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MATHIEU, Léonard, dit Saint-Germain (1754-1801)

MATHIEU, Léonard, dit Saint-Germain (1754-1801)

État civil
NOM : MATHIEU     Prénom(s) : Léonard     Sexe : M
Complément de nom : dit Saint-Germain
Autre(s) forme(s) du nom : MATTHIEU
Date(s) : 1754-11-16   / 1801-9-13
Notes biographiques

D'origine angoumoise, Léonard MATHIEU (1754-1801) est formé à la maîtrise de la cathédrale de sa ville natale qu'il quitte à l'âge de 19 ans pour prendre le poste d'organiste et bénéficier de la cathédrale Saint-Louis de Blois. Il conserve cette fonction jusqu'en 1790. Il donne également des leçons de musique en ville et dans les châteaux alentours, compose et va à Paris pour se former. À la Révolution, il se marie puis se retire à Angoulême où il ouvre une pension réputée tout en conservant une activité de professeur de musique et de pianoforte. Le musicologue Fétis parle de sa "Nouvelle méthode télégraphique musicale ou langage exprimé par les sons sans articulation". Son décès est signalé par le Journal de la littérature de la France.

• 16 novembre 1754, Angoulême : Naissance et baptême le même jour en l'église paroissiale Saint-Jean de Léonard MATHIEU, fils de Jean et de Marie Lamarche.

• 6 juillet 1759, Angoulême : Un garçonnet âgé d'environ six ans et de la paroisse Saint-Jean est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Pierre. Il répond au nom de MATHIEU dit SAINT-GERMAIN et on lui a trouvé "la meilleure voix et la plus jolie figure".

• 24 août 1770, Angoulême : Sur le point de quitter la psallette, son temps accompli, Léonard MATHIEU demande « quelque chose pour s'acheter quelque vetement dont il avoit un extreme besoin » ; on lui accorde 18 livres.

• décembre 1773, Blois : Il est reçu organiste par le chapitre de la cathédrale Saint-Louis. Une convention est signée par laquelle il refuse le titre clérical de 500 livres proposé par les chanoines au motif que les leçons qu'il entend donner en ville ne lui permettraient pas d’assurer correctement son service à la cathédrale. Il touchera 300 livres par an, pourra donner ses leçons à condition de se comporter de façon irréprochable sur le chapitre des mœurs. Enfin, MATHIEU s'engage à former un jeune enfant de chœur à toucher l'orgue.

• 1er février 1776, Blois : Léonard MATHIEU, clerc du diocèse d'Angoulême, prend possession de la chapelle Saint-Genouïl desservie dans la cathédrale Saint-Louis. Finalement MATHIEU a accepté de devenir un bénéficier de la cathédrale, sans doute pour des raisons économiques.

• [1776-1790], Blois : Outre ses fonctions à la cathédrale, Léonard MATHIEU donne des leçons de clavecin aux enfants des notables de la ville et dans les châteaux des alentours. Il compose également des pièces et des romances avec accompagnement au clavecin ou à l'orgue. Mutatis mutandis, son profil ressemble étrangement à celui de Jean-Maurice DOBET.

• 1779, Paris : Léonard MATHIEU obtient du chapitre de Blois l'autorisation de séjourner dans la capitale afin de "se perfectionner dans son art" du lendemain de la Chandeleur à la mi-carême.

• 14 décembre 1785, Blois : Le chapitre décide de porter ses gages à 700 livres par an à partir du 1er janvier 1786 "sous condition que ledit sieur MATHIEU sera exact à ses obligations, au defaut de quoi il lui sera retranché 20 sols par chaque absence dans les jours d'orgue communs et ordinaires et trois livres aussi aux jours de fêtes solemnelles et qu'il ne lui sera pas loisible de s'absenter le moins du monde sans raison legitime ou congé du chapitre".

• 16 juillet au 15 août 1788, Paris : Il retourne une seconde fois dans la capitale pour "ses affaires de musique". Quels organistes fréquente-t-il ? Vient-il y faire imprimer ses nouvelles compositions ?

