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MATHIEU, Claude (1731-1798)
État civil
NOM : MATHIEU     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MATTHIEU
Date(s) : 1731-12-8   / 1798-10-15 
Notes biographiques

Fils de Louis MATHIEU, qui avait été longtemps organiste à Saint-Seine-l'Abbaye, diocèse de Dijon, Claude MATHIEU en 1790 est précisément organiste à l'abbaye mauriste Saint-Seine, ce qui pourrait laisser croire à une belle succession classique de père en fils. Ce n'est pas exactement le cas, puisqu'il n'a pas pris directement la succession de son père, mort trop tôt. Sa jeunesse reste encore mal documentée.

• 8 décembre 1731, Saint-Seine [aujourd'hui Saint-Seine-l'Abbaye, Côte-d'Or] : Le curé baptise Claude, né le jour même, fils de Louis MATHIEU, organiste qui est également marchand, et de delle Marie Mollet, qui s'étaient mariés dans la même localité le 11 octobre 1728. Claude est leur troisième enfant et leur second fils – mais le premier est mort à l'âge de 5 semaines, le 14 septembre 1730, Claude est donc, de fait, le fils aîné.

On peut penser que son père a dû souhaiter l'initier très jeune à la musique... En effet, depuis au moins 1726 – mais sans doute depuis une date plus reculée – Louis MATHIEU est l'organiste de l'abbaye Saint-Seine. L'histoire du village de Saint-Seine se confond largement avec celle de son abbaye bénédictine, fondée au haut Moyen-Age et qui avait connu son apogée au XIIIe siècle. Réformée en 1648, elle appartient à la province mauriste de Bourgogne.

• 8 août 1743, Saint-Seine : Mort à 49 ans, son père, Louis MATHIEU, "organiste et marchand", est inhumé en la nef de l'église paroissiale de Saint Gilles. Claude a onze ans et demi.
Dès les semaines qui suivent, Nicolas REGNAUDOT succède à l'organiste défunt. Est-ce lui qui va achever de former le jeune garçon au jeu de l'orgue ? Ou bien Claude est-il alors pensionnaire dans une maîtrise d'enfant de chœur, peut-être à Dijon, capitale du diocèse qui n'est qu'à environ cinq heures et demie de marche du village ? Ce point reste à éclairer.

• 11 août 1744, Saint-Seine : Après un an de veuvage, sa mère, âgée d'environ 37 ans, se remarie avec Me Antoine Bassand, "greffier au bailliage de St-Seyne, âgé de 27 ans". Le jeune garçon n'est pas signataire de l'acte.

• 14 avril 1750, Saint-Seine : Claude MATHIEU est présent et signe au mariage de sa sœur aînée, Jeanne, avec un horloger franc-comtois, Claude-Roger Berthet. De ce mariage sera issue, vers 1752, une fille prénommée Claudine, laquelle épousera le facteur d'orgues Pierre-Simon MIOCQUE (voir ci-après en 1772 puis en 1795).
• 4 décembre 1750, Dijon : Un certain sieur MATHIEU reçoit 24 livres "pour avoir touché de l’orgue pendant deux mois" à la cathédrale Saint-Étienne, dont les frais de culte se partagent entre l'évêque, le chapitre et la fabrique de Saint-Médard. Il a pris le relais après le départ de Claude BALBASTRE pour Paris en octobre. En l'absence de prénom indiqué, il est difficile de savoir de quel "sieur MATHIEU" il s'agit. Il est cependant assez vraisemblable qu'il s'agisse du jeune Claude MATHIEU : à l'âge de 19 ans, il a tout à fait un profil adapté à ce genre de remplacement provisoire, et ce d'autant plus que sa sœur Jeanne semble s'être installée à Dijon (c'est là qu'elle accouche de son premier enfant, le 31 décembre 1750).
L'année suivante, selon les comptes de la fabrique Saint-Médard, l'orgue de Saint-Étienne est tenu par "monsieur LAUXERROIS".

• De 1750 à 1770 ou à 1782 : Durant vingt ou trente ans, on perd la trace de Claude MATHIEU.

• 7 janvier 1770, Saint-Seine-l'Abbaye : Décédé la veille, Nicolas REGNAUDOT, "organiste de l'abbaye de St-Seine", est inhumé dans l'église paroissiale "en présence de ses parents et amis et de la plus grande partie [des] majeurs de la paroisse".

On peut penser – sans certitude – que c'est peu après cette date que Claude MATHIEU s'est installé à la tribune de l'abbaye de St-Seine.

