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JOUBERT, Jean Charles, l'aîné (1742-1813)

JOUBERT, Jean Charles, l'aîné (1742-1813)

État civil
NOM : JOUBERT     Prénom(s) : Jean Charles     Sexe : M
Complément de nom : l'aîné
Date(s) : 1742-7-13  / 1813-4-26
Notes biographiques

Jean Charles JOUBERT est membre d'une dynastie de musiciens tourangeaux de la fin du XVIIIe siècle. Fils d'un maître de violon, violoniste lui-même, il ne devient pas organiste à l'instar de ses deux frères Denis et Joseph, ou de sa sœur Jeanne, mais entre au service de la collégiale Saint-Martin de Tours comme musicien symphoniste. Pendant vingt ans, c'est lui qui vient jouer du violoncelle, de la basse, voire du serpent et du basson, lors des grandes cérémonies religieuses chantées en musique dans le chœur de la collégiale. Parallèlement, il mène une carrière en ville, composant même pour le violon et la guitare. En 1790, il est également actif à la cathédrale Saint-Gatien, réparant les instruments de la psallette.

• 13 juillet 1742, Tours : Jean Charles JOUBERT vient au monde et il est baptisé le jour même paroisse Saint-Pierre-des-Corps. il est le fils de Jean JOUBERT, maître de violon, luthier et Louise Moron. Parmi ses frères et sœurs, on relève plusieurs musiciens en fonction en 1790 dont il est l'aîné: Denis JOUBERT, Joseph JOUBERT et Jeanne JOUBERT, épouse PIEGAY.

• [1761], Tours : D'après la supplique qu'il présente en 1790 au comité ecclésiastique, c'est cette année-là qu'il est reçu violoncelle au service de la collégiale Saint-Martin.

• 25 novembre 1766, Tours : Jean Charles JOUBERT maître de violon, épouse paroisse Saint-Pierre-le-Puellier Marie Martine Leguay, âgée de 18 ans, fille d'un maître boulanger.

• 9 mars 1767, Tours : Leur premier enfant, Jean Charles, est baptisé dans la même paroisse. Le père, comme le grand-père paternel qui signe comme parrain, sont signalés comme maîtres de violon. Il mourra en 1782.

• 1er février 1768, Tours : Louis PINSON, serpent et basson à la collégiale Saint-Martin, signe comme parrain de leur fille Marie Jeanne Louise. Est-ce lui qui mettra ensuite JOUBERT, qualifié ici de musicien, en contact avec le chapitre?

• 13 novembre 1769, Tours : Toujours musicien, il signe "J C Joubert l’aîné" au baptême de leur fille Anne-Victoire paroisse Saint-Pierre-du-Boile. Elle sera inhumée le 13 janvier 1772, son père, présent, sera qualifié de "maître violoneur".

• 29 mai 1770, Tours : Le fabricier de la collégiale Saint-Martin est prié de lui verser 72 livres, prix de la réparation du clavecin que le chapitre vient d'acquérir pour l'usage de la psallette.
• 10 juillet 1770, Tours : Ses services ayant été visiblement appréciés, le chapitre le choisit et le nomme comme futur successeur de LECOMTE dans le poste de musicien symphoniste de la collégiale; les gages ne sont pas précisés mais ils seront fixés "ad nutum nostrum", c'est-à-dire révocables au besoin. Augustin LECOMTE ne mourra qu'en 1789.
• 24 octobre 1770, Tours : Leur fille Élisabeth Thérèse est baptisée, toujours dans la même paroisse Saint-Pierre-du-Boile.

• 29 octobre 1772, Tours : Le maître de musique de la collégiale Saint-Martin est chargé d'écrire à JOUBERT, joueur d'instruments de venir jouer à la prochaine fête de la saint Martin d'hiver avec remboursement de ses frais de voyage ; cela indique qu'il n'est alors pas à Tours.
• 19 novembre 1772, Tours : Il reçoit 43 livres pour avoir joué à la saint Martin.

• 18 janvier 1773, Paris"L'Harmonie, Ariette à voix seule & symphonie, par M. Joubert l'aîné, Me de violon & de guitarre à Tours. Prix 1 liv. 16 s, avec les parties separées. A Tours, chez l'Auteur, grande Rue; & à Paris, chez M. Moria et Mlle Vendôme, rue de la Comédie Françoise, & aux adresses ordinaires" peut-on lire dans le numéro 5 des "Annonces, affiches et avis divers".

• 23 novembre 1775, Tours : Le chapitre lui accorde 24 livres "par grâce spéciale".

• 18 août 1777, Tours : "délibération annulée" [marge]: "2 louis au sr JOUBERT me de violon pour qu'il se trouve chaque fois qu'il y aura symphonie dans la musique" lit-on dans le registre capitulaire du chapitre Saint-Gatien.
• 20 août 1777, Tours : Les chanoines de la cathédrale prennent une " nouvelle délibération" relative à JOUBERT : "6 livres pour chacune des festes auxquelles il assisteroit".
• 3 septembre 1777, Tours : Le chapitre de Saint-Gatien accorde 12 livres au sieur JOUBERT pour chacune des fêtes avec symphonie où il se trouvera. C'est une augmentation très conséquente qui peut être l'indice que les chanoines apprécient beaucoup le talent du musicien.

