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NOCQ, Albin Claude François (1745-1837)
État civil
NOM : NOCQ     Prénom(s) : Albin Claude François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : NOC
NOCK
NOCQUE
Date(s) : 1745-4-28  / 1837-9-18
Notes biographiques

Albin Claude François NOCQ (1745-1837), formé à l'abbaye de Corbie (Somme), est titulaire de l'orgue de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne (Oise) de 1764 à 1790. Parallèlement, il enseigne le chant, le violon et le clavecin. Après la Révolution, il reprend du service à la tribune de l'église paroissiale Saint-Antoine, dans la même ville. Il meurt sous la Monarchie de Juillet pourvu du titre honorifique de "doyen des organistes de France".

• 28 avril 1745, Corbie [Somme] : Le jour de sa naissance, Albin Claude François NOCQ est baptisé en l'église Saint-Albin. Il est le fils de Claude Nocq, employé dans les gabelles, et de Marie Théote.

• [vers 1752-1763], Corbie : Albin Claude François NOCQ est enfant de chœur pendant 10 ou 11 ans à l'abbaye royale Saint-Pierre.

• 1763, Compiègne [Oise] : Albin Claude François NOCQ entre au service de l'abbaye mauriste Saint-Corneille. Pendant une dizaine d'années, il est à la fois organiste et chargé d'instruire les 6 enfants de chœur de l'abbaye. Il loge sur place.

• 2 janvier 1769, Compiègne : Il est le parrain de Claude François, fils de Charles Bonaventure RACINE, organiste de la paroisse Saint-Jacques.

• 1773, Compiègne : Il n'a plus qu'une charge d'organiste.
• 9 novembre 1773, Compiègne : Il se marie, paroisse du Crucifix qui est desservie dans l'enceinte de l'abbaye, avec Catherine Eugénie Le Brasseur, fille d'un maître horloger. Charles Bonaventure RACINE, organiste de la paroisse Saint-Jacques et le serpentiste de l'abbaye LEGRAND signent comme témoins. Le même jour, un acte capitulaire le reçoit officiellement comme organiste de l'abbaye Saint-Corneille. En 1792, un tableau des anciens employés au service de l'Eglise dans le district de Compiègne indique que "ce particulier est entré à St-Corneille en 1763 et n'a eu d'acte capitulaire qu'en 1773, époque de son mariage, et à laquelle il a été forcé de quitter la maison où il etoit nourri, chauffé et éclairé et recevoit 150# de traitement".

• 17 avril 1787, Compiègne : Sa fille Pétronille Victoire est baptisée paroisse Saint-Jacques de Compiègne.

• 14 septembre 1788, Compiègne : Sa fille Claude Louise est à son tour baptisée en la même paroisse. 

• 1789, Compiègne : L'Almanach historique, civil, ecclésiastique et topographique de la ville de Compiègne signale que M. NOCQ, organiste de Saint-Corneille, domicilié rue Saint-Jacques, est maître de musique vocale, de violon et de clavecin.

1790, Compiègne : Toujours organiste de Saint-Corneille, Albin Claude François NOCQ déclare avoir en tout 26 à 27 ans de service en cette abbaye (le nombre d'années varie selon les sources). Il est aussi organiste à l'église des jacobins de la ville.
• Mars 1790 : Il envoie une supplique à l'Assemblée nationale. Il plaide sa cause non sans grandiloquence : "Abbattu, consterné, il n'a d'espoir que dans votre Equité ; et la sagesse de ces loix émanées de l'auguste assemblée des Représentans de la Nation, loix qui assurent les droits de l'Homme, et que l'on peut appeller le triomphe de l'humanité, peut seule ranimer les espérances du suppliant. Aussi s'adresse-t-il à vous, Messeigneurs, avec la douce confiance que vous daignerez jetter sur lui un oeil de commisération, et le préserver des horreurs de la misère dont il est menacé en lui assignant une parcelle annuelle de ces biens immences dont la Nation devient propriétaire".
• 27 avril 1790, Compiègne : Marie Louise Madeleine Lebrasseur, épouse de Nicolas Colin, marchand limonadier, décédée à 39 ans environ, est inhumée en présence d'Albin Claude François NOCQ, organiste de l'abbaye royale Saint-Corneille, son beau-frère.
• 2 août 1790 : Il adresse une demande de pension au Comité ecclésiastique. Il s'inquiète de perdre "tout à coup toutes [les] ressources de son talent" et d'être confronté, "à l'âge de 48 ans, après trente-sept années de service dans deux abbayes, malgré son zèle et sa fidélité à remplir tous les devoirs de son état", alors qu'il a à sa charge une femme et trois enfants en bas âge, "à toutes les horreurs d'une cruelle indigence". Il prie par conséquent le Comité "d'écarter avec bonté les malheurs prêts à fondre sur lui et sur sa famille".

