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HARDOUIN, Henri (1727-1808)
État civil
NOM : HARDOUIN     Prénom(s) : Henri     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ARDOUIN
Date(s) : 1727-4-7  / 1808-8-12
Notes biographiques

A près avoir été formé à la maîtrise, Henri HARDOUIN a été pendant plus d'un demi-siècle le maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Reims (1749-1790). Il franchit les différentes étapes d'une carrière ecclésiastique et devient en 1774 chanoine de la petite collégiale Sainte-Balsamie, dépendant de la Métropole. A l'occasion du du sacre de 1775, il compose quelques pièces mais ses talents de compositeurs sont reconnus depuis longtemps. En effet, entre 1749 et 1773 environ, il dirige l'orchestre du Concert de Reims où viennent chanter et jouer plusieurs musiciens et enfants de chœur de la cathédrale. Certaines de ses compositions sont données à Paris et Lyon. En 1802, il lègue l'ensemble de son œuvre à la cathédrale au moment de la réouverture du culte. Une grande partie des partitions est aujourd'hui conservée à la bibliothèque Carnegie de Reims.

• 7 avril 1727, Grandpré [Ardennes] : Henri HARDOUIN voit le jour dans cette petite localité située à 17 kilomètres à l'est de Vouziers. Il est fils de Jean et de Françoise Livresaune / Livrezeaune. Le père exerce la profession de maréchal-ferrant. Françoise Livresaune est, elle aussi, originaire de Grandpré. Elle semble issue d'une famille ayant une certaine aisance. Celle-ci compte des hommes d'Église (dont Pierre, docteur en théologie et, en 1790, chanoine doyen de Saint-Symphorien de Reims), des marchands etc. Le couple Hardouin aura au moins un autre enfant, prénommé Laurent qui, plus tard, reprendra le métier paternel. Les registres paroissiaux ont été détruits lors de la Grande Guerre.

• [1735], Reims [Marne]: Henri HARDOUIN entre comme enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame, pour un temps de service qui, selon les usages est de dix ans. La ville champenoise de Reims est située à 67 kilomètres à l'ouest de Grandpré. Il est formé par le maître de musique de la cathédrale Simon DEPOIX qui vient de prendre son poste..

• [1741 ou au début de 1742] : Le jeune HARDOUIN qui a débuté ses études ecclésiastiques au séminaire, reçoit la tonsure. En mars 1742, une des chapelles de l'Ancienne congrégation, érigée en la cathédrale rémoise à l'autel de Sainte-Anne, lui est octroyée.

• [1743], Reims : Simon DEPOIX a quitté son poste pour celui, moins prestigieux, de la cathédrale de Saint-Brieuc, en Bretagne. Cela étonne mais on comprend mieux le sens de cette démarche en apprenant qu'il se marie peu après. Au tout début de cette année, le maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, Joseph François CHEVALIER, lui succède comme l'atteste un inventaire de prise de possession à la maîtrise daté du 9 janvier. En juin 1744 puis en mars 1746, CHEVALIER tente par deux fois de revenir à Toulouse, en vain. Le 21 janvier 1749, il est reçu maître de musique de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.

• 14 décembre 1748 : Henri reçoit les quatre ordres mineurs ; le sous-diaconat lui est conféré sept jours plus tard.

• Fin 1748 ou début 1749, Reims :  Succédant à Joseph François CHEVALIER, Henri HARDOUIN est reçu maître de musique de la cathédrale Notre-Dame.

• 24 février 1749, Reims [Marne] : "Chapelain et maître de musique de l'Église métropolitaine", il est choisi comme parrain de Henri, fils du musicien Henri PIERRE et de Rennette Magnier. Le baptême qui est célébré le jour de la naissance par un des prêtres (chapelain et coutre) de Notre-Dame, a lieu dans la cathédrale, "selon l'usage et avec les cérémonies accoutumées". La marraine,  tante du nouveau-né, Marie Jeanne Magnier - est probablement une parente des musiciens MAGNIER.
• 24 octobre 1749 : HARDOUIN, sous-diacre de ce diocèse, prend possession de la première chapelle vicariale de l'ancienne congrégation érigée à l'autel de Saint-Barthélémy dans la cathédrale après le décès de son prédécesseur.
• 24 octobre 1749 : Il est ordonné diacre.

• 4 juin 1751, Reims : Il est ordonné prêtre.

