2 juin 1791 : POLLIO, chanoine de l’église collégiale de Soignies [près de Mons en Belgique], invite Claude François PETITPAIN, son ancien élève, à venir séjourner quelque temps chez lui. La lettre qu'il lui envoie n'évoque que leurs liens d'amitié, sans aborder les questions politiques, à l'exception peut-être d'une allusion ambiguë aux "malheurs des tems". Le chanoine souhaite que son ami assiste aux fêtes de la Pentecôte à Soignies. Il vit sur place avec sa sœur et se réjouit d'avance de partager son "petit ordinaire" avec PETITPAIN.
• 25 juin 1791, Noyon : PETITPAIN refuse de prêter le serment civique.
• 2 juillet 1791, Noyon : Claude François PETITPAIN, citoyen actif, obtient de la municipalité un passeport pour se rendre à Soignies, afin d'y voir un de ses amis.
• Début juillet-10 novembre 1791 : PETITPAIN réside à Soignies, suivant l'attestation du maire de la ville. Il rentre ensuite à Noyon.
• 7 octobre 1791, Soignies : "On a acordé trois louis d’or de gratification sur le Vesty à l’abbé Petitpain, Musicien françois émigré au cause de la révolution arrivée dans sa Patrie, qui avoit rendu service au chœur pendant trois mois", lit-on dans les comptes de la collégiale.
• 31 janvier 1792, Noyon : PETITPAIN, prêtre, ancien chapelain-musicien de la cathédrale, présente une requête au District pour toucher le premier trimestre de son traitement. Il se défend formellement d'avoir eu l'intention d'émigrer (il y a pourtant sans doute songé, comme le prouve la mention à son sujet dans les comptes de la collégiale belge). Il déclare vivre à Noyon depuis près de 24 ans, y avoir une maison, une domestique et y payer des impôts.
• 2 février 1792, Noyon : Dans un arrêté, le directoire du District estime que l'absence de PETITPAIN "ne doit pas être regardée comme une émigration". Du reste, il était de retour à Noyon avant la publication de la loi du 17 décembre 1791, qui ne peut ainsi s'appliquer à lui. Il a le droit de toucher son trimestre de janvier.
• 6 février 1792, Noyon : La municipalité délivre à PETITPAIN une attestation affirmant qu'il "fait sa résidence dans l’empire françois" et qu'il habite en cette ville. Il a payé les deux premiers tiers de la contribution patriotique de l'année 1791.
• 4 mai 1792, Beauvais : Le directoire du Département de l'Oise confirme la décision du District. Il est précisé qu'il était titulaire pour moitié de la chapelle Saint-Éloi de l'Aurore. 

• 8 septembre 1793, Chantilly [Oise] : Il est emprisonné comme suspect. Le comité de surveillance de Noyon lui reprochait d'avoir effectué un voyage déguisé en marchand d'épingles.
• 6 thermidor an II (24 juillet 1794) : Il est transféré à Liancourt [Oise].
• Automne 1794 : Il est libéré sur intervention de Jean-Marie Coupé, ancien curé, député de l'Oise à la Convention (et par la suite au Conseil des Cinq-Cents).

• 27 octobre 1832, Noyon : Claude François PETITPAIN, âgé de 88 ans et 5 mois, prêtre, ancien chapelain de l'église cathédrale de la ville, trépasse en sa demeure, rue d'Amiens.

Mise à jour : 18 décembre 2018

Sources
Bel-AEM/09.004/6 ; Braillon, Le clergé du Noyonnais pendant la Révolution ; F-Ad21/ G 1141 ; F-Ad60/ 1Q2/1013 ; F-Ad60/ 1Q2/401 ; F-Ad60/ 1Q2/404 ; F-Ad60/ 3E 471/78 ; F-Ad60/ 5MI1840 ; F-Ad60/ G 1336/1 ; F-Ad60/ G 2620 ; L.Mazières, Noyon de 1789 à 1795..., 1899

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