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HOUDEBINE, Antoine (1772-1827)
État civil
NOM : HOUDEBINE     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HOUDEBINNE
Date(s) : 1772-8-11   / 1827-2-20 
Notes biographiques

En 1790, cela faisait onze ans qu'Antoine HOUDEBINE était enfant de chœur à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Le jeune homme était donc nanti d'un solide bagage musical qui aurait pu lui ouvrir une carrière dans ce domaine, mais le contexte ne s'y prêtait guère. Lorsque l'enquête dans les actes d'état civil permet de le retrouver ultérieurement, il est devenu marchand de farine, et à son décès est dit "chauffournier".

• 11 août 1772, Neuvy-en-Dunois : Antoine HOUDEBINE naît et est baptisé le même jour dans l'église paroissiale de Neuvy. Il est fils de Philibert Houdebine et de Marie-Jeanne Chartier, qui demeurent au hameau de Melleville, où son père est "serviteur de labour".
À noter que selon les indications portées dans un tableau administratif en juin 1791, HOUDEBINE est donné comme étant né à Châteaudun, ce qui donne un bel exemple des approximations que l'on peut parfois trouver dans ce type de document : Neuvy-en-Dunois est situé à 25 km, soit environ cinq heures de marche, au nord-est de Châteaudun.
 
• [Vers mi-1779], Orléans : Le jeune HOUDEBINE est reçu enfant de chœur à la cathédrale Sainte-Croix, à une petite cinquantaine de km au sud de son lieu de naissance. Les registres capitulaires de cette période ayant été détruits dans l'incendie de 1940, il est impossible de préciser davantage sa date d'entrée à la maîtrise. Le maître de musique est alors Charles HÉRISSÉ. Jusqu'en décembre 1779, il est assisté de son neveu François-Michel LAURET, qui tient auprès de lui un rôle de sous-maître.

1790, Orléans : HOUDEBINE est toujours enfant de chœur à la cathédrale Sainte-Croix. Sous l'autorité du maître Charles HÉRISSÉ, il côtoie 7 autres enfants de chœur, dont ont été identifiés actuellement Pierre-Michel MONCEAU, Jean-Baptiste NIEL et LANDRÉ. À ces quatre enfants connus, il faudrait ajouter, selon le chanoine Victor Pelletier en 1862, LUTTON et VAILLANT, "amateurs qui, dans leur enfance, avaient appartenu à la maîtrise avant la Révolution", et qui vinrent prêter leur concours au chœur après le Concordat. Mais l'enquête a montré que VAILLANT, au moins, avait été formé à la collégiale Saint-Aignan, et non à la cathédrale Sainte-Croix.

• Juin 1791, Orléans : HOUDEBINE figure dans un tableau des effectifs orléanais envoyé au Comité ecclésiastique créé par la Constituante. Il y est porté comme étant âgé de "20 ans" [il en a en réalité bientôt 19], ayant 12 années de service en tant qu'enfant de chœur, ce qui devait lui permettre d'obtenir lors de sa sortie une gratification de 200 livres en argent et divers effets, linges et hardes estimés à 150 livres.
Le directoire du district d'Orléans propose de lui accorder une gratification de 350 livres, proposition qui est validée par le directoire du département du Loiret.

• 21 février 1792, Orléans : Antoine HOUDEBINE et Anne Chouard se marient dans l'église de la paroisse Saint-Laurent. Cette paroisse, "domicile des deux époux", est hors les murs, au-dessus de la Loire. Aucune précision socio-professionnelle ne figure dans l'acte. Les présents sont assez nombreux à savoir signer. Le jeune homme est accompagné de sa mère, de son frère Louis et d'un "ami", Louis Bigot.

On ignore (actuellement) ce que le jeune homme fit exactement alors sur le plan professionnel. Peut-être pressé par son mariage précoce il n'a sans doute pas pris le temps d'un second apprentissage long. Il pourrait avoir moins bien réussi sa reconversion que ses camarades Pierre-Michel Monceau ou Jean-Baptiste Niel, devenus marchand libraire et marchand mercier (puis imprimeur). Quand on le retrouve, il est quant à lui devenu "marchand de farine".

• Entre 1794 et 1799, Orléans : Le couple HOUDEBINE/ Chouard donne le jour à trois enfants, les 6 germinal an II (26 mars 1794), 13 messidor an IV (1er juillet 1796) et 2 vendémiaire an VIII (24 septembre 1799). L'identité professionnelle de l'ancien enfant de chœur reste stable pendant cette période : dans chacun des trois actes de naissance il est dit marchand de farine. Son adresse fluctue quelque peu : 14 rue de Gemmappe de l'an II, 23 [33 ?] porte Magdelaine en l'an IV et 33 porte de la Loi en l'an VIII, ces deux dernières adresses étant peut-être équivalentes (changement de nom de la Porte) et correspondant à l'adresse qu'on lui connaît ensuite en 1807 (voir ci-après). Les témoins requis pour ces déclarations de naissance sont "chargeur", commis marchand, femme de cardeur, veuve de bonnetier.

• 30 germinal an VIII (20 avril 1800), Orléans : Antoine HOUDEBINE, marchand, en compagnie de Charles Chartrain, commis de négociant, et de Michel-François LAURET, artiste musicien, sont témoins au mariage de Jean-Baptiste NIEL, lui aussi "commis de négociant", avec la citoyenne Marguerite Renard, une lingère de 34 ans.

• 27 juillet 1807, Orléans : Antoine HOUDEBINE, "ami du futur", est choisi par son ancien condisciple à la maîtrise de Sainte-Croix, Pierre-Michel MONCEAU pour être l'un de ses deux témoins de mariage : les deux anciens enfants de chœur sont restés liés à travers les années. HOUDEBINE est dit "marchand" et il demeure rue Porte Madelaine n°33.

• 20 février 1827, Orléans : Le "sieur" Antoine HOUDEBINE, "chauffournier", âgé de 56 ans, né à Neuvy-en-Dunois, meurt à son domicile situé faubourg Saint-Jean, boulevard du Duc d'Angoulême n°8. Il était époux de "dame" Anne Chouard et fils de feux Philibert Houdebine, "laboureur", et Marie-Anne Chartier.
Le décès est déclaré le jour-même par son gendre, Simon-Pierre Aupy, marchand chaufournier, qui demeure à la même adresse (le boulevard du Duc d'Angoulême correspond aujourd'hui au Boulevard Rocheplatte, perpendiculaire au Faubourg Saint-Jean). Sans savoir si elle émane du déclarant ou du scripteur, on remarque une certaine volonté de distinction dans les tournures employées et dans la qualité conférée au père du défunt. Par ailleurs la mobilité professionnelle prêtée au défunt interroge : travailler dans les fours à chaux et vendre de la farine sont deux métiers très différents.

HOUDEBINE est le seul des anciens enfants de chœur d'avant la Révolution qui ne soit pas cité par le chanoine Victor Pelletier en 1862 lorsqu'il décrit "MM. LUTTON, VAILLANT, LANDRÉ, MONCEAU, libraire, et tout spécialement M. Jean-Baptiste NIEL" venant prêter leur concours dans les solennités de Sainte-Croix, surtout, selon Pelletier, à compter de la nomination de DAUVILLIERS : son état de santé a dû l'empêcher de participer à cette période de résurrection de la maîtrise qui "ne fut pas sans gloire"...

Mise à jour : 17 juillet 2017

Sources
F-Ad28/ BMS Neuvy-en-Dunois ; F-Ad45/ BMS St-Laurent d'Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-An/ DXIX/090/755/01

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