• 10 juillet 1778, Tours : Joueur de basse, Jean Charles JOUBERT est également reçu comme joueur de serpent et basson à la collégiale Saint-Martin afin de suppléer deux musiciens alors malades qui ne peuvent assurer convenablement leur service au chœur, ce qui empêche de solenniser correctement les jours de fêtes. Il s'agit des joueurs d'instruments GRATIEUX ET LECOMTE. JOUBERT recevra 80 livres de gages par an pour venir jouer les jours de fêtes.
• 16 juillet 1778, Tours : La fabrique lui verse 104 livres suivant le mémoire qu'il a présenté.

• 7 juillet 1779, Tours : On relève dans les comptes capitulaires de Saint-Martin le premier versement de gages à 80 livres par an. Un versement antérieur est mentionné le 30 juin 1776 d'une somme de douze livres.
• 18 août 1779, Tours : Le second enfant de chœur Claude BÉZARD, qui rencontre des problèmes de santé, recevra des leçons de violoncelle pendant une période de trois mois dont les frais seront acquittés par le chapitre.
• 8 décembre 1779, Tours : Jean Charles JOUBERT "musicien et ordinaire de Saint Martin", signe au baptême paroisse Saint-Pierre-de-Boile de leur fils Alexandre Joseph, son parrain est Joseph JOUBERT, organiste, oncle de l'enfant. Ce dernier décède au bout de trois jours.

• 3 novembre 1781, Tours : Leur dernier enfant, Jean Jacques, est baptisé même paroisse.  Il meurt seize jours plus tard.

• 1782-1787, Tours : JOUBERT est affilié comme frère de la loge de Saint-Jean-des-Amis-Réunis à l'Orient de Tours en compagnie de Louis PINSON.

• 17 septembre 1785, Tours : Le fabricier est chargé de lui payer 71 livres pour ses travaux de réparation du clavecin de la psallette

• 12 mai 1788, Tours : Son épouse, morte la veille, est inhumée paroisse Saint-Saturnin, en présence de sa belle-sœur Jeanne JOUBERT, femme Piegay
• 10 juillet 1788, Tours: La fabrique lui verse 33 livres pour avoir réparé le clavecin de la psallette.

• 27 juin 1789, Tours : Pour la première fois, on lui verse 100 livres de gages annuellement; en 1788, ils s'élevaient encore à 80 livres.
• 10 juillet 1789, Tours : Les chanoines de la collégiale Saint-Martin lui font verser 7 livres pour diverses réparations aux instruments de musique de la psallette.

• 19 mai 1790, Tours : "Sur la proposition de m. le chancelier par raport au mémoire que présente la fme joubert pour racommodage du clavecin et autres instrumens de la psallette depuis 1777, mrs l'ont autorisé à traiter et s'arranger avec elle pour le mieux". Il ne peut s'agir de l'épouse du musicien puisqu’elle est décédée. Si c'était l'une de ses filles, le secrétaire aurait écrit la fille Joubert. C'est par conséquent sa sœur, Jeanne, qui est ici mentionnée. Elle doit s'occuper des affaires de son frère, étant elle aussi de la partie.

 • 14 juin 1790, Tours : "Au raport du chancelier, mrs ont donné mandat au sr Joubert de quarente huit livres à la gde Bse [Bourse] pour solde d'un mémoire réduit à la dte [dite] somme par le chapitre pour racommodage du clavecin et contre basse de la psallette depuis l'année 1777 jusqu'à ce jour".
• 25 juin 1790, Tours : On lui verse 12 livres sur l'argent de la fabrique « pour avoir fait executé la symphonie du Regina de cette présente année ».

• 6 novembre 1790, Tours : À la fermeture du chapitre Saint-Martin, Jean Charles JOUBERT est toujours violoncelle au service de la collégiale Saint-Martin, il déclare environ trente années de service. Il n'est pas un musicien gagiste attaché à la collégiale mais il vient jouer d'un certain nombre d'instruments lors des grandes fêtes où il y a musique. Ses gages s'élèvent à 100 livres par an. Parallèlement, il poursuit sa carrière de maître de violon qui doit donner des leçons et peut-être jouer au Concert. Michel BOYER écrira plus tard "JOUBERT l'aîné était, de mon temps, premier violon, exécutant avec autant de perfection que de goût la nouvelle musique d'Haydn, Pleyel, Boccherini et autres excellents compositeurs qui firent à cette époque une si grande révolution dans la musique instrumentale". Il aura joué sous la direction successivement d'Adrien Quentin BUÉE, Jean François LESUEUR et Julien Élie LEROY.

• 1er février 1791, Tours : On lit dans une délibération du district que Jean Charles JOUBERT l'Aîné, " Musicien simphoniste depuis 30 ans, a cent livres de gages, ne doit avoir aucun traitement". Cela veut dire qu'il ne doit bénéficier d'aucune indemnité pour la perte de cet emploi à temps trop partiel.

