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MENONVILLE, Louis François (1756-1838)
État civil
NOM : MENONVILLE     Prénom(s) : Louis François     Sexe : M
Date(s) : 1756-7-8   / 1838-4-28 
Notes biographiques

Louis-François MENONVILLE est un musicien qui a beaucoup voyagé avant et après la Révolution. S'il débute à vingt ans comme organiste dans une obscure abbaye normande, il se forme à Paris et obtient en 1785, selon des modalités qui restent inconnues (protection du duc de Choiseul ?), les orgues de la petite collégiale Saint-Florentin d'Amboise en Touraine. Dès 1791, il retrouve une activité à Orléans dans l'enseignement de la musique vocale et instrumentale. Le départ de l'organiste de Saint-Louis de Blois lui permet de prendre le poste l'année suivante ; il conserve la tribune de la cathédrale qui devient en 1793 temple décadaire. Sous le Consulat, il regagne Orléans pour toucher les orgues de la cathédrale Sainte-Croix. Il conservera cette fonction jusqu'en 1821.

• 8 juillet 1756, Beaugency [Loiret] : Louis-François MENONVILLE, fils de François Menonville, qui exerce le métier de charron, et de Marie-Anne Benoist, est baptisé paroisse Saint-Nicolas.

• [1775], Brémontier-Merval, près de Gournay-en-Bray [Seine-Maritime] : Si l'on se fie à son récapitulatif de carrière de 1790, Louis-François MENONVILLE serait entré vers 1775 comme organiste au service de l'abbaye prémontrée de Notre-Dame de Bellozanne ; il y reste sept années mais "en deux fois". Quelle a été sa formation antérieure ? Il pourrait avoir été formé à la maîtrise de la cathédrale de Blois ou à celle d'Orléans mais il n'en dit rien dans sa requête de 1790.

• [Date non précisée], Paris : Louis-François MENONVILLE prend un poste dans un établissement parisien actuellement non identifié. D'après la formulation de sa requête de 1790, cela se situerait entre les deux périodes pendant lesquelles il était en poste à l'abbaye de Bellozanne. Toutefois, Louis-François réside à Saint-Germain-en-Laye au début de l'année 1785. Finalement, il est difficile d'établir une chronologie fiable de son parcours.

• 9 décembre 1782, Brémontier-Merval : Il signe au bas de l'acte d'inhumation d'un affilié de l'abbaye. C'est la seule signature MENONVILLE relevée dans les registres de l'abbaye et de la paroisse.

• [Avant le 12 février 1785], Saint-Germain-en-Laye : L'acte de son mariage signale qu'il demeurait alors en cette paroisse. Depuis 1784, c'est Antoine CHARRIÈRE qui touche l'orgue de cette église.

• 12 février 1785, Beaugency : Organiste, Louis-François MENONVILLE épouse Marguerite Chauchereau. On ne connaît pas le poste précis qu'occupe alors Louis-François MENONVILLE. La même année, il est reçu organiste par les chanoines de Saint-Florentin à Amboise.

• 15 février 1786, Amboise : Lorsque son fils François-Florentin-Louis, est baptisé, Louis-François est présenté comme "organiste du noble chapitre d’Amboise". Le parrain est un marinier qui ne sait pas signer.

1790, Amboise : Louis-François MENONVILLE est toujours en poste comme organiste de la collégiale Saint-Florentin avec des appointements s'élevant annuellement à 600 livres, y compris pour "l’accordement de l’orgue". Il y côtoie trois chantres : René CHARLOT, Antoine FOUCHAULT et François GITTON. Le 1er novembre, il dépose une requête au district visant à recevoir une pension mais on lui répond le lendemain qu'il doit justifier du nombre d'années dans ses différents postes.

