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MONLUSSON, Jean (1743-1796 ap.)
État civil
NOM : MONLUSSON     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MOLUSSON
Date(s) : 1743-8-29   / 1796-12-25 ap.
Notes biographiques

Avant de devenir chantre gagiste de la collégiale Notre-Dame Graçay, en Berry, Jean MONLUSSON était maître d'école à peu de distance de là. Après son licenciement prématuré par le chapitre, dès septembre 1789, il retourne à son premier métier : on perd sa trace en 1796, alors qu'il est "instituteur ambulant".

• 29 août 1743, Bouges [Indre] : Jean MONLUSSON naît dans ce village (aujourd'hui nommé Bouges-le-Château en raison d'un pavillon de plaisance à la mode Trianon construit autour de 1765) situé à 20 km au sud-ouest de Graçay, futur lieu d'exercice de Jean MONLUSSON, et à 12 km seulement de Vatan. Il est fils de Vincent Monlusson, journalier (qui est parfois dit vigneron), et de Françoise Chatenier / Chateneix. Tous les deux décèderont avant son mariage de septembre 1784.

• [jusqu'en février 1784], [lieu ?] : Jean MONLUSSON "enseigne la jeunesse" dans une paroisse voisine de trois lieues de Graçay.
 
• Février 1784, Graçay [Cher] : Il est reçu chantre gagiste de la collégiale Notre-Dame. Il raconte en 1790 que "messieurs les chanoines de ce chapitre connaissant le suppliant depuis plus de dix huit ans avant son entrée au chapitre l'engagèrent dans le courant de février 1784 a entrer en leur chapitre".
La durée depuis laquelle les chanoines le connaissaient ("plus de dix-huit ans") fait remonter aux alentours de 1766. Cela pourrait-il faire allusion à son arrivée au chapitre comme enfant de chœur ? Nous n'en savons rien (les registres capitulaires de Notre-Dame de Graçay conservés aux Archives départementales du Cher s'arrêtent en 1648, les comptes en 1738).
Prudent, Jean MONLUSSON se renseigne sur la stabilité de la place proposée. Les chanoines lui répondent "qu'il pouvoit estre assuré d'y rester le reste de ses jours eu egard a sa conduite qui etoit et est encore sans reproche". On lui promet 4 livres 10 sols par semaine (234 livres par an) auxquelles s'ajoutent 30 livres d'émoluments obituaires et 19 livres 4 sols pour le soin de la sacristie (soit un total d'un peu plus de 283 livres, ce qui est faible).
 
• 11 septembre 1784, Graçay : Après six mois de service, les chanoines l'engagent à se marier, peut-être pour s'assurer de sa stabilité. Ce qu'il fait en épousant Marguerite Texier, veuve d'un tonnelier . Le mariage est célébré en la collégiale Saint-Austrégésile, par le curé de Saint-Outrille, avec le consentement du curé de Coulon, et l'acte est inscrit sur le registre paroissial de Coulon, paroisse où demeure la mariée. Le rédacteur de l'acte dit Jean MONLUSSON "gagiste du chapitre de Notre Dame". Selon l'âge indiqué ultérieurement à son décès, la mariée serait née vers 1737 et aurait donc déjà 47 ans environ, soit environ six ans de plus que son mari. Le marié signe clairement "Monlusson", avec un "n" à la fin de la première syllabe de son nom, graphie qui a donc été adoptée pour autorité.
 
• 29 septembre 1789, Graçay : Jean MONLUSSON est licencié par le chapitre, ainsi qu'une partie du personnel ("ils ont encore destitué en ce moment un autre chantre aussi gagé, un enfant de chœur, un bedeau, et ont retranché la moitié des emolumens du sonneur et ont obligé les deux autres chantres qui ont resté a faire les fonctions de la sacristie gratis"). L'explication donnée par les chanoines à cette réduction drastique est l'anticipation des difficultés à venir : "a cause que le roi et la nation nous ôtent nos dîmes et nos rentes, nous prenons cette avance par precaution avant que la chose nous soit signiffiée".

• 24 janvier 1790 : Jean MONLUSSON adresse une supplique directement "à Messieurs les deputés du tiers de l'assemblée nationnale de Paris", aujourd'hui conservée dans les dossiers du Comité ecclésiastique aux Archives nationales. Il faut remarquer qu'il effectue cette démarche à un moment où le chapitre existe toujours. Il s'abrite derrière l'opinion des habitants de Graçay pour accuser violemment les chanoines : "il n'i a aucun citoyen en cette ville qu'il ne les traite d'avaricieux, de durs envers ceux qui dependent d'eux et d'usurpateurs du bien d'Eglise". Sa requête apporte beaucoup d'informations sur la situation réelle du chœur de Notre-Dame de Graçay avant la Révolution, qui rémunérait quatre chantres gagistes, deux enfants de chœur, un bedeau au moins et un sonneur. On ignore le nom du gagiste licencié en même temps que lui, mais les deux autres chantres gagistes, ceux qui ont été conservés, sont Joseph COUSIN et Pierre ROY. Ils sont accompagnés en 1790 d’un unique enfant de chœur, Louis PLANTIN.

• 5 nivôse an V [25 décembre 1796], Graçay : Deux voisines déclarent le décès de Marguerite Tixier, "veuve de Pierre Bachelier, épouse du citoyen Jean MOLUÇON, instituteur ambulant, âgée de 59 ans". Malgré l'emploi instable de l'ancien chantre, le couple habitait toujours au même endroit puisque la défunte s'est éteinte "chez ledit Moluçon en cette commune, section de Coulon".

• Le décès de Jean MONLUSSON reste à découvrir.

Mise à jour : 9 juin 2020

Sources
F-Ad18/ BMS Graçay, Coulon ; F-Ad18/ NMD Graçay ; F-Ad36/ BMS Bouges-le-Château ; F-An/ DXIX/025/394/23

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