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MURGEON, François Gilbert (1754-1835)
État civil
NOM : MURGEON     Prénom(s) : François Gilbert     Sexe : M
Date(s) : 1754-9-4  / 1835-1-26
Notes biographiques

Né au Quesnoy, François Gilbert MURGEON débute sa carrière comme enfant de chœur de la collégiale Saint-Pierre de Lille d'où il sort à l'âge de 18 ans. On le retrouve quelques années plus tard à Paris : il est qualifié de musicien lors de son mariage en 1778 et chante à la comédie italienne la même année, puis au Concert spirituel où sa voix de dessus lui permet de briller dans le Stabat mater de Pergolèse. En 1784, il est recruté à Versailles par la Musique du roi, comme fausset. Dès la chute de la monarchie, il retourne à Paris où se déroule le reste de sa carrière, à la Chapelle impériale à partir de 1807, puis à la Chapelle royale, après une courte interruption, jusqu'en 1826. Il fait partie du pupitre des deuxièmes dessus. Entre temps, il chante également à l'Opéra, parmi les tailles du chœur. Devenu veuf à 65 ans, il convole à 73 ans avec une femme ayant la moitié de son âge, qu'il laisse veuve et chargée d'une fille huit ans plus tard.

• 4 septembre 1754, Le Quesnoy [Nord] : Naissance de François Gilbert MURGEON, fils de Gilbert, à la suite du régiment d'Enghien (greffier au régiment d'Enghien-Infanterie d'après le contrat de mariage de 1778), et de Catherine Charles son épouse légitime. Il est baptisé le lendemain.

• 28 septembre 1764, Lille [Nord] : « Messieurs assemblés per singulos ont reçu enfans de chœur de leur Eglise François Gilbert Murgeon et Augustin Joseph Le Roy en la place de Jean Baptiste Lienard et de Jacques François Joseph Crucq qui ont fini leur temps [...]" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la collégiale Saint-Pierre.
• 28 août 1772, Lille [Nord] : "Messieurs ont accordé à François Gilbert Murgeon, enfans de chœur sortant la somme de cinquante florins" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la collégiale Saint-Pierre. Trois jours plus tard, ils lui accordent cinquante écus "pour l'aider a faire sa philosophie". Son nom n'est plus jamais évoqué par la suite dans les délibérations, il ne demande pas de bourse.

• 19 février 1778, Paris : François Gilbert MURGEON, musicien dans la capitale, y demeurant rue des Lombards, paroisse Saint-Jacques-de-la-Boucherie, s'unit par contrat de mariage à Marie Anne Martin, demeurant à la même adresse, fille majeure de Joseph Marie Martin, chirurgien à Montmartre près Paris, et de défunte Marie Jeanne Cottereau sa femme. Chacun apporte 600 livres en habits, linges, hardes et deniers comptants provenant de ses gains et épargnes. Leur fille Adélaïde Pierrette naît l'année suivante. La cérémonie religieuse a lieu en l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie le 23 février suivant.

• août 1778, Paris : MURGEON débute à la Comédie italienne qui demande son renvoi à Pâques 1779, renvoi qui semble n'avoir pas été prononcé puisqu'on retrouve le nom du chanteur dans des documents postérieurs.

• 1781, Paris : Les Spectacles de Paris mentionnent MURGEON parmi les "acteurs à pension" du Théâtre italien. Il réside rue des Lombards.

• 1er janvier 1784-10 août 1792, Versailles : Il est employé comme dessus à la Chapelle royale. Il intervient également comme soliste au concert de la reine. Peut-être est-ce cette dernière qui lui a fait cadeau de cette "tabatière à fond d’écailles avec garniture d’or et portrait de Marie-Antoinette", prisée 25 francs lors de son inventaire après décès (1835). Il reçoit 2 000 livres d'appointements.

• 1785, Paris : Les Tablettes de renommée des musiciens, qui n'ont visiblement pas pris en compte son engagement à la Chapelle, le présentent comme "Faucet, attaché à la Comédie Italienne, & chantant seul au Concert Spirituel". Il est encore fausset au Concert spirituel en 1789, d'après Les Spectacles de Paris.

• 4 janvier 1786, Versailles : MURGEON chante dans les chœurs lors de la représentation de l'opéra Œdipe à Colonne de Guillard et Sacchini.

• [vers février 1792], Paris : Il s'installe définitivement dans la capitale.

• 26 juillet 1793, Paris : Une carte de sûreté est délivrée à François Gilbert MURGEON, 39 ans, musicien, né au Quesnoy, domicilié au n° 23, rue des Deux Écus.

• 27 juillet 1794, Versailles : L'épouse de François GIROUST dénonce plusieurs anciens musiciens de la Chapelle royale au Comité de salut public, dont MURGEON, accusé avec d'autres d'être allé à Paris augmenter le nombre des "coquins", de tendance royaliste. Il ne semble pas avoir été sérieusement inquiété à la suite de cette calomnie.

