Login
Menu et informations
MARTIN, Pierre, à Sens (1743-1795 ap.)
État civil
NOM : MARTIN     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Complément de nom : à Sens
Date(s) : 1743-4-25   / 1795-6 ap.
Notes biographiques

Pierre MARTIN est un exemple éloquent d'un chantre pluriactif : il exerce en parallèle un métier artisanal (il est maître cordonnier) alors même qu'il est employé comme choriste de la cathédrale de Sens et qu'il appartient à un milieu familial qui, sous diverses formes, est au service de l'Église.

• Né le 25 avril 1743, Pierre MARTIN a été baptisé le lendemain à Sens, paroisse Saint-Hilaire. Son père, Laurent Martin, est bedeau de la paroisse et son parrain, "Maitre Pierre Jassey" est "prêtre chanoine à l’autel de Saint Pierre en l’église métropolitaine de cette ville", intitulé qui semble désigner un statut proche de celui de semi-prébendé et donc probablement indiquer un rôle cantoral important à la cathédrale.

• Où a-t-il reçu sa formation musicale ? Tout porte à penser que le petit Pierre a pu être enfant de chœur de la cathédrale de Sens, logiquement de 1750 à 1760 ou environ. En tout cas son milieu familial (père, parrain, puis frères aînés) est nettement lié au service de l'Église.

• 10 février 1767, Sens [Yonne] : Pierre MARTIN, cordonnier, épouse Marie-Anne Biout, orpheline d'un vigneron de Bussy-en-Othe, et domestique depuis six ans chez un notaire de la ville. Le père du marié est toujours bedeau de Saint-Hilaire, et parmi les témoins figure un domestique de l'archevêque. Les deux frères du marié sont, l'un vannier, l'autre cordonnier comme Pierre. L'aîné, Laurent, prendra la suite du père comme bedeau de la paroisse après la mort du père survenue le 17 novembre 1768. Le second, Nicolas, chante (au moins à partir de 1773, voir ci-après) à la cathédrale Saint-Étienne jusqu'à son décès en 1783.

• [1773], Sens : Le compte 1773-1774 du chapitre cathédral comporte une intéressante somme de 24 livres versée à un tailleur "pour un surplis à Nicolas MARTIN, lequel a été mis au nombre des vicaires après avoir été garde de l’église et chargé de porter la chappe avec Pierre MARTIN, son frère, choriste, lorsque le chapitre a pris un Suisse de nation pour garder l’église". Le statut de choriste de Pierre semble donc mieux installé et mieux reconnu qu'en ce qui concerne son frère Nicolas, qui avait d'abord été chargé de la sécurité de l'église, fonction désormais assumée par le Suisse recruté.

• Dès le 10 décembre 1767, un premier enfant naît, suivi de nombreux autres (6 octobre 1769, 26 octobre 1771, 21 mai 1774, 25 mars 1776, 25 mars 1779, 2 juin 1785… et sans doute d'autres), dont plusieurs meurent en bas âge (15 mois, 18 mois, 2 ans et demi…). Parmi les parrains et marraines choisis pour ses enfants, plusieurs confirment les liens avec le service de l'Église : "pourvoyeur de son éminence Monseigneur le cardinal de Luynes, archevêque de ce diocèse, abbé et comte de Corbye" (1767), ou encore les chantres Blaise RÉMY (1771) ou Pierre DUVAL et son épouse (1785).
Ces actes familiaux disent le plus souvent le père "maître cordonnier", sauf exceptionnellement comme le 2 novembre 1775 où, à l'occasion de l'inhumation d'un fils de 15 mois, Pierre MARTIN est clairement qualifié de "choriste à la cathédrale". Qualité qui lui est par ailleurs fréquemment attribuée durant les mêmes années dans des actes ne concernant pas sa famille.

• Le 3 février 1787, Sens : Un enfant de 18 mois, fils de Pierre MARTIN "chantre à la cathédrale" et de Marianne Biout, est inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Hilaire, en présence de Pierre DUVAL aussi "chantre à la cathédrale".
• Le 14 octobre 1788, paroisse Sainte-Croix de Sens, Pierre MARTIN "chantre de la cathédrale" assiste au remariage de Joseph Bourgue, ancien grenadier vétéran et Suisse de la Métropole. Sont aussi présents le bedeau de la cathédrale et un autre "sieur Martin marguillier en la ditte église".

1790, Sens : Pierre MARTIN figure parmi les chantres de la cathédrale Saint-Étienne qui signent la supplique envoyée au comité ecclésiastique où ils expliquent que "dès leur plus tendre enfance, ils sont attachés au service de l'église" et que leur éducation a été "consacrée uniquement pour un aussi respectable usage"… Il perçoit une rétribution annuelle de 535 livres et 9 sols.

• 1791, Sens : Âgé de 49 ans, il dit avoir la vue affaiblie par 25 ans de travail. Le directoire du département de l'Yonne estime qu'il doit lui être accordé une pension de 250 livres.

• 1792, Sens : Pierre MARTIN figure toujours dans la liste des musiciens de la cathédrale, avec le serpent Pierre FERREGU et les chantres Joseph BODEREAU, Pierre DUVAL, Casimir LÉGER, Louis MADIN, Blaise RÉMY et Claude-Alexis ROUSSEL. Il a donc continué son service à la cathédrale constitutionnelle.

• Le 14 prairial an III [2 juin 1795], à trois heures du soir, Pierre MARTIN, cordonnier, âgé de 53 ans, vient à l'Hôtel de Ville déclarer le décès de sa femme, Marie-Anne "Byouts", âgée de 57 ans, décès survenu le matin même dans leur maison, rue de la Decade à Sens.

Après quoi, on perd sa trace.

Mise à jour : 29 juillet 2019

Sources
F-Ad89/ BMS St-Hilaire ; F-Ad89/ BMS St-Hilaire de Sens ; F-Ad89/ BMS Ste-Croix de Sens ; F-Ad89/ D an III, Sens ; F-Ad89/ G 1122 ; F-Ad89/ G 681 ; F-Ad89/ L 685 ; F-An/ DXIX/092/790/06,14,15

<<<< retour <<<<