HUMBLOT, Didier (1749-1829)

 En 1790, Didier HUMBLOT est "musicien", jouant du basson et du serpent, à la cathédrale de Besançon. Il avait été formé en tant qu'enfant de chœur à celle de Langres. Cette formation lui a ouvert de larges portes puisque, à la veille de la Révolution, il gagnait plus d'argent avec la musique profane qu'avec la musique religieuse. Les autres instruments qu'on lui connait sont la contrebasse et la guitare.

• 22 juillet 1749, Langres [Haute-Marne] : Didier HUMBLOT naît et est baptisé le même jour, paroisse Saint-Pierre-et-Paul. Il est fils de Nicolas Humblot, maître cordonnier, et de Blaise Péchinet/Péchinié. Son parrain est un fils de laboureur, sa marraine est "Pierrette Brochot, veuve de Louis Pierre Huot, valet de chambre de monseigneur de Clermont".

• [1758], Langres : Didier HUMBLOT est reçu enfant de chœur à la psallette de la cathédrale Saint-Mammès.

• [1767], Langres : Il "a demeuré pendant 9 années consécutifs en qualité d'enfant de chœur à la psallette dudit chapitre", soit jusqu'en 1767. Il a eu comme maître de musique François BELIN.

• Pâques 1767 à Pâques 1769, Langres : Didier HUMBLOT "est sorty depuis deux ans" de la maîtrise, "que pendant ledit tems il a toujours été attaché à l'église, qu'il s'y est toujours comporté avec sagesse et décence". Ses fonctions durant ces deux années ne sont pas précisées : sont-elles musicales ?
• 16 avril 1769, Besançon : Didier HUMBLOT est reçu par le chapitre métropolitain de Besançon en qualité de musicien jouant du basson et du serpent.

• 24 juillet 1775, Besançon : Le sieur Didier HUMBLOT, "musicien", tient sur les fonts baptismaux de Saint-Paul-Saint-Donat le petit Jean-François, fils de Jean-Antoine DACLIN, musicien, par représentation du parrain, le  grand-père de l'enfant, le sieur Jean-François Daclin.

• 2 mars 1778, Besançon : Les sieurs Didier HUMBLOT et Pierre VAN DEN STEENE, "musiciens", sont deux des témoins du mariage célébré à St-Paul-St-Donat entre le sieur François AUBRY, lui aussi dit "musicien" sans plus de précision, et la Dlle Jeanne-Claude Bonne. Les deux autres témoins sont négociants.

• 2 avril 1779 : Le sieur HUMBLOT, "musicien", demeure 150 rue du Rondeau Saint-Quentin, à Besançon, lorsqu'il met en vente dans Les Affiches de la Franche-Comté "une harpe à pédale, d’un des meilleurs maîtres, & en bon état". Même si cette annonce suggère au premier abord qu'il pourrait pratiquer cet instrument, il est néanmoins possible qu'il serve juste de répondant pour cette vente et que la harpe ne lui appartienne pas. Cela confirme en tout cas son insertion dans les milieux musicaux bisontins.

• 20 avril 1784, Besançon : En compagnie de François-Joseph BOURGEOIS, "musicien, citoyen de Besançon", et de Jean-Baptiste JECKER, "musicien de Hirtzfelden en Haute-Alsace", Didier HUMBLOT, qualifié pour sa part de "musicien originaire de Langres", est témoin du mariage de son confrère musicien à la cathédrale de Besançon Jean-Baptiste L'ÉPINE.

• 7 septembre 1785 : Le chapitre cathédral accorde au dénommé HUMBLOT, "musicien", l’autorisation de s’absenter pour trois semaines. On remarque que le secrétaire capitulaire ne souffle mot du motif de cette absence, et en particulier qu'il ne mentionne pas les nécessités de son commerce comme il l'a fait l'année précédente pour FLAMAND, LÉPINE et THOUVEREZ.

• 24 janvier 1788, Besançon : Didier HUMBLOT, âgé de 38 ans, "musicien de profession en l’église métropolitaine de Besançon", épouse une veuve de 32 ans, demoiselle "Françoise" [en fait : Jeanne-Françoise, ou Jeanne-Baptiste] Guyet, dont le premier mari, épousé quatre ans plus tôt, était libraire. Jean-Baptiste JECKER, l'organiste, assiste à la cérémonie et signe comme témoin. Par ce mariage, HUMBLOT devient le beau-frère de Gabriel GUYET, attesté comme "musicien" dans la ville au même moment.

