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JOARY, Benoît Emmanuel Alexandre (1733-1815)

JOARY, Benoît Emmanuel Alexandre (1733-1815)

État civil
NOM : JOARY     Prénom(s) : Benoît Emmanuel Alexandre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : JOUARY
JOIRY
JOURY
Date(s) : 1733-12-13  / 1815-2-28
Notes biographiques

Longtemps musicien militaire, Alexandre JOARY est au moment de la Révolution musicien ou maître de musique du collège Royal de La Flèche, en Anjou. Il a vraisemblablement fort peu joué lui-même à l'Église, mais il lui est arrivé de fréquenter des musiciens d'Église, comme l'organiste Pierre COLLET.

• 14 décembre 1733, Condé, province du Hainaut : Benoît-Emmanuel-Alexandre JOARY est baptisé le lendemain de sa naissance. Il est le fils d'Alexandre Joary, marchand, et de Jeanne-Adrienne Lignier. La profession du parrain n'est pas précisée. Il semble s'agir d'une famille nombreuse et relativement aisée.

• Où a-t-il été formé à la musique ?

***Les premières années retracées de JOARY correspondent aux villes de garnison du régiment de Bouillon, dit "Allemand" dans l'Est

• 24 août 1763, Metz [Moselle] : Une petite Catherine, née la veille, est baptisée paroisse Sainte-Ségolène qui a pour père Alexandre JOURY [sic] et pour mère Catherine Marchal. Les parrain-marraine sont de la paroisse Saint-Victor. L'enfant a probablement été placée en nourrice car elle meurt dans les langes le 2 septembre au bourg de Jouaville [Meurthe-et-Moselle].

• 2 novembre 1764, Montmédy [Meuse] : Alexandre-Benoît-Emmanuel JOUARY, se marie avec Anne-Catherine Marchalis avec la permission de ses supérieurs puisqu'il est musicien au régiment de Condé. L'acte précise qu'il est natif de Condé-sur-l'Escaut [Nord]. L'épouse est pour sa part originaire de Cologne en Allemagne.

• 28 septembre 1767, Longwy [Meurthe-et-Moselle] : René-Alexandre vient au monde alors que son père est musicien au Régiment de Bouillon. Le parrain est Jean ROLLET / ROLLOT, également musicien au régiment, sans que l'on sache s'il y a un lien de parenté avec Xavier ROLLET ou Nicolas ROLLET qui exercent dans l'est. René-Alexandre ne vivra que quelques années. Il sera inhumé à Saumur le 16 février 1772.

*** JOARY et sa famille vivent en Anjou à Saumur où stationnait le régiment de Conti entre 1769 et 1772

• 17 novembre 1769, Saumur [Maine-et-Loire] : Marguerite-Catherine, troisième enfant repéré de la famille Joary nait au bord de la Loire, paroisse Saint-Pierre. Son père est musicien au Corps des carabiniers et a demandé à un autre musicien d'être le parrain. Il s'agit de Michel LEINENWEBER (LEINENVEBER). L'enfant meurt le 18 avril 1770 et est inhumée en présence de sa mère qui signe d'un geste maîtrisé le registre. À n'en pas douter il s'agit de quelqu'un d'instruit.

• 2 octobre 1770, Saumur  : Alexandre JOARY qui fait partie des musiciens du Corps des Carabiniers en garnison à Saumur assiste au mariage d'un de ses amis musiciens Jean KAISSER avec une Saumuroise, Madeleine Altin. En s'installant à Saumur, le régiment comptait outre ses carabiniers et leurs uniformes clinquants, 1 000 chevaux noirs. Leur réputation, leur fière allure n'ont pas manqué de séduire des jeunes filles. Trois autres musiciens du régiment sont présents : George SCHNEIDER, Michel SEIFFINGER ainsi que Louis BRENEY.
Pour mémoire, le régiment des carabiniers a été installé à Saumur par le duc de Choiseul qui a réparti en 1763 les régiments entre La Flèche [Sarthe] et Saumur. Certains des musiciens cités sont alternativement dans une cité puis l'autre. La ville est ainsi submergée par hommes et chevaux, un apport économique non négligeable. Henry Dénéchau, historien référent du Saumurois (Saumur jadis [en ligne]) rapporte que l'état-major disposait d'un orchestre symphonique peuplé de musiciens allemands.