• Novembre-décembre 1753, Chartres : Henri HARDOUIN offre ses services pour obtenir la place de maître de musique qui est vacante à la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Après avoir pris des renseignements sur les compétences du candidat (auprès de Abel François FANTON et Louis Charles BORDIER), le chapitre de Chartres accepte de le recevoir. Mais, devant les hésitations du maître rémois qui demande un délai de réflexion d'un mois, l'Église chartraine lui annonce qu'elle a choisi Jean-Baptiste Claude PATTE comme maître de musique.

• 3 novembre 1756, Reims  : Le maître de musique de Notre-Dame, "pretre du diocèse de Reims", entre en possession de la quatrième chapelle Saint-Nicaise de l'Ancienne congrégation vacante par le décès de son précèdent titulaire. On peut penser que ce bénéfice est plus lucratif.

• 1756, Reims : Depuis plusieurs années, Henri HARDOUIN est l'âme de l'Académie de musique de la ville (Concert de Reims créé en 1749) Le jeune maître établit le programme musical, recrute instrumentistes et chanteurs et dirige l'exécution des œuvres. Chaque vendredi, l'été excepté, il dirige un concert qui a lieu dans une salle de l'Hôtel de ville, et parfois même au Théâtre. Cette année-là, la date précise n'est pas connue, il dirige un concert de gala qui a lieu au Théâtre (salle Regnault). "On executa ce soir-là un Ballet de RAMEAU : Les Talents lyriques, une cantatille de M. LE SESTRE : Les vendanges en Champagne ; enfin un motet en l'honneur de Sainte Cécile de M. HARDOÜIN, composé d'une Ariette, d'un chœur, d'un Récitatif, Récit et Chœurs. Après avoir fait chanter Iphise, Tyrtée, Licurgue, Sapho, Mercure, Terpsichore, les Nymphes, Faunes et Sylvains, le Chef d'orchestre célébrait les louanges de Sainte Cécile en harmonisant la parole du psaume : "Fiat cor meum immaculatum" [d'après Leflon, 1933]. Selon Pierre Taïeb, de nombreux motets de sa composition dont donnés aux Concert. Leur effectif, qui se compose de basse continue, violons et bassons, est compatible avec celui des offices comme celui du Concert. Les dessus sont remarquables par leur tessiture aigüe, adaptée à la voix des enfants de la maîtrise. Il perçoit 300 livres comme maître de musique du Concert en 1762-1763. Les comptes mentionnent les noms de plusieurs chantres et musiciens de la cathédrale.

• 1759, Reims : Sur ordre de l'archevêque Jules de Rohan, l'Église rémoise entreprend la confection de nouveaux livres d'office. HARDOUIN, en sa qualité de maître de musique, et probablement assisté de quelques spécialistes du chant liturgique tel le grand chantre, s'attèle à la restauration du plain-chant diocésain.  "Il retoucha toute la musique du Bréviaire de ce diocèse, par ordre de l'archevêque Jules de Rohan" [Jacatte-Joltrois dans sa Biographie..., cité par J. Leflon]. Selon ce dernier, la nouvelle édition du plain-chant diocésain, issue du travail d'Hardouin, "comportait avec des parties simplement corrigées, comme c'est le cas pour l'office des Ténèbres, des parties tout à fait nouvelles, comme c'est le cas pour l'office des Morts". Hardouin lui-même expliquera, dans la méthode à laquelle il travaille (édité trois ans plus tard), les raisons de la rénovation du chant liturgique de l'Église rémoise. Il est nécessaire de rétablir au plus près les mélodies séculaires de l'Église : HARDOUIN constate que les messes chantées ne sont "pas conformes, les copistes y ayant ajouté ou retranché plus ou moins de notes selon leur fantaisie". "Entre toutes les messes que l'on chante dans le diocèse, il n'y en a pas une régulière". Ainsi, dans l'ordinaire d'une messe donnée se suivent des prières de plain-chant  de tons différents.  Par ailleurs, la messe des Anges, pourtant "une des meilleures", [...] n'a pas de credo" qui lui soit propre.

• 18 février 1761, Lyon [Rhône] : "On executera ce soir au Concert, l'acte des Sauvages, des Indes galantes, de M. Rameau & pour la premiere fois, le motet Cantate Domino, canticum novum, de M.Hardouin, Maitre de Musique de la cathédrale de Rheims" lit-on dans la partie "avis divers" du numéro 7 des Affiches de Lyon.

