MARTIN, Julien (1743-1817)

Julien MARTIN fait partie de ces chantres de paroisse quasi anonymes qui ont été révélés par l'administration révolutionnaire. Il exerce d'abord son métier de charpentier. Sa fonction de chantre semble inhérente à sa vie ; elle est d'ailleurs peu rémunérée. Julien MARTIN demeure à Chalonnes-sur-Loire, l'une des villes les plus grandes du département avec deux paroisses. Le négoce y est important en raison du fleuve et son va-et-vient de bateaux, les chalands, transportant des vins vers les Amériques, la Hollande... La famille de Julien MARTIN dépend de Notre-Dame alors qu'il chante à Saint-Maurille. Des parts d'ombre de sa vie restent néanmoins à découvrir, notamment son séjour en région nantaise.

• 6 novembre 1743, Chalonnes-sur-Loire [M&L] : Jullien MARTIN est baptisé paroisse Notre-Dame. Il est le fils de Jullien Martin menuisier et de Renée Oger. Ses parrain et marraine sont considérés dans le bourg car cités avec avant noms honorifiques. Si le père est présent, personne ne signe l'acte.

• La formation au plain-chant de Julien MARTIN n'est pas documentée. Chalonnes était une des villes les plus importantes d'Anjou avec deux paroisses, plus de 5000 habitants en 1790 et plusieurs écoles. Il y avait donc des ressources pour former localement des enfants de chœur. Julien devait en outre disposer d'une belle et forte voix.

• [1763-1790], Chalonnes : À suivre les tableaux de la série L, Julien Martin aurait été chantre au service de la paroisse Saint-Maurille de Chalonnes de longue date puisqu'il est pensionné. Cependant, comme il arrive parfois, la seule activité mentionnée dans les registres paroissiaux est celle de charpentier.

• 20 juillet 1772, Chalonnes : Julien MARTIN, dont la mère est décédée en 1769, épouse Jeanne Gelusseau en l'église paroissiale Saint-Maurille. Ils sont tous deux de Chalonnes, Julien, 29 ans est charpentier. La cérémonie réunit une nombreuse parentèle qui signe, tant les hommes que les femmes. La société ressemble à ce qu'en écrit Célestin Port dans son Dictionnaire historique : Chalonnes est "une ville patriote" peuplée de "bourgeois voltairiens". Sont présents d'honorables menuisiers, marchands, chirurgien, sellier...

• 1774-1778, Chalonnes : MARTIN et Jeanne Gelusseau voient naître quatre enfants dont un décèdera en bas âge - Marie Anne en août 1774, Jullien Jean en novembre 1775 (inhumé en août 1778), Jean Germain en février 1777 et Jeanne Renée en avril 1778. Ils sont tous baptisés paroisse Notre-Dame. Leur mère Jeanne Gelusseau décède entre 1779 et 1784.

• 9 octobre 1784, Chantenay [Loire-Atlantique] : Julien MARTIN, veuf, se remarie avec Marie Dugast également veuve. La cérémonie a lieu paroisse Saint-Martin devant quelques témoins et après une dispense de ban. L'acte précise que Julien est domicilié à Chantenay depuis "plusieurs années" alors que Marie y demeure depuis "de longues années". Le mariage précède-t-il immédiatement le retour de Julien MARTIN à Chalonnes ? Cela reste à préciser.

• [1784]- 1790, Chalonnes : De retour MARTIN reprend certainement sa place de chantre à l'église Saint-Maurille.

• 1791-1793, Chalonnes : Julien MARTIN, chantre au service de la paroisse Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire, reçoit un traitement annnuel 75 livres.

• 18 Thermidor An IX [6 août 1801] - 14 mai 1811, Chalonnes : Julien MARTIN et Marie Dugast vivent à Chalonnes ainsi qu'en attestent les deux mariages de sa fille Jeanne Renée et auquel il assiste.

• 30 octobre 1817, Chalonnes : Julien MARTIN, 74 ans, s'éteint. Le décès est déclaré par son gendre René Frétellière, 34 ans, menuisier de Chalonnes et par le garde-champêtre et neveu du défunt. La rédaction de l'acte précise "décédé en Notre-Dame de cette ville". Marie Dugast lui survit.

Les actes d'état civil sont restés taiseux sur son activité cantorale. Mettre sa voix à disposition du service divin, chanter au lutrin semble une telle évidence que la pratique est passée sous silence.

Mise à jour : 10 octobre 2019