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Pour citer Muséfrem
MANGEAN, Étienne (1707-1758 ap.)
Autre(s) forme(s) du nom : MANGEANT
MAUGEAN
MANGEON
Date(s) : 1707-1-30 / 1758 ap.
Étienne MANGEAN appartient au corpus des musiciens de Concert antérieur au champ d'étude Muséfrem, quoique... des liens avec des musiciens d'église sont avérés. Son parcours n'en est pas moins passionnant. Des zones d'ombre continuent d'entourer ce violoniste gyrovague, avec une vie affective chahutée, compositeur à ses heures. Roberte Machard et Lionel de La Laurencie ont rédigé chacun deux études qui permettent de mieux appréhender MANGEAN. La notice ci-dessous apporte des éléments biographiques jusqu'alors inconnus comme son baptême, le récapitulatif de ses épouses. Gageons qu'elle sera le point de départ d'une nouvelle recherche.
• 30 janvier 1707, Lyon : Claude Mangeant, maître ouvrier en soie fait baptiser, paroisse Saint-Pierre-Saint-Saturnin, un petit Étienne, né rue de l'Enfant-qui-pisse, de sa femme Marguerite Constantin. Le parrain, un sieur Carra, est marchand tandis que la marraine, Jeanne Emond est veuve de marchand. Ils signent tous trois le registre.
• Il est vraisemblable que le jeune Étienne ait été formé à la musique dans l'une des paroisses du centre de Lyon, comme Saint-Nizier, d'autant que son frère aîné Pierre MANGEAN est également musicien. Son parcours soulève un certain nombre de questions dues à son itinérance encore incomplètement connue. A-t-il quitté Lyon avec son frère Pierre installé à Toulouse ? Pour l'heure, sa première étape identifiée est à Montauban en 1728. A-t-il fait halte entre les deux villes ?
*** Vers [1728-1730], Étienne MANGEAN est musicien de Montauban où il compose un concerto.
• 3 août 1728, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Étienne MANGEAN, " exerçant l’art de la musique " épouse Jeanne Séchas ou Secheas en la paroisse de la cathédrale Saint-Jacques. La cérémonie est célébrée par le chanoine de Boissy, un signe d’honorabilité pour le musicien. MANGEAN jouerait-il aussi du violon à la cathédrale lors des fêtes ? L'absence de naissance répertoriée est peu vraisemblable. De même le décès de Jeanne Sechas reste à retrouver.
• 1728-1730, Montauban : Étienne MANGEAN exerce comme violon à l'Académie de musique. Selon Roberte Machard, c'est là qu'il a composé un concerto longtemps inconnu des musicologues et conservé à la bibliothèque municipale de Toulouse. Il s'agit d'une pièce en LA Majeur, pour trois dessus et basse continue en trois mouvements dédiée au directeur de l'Académie, LEFRANC DE POMPIGNAN. L'étude de R. Machard ("Autour d'un concerto inconnu d'E. MANGEAN", Revue de Musicologie, t. 63, 1977) la considère comme une œuvre de jeunesse.
*** [1734], MANGEAN fait une étape dijonnaise à l'Académie de musique.
• 30 mai 1734, Dijon : Étienne MANGEAN, musicien, porte sur les fonts baptismaux de l'église Notre-Dame une fille issue du remariage de Jean Antoine EXAUDET.
• 7 décembre 1734, Paris : Un privilège spécial pour trois ans, valable à partir du 2 décembre, est accordé à E. MANGEAN, maitre de musique, pour "plusieurs concertos de symphonie pour les violons, flûtes et hautbois, sonates et autre musique instrumentale ".
• 1735, Dijon [Côte-d'Or] : MANGEAN est "ordinaire de l’Académie de musique de Dijon" où Louis Gabriel GUILLEMAIN tient l’emploi de premier violon. Le Mercure de janvier 1735 annonce son Concert de symphonie avec trois parties séparées.
• 1738 : Le Mercure cite à nouveau ce violoniste habile qui "brille avec éclat". Il ne paraîtra cependant au Concert spirituel que plus tard.
*** [1741], MANGEAN est installé à Nantes sans que l'on sache exactement où il exerce. Cependant, compte tenu de ses liens avec l'organiste DESFORATS qui jouait à l'Académie , il est vraisemblable qu'il y ait été engagé.