*** La trace de JOARY se perd quelques années jusqu'à Paris

• JOARY perd sa première épouse entre 1772 et 1784, où ? quand ? ont-ils rejoint une autre ville de garnison ? A-t-il participé à une campagne avec son régiment ?

• 20 juillet 1784, Paris : Benoît-Emmanuel-Alexandre JOARY, musicien, vit à Paris où il se remarie avec une cousine originaire comme lui de Condé-sur-l'Escaut, Amélie-Josephe-Alexandrine Hyver. Le couple a fait des démarches afin d'obtenir une dispense de consanguinité dûment enregistrée (28 juin 1784). Ainsi savons-nous que JOARY demeure rue du Vieux-Colombier, paroisse Saint-Sulpice et que la future est mineure. Elle a 17 ans quand lui a un peu plus de 50 ans. Ils affirment également ne pas avoir fait de démarche à Rome parce "qu'ils sont pauvres", ce qui est possible. En revanche, ce qui est certain, c'est que le couple attend un enfant et que le mariage est devenu pressant.

*** Attesté à La Flèche de 1784 à 1795 au moins

• 13 novembre 1784, La Flèche : Né la veille, Joseph-Alexandre-Étienne est baptisé. Son père est dit "bas officier invalide" par le rédacteur de l'acte, mais il signe fièrement "Joury musicien au collège Royal". La notion d'invalidité correspond à ses longs services dans l'armée, qui lui valent une pension royale.

• 19 juin 1786, 3 août 1787, 15 avril 1789 et 20 février 1791, La Flèche : Quatre autres enfants JOARY sont baptisés à Saint-Thomas, prénommés Alexandre-Marie-Jean, Henry-Désiré-François-Benoist, Constant et Casimir. Alexandre JOARY est presque toujours dit "pensionnaire du Roy", mais aussi musicien ou maître de musique du collège Royal de La Flèche. Parmi les huit parrains et marraines, on relève dame Marie Savari, épouse du sieur COLLET organiste de cette paroisse, le sieur George VOGL maître de musique au collège, et dame Catherine Goyer, épouse du sieur Christophe SACHER, maître de musique audit collège. La famille JOARY a donc tissé des liens avec les autres musiciens de la ville et du collège, dont on retrouve d'autres traces dans les années qui suivent.

• 3 août 1789, La Flèche : Son épouse, Amélie Hyver, est la marraine d'un fils de Christophe SACHER maître de violon au Collège royal de la ville. Il est présent à la cérémonie et signe "Joary". Le parrain est Pierre COLLET, organiste de la paroisse Saint-Thomas et maître de musique au collège.

• Juillet 1790, La Flèche : Quelques Doctrinaires de La Flèche ont conduit des élèves du collège à Paris, pour prendre part à la Fête de la Fédération. À leur retour, de grandes fêtes sont organisées, selon Raoul Digard : contredanses, chansons, rythment une atmosphère d’optimisme et de foi en l’avenir arrosée par les vins du Loir... Sylvie Granger ("La famille Mondot : Musique et politique à La Flèche au XVIIIe siècle", Cahiers Fléchois, 1994) évoque ainsi les participants : "Au violon on peut identifier Christophe SACHER, accompagné par Alexandre JOARY, qui parfois pose son violon pour crier les figures de contredanses et guider les cavaliers, car il est aussi maître de danse. Le Hongrois Georges VOGL, que tout le monde appelle Faugle, est là aussi, [avec lui aussi] son violon…".