• En 1790 : Didier HUMBLOT est toujours musicien serpent et basson au service de la cathédrale Saint-Jean de Besançon. Il perçoit 40 livres par mois soit 480 livres annuellement. Il déclare servir l'église depuis 33 ans (ce qui le ferait débuter en 1757). Sous la conduite de Louis-Nicolas DOLLÉ, maître de musique, il côtoie les chantres et musiciens Claude THOUVEREZ, Pierre-Philippe MARGAULX, Guillaume-Joseph ÉMERY, Antoine FLAMAND, Jean-Baptiste ROBERT, Joseph FISCHER, Jean-Baptiste LÉPINE ainsi que l'organiste Jean-Baptiste JECKER.
Didier HUMBLOT est aussi "attaché aux spectacles", il y joue de la contrebasse et donne des concerts. Il touche 600 livres pour cette fonction. Il est également professeur de guitare. Ainsi mesure-t-on que son emploi à la cathédrale revêt une importance en somme secondaire.
• 9 juin 1790, Besançon : Au cimetière de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, les "sieurs HUMBLOT et FISCHER, tous deux musiciens de cette ville" assistent à la sépulture de Jean-Henri NOELL, musicien, mort la veille à l'âge d'environ 65 ans.

• [1791-An II] : HUMBLOT continue de servir comme serpent dans la même église, devenue cathédrale constitutionnelle. Il reçoit annuellement la somme de 480 livres dont 430 en assignats.
Il poursuit ses démarches pour faire reconnaître son ancienneté et finit par obtenir une pension de 133 livres.

• 9 avril 1793 : Il reçoit la somme de 13 livres 6 sols en complément de sa pension de 1791.

• 1796-1798, Besançon : Les tableaux généraux des traitements et pensions des musiciens de Besançon mentionnent "HUMBLOT Didier, né le 22 juillet 1749, habitant à Besançon, rue Ronchaux n°224", [ci-devant] musicien à la métropole, pour une pension de 133 livres 6 sols 8 deniers. Un seul de ses confrères de l'ancienne métropole y figure également : "FLAMAND Antoine, né le 10 octobre 1731, habitant à Besançon, rue Paul, n°84, Chantre à la métropole, 400 livres". Les autres chantres figurant dans ces tableaux exerçaient à Saint-Pierre ou à Saint-Paul.

• 2 fructidor an VI (19 août 1798), Besançon : Un tapissier et un horloger déclarent le décès, survenu la veille, à sept heures du soir, de Jeanne-Baptiste Guyet, native de Besançon, âgée de 42 ans, épouse de Didier HUMBLOT, "musicien", demeurant à Besançon, rue de Rouchot.

• 10 pluviôse an VIII (30 janvier 1800), Besançon : Veuf de Jeanne-Baptiste Guyet, le citoyen Didier HUMBLOT, âgé de 50 ans et 6 mois, est dit "artiste", demeurant rue de Rouchaux, quand il se remarie, épousant la citoyenne Marie-Pierrette Flusin, âgée de 46 ans, demeurant rue des Arènes. Tous deux sont dits "demeurant depuis 30 ans à Besançon" : dans son cas à lui, cela correspond assez bien à la réalité puisque le serpent-basson avait été reçu à la cathédrale de Besançon à Pâques 1769. Le mariage a lieu en présence du père et du frère de l'épouse, du beau-frère du futur, laboureur de 42 ans, et d'un ami rentier de 79 ans.

• 1^er vendémiaire an IX [23 septembre 1800], Besançon : Pour la fête de la fondation de la République, Didier HUMBLOT joue du serpent avec d'anciens musiciens du chapitre métropolitain et d'autres musiciens (profanes), notamment FLAMAND, BERGER, GUIGNET Joseph FISCHER, L. BURTHEZ, DACLIN...

• 8 mai 1821, Besançon : Mr Didier HUMBLOT, professeur de musique, âgé de 70 ans, est l'un des témoins au mariage de Jean-Denis-Xavier COURCIER, professeur de musique de 28 ans, fils de Claude-Louis COURCIER, professeur de musique et négociant, avec Jeanne-Baptiste Martin, 19 ans, fille d'un négociant.

• 29 août 1829, Besançon : On établit l'acte de décès de Didier HUMBLOT, mort la veille, "aide bibliothécaire de la ville, époux de Marie-Pierrette Flusin". Il est rappelé qu'il était natif de Langres, et qu'il habitait à Besançon "rue de la bibliothèque", adresse qui suggère l'éventualité d'un logement de fonction. La déclaration est effectuée par son collègue Mr Charles Weiss, bibliothécaire de la ville, âgé de 46 ans, qui se dit "ami du défunt", et par Charles Deis, imprimeur, 29 ans.

Mise à jour : 29 décembre 2021