• 30 avril 1741, Nantes : Un petit Jean-François, né la veille, est tenu sur les fonts de la paroisse Saint-Nicolas par Mathieu Fontaine et Marie Chevallier "pauvres mendiants qui ne signent". Musicien gyrovague, MANGEAN se marie à plusieurs reprises et a des enfants qui ne survivent guère. Son épouse est alors Demoiselle Marie-Angélique Desforats, peut-être la fille de Jean Charles DESFORATS, organiste et sœur de Mathieu DESFORATS organiste en poste à Nantes. Marie-Angélique se remariera et décèdera à un âge avancé à Toulouse.
*** De 1742 à [1756], Étienne MANGEAN est violoniste à Paris où il gagne en notoriété. Sa carrière est lancée.
• 29 décembre 1742, Paris : MANGEAN exécute au Concert spirituel un concerto de LECLAIR.
• 2 février 1743 : Il joue un concerto de GUILLEMAIN, trop timide, semble-t-il pour affronter la vue d’un nombreux public.
• 1744 : Le privilège de MANGEAN partiellement renouvelé est restreint à des "sonates, trios et autres pièces de musique instrumentale" ce qui lui permet de publier ses Sonates à 2 violons égaux sans basse.
• 1744-1753 : Il joue aux foires St-Laurent et St-Germain moyennant 500 lt pour chacune.
• 5 avril 1749 : Le Mercure consigne que "M. MENGEAN joua seul avec grand succès".
• 1751-1755 : L’Almanach historique l’inscrit au nombre des violonistes du Concert spirituel ; L’Almanach Duchesne le répertorie parmi les violonistes du Concert spirituel et de l’opéra-comique.
• 8 août 1752 : Étienne MAUGEAN, veuf, se remarie avec Jeanne-Catherine Perrin en l’église Saint-Sauveur à Paris. La mention "veuf" portée au fonds Andriveau interroge car une certaine Marie-Angélique Desforats, fille de l'organiste, ne décède à Toulouse qu'en 1809. Est-ce la même que sa précédente épouse ?
*** De 1756 à [1758] MANGEAN exerce au Concert de Nantes sous l'autorité de Nicolas Henri DEPOIX.
• 1756-1758, Nantes [Loire-Atlantique] : Contrairement à ce qu'affirment les essais biographiques le concernant, MANGEAN ne meurt pas en 1756. Il est revenu s'installer à Nantes où il a – avec Jeanne-Catherine Perrin – deux enfants qui ne résistent pas au placement en nourrice. Professionnellement, il fait partie du Concert, côtoie les musiciens de la cathédrale. Lors du baptême de sa fille Geneviève-Adélaïde, Jean GILLET, musicien de la cathédrale, est parrain. La marraine, Geneviève Hypolitte Clergé, est quant à elle la femme de Nicolas Heny DEPOIX, maître de musique du Concert.
*** Après [1758] et avant 1799 : quel itinéraire de la maturité à la vieillesse ?
• 3 pluviôse an VII [22 janvier 1799], La Rochelle [Charente-Maritime] : L'acte de décès de Jeanne Catherine Perrin, "épouse d'Étienne MANGEON/MANGEAN musicien" révèle que le couple a vécu plusieurs années à La Rochelle, autre ville musicale de l'Ouest. Elle est décédée la veille à 81 ans et 12 jours ainsi que précisé sur l'acte. Elle serait née en 1718, cadette de MANGEAN, vraisemblablement mort auparavant malgré le lapsus du scripteur.
La destinée d'Étienne MANGEAN échappe à nouveau aux investigations... Dans quelle ville a-t-il pu séjourner ? La Laurencie rapporte (Musique et concert de Nantes 1728-1767 ; L’école française de violon, de Lully à Viotti) que c’était un "artiste des plus recommandables" et que Titon du Tillet cite comme l’un des "fameux Musiciens français qui n’ont pas moins de mérite que les Italiens". Ses œuvres furent longtemps estimées.
Mise à jour : 23 juin 2022
• • • Les œuvres :
1730 Concerto en LA M pour trois dessus et basse continue.
1735 Concert de Symphonie pour les Violons, Flûtes et Hautbois (Suite 1ère).
1735 Concert de Symphonie pour les Violons, Flûtes et Hautbois (Suite 2ème).
1744 Sonates à 2 violons égaux sans Basse, troisième œuvre.
Le fonds d’Aiguillon de la Bibliothèque de la ville d’Agen conserve une symphonie manuscrite de MANGEAN avec cors, basson et hautbois (n°133)