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JEANDIN, Jacques Nicolas (1742-1793)
État civil
NOM : JEANDIN     Prénom(s) : Jacques Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : JANDIN
Date(s) : 1742-12-22  / 1793-12-12
Notes biographiques

Jacques Nicolas JEANDIN (1742-1793), fils d'un chantre de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin], est serpent et chantre en cet établissement du début des années soixante à la chute de la monarchie. Également facteur de serpents, il fournit le chapitre en instruments, dont il assure l'entretien, et peut même à l'occasion restaurer des livres de chant. En 1793, il obtient de haute lutte une pension de 400 livres. Peu avant sa mort, il exerçait l'emploi de dépensier de l'hôpital militaire de Strasbourg.

• 22 décembre 1742 : Jacques Nicolas JEANDIN, fils de Jacques JEANDIN, musicien, et d'Anne Plaisantin sa femme, naît à Saint-Dié-des-Vosges [Vosges]. Il est baptisé le lendemain en l'église Sainte-Croix, avec pour parrain Nicolas Lambert, aubergiste, et pour marraine Marie Françoise Messire, femme de Joseph Bondidier.

• 25 septembre 1760, Strasbourg [Bas-Rhin] : Le fils de Jacques JEANDIN est autorisé à apprendre le serpent pour jouer de cet instrument dans le chœur lorsque son père ou Louis Ignace GUIBERT sera malade ou légitimement empêché ; il ne pourra y entrer autrement.

• 25 octobre 1761, Strasbourg : Le chapitre rappelle qu'il a été permis le 25 septembre 1760 à Nicolas JEANDIN, fils de Jacques JEANDIN, chantre et serpent, de paraître au chœur pour jouer du serpent pour la gloire du Seigneur, pour remplacer Louis Ignace GUIBERT, malade. Pour ses services, il reçoit 100 livres de gratification.

• 24 mars 1762, Strasbourg : Nicolas JEANDIN est engagé comme chantre à la cathédrale Notre-Dame.

• 24 janvier 1764, Strasbourg : Jacques Nicolas JEANDIN, musicien, de Saint-Dié-des-Vosges, domicilié paroisse Saint-Pierre-le-Jeune, épouse en la paroisse Saint-Pierre-le-Vieux Susanne Frick, fille de feu Jean Frick, bourgeois, et de Marguerite Dannegger, sa femme.
• 22 mars 1764, Strasbourg : Son salaire passe à 250 livres.

• 26 septembre 1765, Strasbourg : Le salaire annuel de Nicolas JEANDIN, musicien de la cathédrale, est porté à 150 florins (300 livres) à partir d'octobre, plus 100 livres tournois de gratification, un supplément qui semble lié aux services qu'il rend comme serpent. Cette dernière somme lui est dès lors versée en deux fois dans l'année, la moitié au printemps, l'autre en automne.

• 21 mai 1767, Strasbourg : Le nommé JEANDIN (certainement Nicolas), musicien de la cathédrale et joueur de serpent, reçoit 84 livres pour prix de cet instrument, acheté de ses propres deniers.

• 1770, Strasbourg : Il perçoit une gratification supplémentaire de 24 florins (48 livres), plus 36 florins (72 livres) "pour prix d'un serpent qu'il a vendu au Grand Chapitre". Cette indication et d'autres, dans les années qui suivent, montre qu'il est un facteur de serpents de talent, capable d'innovations en son domaine.

• 12 avril 1771, Strasbourg : Ses gages fixes, augmentés de 50 florins, passent à 200 florins (400 livres). Il obtient à nouveau une gratification de 24 florins au cours de l'année. 

• 12 juin 1774, Strasbourg : Le baptême de Marie Élisabeth, fille de Jacques JEANDIN, "chantre de l'insigne église cathédrale", et de Susanne Frid sa femme, née le 10, a lieu en l'église Saint-Louis. 
• 27 septembre 1774, Strasbourg : Un décret d'augmentation porte ses gages fixes à 225 florins (450 livres).
• 1774, Strasbourg : Le chapitre fait verser 48 florins à JEANDIN fils, "tant pour un serpent, dont il s'est pourvu à l'usage de la cathédrale, que pour les embouchures nécessaires".

• 31 mai 1775, Strasbourg : Marie Madeleine, fille de Jacques Nicolas JEANDIN, musicien de la cathédrale, et de Susanne Frick sa femme, voit le jour. 