• 4 avril 1798, Tours : Musicien demeurant section de la Belle Fontaine, il déclare le décès de son frère Joseph, artiste musicien.

• 22 mai 1807, Tours : Sa dernière fille encore vivante, Marie Jeanne Louise, qui semble vivre avec lui rue du Cygne, meurt à son tour.

• 26 avril 1813, Tours : Jean Charles JOUBERT, maître de musique, il meurt à son domicile du 40, rue du Cygne à dix heures du matin.
• 31 mai 1813, Tours : Un inventaire après décès est dressé devant le notaire Normand à la demande des créanciers du défunts, en particulier de Louis Ponce Cormery, propriétaire, qui réclame le paiement de plusieurs années du loyer de la maison où JOUBERT est décédé, soit 640 livres [sic]. La somme des dettes à acquitter s'élève à près de 970 francs. Jeanne JOUBERT est également présente comme héritière de son frère "sous bénéfice d'inventaire" selon la déclaration faite par elle au greffe du tribunal civil de l'arrondissement communal de Tours le 20 mai précédent.
La maison était composée de quatre chambres, un cabinet, une cuisine sur deux étages, le tout régnant sur une cave. Le montant total des effets inventoriés s'élève à 564 francs. Parmi les effets remarquables, on peut relever quatre-vingt-dix cahiers de musique (estimés 5 à 7 francs francs), deux pupitres, "sept violons et basses" (estimés 24 francs), trois portraits en bois doré et 24 gravures, 146 volumes de livres égrenés dont les titres ne sont pas précisés. On ne relève rien d'ostentatoire ou de luxueux si ce n'est une montre en or. La veuve Piegay présente un couvert en argent estimé 20 francs. Le défunt possédait une petite garde-robe composée de 22 chemises, six mouchoirs de col en mousseline, quatre redingotes de draps de différentes grandeurs et étoffes, quatre gilets et quatre culottes, deux paires de souliers, trois gilets de différentes couleurs et étoffes, une redingote de drap bleu, trois habits dont deux de drap et un en soie ; huit paires de bas de fil et coton, deux chemises à usage d'homme, deux paires de gants de coton, quatre paires de bas de soie et deux paires de bas de coton, quatre pantalons de coton, le tout estimé moins de cent francs. JOUBERT payait huit francs par mois une gagiste, Catherine Defaix, fille majeure qui demeurait rue Colbert, "qui l'a gouverné pendant sa derniere maladie" et jusqu'à la date du 1er avril, il remplissait le livre-journal de recettes et dépenses retrouvé dans ses affaires.

• 8 juin 1813, Tours : Après l'affichage public du texte suivant
     "Vente mobiliaire, On fait savoir qu’a la requete du sieur Louis Ponce Cormery proprietaire à Tours creancier privilegié, il sera procedé le mardy 8 juin 1813 à l’heure de deux apres midy par M.Normand notaire à Tours en presence de dame Jeanne Joubert veuve Jean Claude Piegay heritiere beneficiaire dudit deffunt sieur Joubert, A la vente par encan des meubles et effets dependants de la succession de deffunt le sieur jean Charles Joubert en son vivant musicien etant dans la maison ou il est decedé ville de Tours rue du Cigne n°40 section de la Belle Fontaine, Lesquels meubles et effets consistent en plusieurs violons, livres de musique, batteries de cuisine, lits garnis, armoires, commode, linge, une montre  a boete dor un couvert d’argent vetements a usage d’homme & autres objets, La vente sera faite au comptant [...]",
il est procédé à la vente à l'encan. On relève 115 articles dont la vente rapporte la somme de 1275 francs et 70 centimes. Il y a visiblement plus de cahiers de musique (160) que ceux inventoriés (90); on compte ici 9 violons, contre 7 relevés dans l'inventaire et la guitare correspond peut-être à la basse de l'inventaire ? Parmi les violons, l'un dépasse les cent francs à la vente, c'est un certain Bouillault qui l'achète 101 francs, ce qui est une somme très élevée. Un autre violon dépasse 18 francs et tous les autres sont vendus à moins de 12 francs, la guitare à 2 francs 50 (l'ensemble des instruments rapporte la somme de 149 francs 25 centimes). La montre en or est vendue 53 francs

 Mise à jour : 29 mars 2018

Sources
F-Adio Tours/ registre capitulaire St-Martin n°20 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°18 ; 6NUM6/ 261/ 504 ; Annonces, affiches et avis divers, 1773 ; F-Ad37/ 3E4/ 522 ; F-Ad37/ 3E4/ 523 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 233/ 006 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 072 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 412 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 413 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 414 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 423 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 425 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 504 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 505 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 589 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 602 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 024 ; F-Ad37/ G 590 ; F-Ad37/ L 624 ; F-Ad49/ BMS Angers St-Maurille ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°25 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°26 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°32 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°36 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°37 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1386 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1398 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1400 ; F-AdioTours/ registre capitulaire St-Martin n°23 ; F-An/ DXIX/090/756/03 ; F-Bnf/ FM2/ 489 ; Les orgues d'Indre-et-Loire…, 1997. ; M. Boyer, "Notice historique sur les orgues […] Tours avant 1789", 1848

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