• [1791], Compiègne : NOCQ et le serpent Mathurin MARIELLE, autrefois employés de l'abbaye Saint-Corneille, poursuivent leur service à la paroisse du Crucifix, qui "étoit annexée au cidevant monastère, auquel elle survit", mais aucun "fonds fabricien" ne lui est affecté. Ils envoient une pétition au directoire du District pour demander le paiement de leurs honoraires "jusqu'au moment ou la paroisse du Crucifix sera supprimée". La réclamation est entendue par l'administration, qui fait verser quelque temps plus tard un mandat de 50 livres à NOCQ et un de 37 livres 10 sols à son collègue.

• [vers 1791-Restauration], Compiègne : Selon L'Ami de la Religion de décembre 1837, "quand la révolution de 1789 fit fermer les monastères au nom de la liberté, M. Nocq privé de ses fonctions et de son revenu, chercha dans son talent pour la musique une ressource contre les décrets de nos régénérateurs. Il vit avec joie revenir des jours plus sereins, et l'orgue de Saint-Antoine lui fut offert. Mais les dévastations révolutionnaires l'avoient presque détruit. On espéra y suppléer avec un petit orgue qui appartenoit à une église voisine. Cette ressource même finit par manquer, et l'organiste octogénaire se désoloit de recevoir un traitement et de n'avoir pas d'orgue". Il sans doute faut ici comprendre que NOCQ a vécu en enseignant son art jusqu'au Concordat de 1801, qui lui permit d'accéder à nouveau à un petit orgue, avec une rétribution modeste d'abord, bénévolement ensuite. Saint-Antoine était l'une des églises paroissiales de la ville.

• 1831, Compiègne : Albin Claude François NOCQ joue sur le nouvel orgue de l'église Saint-Antoine, commandé en 1829. L'Ami de la Religion de décembre 1837 raconte qu'un "bel orgue de 22 jeux lui permit de reprendre ses anciennes habitudes. Sa méthode n'avoit pas suivi le progrès et l'on s'apercevoit aisément que ce n'étoit pas la touche d'un jeune homme. Mais les 87 ans de l'organiste faisoient excuser ce petit inconvénient". 

• 20 septembre 1837, Compiègne : Albin Claude François NOCQ, organiste et propriétaire, veuf de Catherine Eugénie Lebrasseur, décède. L'Ami de la Religion raconte ses derniers moments : "M. Nocq a continué son service jusqu'à la fin, et le jour de l'Assomption il avoit fait résonner son orgue toute la journée. Le commencement de septembre developpa chez lui quelques infirmités. Il se confessa et il auroit reçu les autres sacremens si la mort n'étoit arrivée plus tôt encore qu'on ne croyoit. C'est le 18 septembre qu'il cessa de vivre, à l'âge de 92 ans et 5 mois. [...] Ses funérailles ont été célébrées avec un grand concours ; toute la ville aimoit cet homme de bien pour son caractère et sa gaîté". Le journal le présente à l'occasion comme le doyen des organistes de France. Dans les années qui suivent, c'est Michel BOYER, au Mans, qui se pare de ce titre.

Mise à jour : 8 mai 2018

Sources
F-Ad60/ 1E159/ 48 ; F-Ad60/ 2Lp 5152 ; F-Ad60/ 2Lp 5154 ; F-Ad60/ 3E159/30 ; F-Ad60/ 3E159/49, BMS St-Jacques ; F-Ad60/ 3E159/50 ; F-Ad60/ 5MI 1542 ; F-Ad60/ 5MI1554 ; F-Ad60/ 5MI1562 ; F-Ad80/ 5 MI D 814 ; F-An/ DXIX/031/494-2/11 ; F-An/ DXIX/092/798/06 ; F-An/ DXIX/099/29/14 ; L'Ami de la religion, 1837 ; Pièces rares relatives à l’histoire de Compiègne

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