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LEMARIÉ, François (1733-1790)
Orgue de Notre-Dame de Torcé
Orgue de Notre-Dame de Torcé

L'orgue construit sous Louis XIII dans l'église paroissiale Notre-Dame de Torcé était touché par François LEMARIÉ jusqu'à son décès en octobre 1790 (photo Michel Meunier, septembre 2014)

État civil
NOM : LEMARIÉ     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LE MARIÉ
Date(s) : 1733-1-15  / 1790-10-20
Notes biographiques

François LEMARIÉ, dans son village du Haut-Maine, Torcé, est un magnifique exemple d'organiste de village, exerçant à côté plusieurs activités complémentaires, comme déjà son père l'avait fait avant lui.

• 15 janvier 1733, Torcé [Sarthe, aujourd'hui Torcé-en-Vallée] : François LEMARIÉ voit le jour dans ce village du Haut-Maine, situé à 4 heures et demie de marche au nord-est du Mans. Il est issu d'une dynastie de sacristes (sacristains) et son père, Pierre LEMARIÉ, est l'organiste de la paroisse depuis près d'un quart de siècle (1709).

• François Lemarié a très probablement été formé à l'orgue par son père, sur l'orgue de Torcé. À partir de quelle date son père lui passe-t-il le relais pour tenir l'orgue régulièrement ? En octobre 1752, lors du décès de sa mère, son père est seulement dit "sacriste de cette paroisse" a bientôt vingt ans : est-il déjà organiste en titre ? Il est plus probable que la prise de relais ait été progressive...

• 9 avril 1756, Saint-Célerin [Sarthe] : François Lemarié, "garçon de la paroisse de Torcé" se marie dans cette paroisse limitrophe avec Julienne Garnier en présence de Pierre Lemarié, son père, me Thomas Vaillant notaire royal à Torcé au nom et comme fondé de procuration de Jacques Savary, bourgeois à Saint-Calais, tuteur de l’épouse [attachée au contrat de mariage desdits mariés et signée par me Riel], les époux signent dont « f Le Marié ».

• À partir de 1757, lors des baptêmes et décès de ses nombreux enfants, François LEMARIÉ est très régulièrement qualifié d'organiste. Il exerce toute sa vie en tant qu'organiste et sacriste à Torcé (ainsi que, sans doute, aussi exploitant agricole et artisan textile, comme l'avait fait son père).

• 1765 : Procureur de la fabrique pendant six ans (de 1759 à 1765), François Lemarié ne peut rendre à la fabrique les 400 livres dont il reste redevable à la fin de son exercice. Il s'engage à jouer gratuitement de l'orgue pendant dix ans (1766-1776), jusqu'au remboursement de la somme dûe. Ses gages d'organiste sont alors de 40 livres / an.

• 18 octobre 1773, Torcé : Veuf de Julienne Garnier, François LEMARIÉ, "sacriste", épouse Anne Rottier, fille de  défunt René Rottier (ancien meunier) et d'Anne Peluel. L'acte de mariage expose qu'un "empeschement d'affinité spirituelle" a dû être levé avant le mariage, par "dispense" de l'évêque du Mans. En effet, la future épouse avait "tenu sur les fonts de baptesme un enfans issu du précédent mariage dudit François Le Marié". Sept enfants  verront le jour issus de cette seconde union (9 étaient nés du premier lit).

• 9 septembre 1789 : La famille Lemarié renouvelle le bail de 9 quartiers de vigne close nommée Le Peray à un vigneron. À cette occasion, François est clairement dit "organiste de Torcé, y demeurant" (Ad72/ 4E 51/238).

• 20 octobre 1790 : François LEMARIÉ décède à Torcé.
Le 29 octobre, un accord est conclu entre les enfants Lemarié et Anne Rottier, veuve de François Lemarié, "vivant sacriste de l'église de Torcé" pour lui abandonner purement et simplement les effets dépendants de la communauté, à condition qu'elle s'oblige de payer les dettes. Les co-héritiers déclarent aussi "renoncer à rien demander à Pierre-Denis Berger pour raison de l'apprentissage de sa femme" (cette "femme" est Julienne-Jeanne Lemarié, née en 1764, et qui a épousé Pierre-Denis Berger, charpentier, en 1786). De quel apprentissage s'agit-il ?

• Avril 1792, Joué en Charnie [Sarthe] : Lors du mariage de son fils Pierre René, deux ans après sa mort, loin de Torcé, François Lemarié est toujours qualifié d'organiste. On peut en déduire que c'était, malgré tous les aléas rencontrés, son identité professionnelle dominante.

• 24 février 1813, Torcé : Catherine et Anne-Françoise Le Marié, filles de François et d'Anne Rottier, épousent Christophe Laboureau  tisserand demeurant à Torcé, et François Richard, cultivateur domicilié à Bonnétable. La mère des épouses, Anne, Anne Rottier, est présente. Leur père François LE MARIÉ, défunt, est qualifié de "sacriste et organiste" à Torcé. Joseph Thioliaire, "sacriste" de Torcé, signe les 2 actes.

• 29 mars 1817, Torcé-en-Vallée : Anne Rottier décède "en sa maison sise en le bourg" de la commune. Ses deux gendres François Richard et Christophe Laboureau déclarent sa disparition à l'état civil.

Selon Michel BOYER, François LEMARIÉ aurait eu une grande réputation en tant qu'organiste. Il écrit de lui : "Celui [des Lemarié] qui existait à l'époque de la Révolution jouissait d'une réputation qui s'étendait par toute la contrée. On se réjouissait de l'entendre et on venait même de très loin pour cela et avec un grand empressement".

• • • Bibliographie :
        Sylvie Granger, « Une famille d’organistes dans un village du Maine au XVIIIe siècle, Pierre et François Lemarié à Torcé », Maine-Découvertes, n°47, décembre 2005-janvier-février 2006, pages 58 à 62.

Mise à jour : 8 décembre 2023

Sources
F-Ad72/ 1MI 1098 R2 ; F-Ad72/ BMS Torcé ; F-Ad72/ E.-C, Torcé ; F-Ad72/ G add 91 ; F-Bm Le Mans/ Maine 2423

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