1790, Blois : Léonard MATHIEU est toujours en poste comme organiste de la cathédrale Saint-Louis. Ses revenus s'élèvent à 1 117 livres 15 sols et 6 deniers dont le détail est le suivant : 380 livres 15 sols et 6 deniers de sa chapelle Saint-Louis ; 450 livres de la chapelle saint-Sébastien dont les revenus ont été affectés par Mgr de Crussol à l'organiste en septembre 1746 ; 380 livres pour sa portion de la communauté des chapelains et 4 livres de "petits draps".

• 21 janvier 1791, Blois : Après la suppression du chapitre, Léonard MATHIEU conserve la tribune de la nouvelle église paroissiale Saint-Solenne avec 1 100 livres de pension.

• 3 avril 1792, Blois : Son traitement est réduit à 667 livres 15 sols 6 deniers, car à sa demande, il ne touche plus l'orgue de la cathédrale St-Louis. Il quitte Blois au mois de mai suivant pour Angoulême, où il entend "se retirer auprès d'un de ses anciens amis et de son premier maître" et y exercer la profession de professeur de musique.

• 30 juin 1793, Blois : Léonard MATHIEU, qui demeure à Angoulême, revient pour épouser Madeleine Piquiere. On ne mentionne pas sa nouvelle profession, ni celle du père de la future.

• 27 prairial an II [15 juin 1794], Angoulême : Il déclare la naissance d'un premier enfant assisté de Pierre RENARD. Il est dit instituteur de musique.

• 30 nivôse an IV [20 janvier 1796], Angoulême : L'administration convoque le citoyen MATHIEU, organiste, le lendemain, à dix heures du matin, au Temple décadaire par "pour y toucher l'orgue pour la célébration de la fête de la juste punition du dernier des Tirans".
• 19 fructidor an IV [5 septembre 1796 ], Angoulême : Son épouse met au monde un deuxième fils.

• 7 mai 1801, Angoulême : Léonard MATHIEU envoie au comité d'instruction publique des couplets mis en musique destinés à être chantés lors de la fête du 14 juillet prochain et qu'il aimerait que le ministre [sans doute le savant Jean-Antoine Chaptal, ministre de l'intérieur chargé de la réforme de l'instruction publique] adresse à des directeurs de spectacles afin qu'ils soient chantés en public. Il demande également la dédicace du premier consul. "Si quelque chose en une pareille place peut dédomager un homme de ses penibles travaux, c'est le plaisir de pouvoir se dire : Je sers ma Patrie, et quand j'ouvre la bouche et faits une démarche, c'est pour porter la joye dans le cœur d'un père de famille qui n'as pas démérité de sa Patrie ni de l'humanité". La réponse est très protocolaire. Est-ce à la même époque que MATHIEU invente sans la réaliser une "Nouvelle méthode télégraphique musicale ou langage exprimé par les sons sans articulation" dont parle Fétis ?

• 13 septembre 1801, Angoulême : Léonard MATHIEU est devenu maître d'une pension "assez florissante" à son décès ; il semble également exercer toujours la profession de professeur de musique et de "forte-piano". Il est inhumé en l'église Saint-Martial. Un article annonce son décès dans le Journal de la littérature de la France en Brumaire an X.

Mise à jour : 9 mai 2018

Sources
Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente ; F-A41/G216 ; F-Ad16/ G 337/ 19 ; F-Ad16/ G 337/ 20 ; F-Ad41/ 3H 82  ; F-Ad41/ G 213 ; F-Ad41/ G 213  ; F-Ad41/ G213 ; F-Ad41/ G213  ; F-Ad41/ L 114  ; F-Ad41/5MI18/R64 ; F-Ad41/G213 ; F-Ad41/G213  ; F-Ad41/L1179 ; F-Ad41/L1774-1779  ; F-Adio Blois/19 N 5 A ; F-Adiocésaines/Blois/1 H ; F-Am Angoulême/ NMD ; F-AmAngoulême/ 1E24 ; F-AmAngoulême/GG74 ; F-An/ DXIX/092/795/02 ; F-An/ F 17/1337 ; F-An/ F17 ; J. Brosset, Souvenirs de l'Ancien Régime…, 1907. ; Les orgues de Loir-et-Cher…, 1999 ; Émile BIAIS, Les artistes angoumoisins ; Émile Biais, Les artistes angoumoisins

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