• 1er janvier 1807, Paris : Il entre à la Chapelle impériale comme dessus ou contralto. Dans le projet de réorganisation de 1814, on prévoit de lui accorder 1 500 francs de gages.

• 1808-1813, Paris : François Gilbert MURGEON est employé pour chanter la taille à la cathédrale Notre-Dame lors de différentes cérémonies en actions de grâces : les 4 décembre (anniversaire du sacre de Napoléon) et 25 décembre 1808 (dernières en Espagne à Espinosa, Burgos, Tudela et Somo-Sierra et prise de Madrid), 28 mai (prise de Vienne), 23 juillet (victoires d'Enzersdorf et de Wagram) et 15 août 1809 (saint Napoléon), 15 août (saint Napoléon) et 19 septembre 1813 (victoire de Dresde). En 1813, il est qualifié de contralto. Il touche 18 francs pour chaque prestation.

• 6 février 1811, Paris : François Gilbert MURGEON écrit au directeur Picard pour lui demander une place dans les chœurs de l’Opéra. Malgré son âge, il a conservé sa voix et sa mémoire qui sont "aussi frais qu’à 30 ans" et fait des exercices quotidiens. Il bénéficie du soutien des sieurs LAYS, KREUTZER et LESUEUR.
• 9 février 1811, Paris : Picard lui répond qu’il serait ravi de l’admettre comme choriste, mais que la lettre du surintendant du 10 août 1809 l’enjoint de n’admettre pour cet emploi "que des sujets jeunes, bons musiciens et d'un physique agréable". De plus, la somme allouée pour la partie du chant est fixée par le budget de 1811. Il l’assure qu’on lui a rendu un compte très favorable sur ses moyens, et qu’il est fâché de ne pouvoir lui être utile. 

• 30 juillet 1811, Paris : Par arrêté du directeur Picard, MURGEON est admis à l’Académie impériale de musique comme "chantant dans les chœurs" sur proposition des chefs du chant, avec un traitement annuel de 600 francs, payable à compter du 1er septembre prochain. Le même jour, Picard lui écrit qu’il est porté sur l’état des encouragements, ce qui ne correspond pas à un engagement officiel. Picard tient à l'en prévenir, car il ne pourra réclamer ni pension, ni indemnité.

• 3 janvier 1813, Paris : Les chefs du chant écrivent au directeur qu’à la suite de la retraite de Lefèvre et du décès de LEROY, deux places de choristes sont vacantes, l’une dans les hautes-contre, l’autre dans les tailles. Ils proposent que MURGEON soit admis comme taille.
• 4 janvier 1813, Paris : Picard accepte l’admission de MURGEON comme taille, au lieu de LEROY, décédé. Ses appointements seront de 1 000 francs par an.
• 28 mai 1815, Paris : MURGEON est blessé à la tête par la chute d’une rampe du cintre. Il interrompt son service pour se rétablir.
• 13 août 1815, Paris : MURGEON écrit au directeur pour l’informer de son indisponibilité, car il souffre encore de maux de tête. 
• 30 octobre 1815, Paris : MURGEON écrit au directeur pour le remercier de l’intérêt qu’il a pris à son malheur. Il se sent mieux, mais éprouve encore de grandes douleurs "derrière le col", qui nécessitent des frictions et des bains fréquents. Picard lui a fait passer une somme d’argent, mais elle est insuffisante : il demande 200 francs de plus. Il indique ne plus pouvoir donner de leçons. 
• Novembre 1815, Paris : Il reprend du service à l'Opéra. 
• 23 janvier 1816, Paris : MURGEON écrit à Choron, inspecteur général de l’Académie royale de musique (Opéra), pour le mettre au courant de ses ennuis de santé, à la suite de son accident de mai 1815. Depuis, écrit-il, "mon zèle est plus grand que mes forces". Il poursuit : "J’éprouve des douleurs aigües dans la tête, dans les vertèbres du col, des pesanteurs dans la poitrine […]. Le froid me cause surtout des douleurs inouies". Son chirurgien lui recommande de prendre de grandes précautions et lui impose un traitement de six semaines. En conséquence, il demande d’être exempté de service jusqu’au printemps : "Les études de l’opéra nouveau n’en souffriront pas, et je reviendrai sachant ma partie". Il ose encore solliciter un secours en argent, nécessaire pour son traitement. 
• 26 janvier 1816, Paris : Un congé de six semaines lui est accordé pour recevoir des soins.

• 23 novembre 1818, Paris : Évincé après les Cent Jours en 1815, François Gilbert MURGEON est réintégré à la Chapelle du roi, comme second dessus, aux appointements de 1 500 francs. En 1825, il annonce 29 années de service et se déclare "bien portant, fort et vigoureux".