• 28 avril 1776, Strasbourg : Leur fils Jean-Baptiste naît. Il a pour parrain Jacques George Jeandin, son frère ; et pour marraine Hélène Saint-André, demeurant chez le père du baptisé.
• 1776, Strasbourg : JEANDIN fils, musicien, reçoit 54 florins pour avoir raccommodé les quatre livres de chant pour la partie d'hiver et pour la réparation des psautiers, 16 florins "pour avoir écrit en lettres moulées les canons à bordures d'argent" et encore une gratification exceptionnelle de 25 florins.

• 14 avril 1777, Strasbourg : Un décret d'augmentation porte ses gages à 235 florins (470 livres).
• 1777, Strasbourg : Le chapitre lui fait verser 59 florins pour un serpent neuf.

• 1778-1779, Strasbourg : Il touche du chapitre 2 florins "pour une hymne en lettres moulées à plain-chant qu'il a ajoutée aux quatre antiphonaires du grand chœur" et 6 florins "pour ses déboursés pour un bocal de nouvelle façon à son serpent".

• 1779-1780, Strasbourg : Il perçoit 24 florins pour la réparation d'un serpent cassé.

• 1781-1782, Strasbourg : Depuis l'année précédente, Jacques Nicolas JEANDIN ne touche plus de gratification annuelle, mais 325 florins (650 livres) de gages fixes.

• 1783-1784, Strasbourg : Le chapitre ordonne le paiement de 108 florins à Nicolas JEANDIN, musicien, pour deux nouveaux serpents de son invention et 36 florins pour un autre instrument qu'il a fourni.

• 1785-1786, Strasbourg : Ce même chapitre fait verser 150 florins au sieur JEANDIN "tant pour un contre-serpent que pour gratification".

• 28 avril 1787, Strasbourg : Par décret du chapitre, son salaire passe à 350 florins (700 livres) par an.

• 1790, Strasbourg : Jacques Nicolas JEANDIN, chantre et serpentiste à la cathédrale, est augmenté par décret du 16 août. Il touche désormais 400 florins (800 livres) de gages fixes. Son casuel est évalué à 400 livres.

• 1791, Strasbourg : Parmi les "faiseurs d'instrumens de musique", l'Almanach du département du Bas-Rhin pour l'année bissextile 1792 cite "Jandin, pour les serpents, grand' rue".
• Avril 1791 et mois suivants, Strasbourg : Jacques Nicolas JEANDIN est à nouveau employé comme serpentiste à la cathédrale. Il figure sur l'état d'Ignace PLEYEL de juin, avec 800 livres de gages, associé à son fils Joseph qui touche 600 livres. Il jouit d'une certaine autorité dans le bas-chœur : ainsi le 3 mai 1791, il reçoit de Nicolas GAUDRON dit MARTIN une somme de 391 livres pour le salaire des chantres d'avril.
• 25 juin 1791, Strasbourg : Jacques JEANDIN, facteur de serpents, établit un mémoire pour livraison de cinq serpents aux paroisses Saint-Louis, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Pierre-le-Jeune, Sainte-Madeleine et Saint-Jean-aux-Ondes, au prix de 100 livres l'unité, livrés le même jour.
• 4 octobre 1791, Strasbourg : Le bureau municipal autorise les préposés laïcs des paroisses où il a été fourni des serpents d'en payer le montant sur le pied de 100 livres pièce. En septembre, JEANDIN a été prié d'accorder le serpent de la paroisse Saint-Louis à l'orgue, celui-ci étant réglé un demi-ton plus haut que dans les autres lieux de culte de la ville.