• 1762, Charleville [Ardennes] : La Méthode de plain-chant rédigée par HARDOUIN est imprimée et publiée. L'ouvrage - qui contient aussi des pièces nouvelles en plain-chant -  est intitulé : "Méthode nouvelle courte et facile pour apprendre le plain-chant, à l'usage de Reims [...]. Le manuel décrit les caractéristiques du plain-chant, rappelant par exemple sa typologie depuis le chant non mesuré, chant mesuré mais qui est de deux sortes (deux ou trois temps) et enfin la psalmodie (qui se doit de respecter la médiante). La méthode expose les règles d'un plain-chant rémois réformé. Henri HARDOUIN y propose plusieurs messes "nouvelles" qu'il a "mises en chant", chacune correspondant  à l'un des huit tons. Il s'agit d'établir des messes homogènes dans leur mélodie, et d'offrir aux églises paroissiales du diocèse un répertoire commun.  Des exemples – avec notation – illustrent l'exposé... "Le chant doit être proportionné à la solemnité des fêtes, plus ou moins grave, sans précipitation, sans nonchalence, mais animé [...] Il faut chanter tout naturellement sans forcer la voix, ne point faire de grimaces, ne pas passer d'une note à l'autre par secousses, rien n'est si désagréable". L'abbé conclue son propos en faisant partager une opinion sans doute forgée sur le terrain....""[...] Je finis en avertissant qu'on ne chantera jamais correctement et sans cacophonie, à moins que ceux qui président aux offices divins ne fassent préparer le chant, et ne veüillent bien y être quelquefois presents. Il seroit encore à souhaiter qu'on prît des connoisseurs le vrai goût du chant, sur-tout des hymnes : par ce moyen on chanteroit méthodiqueùment et avec grace : insensiblement le bon goût prendroit partout, et la nouveauté du chant, bien loin de rebuter, plairoit et animeroit la piété des fidèles".

• 8 septembre 1765, Paris : En ce jour de la Nativité de la Vierge, au Concert Spirituel, "Le Concert commença par Lauda Jérusalem, Motet à grand chœur de M. l'Abbé Hardouin, Maître de Musique de la Cathédrale de Rheims, qui fut applaudi, & dans lequel on remarqua des traits qui font honneur à son auteur" [Mercure de France]. On chante après un motet de l'abbé GOULET, maître de musique de la cathédrale Notre-Dame. La présence d'HARDOUIN s'explique sans doute par les liens établis avec Joseph LEGROS, haute-contre fameuse qui y chante déjà depuis plusieurs années. Ce dernier a été rétribué quelques mois non seulement par le Concert de Reims mais aussi par les chanoines de la cathédrale de Reims.

• 2 juin 1766, Reims : Il est présent lors du concours organisé à la collégiale Saint-Timothée pour le choix d'un "vicaire chantre". C'est un certain FLAMAND qui est retenu.

• Juillet 1767, Paris : Le Mercure de France informe ses lecteurs que les orgues de la cathédrale Notre-Dame de Reims ont été augmentées par Louis PÉRONARD. Le facteur a ajouté "[...] "à l'excellent instrument " [...] deux tuyaux d'anches, l'un de 22 pieds et l'autre de 32. Ce dernier n'existant "[...] dans aucune église du royaume". HARDOUIN, TURPIN, et BARON (organiste de l'abbaye de Saint-Remi) ont expertisé les travaux.

• 8 janvier 1768, Reims : Il a été donné pouvoir au Chantre et Sous-chantre de cette Eglise de faire choisir et acheter par Me HARDOUIN, maître de musique plusieurs messes en musique à la condition qu’elle ne pourront être transportées hors du chœur de cette Eglise [« e choro vel sacrario hujus ecclesiae non transferentur »] lit-on dans le plumitif des conclusions capitulaires des chanoines de Notre-Dame.

• 16 janvier 1769, Reims : Il obtient une semaine de congé lui permettant de vaquer à ses affaires.

• 3 septembre 1770, Reims :  Il obtient un nouveau congé de trois semaines pour s’occuper de ses affaires, peut-être pour se rendre à Paris afin de s'occuper de ses messes à graver.

