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HYARD, Pierre (1749-1803)
État civil
NOM : HYARD     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HUZARD
HILLARD
HIARD
DHIARD
DIARD
Date(s) : 1749-2-3  / 1803-8-11
Notes biographiques

L’organiste Pierre HYARD fait partie de ces musiciens à mobilité raisonnée, c’est-à-dire se déplaçant sur un territoire restreint en occupant des postes intermédiaires. HYARD ne change réellement d’employeur que deux fois. Originaire du  Mans il y a vraisemblablement été formé soit à la psallette de la cathédrale Saint-Julien soit à l’église paroissiale Notre-Dame de la Couture où exerçait un organiste qui faisait autorité, Julien BROUSSIN. Pour une raison à déterminer il quitte Le Mans vers 1770 pour rejoindre l’abbaye royale de Fontevraud [M&L] en tant que Maître de musique à 21 ans. C’est un séjour qui s’inscrit dans la durée, puisqu’il reste quinze ans, fonde une famille. Vers 1785 lorsqu’il quitte Fontevraud, il est recruté par l’église paroissiale Notre-Dame de Beaufort alors en quête d’un organiste. HYARD s’établit définitivement à Beaufort où il contribue à la restauration de l’orgue avec le facteur LUCK. En 1791 HYARD utilise son réseau maçonnique pour postuler à la direction du collège de Beaufort. Son acte de décès en 1803 le dit à nouveau Maître de musique sans que le sens à attribuer à ces mots soit explicite. 

• 3 février 1749, Le Mans : Pierre HYARD est baptisé en l'église paroissiale Saint-Nicolas au Mans, située au cœur de la ville active, entre la place des Halles et le centre historique dominé par la cathédrale. Il porte le prénom de son père qui est journalier. Ses parrain-marraine sont des enfants de deux des principales familles négociantes de la ville, les Garnier (étamine) et les Le Romain (cire). La jeune marraine signe le registre, au contraire du père.

• De sa naissance à son mariage, aucune information n'a encore percé. Sa famille étant installée au Mans, il est vraisemblable qu'il y ait été enfant de chœur. Dans quelle église ? Il ne figure pas parmi les noms relevés dans les registres bien conservés de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour. Il a donc vraisemblablement été élevé à la cathédrale Saint-Julien, dont les registres sont perdus. Y aurait-il appris l'orgue et la composition ? Il pourrait aussi avoir été formé à l'orgue par Julien BROUSSIN qui a fait autorité à l'église paroissiale Notre-Dame de la Couture jusqu'à son décès.

• 22 avril 1769, Le Mans : Pierre HIARD, "musicien", reçoit 12 livres du chapitre de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour, à titre de gratification. Rien n'est précisé sur ce qui a motivé cette gratification. Néanmoins son passage à St-Pierre-la-Cour entre le renvoi en octobre 1768 de l'organiste précédent, André-Pierre ÉLIE, et la réception du suivant, Jean BLOT, en juin 1769, ressemble soit à un remplacement temporaire, soit à une candidature non suivie de succès. Il a alors vingt ans.

• [1770, Fontevraud] : L'arrivée du Sieur HIARD à l'abbaye de Fontevraud coïncide avec le départ du Maître de musique Pierre Marie BOUCHER vers 1770. Le titre de Maître de musique pris comme Maître de chapelle paraît emphatique dans le contexte. Ne conviendrait-il pas plutôt de retenir la fonction stricto sensu c'est-à-dire un maître enseignant le métier de la musique à des apprentis?