• 10 janvier 1791, Amboise : Une fille Menonville-Chauchereau, Anne-Claire-Monique, est baptisée. Son parrain est Jean-Baptiste du Cruzel, "directeur de la manufacture d’acier de Noiraye".
• 25 mai 1791, Orléans : "Nouvellement arrivé en cette ville", le Sieur MENONVILLE, "professeur de musique, & ci-devant organiste" publie une annonce dans le Journal général du département du Loiret par laquelle il "donne avis qu’il enseigne la musique vocale, le forte-piano, le clavecin, & qu’il accorde et remplume ces instrumens ; il enseigne aussi le violon & la basse". Sa demeure [peut-être provisoire ?] est "chez M. Guérard, maître de danse, rue du Tabourg, vis à vis l’Annonciade". Ce maître de danse était lui-même "nouvellement arrivé" à Orléans fin décembre 1788. Depuis au moins décembre 1790, il demeurait déjà à cette adresse. L'Annonciade, donné comme point de repère dans la rue du Tabour, était alors un couvent. Toute cette partie de la rue du Tabour a disparu sous les bombardements de 1940.

• 17 juin 1792, Blois : "Les marguilliers de la paroisse St-Louis de Blois exposent que le sr MATHIEU, chargé de toucher l’orgue, s’étant retiré, ils ont cherché un remplaçant ; il s’est présenté à eux un jeune homme, nommé Louis François Menonville, pourvû des attestations les plus avantageuses sur son caractère et ses talents, qui luy ont été données par les membres du cy-devant Chapitre de St Florentin d’Amboise, auquel il étoit attaché et par un grand nombre de citoyens de la même ville". Ses revenus sont fixés à 600 livres par an et il se fera payer par le receveur du district de Blois. Curieusement un règlement du 16 septembre suivant, qui énumère tous les musiciens de la nouvelle structure cathédrale et paroissiale avec leurs appointements, mentionne encore l'organiste Léonard MATHIEU. Celui-ci demande une augmentation. Il est probable que ce règlement ait été rédigé avant le départ de MATHIEU qui finalement n'a pas reçu l'augmentation attendue et a regagné sa ville natale d'Angoulême.
• 20 juin 1792, Tours : Le directoire du département accorde 200 livres de gratification à MENONVILLE conformément à la loi du 26 août précédent.

 • 11 juillet 1793, Blois : Le directoire du département "arrête que le citoyen Menonville sera compris au nombre des fonctionnaires salariés de la nation ; En conséquence, ayant égard à sa demande en augmentation de traitement, considérant à ce sujet que la somme de 600 livres accordée à l'exposant est insuffisante à raison de la cherté excessive des objets de la consommation; Arrête pareillement que son traitement demeure fixé à 800 livres qu'il est autorisé à toucher du payeur général de ce département, par quartier et d'avance, à l'instar des fonctionnaires publics, à partir du 1er juillet présent mois". On lui verse également 150 livres pour montant des gages dus depuis le 1er avril précédent.

 • 4 mars 1794, Blois : MENONVILLE fait un don volontaire de dix livres comme offrande patriotique lors d'une assemblée tenue au temple de la Raison sous les auspices du représentant en mission Garnier de Saintes. Le 2 septembre suivant, une source nous permet de comprendre qu'il est l'organiste de ce temple de la Raison (l'ancienne cathédrale). On le présente comme un "patriote peu riche".

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• [Vers 1803-1804], Orléans : Un prospectus pour la maison d’éducation de Mme Robillard, située rue des Minimes, "ci-devant hôtel de la Monnoie, n° 100", informe le public que les "jeunes personnes" qui y sont éduquées à partir de l'âge de six ans y apprennent "à lire la musique, à toucher du piano, & à danser". Après le maître de danse, le sieur Louis PALADINI, après les deux maîtres de piano-forté, DÉMAR et MENONVILLE, est aussi mentionné un maître de musique & de harpe, ancien musicien d'Église, CONSCIENCE.

• 1805, Orléans : Les comptes de la fabrique de Sainte-Croix attestent qu'en 1805 la cathédrale post-concordataire rémunère un organiste, M. MENONVILLE, qui reçoit 200 fr. par an, deux chantres, MACÉ et SILVESTRE, à 400 fr chacun, un serpent, Jean-Benoît BARILLÉ, à 200 fr., et six enfants de chœur, qui perçoivent ensemble 84 fr. chaque année (soit 14 fr. chacun).

