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MUNIER, Jean François Xavier (1748-1833)

MUNIER, Jean François Xavier (1748-1833)

État civil
NOM : MUNIER     Prénom(s) : Jean François Xavier     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MEUNIER
MEUGNIER
MUGNIER
Date(s) : 1748-10-11  / 1833-8-17 
Notes biographiques

Né à Lunéville en Lorraine, Jean-François MUNIER offre un exemple très intéressant de passage de l'armée à l'Église : après avoir été enfant de choeur à Saint-Dié, il est durant douze ans musicien militaire. Puis "voulant se fixer", il se fait recruter en 1781 par la collégiale Sainte-Radegonde de Poitiers, où il joue toujours du serpent et du basson en 1790. A une date indéterminée, il se fixe à Angoulême où il meurt au début de la monarchie de Juillet, toujours musicien.

• 11 octobre 1748, Lunéville [diocèse de Nancy] : Fils d'Ambroise Munier (qui est aubergiste en 1781, lors du mariage de son fils, ce qui ne veut pas dire qu'il l'était déjà en 1748) et de Marguerite Venel, Jean-François MUNIER naît et reçoit le baptême le lendemain, à l'église paroissiale Saint-Jacques-l'Unique.
La ville de Lunéville est alors la capitale intellectuelle et artistique de la Lorraine, grâce au duc de Lorraine Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne et beau-père de Louis XV. Les occasions d'entendre et d'apprendre la musique ne manquent pas. Pourtant, ce n'est pas dans l'une des maîtrises de Lunéville que le jeune garçon a reçu sa formation musicale, mais à 50 km de là en direction du sud-est.

• [D'environ 1756-1757 à environ 1766-1767], Saint-Dié [Vosges] : Jean-François MUNIER passe "dix années d'enfant de chœur au cy-devant [chapitre] de Saint Diez en Lorraine". Sous la direction du maître de musique Jean-Baptiste TRABOUILLET, il y côtoie  Jean-Claude BARTHÉLÉMY, qui y est enfant de chœur de 1750 à 1761, Antoine HILDEBRAND, qui y est reçu en 1759 ou encore, sur la fin de son séjour, Joseph AGNELET, dit LAPIERRE, reçu en 1765.

• [Dates imprécises, d'environ 1768 à environ 1780] : Il passe "12 ans en qualité de musicien dans les troupes de sa majesté". On peut penser qu'il y joue surtout du basson, qui constitue avec le serpent l'un de ses deux instruments attestés ultérieurement.

• 5 mars 1776, Lunéville : Sa mère Marguerite Venel meurt à l'âge de 53 ans. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière de la paroisse Saint-Jacques-l'Unique. Sans qu'on en comprenne exactement la raison, la copie de son acte de sépulture se trouve dans le dossier de carrière constitué par le musicien en 1790-1791.

• En 1781, "voulant se fixer", Jean-François MUNIER change de vie : "Il s'est retiré des troupes où il étoit dès son bas age esperant occuper une place plus sédantaire". Il cherche une place dans une musique d'Église. Il explique a posteriori (en 1790) que son engagement dans une église aurait résulté d'un calcul rationnel : "sachant qu'il y avoit un arret du conseil qui accordoit à tous sujets attachés à l'église une pension alimentaire après dix années de service".
 
• 13 septembre 1781, Poitiers : Jean-François MUNIER est reçu chapelain choriste à la collégiale Sainte-Radegonde de Poitiers, pour jouer du serpent et de du basson. Ses gages sont un fixe de 364 livres par an, plus 100 livres de gains de chœur et anniversaires manuels, 36 livres comme "marellier". Il est logé (valeur : 40 livres, -15 livres de charges). Il reçoit 135 livres en nature.

• 13 janvier 1782, Poitiers : Jean-François Xavier MUNIER, "musicien", se marie avec Élisabeth Froment dans l'église paroissiale Saint-Hilaire-de-la-Celle. Le marié, qui signe "Munier", est dit "de cette paroisse". Louis LEMERCIER, maître de musique de la collégiale Sainte-Radegonde, est présent et signe.

• 11 mai 1785, Poitiers : Jean-François MUNIER est présent aux obsèques de Martin AVET, basse-taille de la collégiale, en compagnie de deux autres musiciens de Sainte-Radegonde, MÉRIEUX, et LEVAYER.

• 5 juillet 1787, Poitiers : MUNIER reçoit 90 livres pour l'entretien des enfants de chœur de Saint-Pierre-le-Puellier pendant un mois. Avant lui, Louis LEMERCIER, décédé l'année précédente, semblait avoir déjà exercé ponctuellement cette charge. Il se pourrait qu'il ait eu entente entre les chapitres de Sainte-Radegonde et Saint-Pierre-le-Puellier pour que l'entretien de leurs enfants de chœur soit géré par le même maître de psallette.

• 3 mars 1790, Poitiers : Toujours choriste et joueur de serpent et basson à la collégiale Sainte-Radegonde, Jean-François MUNIER co-signe une pétition avec plusieurs musiciens de différents chapitres. À la collégiale Sainte-Radegonde, il côtoie Jeanne GARNIER, Pierre GÂNIER, Hilaire LEVAYER, Léonard ROY DE LAGRANGE et VARENNE.
• Fin octobre 1790 : Il constitue son dossier (déclaration de ses revenus le 25, certificat de service de la collégiale Sainte-Radegonde le 27) et, le 29 octobre il rédige sa première supplique.
• 22 décembre 1790 : Il fait une demande de pension en tant que serpent, basson et marelier de la collégiale Sainte-Radegonde de Poitiers. Il demande aussi le remboursement de 288 livres de nourriture qu'il a payé pour l'entretien des enfants de choeur : Philippe René GIRAULT, René et Louis BOUCHET ainsi que Jacques SICHER. Jean-François MUNIER semble avoir succédé à Louis Guillaume PAQUIN, comme maître de psallette. Il n'est toutefois pas mentionné comme tel. Peut-être s'agit-il d'un intérim qui fut prolongé par les événements révolutionnaires. Sainte-Radegonde semblait avoir du mal à stabiliser un maître de psallette : durant la période 1786-1790, MUNIER a été le troisième à occuper ce poste.

• 28 mars 1791, Poitiers : Jean-François MUNIER reçoit 30 livres pour ses services à l'église Sainte-Radegonde devenue paroissiale, depuis le 1er mars jusqu'au 1er avril 1791.
• 28 juin 1791 : Il reçoit 27 livres 10 sols pour un mois de service à Ste-Radegonde.
• [1791] : Le directoire du district de Poitiers propose d'accorder une gratification de 200 livres à Jean-François MUNIER.
• Vers 1791 : Il lui est accordé une pension de 600 livres.

• 9 novembre 1792, Poitiers : Il réclame le solde de l'année de pension de 574 livres qui lui est due, soit 274 livres.

• 17 août 1833, Angoulême [Charente] : Devenu veuf mais toujours musicien, Jean François Xavier MUNIER s'éteint à son domicile.

Mise à jour : 16 mars 2018

Sources
Ad86 / L 236 ; Ad86/ L 236 ; F-Ad 86/ BMS Poitiers, Saint-Hilaire-de-la-Celle ; F-Ad86/ L 226 ; F-Ad86/ L 236 ; F-Ad86/ L 278 ; F-AmAngulême/ 1E 102 ; F-An/ DXIX/090/749/01 ; P. Rambaud, Notes et documents sur les artistes en Poitou..., 1920.

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