• 21 mai 1776, Fontevraud [M&L] : Le sieur Pierre HYARD, Maître de musique de l'abbaye royale de Fontevraud, épouse Demoiselle Marie Françoise Dumay mineure, originaire de Richelieu [Indre-et-Loire] alors du diocèse de Poitiers tout comme Fontevraud. Le père de la mariée est marchand. Les familles sont présentes et consentantes. Le mariage est suivi de deux naissances. Louise, Marie, Françoise, naît un Mercredi Saint, le 26 mars 1777. Elle a pour marraine sa bisaïeule qui signe l'acte. Son parrain est son grand-père maternel. L'année 1779 accueille un petit Pierre Gilles Charles, le 29 juin qui a pour parrain-marraine ses oncle et tante. Le père exerce toujours comme Maître de musique de l'Abbaye.
Les musiciens de l'abbaye de Fontevraud sont mal connus même si une cartographie commence à se dessiner. Si les organistes exerçant étaient des religieuses ou religieux, les Maîtres de musique cités semblent plutôt concerner le Collège. HYARD succède à Barthélémy de CAIX (maître de musique de la cour dépêché à Fontevraud lors du séjour des filles de Louis XV entre 1738 et 1748), Pierre Marie BOUCHER vers 1770.

• 18 mars 1785, Angers : Les Affiches d'Angers publient une petite annonce ayant pour but de "trouver un bon organiste, pour Beaufort". Il faut "s’adresser à M. le Prieur-Curé dudit Beaufort". On peut penser que c'est à ce moment-là que HYARD a été reçu organiste à Beaufort. Il renonce donc à son titre de Maître de musique pour celui d'organiste. Beaufort est une ville de moyenne importance dotée d'un collège, d'une église paroissiale et d'un orgue réparé en 1765 par le facteur d'orgues angevin DANGEVILLE moyennant 100 lt.

• [1785], Beaufort [M&L] : Pierre HYARD est engagé comme organiste à Beaufort où il passera le reste de sa vie. Il est à l'origine des travaux du facteur d'orgues LUCK en 1789 qui procède à la réfection du sommier. La dépense est de 1200 lt. HYARD succède à ce poste à HURSON encore présent en 1784.

• [1790-1791], Beaufort-[en-Vallée] : Le sieur HYARD est organiste au service de l'église paroissiale de Beaufort.
 
• 16 décembre 1791, Beaufort : HYARD adresse une lettre à un destinataire  inconnu, au sujet de la direction du collège de Beaupréau. Organiste à Beaufort, il envisage de postuler à la direction du collège de Beaupreau (60 pensionnaires, de la 6ème à la Rhétorique). Le poste pourrait lui convenir dit-il, car “il n’est pas nécessaire que le principal sache le latin”, mais il hésite car si l’ancien principal revenait “d’où en serais-je, voilà qui est très embarrassant, car enfin je serois sans place, ce n’est pas que celle que j’occupe me soit bien lucrative, mais encore je suis en tittre”...
Il signe “votre dévoué f:. hyard, organiste de Beaufort”.
Plusieurs fois dans la lettre revient le signe des trois points suivant des lettres, par ex t:. c:. f:. (= très cher frère), “servez moi non seulement de f:. mais de père”. Par ailleurs la date rédigée selon le rituel confirme l'appartenance maçonnique. Beaufort comptait une loge active avant 1789. HYARD active son réseau pour obtenir un poste qui lui tient à cœur.

• 17 Prairial An II [5 juin 1794] : Le rédacteur de l'acte de décès de François-André Auger, ex principal du collège de Beaufort, cite plusieurs témoins dont Marie Dumay, femme de Pierre DHIARD [HYARD], ci-devant organiste, âgée de 38 ans.

• 23 Thermidor An XI [11 août 1803], Beaufort : Pierre HYARD, qui a repris son titre de Maître de Musique, 54 ans, s'éteint. Il demeure quartier de la Grande Rue. Les deux comparants indiquent être de ses amis.

Mise à jour : 30 juin 2018

Sources
Dom Saunier, "Le chant à Fontevraud", 303, 2003 ; E. Verry, "La longue nuit de l'abbaye", 303, 2003 ; F-Ad49/ 1 L 914 ; F-Ad49/ 101 H 159 ; F-Ad49/ 101 H 17/1 ; F-Ad49/ BMS Fontevraud ; F-Ad49/ NMD Beaufort ; F-Ad72 / G 509 ; F-Ad72/ BMS Saint-Nicolas du Mans ; F.Y. Besnard, Un prêtre en révolution...2011 ; J. Denais, Notre-Dame de Beaufort..., 1874 ; P. Lusseau, L'abbaye royale de Fontevraud aux 17ème et 18ème..., 1986

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