• 1814, Orléans : Les comptes de la fabrique de Sainte-Croix attestent qu'en 1814 la cathédrale rémunère toujours MENONVILLE à 200 fr. par an. Il y figure en compagnie de deux chantres, MACÉ dont le traitement s'élève à 600 fr., et MAUGER, qui a remplacé SILVESTRE et touche 450 fr., ainsi que deux serpents, BARILLÉ et MELLIER, qui touchent chacun 250 fr. Depuis 1810, ils sont placés sous la direction de François-Michel LAURET.

• 1821, Orléans : Selon le chanoine orléanais Victor Pelletier, ce serait en 1821, que "par décision administrative", le buffet d'orgues de l'ancienne abbatiale de St-Benoît-sur-Loire fut transféré à la cathédrale d'Orléans. En 1862, il raconte : "Ce buffet réclamait de sérieuses réparations. Lorsqu'elles furent achevées, on confia le clavier à un organiste des plus capables, M. BALLAND, qu'on fit venir de Bourges". Il ne date pas plus précisément l'entrée en fonction de Jean-Baptiste BALAND à Orléans. On peut toutefois penser que dès le début du chantier du transfert de l'orgue, puis durant ces "sérieuses réparations" MENONVILLE a cessé de remplir les fonctions d'organiste. C'est la date avancée par Jules Brosset. Il rapporte ce que disait son père, ancien enfant de chœur à la cathédrale, au sujet de MENONVILLE : "Au physique, c'était un gros bonhomme, petit de taille, très jovial".

• 2 août 1823, Orléans : Le nom de BALAND figure comme étant celui de l'organiste dans un état d'émargement des employés de la cathédrale. Il reçoit 250 francs comme quartier d'un traitement annuel fixe de 1 000 francs. Ce traitement est élevé et indique un sérieux effort de la part de la fabrique de Sainte-Croix puisque MENONVILLE, lui, ne recevait que 200 francs. Jules Brosset indique qu'il recevra de la fabrique une pension de retraite de 300 francs. Le même auteur écrit que c'est ce musicien qui "pour flatter les oreilles épiscopales de l'évêque d'alors, Mgr Bernier, se servait de la Marseillaise des Blancs composée, air et paroles, par l'abbé Bernier, comme il était aumônier vendéen; c'est sur ce thème qu'il brodait des variations". Opportuniste MENONVILLE ? Cette anecdote mérite toutefois d'être authentifiée. Du reste, Bernier ne peut pas avoir écrit la musique de ce chant contre-révolutionnaire puisque c'est celle de La Marseillaise.

• 28 avril 1838, Orléans : Louis-François MENONVILLE, professeur de musique et ancien organiste de la cathédrale Sainte-Croix, meurt à son domicile du 12, rue des Bouteilles. Son épouse Marguerite meurt plus tard dans la même ville, le 10 novembre 1853. Son décès est déclaré par son petit-fils Eugène, fils d'Alexandre Vinache, docteur en médecine, et d'Adélaïde-Marguerite-Pauline Menonville, natif d'Etampes.

Mise à jour : 17 octobre 2019

Sources
F-Ad37/ 2L 30 ; F-Ad37/6NUM6/ 003/ 137 ; F-Ad37/6NUM6/ 003/ 144 ; F-Ad45/ 3NUM 28/ 24 ; F-Ad45/ 3NUM 28/ 36 ; F-Ad45/ EC 4352 ; F-Ad76/ 3E 00479 ; F-Adio Blois/19 N 5 A ; F-An/ F19/1128 ; F-Bm Orléans/ Rés. E 18148.10 ; F-BmOrléans/ Journal général du département du Loiret  ; J.Brosset, Le Grand Orgue […] de St-Louis de Blois, 1907 ; Les orgues de Loir-et-Cher…, 1999 ; V. Pelletier, Essai sur la Maîtrise de la Cathédrale d'Orléans, 1862

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