• 26 février 1793, La Flèche : Alexandre JOARY "aussi Maître de Musique" accompagne le citoyen Christophe SACHER maître de musique en cette ville, à la maison commune pour déclarer la naissance le matin même d'un fils Sacher auquel le père donne les prénoms de "Alexandre, Gemap, Dumourier", signe sans équivoque de son enthousiasme envers la Révolution.
Dans ses mémoires, le chirurgien fléchois Boucher croque en quelques mots le caractère de JOARY, dissimulé sous le nom de RIVAJO, anagramme approximatif adopté par Boucher : Maître de danse, jacobin prononcé, n’eût point fait baptiser un enfant dont sa femme accoucha dans les temps les plus irréligieux”. Il s’agit probablement du petit Hyacinthe, né le 28 ventôse an II, et mort un mois plus tard. Boucher poursuit : ”Ce terrible comité était composé … de jacobins avérés, tels que Jouary, étranger, maître de danse, homme sans aucune religion”. On ne sait ce qui est le plus grave aux yeux du chirurgien bien-pensant : être étranger, être maître de danse ou n'avoir aucune religion. Précisons que JOARY est plutôt dit maître de musique que de danse dans les documents retrouvés.

• 1792-1795 La Flèche : Lorsque JOARY déclare la naissance de son fils Zoé, il est encore "maître de musique au collège royal". Suit en 1794, Hyacinthe – il est dit "sous-officier invalide". L'enfant meurt moins d'un mois plus tard. Enfin pour Adélaïde en 1795, il est qualifié de "musicien et invalide".

*** La famille JOARY s'installe à Angers à partir de 1799 où elle demeure à long terme

• 1799-1804, Angers : Les enfants se succèdent chez les Joary installés second arrondissement. Benoît-Emmanuel-Alexandre est désigné dans les actes successivement comme "vétéran", "artiste", "musicien" ou encore "propriétaire". Camille, né en 1799, meurt en nourrice dans le village de Cantenay-Épinard ; Adolphe, né en 1801, est déclaré par  Jean-Baptiste BAR artiste de 61 ans, [maître de danse]; Émilie, 1804, dont on n'a pas de trace postérieure actuellement, pourrait être la petite Marie-Françoise qui meurt en nourrice à Beaucouzé à l'âge d'un mois (l'âge correspond).

• 28 février 1815, Angers : Antoine-Jean Marais, professeur de dessin, et Jean-Nicolas Dupont, capitaine en retraite, déclarent le décès de Benoit-Emmanuel-Alexandre JOARY, maître de musique âgé d'environ 81 ans, survenu la veille à son domicile. Tout au long des étapes de sa vie de musicien, JOARY a été attentif à la qualité de ses relations amicales d'un certain niveau culturel. Ceci signifierait-il qu'il a lui même bénéficié d'une éducation solide, au sein d'une maîtrise ? La question est soulevée.

• 18 novembre 1836, Angers : Dame Amélie-Josèphe-Alexandrine Hiver, pensionnaire viagère de l'état, âgée de 69 ans, 7 mois 16 jours, née à Condé dans le Nord le 1er avril 1767, veuve de Benoît-Emmanuel-Alexandre JOARY "artiste", mariés à Paris paroisse Saint-Sulpice meurt à son tour.

• 9 janvier 1865, Angers : Henri-Désiré-François-Benoit Joary, né à La Flèche le 3 août 1787, meurt en son domicile étant célibataire et propriétaire.

• 12 septembre 1877, Angers : Adolphe Joary, propriétaire, décède à son tour. Son neveu, notaire à Corné [M&L], déclare le décès.

• 31 janvier 1884, Corné [M&L] : Adélaïde Joary, célibataire, meurt dans le Baugeois en Anjou. Le décès est déclaré par son neveu, notaire de Corné.

Mise à jour : 7 juillet 2021

Sources
F-Ad49/ BMS Saumur, St-Pierre ; F-Ad49/ NMD 1815 ; F-Ad49/ NMD 1836 ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-Ad54/ BMS Longwy, St-Dagobert ; F-Ad55/ BMS Montmédy ; F-Ad57/ BMS Metz, Ste-Ségolène ; F-Ad72/ BMS La Flèche, St-Thomas ; F-Ad72/ NMD La Flèche ; F-Filae/ Fonds Andriveau  ; Geneanet ; S.Granger, La famille Mondot… Cahiers fléchois, 1994.

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