• [fin 1792 ou début 1793], Strasbourg : La citoyenne Susanne Jeandin pétitionne au nom de son mari Nicolas JEANDIN, ci-devant serpentiste à la cathédrale, et de son fils, chantre, "tous deux actuellement volontaires nationaux à l’armée du Rhin", reçus respectivement en 1762 et 1790, qui demandent les secours que la loi du premier juillet 1792 assure aux anciens employés laïcs des chapitres supprimés. Concernant son mari, elle fournit son extrait baptistaire et l'extrait collationné du protocole du chapitre du 24 mars 1762.
• 16 mars 1793, Strasbourg : Le directoire du District émet un avis.
• 12 avril 1793, Strasbourg : Le directoire du Département constate que Jacques Nicolas JEANDIN a bien 30 années de service, "ayant continué ses fonctions jusques et pendant une grande partie de l'année 1792", qu'il est âgé de 50 ans et qu'il touchait 200 livres de gages. Il arrête en conséquence qu'il lui sera versé une pension annuelle de 200 livres, pour paiement de laquelle mandat lui sera expédié à l'échéance de chaque trimestre sur les fonds qui auront été faits par le ministre de l'Intérieur. Le fils n'a par contre droit à rien.
• [avril ou mai 1793], Strasbourg : JEANDIN envoie des représentations pour que soit substitué à l'arrêté du 12 avril un autre fixant sa pension à 400 livres, "d'après le montant de ses gages qu'il avoit dans les années de 1781-1782 et suivantes". 
• 29 mai 1793, Strasbourg : Le Département "au lieu de faire droit sur les dites représentations, [prononce] qu'il n'y a pas lieu à délibérer, motivant le dit arrêté que le décret d'augmentation de gages rendu en faveur du pétitionnaire par le cidevant Grand Chapitre le 16 avril 1790 ne peut être admis dans la liquidation de sa pension attendû qu'à cette époque, ledit Chapitre étoit sans qualité à prendre une pareille détermination, tous les revenus ecclésiastiques aïant été réunis à la disposition de la Nation par décret de l'Assemblée constituante du 2 novembre 1789".
• [entre mai et septembre 1793], Strasbourg : Nicolas JEANDIN ne désarme pas et rédige une nouvelle requête (avec certificat comportant des extraits des comptes du chapitre), dans laquelle il "observe qu'en 1781 déjà, son traitement montoit à 650# [...], et que malgré le décret d'augmentation qu'il a reçu en 1790, sa pension doit être portée à 400# par an et ce d'après l'art. 3 de la loi du 1er juillet 1792 qui dit que ceux des emploiés ecclésiastiques d'un âge au-dessous de 60 ans, qui ont trente années de service doivent recevoir à titre de pension la totalité de leurs gages, sans que la dite pension puisse excéder la somme de 400#".
• 24 septembre 1793, Strasbourg : Le directoire du District reconnaît le bien-fondé de la demande et estime que la pension de JEANDIN doit être fixée à 400 livres. 
• 2 octobre 1793, Strasbourg : Le directoire du Département du Bas-Rhin accorde une pension de 400 livres à JEANDIN père et annule l'arrêté du 12 avril.

• 12 décembre 1793, Strasbourg : Jacques Nicolas JEANDIN, 51 ans, dépensier de l'hôpital militaire, époux de Susanne Frick, meurt en sa demeure, Grand'Rue, n° 22, à l'âge de 51 ans. Le décès est déclaré le lendemain par son fils Joseph JEANDIN, musicien, 23 ans.
• 17 avril 1794, Strasbourg : L'inventaire après décès de JEANDIN indique que ses cinq enfants survivants sont Jacques Georges JEANDIN, musicien, "dont on ne connoit depuis quatre ans le séjour actuel", Joseph JEANDIN, musicien du cinquième bataillon des volontaires de Rhône-et-Loire, Françoise Henriette Jeandin, femme de François Dubois, coiffeur pour dames à Bordeaux, Louis Jeandin, cuisinier, "dont on ne connoit non plus le séjour actuel", et Élisabeth Jeandin, mineure.

Mise à jour : 14 juillet 2020

Sources
A. Cl. Pfeiffer, Fichier d'actes notariés ; A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; Almanach du département du Bas-Rhin pour l’année bissextile 1792 ; F-Ad67/ 1 L 1576 ; F-Ad67/ 1 L 524 ; F-Ad67/ 133 L 222 ; F-Ad67/ 6 L 109 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Pierre-le-Vieux ; F-Ad67/ BMS Strasbourg ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Laurent ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Louis ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Pierre-le-Vieux ; F-Ad67/ G 3192 ; F-Ad67/ G 3193 ; F-Ad67/ G 3194 ; F-Ad67/ G 3195 ; F-Ad67/ G 3196 ; F-Ad67/ G 3197 ; F-Ad67/ G 3198 ; F-Ad67/ G 3199 ; F-Ad67/ G 3200 ; F-Ad67/ G 3201 ; F-Ad67/ G 3202 ; F-Ad67/ G 3203 ; F-Ad67/ G 3204 ; F-Ad67/ G 3205 ; F-Ad67/ G 3206 ; F-Ad67/ G 3207 ; F-Ad67/ G 3208 ; F-Ad67/ G 3209 ; F-Ad67/ G 3210 ; F-Ad67/ G 3447 ; F-Ad67/ G 3448  ; F-Ad67/ G 3451 ; F-Ad67/ G 3453 ; F-Ad67/ G 3454 ; F-Ad67/ G 3455 ; F-Ad67/ G 3456 ; F-Ad67/ NMD Strasbourg ; F-Ad67/ Q 2869 ; F-Ad88/ Edpt419/GG_6-65557 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ VII 134 ; F-An/F19/1126/1099

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