• 18 août 1772, Paris : Sa nièce Claudine Berthet, née vers 1753, épouse le facteur d'orgues Simon-Pierre MIOCQUE, né en 1731 (la date et la localisation de ce mariage sont connues par l'acte de divorce prononcé en l'an III, 1795, sans davantage de détails). Est-ce par l'entremise de l'organiste que ce mariage s'est conclu ? À moins que Miocque soit intervenu vers 1770-1775 sur l'orgue construit par Riepp à l'abbaye de Saint-Seine, ce qui, d'après Pierre Marie Guéritey, n'est documenté nulle part.

• 19 novembre 1782, Saint-Seine : Dans sa ville natale, Claude MATHIEU, "procureur du roy de l'hôtel de ville de Saint-Seine" – qui a alors 51 ans – épouse demoiselle Marie-Claude Clerc, fille majeure de Mr Philibert Clerc, baillif de St-Seine et de dame Marie-Anne Mielle. On remarque la présence de témoins appartenant aux notabilités locales (un chevalier de l'ordre militaire de St-Louis et Capitaine au Régiment du Beaujolais, le maire et le lieutenant de police de la ville), ainsi que d'un ami venu de Dijon, rajouté in extremis à l'acte par le curé. Il s'agit du sieur Pierre Élie, marchand à Dijon. Cette indication est intéressante car elle montre que Claude MATHIEU entretenait des liens avec la grande ville voisine. À noter : le maire, Me Nicolas Mielle, est dit "parent commun des époux".

1790 : Claude MATHIEU est organiste chez les mauristes de l'abbaye Saint-Seine.

• 8 mars 1792, Paris : L'arrivée d'un mémoire, sans date, du sieur Claude MATHIEU, organiste des Bénédictins de Saint-Seine, avec deux pièces jointes, est enregistrée ; il y demande une pension. Le dossier est transmis au Comité de Liquidation, dossier qui n'a pas (encore) été retrouvé. Il permettrait – peut-être – de préciser les débuts de sa carrière d'organiste...

• 30 germinal an III (19 avril 1795), Seine la Montagne [Saint-Seine-l'Abbaye] : Pour la première fois dans le registre d'état civil, un acte débute par la formule "par devant moi Claude MATHIEU, citoien de la commune de Seine la Montagne, nommé pour dresser les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens, ont comparu en la salle publique de la maison commune…". Cinq mois plus tôt, l'officier public chargé de cette tâche, Nicolas Morot, avait démissionné. Le maire de la commune, Jean Clerc, avait alors assumé seul le fardeau, jusqu'à ce que Claude MATHIEU accepte de s'en charger.
Claude MATHIEU dresse presque tous les actes d'état civil de la commune jusqu'en brumaire an IV (au début de novembre 1795).
• 11 messidor III (29 juin 1795) : "Attendu l’empêchement du citoyen Claude MATHIEU, officier public de la dite commune", c'est le maire qui prononce le divorce demandé par Claudine Berthet, 42 ans, d'avec Simon-Pierre MIOCQUE, facteur d’orgues, lequel "l’a abandonnée depuis plusieurs années", et au minimum "depuis environ quatre ans qu’elle réside en cette commune". On se souvient que Claude MATHIEU est aussi l'oncle maternel de Claudine Berthet.
• 23 brumaire [14 novembre 1795] : Jean-Baptiste Grey, officier public de la commune de Seine en Montagne, se déplace au domicile du citoyen Claude MATHIEU, propriétaire, pour établir l'acte de décès de son épouse Marie-Claude Clerc, "morte ce jour d'huy à cinq heures du matin". À partir de cette date, Claude Mathieu abandonne tout engagement municipal et on ne retrouve plus jamais sa signature dans le registre.

• 25 vendémiaire an VII (16 octobre 1798), Saint-Seine : Deux témoins "propriétaires" viennent déclarer le décès survenu la veille à neuf heures du soir en son domicile, de Claude MATHIEU, "propriétaire en ce lieu" [St-Seine], "né au même lieu le 8 décembre 1731 (vieux style) de Jean Louis MATHIEU, organiste, et de Marie Mollet".

Mise à jour : 7 avril 2022

Sources
F-Ad21/ BMS St-Seine ; F-Ad21/ BMS St-Seine-l'Abbaye en ligne ; F-Ad21/ G 3601 ; F-Ad21/ NMD St-Seine ; F-Ad21/ NMD St-Seine-l'Abbaye en ligne ; F-An/ C/II/*15

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