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LEMARIÉ, Pierre (1692-1768)
Autre(s) forme(s) du nom : LE MARIÉ
Date(s) : 1692-1-25 / 1768-2-18
Un exemple caractéristique d'organiste de village, qui est en même temps sacristain, paysan, tisserand...
• Pierre LEMARIÉ naît le 25 janvier 1692 à Torcé [-en-Vallée aujourd'hui, Sarthe], dans le diocèse du Mans, village situé à 4 heures et demie de marche au nord-est du Mans. Il est fils, neveu et petit-fils de sacristes de la paroisse. Il est le premier enfant de ses parents, Louis Lemarié et Catherine Cohin, qui s'étaient mariés le 12 février 1691 à Torcé (son père était alors deux fois veuf).
• Quelle formation musicale a-t-il reçue ? On peut supposer qu'il a été initié à toucher l'orgue avec l'organiste en poste à l'orgue de Torcé, Julien VERDIER, qui meurt en mars 1709. Pourquoi est-ce le fils du sacriste qui lui a succédé et non l'un des nombreux enfants de Julien Verdier ? La question reste jusqu'alors sans réponse. Parmi les dix enfants de l'organiste défunt, une fille, au moins, est devenue organiste, mais en dehors du village : Renée VERDIER.
• 29 juin 1710, Torcé : Quinze mois après le décès de Julien VERDIER, alors que la fête et le pèlerinage de la Juillette 1710 approchent, Pierre LEMARIÉ est choisi comme organiste par la communauté d'habitants. Son contrat d'engagement précise sa charge de travail et prévoit une rémunération mixte, 34 livres par an et la jouissance gratuite d'un bordage (petite exploitation agricole) que jusqu'alors son père, Louis, exploitait en échange d'un fermage payé à la fabrique. On peut penser que depuis la mort de Julien Verdier, il avait déjà fait fonction d'organiste mais de manière informelle et surtout ... bénévole !
• 18 août 1715, Torcé : Pierre LEMARIÉ, 23 ans, contracte un premier mariage, avec une très jeune fille (15 ans), Marie Hervé. Il est dit "organiste de cette église". Un contrat de mariage a été établi le 8 juin 1715. L'apport du jeune homme s'élève à 100 livres "tant en argent que meubles", celui de la jeune fille n'est pas chiffré. On remarque que sont présents chez le notaire, du côté du futur, ses parents et ses frère et sœurs, mais aussi Roland Thuaudet et son épouse Marie Verdier, ainsi qu'Anne Verdier : toutes deux sont dites "sa cousine" et signent correctement. Ont-elles un lien avec l'ancien organiste de la paroisse ? Si oui, alors cela pourrait signifier que Pierre Lemarié était un neveu de Julien VERDIER.
• Août 1719, Torcé : Sa première épouse meurt, âgée de 19 ans.
• 29 janvier 1720, Torcé : Pierre LEMARIÉ, 28 ans, contracte un deuxième mariage, avec Julienne Thuaudet, fille de feu Pierre Thuaudet et de Julienne Fouanon/Fournon. Le marié est dit organiste. Un contrat de mariage a été établi le 31 décembre 1719 : l'apport de Pierre est de 90 livres, celui de Julienne de 100 livres. Parmi les présents, on remarque à nouveau les époux Thuaudet / Verdier. Cette fois c'est Roland Thuaudet qui est dit "cousin issu de germain" de la future. La famille Thuaudet est l'une des peu nombreuses familles notables du village (Roland Thuaudet, marchand, se fait appeler "sieur des Vallées"), bien implantée et exerçant les charges paroissiales (en 1710, lors de l'engagement de Pierre Lemarié, c'est Roland Thuaudet qui était procureur de la fabrique).
• 27 septembre 1725 : Julienne Thuaudet, deuxième épouse de Pierre Lemarié, décède.
• 22 avril 1727, Torcé : Pierre LEMARIÉ, 35 ans, contracte un troisième mariage, avec Françoise Bergeot/Bergerot. Il est dit organiste. Un contrat de mariage a été établi le 17 mars 1727 et un très intéressant inventaire de la précédente communauté a été dressé le 19 avril, trois jours seulement avant les noces. De ce mariage naît François, futur organiste de la paroisse.
• Tout au long de sa vie, Pierre LEMARIÉ est dit régulièrement organiste et sacriste. L'inventaire dressé en avril 1727 indique qu'il exerce aussi une activité agricole et une activité textile (tissage de l'étamine, filage du chanvre).
• Quand passe-t-il le relais à son fils ? En octobre 1752, lors du décès de sa troisième épouse, Pierre LEMARIÉ est seulement dit "sacriste de cette paroisse". Son fils François a bientôt vingt ans. On peut penser que la prise de relais à l'orgue a été progressive...
• À partir de 1757, Torcé : Lors des baptêmes et décès de ses nombreux enfants, son fils François Lemarié est très régulièrement qualifié d'organiste. Il semble vraisemblable que Pierre Lemarié ait alors cessé d'exercer, si ce n'est occasionnellement pour prendre le relais de son fils en cas de besoin.
• 18 février 1768, Torcé : À son décès, Pierre LEMARIÉ est dit "sacriste de cette paroisse".
• • • Bibliographie :
Sylvie Granger, « Une famille d’organistes dans un village du Maine au XVIIIe siècle, Pierre et François Lemarié à Torcé », Maine-Découvertes, n°47, décembre 2005-janvier-février 2006, pages 58 à 62.
Mise à jour : 10 septembre 2017