JULLY, Antoine (1727-1795)

Essentiellement attesté comme peintre, Antoine JULLY apparaît fugitivement dans les sources dépouillées comme organiste, précisément en 1790, dans la petite ville de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). Ce qui n'est pas sans soulever diverses questions, actuellement encore irrésolues.

• 12 juin 1790, Châtillon-sur-Seine : Lorsque, au cimetière de St-Mammes est inhumée Edmée Gillon, décédée la veille à l'âge d'environ 78 ans, veuve de Joseph Jully – lequel de son vivant était maitre menuisier en cette ville –, le premier témoin cité est Jérôme Jully, marchand vinaigrier, son neveu.
Le second est Antoine JULLY, "organiste et peintre en cette ville", dont le lien de famille avec la défunte n'est pas précisé. Qui est cet homme ?

Selon toute vraisemblance, il doit s'agir du père de Sébastien JULLY – alors organiste de la cathédrale de Sens – à moins qu'il ne s'agisse de l'un de ses frères.

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• 17 mai 1727, Châtillon-sur-Seine : Né la veille, Jean-Baptiste Antoine JULLY [père] est le fils de Jean July, qui à son baptême est dit "marchand de cette paroisse" et qui se révèlera ensuite maître vinaigrier, et de Christine Machereau / Macherault. L'enfant a pour parrain un boucher de la paroisse Saint-Vorles à qui il empruntera parfois aussi son double prénom, Marc-Antoine Poirier. Sa marraine est l'épouse de l'hôte de l'auberge "qui a pour enseigne St-Antoine". Tout le monde sait signer.

• Le 4 février 1755, à Châtillon, il se marie avec Marie Degoy, fille d'un marchand drapier. Dès le 18 décembre de la même année naît leur fils Sébastien. De nombreux autres enfants suivent. Parmi eux, un fils prénommé Antoine, dont son frère aîné, Sébastien, est précisément le parrain, le 5 avril 1769. Les parrains et marraines sont pris dans le cercle familial (oncles, tantes). On remarque le parrain du  5 mai 1757 : Jean SARAT, maitre en fait d'arme (probablement le même homme qui est à d'autres moments dit maître à danser).
Antoine JULLY père est régulièrement donné comme peintre dans le registre paroissial (et une fois "maître peintre"). Durant les années 1770, il est lié à Jean MIEL, l'organiste de Saint-Vorles de Châtillon (en poste depuis environ 1756 jusqu'en 1791 au moins), dont il sera notamment l'un des témoins de mariage. Il est tout à fait possible d'envisager que MIEL ait initié le peintre au jeu de l'orgue, comme il est vraisemblable qu'il l'a fait pour son fils Sébastien et, pourquoi pas, pour son dernier fils, Antoine, ensuite.

• 17 juin 1773, Châtillon-sur-Seine : Décédé la veille à l'âge d’environ 40 ans, Jérôme Jean-Baptiste JULLY est inhumé dans l’église paroissiale de St-Vorles. Le rédacteur de l'acte le dit "marchand épicier et organiste de l’abbaye royale de Notre-Dame de cette ville". Parmi les signataires figurent trois hommes de la famille, Jérôme, Antoine et Jean Jully. Le deuxième signataire est vraisemblablement celui qui est l'objet de la présente notice. La découverte de cet acte de sépulture fait surgir une autre hypothèse : que l'initiation à l'orgue se soit faite au sein même de la famille Jully, et qu'Antoine ait pris la succession de Jérôme Jean-Baptiste – vraisemblablement son frère – à partir de 1773.

• 28 pluviôse an III (16 février 1795), Châtillon-sur-Seine : Un boulanger et un maître de danse déclarent le décès, survenu la veille en son domicile, d'Antoine JULLY, peintre, âgé de 67 ans. Seule la présence de ce maître de danse vient rappeler un lien avec la musique...

Mise à jour : 5 février 2019