Login
Menu et informations
HISPACH, Jean Jacques (ca 1752-1786 ap.)
État civil
NOM : HISPACH     Prénom(s) : Jean Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ISPACH
HISBACH
Johann Jacob
Date(s) : 1752 ca  / 1786 ap.
Notes biographiques

Originaire d'Allemagne, élevé dans la religion protestante, Jean-Jacques HISPACH se convertit au catholicisme pour épouser une jeune fille de Besançon en 1772. Dans cette ville, il est "musicien" de 1771 à 1786 au moins, non sans une étonnante escapade à Marseille autour de 1773.

• [Vers 1752], en Allemagne : Si l'on en croit l'âge indiqué à son mariage ("environ vingt ans" en mars 1772), Jean-Jacques HISPACH serait né en ou vers 1752. Il est fils du sieur Christophle [sic] HISPACH et de dlle Marguerite-Dorothée Jiegler son épouse. En 1772 ses parents demeurent "au petit Menden  en Hanovre" [ou "Petit Weinden en Hannovre", selon le contrat de mariage], où l'on peut supposer qu'il était peut-être né, et où son père est musicien. Il grandit dans une famille de confession réformée.

• Septembre 1771, Besançon : Jean-Jacques HISPACH "fixe son domicile sur la paroisse de Saint-Paul de cette ville".

• 10 mars 1772, Besançon : Jean-Jacques HISPACH abjure la religion "prétendue réformée".
• 30 mars 1772, Besançon : En l'église Saint-Pierre est célébré le mariage de Jean-Jacques HISPACH, "musicien", et de dlle Claude-Françoise Martin, orpheline de père et âgée d’environ 21 ans. Les deux époux signent ("Claude françoise Martin" et "jean jaque hispach"), ainsi que quinze autres personnes.
L'acte rend compte du jugement prononcé quatre jours plus tôt par le Lieutenant Général du bailliage, à la suite des avis de huit "voisins et amis dudit HISPACH", autorisant le mariage sans le consentement des parents de l'époux, procédure rendue possible par le fait qu'ils sont protestants et qu'ils vivent dans un pays étranger. Les huit personnes consultées sont un marchand confiseur, un marchand épicier, un marchand chapelier, "Guillaume MORAUD maître à dancer", un maître tailleur d’habit, un "citoyen", un greffier de l’état-major [le curateur de l’épouse, sans doute un oncle paternel], et un "consigne à la porte de Charmont", qui est également de la famille Martin (laquelle approuve et soutient visiblement ce mariage). En dehors du maître de danse, les milieux musicaux sont absents. La présence de l'"aide-major de la place" à la cérémonie suggère que HISPACH est peut-être musicien militaire. L'acte précise qu'il "a fixé son domicile sur la paroisse de Saint-Paul de cette ville depuis le mois de septembre dernier".
Un contrat de mariage avait été établi le 26 mars 1772 devant maître Edme Maucourt [Ad25/ 3 E 1919, selon le relevé du Centre d'Entraide Généalogique de Franche-Comté].

• 20 janvier 1773, Marseille : Sur les fonts baptismaux de la paroisse Saint-Ferréol, un prêtre nommé Martin [est-ce un hasard ?] baptise la petite Marie-Anne-Reine-Joseph, née la veille, "fille naturelle et légitime de sieur Jean-Jacques HISPACH, et de dame Françoise-Anne Martin" (en réalité : Claude-Françoise). Les parrain et marraine sont des membres de la famille Martin, qui absents (sans doute restés à Besançon, à 500 km de là), sont représentés par Joseph HORNBACH et Anne Meyer. Le choix de ces deux personnes aux patronymes germaniques laisse subodorer des fraternités linguistiques et culturelles… Mais c'est aussi la musique qui a rapproché les deux hommes puisque HORNBACH est connu par d'autres sources comme musicien, et plus précisément joueur de cor, qui est précisément l'instrument – ou l'un des instruments – pratiqué par HISPACH (voir ci-après au 22 novembre 1783).

• À une date qui reste à préciser, la famille HISPACH regagne Besançon. Elle n'est probablement pas restée longtemps à Marseille. Le patronyme HISPACH ne figure pas dans l'index de la thèse d'Aurélien Gras (Les Faiseurs de notes…, Avignon, 2018), ni dans son fichier personnel.

• 30 octobre 1778, Besançon : Sur les fonts de la paroisse Saint-Paul-Saint-Donat, Marie-Reine Hispach, "illitérée", est la marraine de Claude-François, fils d’Antoine DACLIN, musicien, et d'Anne-Claude Paris, son épouse. Le parrain est le jeune Jean-François DACLIN, frère du nouveau-né, représenté par le sieur Jean-François GRESSET, musicien.

• 24 avril 1783, Besançon: Dlle Claude Françoise Martin, épouse du sieur Jean Jacques HISPACH [dont le métier n'est pas spécifié dans l'acte], meurt à l'âge "d'environ 30 ans, dans la communion de l'église". Elle est inhumée le lendemain "dans l'église paroissiale de Saint-Pierre", en présence des sieurs Étienne-Joseph Mignotte, clerc de la paroisse, et Jean-Louis Masson, vigneron (voir ci-après au 19 avril 1786).
• 22 novembre 1783 : En l'honneur de la Sainte-Cécile une "fête brillante" est orchestrée par le nouveau maître de la cathédrale, Louis-Nicolas DOLLÉ. Quelques jours plus tard, le Journal de la Franche-Comté publie un texte élogieux, estimant que DOLLÉ "a annoncé dans ses essais les talens d’un maître consommé", que "les chœurs ont été généralement bien rendus" et que "les symphonies ont été supérieurement exécutés". Il cite un enfant de chœur soliste "qui a enchanté tout l’auditoire", et mentionne quelques noms de musiciens : "la capitale même applaudiroit avec raison au cor d’HISPACH, à la flûte de NOEL, à la clairinette de BROEMER & au violon de MICHAUX", sans oublier "parmi les Artistes qui font honneur à notre patrie, les sieurs ARNOUX & AUBRI" [probablement Jean-Philippe ARNAUD et Louis-François AUBRY].
On découvre donc au détour de ce texte que Jean-Jacques HISPACH joue du cor et qu'il ne répugne pas à participer à de la musique religieuse. A-t-il dans d'autres circonstances joué à la cathédrale ?

• 19 avril 1786, Besançon : Le sieur Jean-Jacques HISPACH est dit "musicien" sans précision lorsque décède sa fille Reine-Françoise, âgée d’environ 13 ans et demi, paroisse Saint-Pierre. L'âge correspond assez bien au baptême retrouvé à Marseille en janvier 1773, mais la baptisée portait alors un quadruple prénom, Marie-Anne-Reine-Joseph, dont seul "Reine" se retrouve ici, complété de "Françoise".
Le lendemain Reine-Françoise est inhumée dans l’église paroissiale de St-Pierre – dans le caveau de sa mère, probablement –, en présence du sieur Étienne-Joseph Mignotte, clerc de la paroisse, et de Jean-Louis Masson, vigneron. Ces deux témoins signataires sont les témoins habituels aux sépultures de la paroisse Saint-Pierre. Mignotte pourrait être le chantre de la paroisse.

Après cette date, la trace de Jean-Jacques HISPACH se perd. Il a probablement quitté Besançon.

Mise à jour : 28 décembre 2021

Sources
F-Ad13/ BMS Marseille, St-Ferréol ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Pierre ; Journal de la Franche Comté

<<<< retour <<<<