• 5 juillet 1819, Paris : Son épouse Marie Anne Martin décède à l'âge de 67 ans en la demeure qu'elle occupe avec son mari rue du faubourg Montmartre, n° 39.

• 1er janvier 1826, Paris : François Gilbert MURGEON obtient sa retraite de la Chapelle du roi.

• 21 décembre 1827, Paris : François Gilbert MURGEON épouse en secondes noces Yolande Louise Sophie Vinchent.
• 24 décembre 1827, Paris : François Gilbert MURGEON, toujours désigné comme chanteur de l'Académie royale de musique, s'unit par contrat de mariage à Yolande Louise Sophie Vinchent.
• [vers 1829] : Naissance de leur fille Joséphine Clémence Murgeon, vivante en 1835.

• 11 septembre 1828, Paris : Sa fille Adélaïde Pierrette Murgeon décède à 49 ans. De son mariage avec feu Michel Prégnon, major d'un régiment de ligne, elle laisse deux enfants : Alphonse Michel Prégnon, employé, et Louise Joséphine Adélaïde Prégnon, qui vit chez son grand-père François Gilbert MURGEON.

• 13 août 1829, Paris : François Gilbert MURGEON assiste à l'inventaire qui est effectué après le décès de Louis Sébastien LEBRUN, dont il a accepté, suite à un conseil de famille qui s'est tenu le 23 juillet précédent, d'être le tuteur de la fille mineure. On le mentionne comme "pensionnaire de la Chapelle du roi, demeurant à Paris, rue du faubourg Montmartre, n°39".

• Juillet 1830, Paris : Charles X est renversé. Dès lors, les deux pensions dont jouissait MURGEON, la première de 750 francs sur la caisse de vétérance en tant que musicien de la Chapelle du roi, la seconde de 250 francs sur la liste civile, ne sont plus versées à échéances fixes. En 1835, sa veuve déclare "que depuis la Révolution de Juillet il n’a touché sur ces pensions à titre de secours qu’une somme d’environ sept à huit Cent francs". La situation financière de la famille se dégrade : plusieurs bijoux sont mis en gage au mont-de-piété, une commode est vendue. Par contre, MURGEON continue à toucher avec régularité une pension de 406 francs sur l'Opéra.

• 26 janvier 1835, Paris : François Gilbert MURGEON décède dans un appartement loué à Charles Joseph Bourdin au n° 26, boulevard de Rochechouart, ou des Martyrs, à Montmartre, où il réside avec sa femme et sa fille.
• 10 avril 1835, Paris : L'estimation des meubles trouvés après son décès donne un total de 755 francs. Les dettes liées aux dépenses du ménage s'élèvent à 670 francs. 

Mise à jour : 23 avril 2022

Sources
A. Le Bihan, Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, 1966 ; Almanach de Versailles, 1785 ; Almanach de Versailles, 1786 ; Almanach de Versailles, 1787 ; Almanach de Versailles, 1788 ; Almanach de Versailles, 1789 ; Constant Pierre, Histoire du Concert spirituel ; F-Ac Versailles/ 1 F 361 ; F-Ac Versailles/ 1 F 362-364 ; F-Ad59/ 16G 495 ; F-Ad59/ 16G 496 ; F-Ad59/ 5 Mi 008 R 017 ; F-Ad60/ G 1312 ; F-Ad75/ 5 Mi 1 1228 ; F-Ad75/ 5 Mi 1 1254 ; F-Ad75/ 5 Mi 1 2051 ; F-An/ AJ/13/115 ; F-An/ AJ/13/176 ; F-An/ AJ/13/84 ; F-An/ ET/CI/1037 ; F-An/ F19 7048 ; F-An/ F19 7049 ; F-An/ F21/1077 ; F-An/ F7/4796 ; F-An/ MC/ET/ CVIII/ 1038 ; F-An/ MC/ET/CI/628 ; F-An/ MC/ET/XLII/812 ; F-An/ MC/ET/XLII/849 ; F-An/ O/1/842 ; F-An/ O/1/842 n°104-105 ; F-An/ O/1/842, n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842, n°97-101 ; F-An/ O/1/848, n°433 ; F-An/ O/2/62 ; F-An/ O/3/290 ; F-An/ O/3/354 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375, n°1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[7 ; F-Bm Versailles/ Ms P 153 ; F-BnF/ Fichier Bossu 233 ; F-BnF/ Ms NAF 2719, fol. 77-78 ; F-BnF/ Mus. Réserve, LA-MATHIEU JULIEN AMABLE-3 ; F-Pan/ F19/7049 ; Filae.com ; J. Eby, François Giroust, 2018 ; La France musicale ; Liste générale des pensionnaires de l’ancienne liste civile ; Livrets ; Mercure de France ; Mercure universel ; Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des lettres ; Tablettes de renommée des musiciens

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