• 5 juin 1771, Reims : Le chapitre lui rembourse la somme de 12 livres pour frais d'entretien des musiciens qui sont venus jouer de leurs instruments lors de l’octave du Saint-Sacrement.
• 9 août 1771, Châlons [-en-Champagne] : Le chapitre cathédral, délibérant, décide l'achat des "Six messes" imprimées du maître de musique de Reims.
• 14 août 1771, Reims : Henri HARDOUIN dédie les Six messes à 4 voix dont il vient de terminer la composition au chapitre de la cathédrale métropolitaine. Le chapitre, pour le remercier, le gratifie d'une somme de 300 livres. Il bénéficiera, en outre, d'une rente annuelle de 100 livres. Le même jour, les chanoines de la cathédrale de Metz délibèrent au sujet de ces six messes après avoir reçu une lettre d'HARDOUIN leur proposant de souscrire pour la somme de 36 livres. Ils acceptent.
• 17 août 1771, Laon [Aisne] : Les chanoines de la cathédrale ne donnent pas suite à la proposition de souscrire pour l'impression de six messes nouvellement composées par le sieur HARDOUIN, maître de musique à Reims.
• 4 novembre 1771 : Le maître obtient un congé pour se rendre à Paris afin de prendre les mesures nécessaires à l'impression de ses Six messes.

• 10 février 1772, Reims : Un avis paru dans les Affiches de Reims informe que "M. Hardouin, Maître de musique de la Métropole de Reims, a proposé par souscription six messes en musique qui ont été exécutées et approuvées par MM. les Maîtres de musique de N.-D. de Paris, de la Sainte-Chapelle et des Saints-Innocents et lesquels ont souscrit". Cet avis rappelle qu'il était d'abord convenu que la parution de l'œuvre imprimée  – en 2 volumes –  s'effectue en deux temps (mars et mai), et que le montant de la souscription était de 36 livres. Mais, les mêmes Affiches informent ensuite l'acheteur potentiel que, suite à un certain nombre de remarques, l'auteur optait pour la gravure des Six messes ensemble. Certes, les nouveaux souscripteurs auraient à débourser 4 livres de plus, mais la qualité et la beauté étaient assurées avec, par exemple, l'emploi d'un "papier in-folio dit Nom de Jésus", et le choix de "beaux caractères". Il fallait se hâter car l'opération prendrait fin au 15 mars suivant. Les demandes étaient à expédier à l'auteur – sans oublier d'affranchir – à son adresse, rue du Cloître à Reims.
• Le 13 avril 1772, Hardouin s'adresse au chapitre pour signifier que trois des Six messes ont été imprimées et que les trois autres seront prêtes au mois de juin suivant.
• 22 avril 1772, Beauvais : « 3 messes en musique par le maitre de Reims » sont déposées sur le bureau du chapitre de la cathédrale Saint-Pierre puis trois autres sont reliées le 28 septembre.
• Juillet 1772, Coutances [Manche] : Le chapitre de la cathédrale de Coutances reçoit un courrier daté du 3 juillet dans lequel HARDOUIN propose au chapitre de faire l'acquisition du recueil des "Sex Missae à quatre parties" qui vient d'être gravé. Le compositeur précise que "déjà plus de quarante Eglises (du nombre desquelles est celle de Paris) [lui] en ont demandé un exemplaire".
• 3 juillet 1772, Autun [Saône-et-Loire] : Le chapitre décide de répondre négativement à "la lettre du sieur HARDOUIN, maître de musique de Reims", car il est "pour le présent suffisament pourvu de messes imprimées en musique". La réponse des chanoines d'Autun est fallacieuse puisque un an et quatre mois plus tard, le 12 novembre 1773, ils chargeront leur Doyen d'acheter à Paris "la quantité de messes imprimées tant anciennes que modernes qu’il jugera à propos".
• Le 13 juillet suivant, Reims : Les Affiches annoncent que les Messes sont prêtes à être livrées. " La gravure était bien exécutée ", et " la musique était tout ensemble simple, chantante, et harmonieuse [...]". Une cinquantaine d'églises se seraient d'ailleurs déjà procuré les six messes du talentueux maître. L'ouvrage avait été réalisé à Paris, par le graveur Bignon et l'imprimerie de Richomme. Hardouin avait offert l'œuvre au chapitre de Notre-Dame de Reims en témoignage de reconnaissance en s'exprimant ainsi : " Messieurs, élevé sous vos yeux dès mon enfance, et formé par vos soins, pouvais-je ne pas vous rendre ce qui vous appartient à tant de titres ? C'est un tribut dont je désirais depuis longtemps m'acquitter [...] ".
• Courant 1772, Bordeaux : Les chanoines de la cathédrale Saint-André de Bordeaux commandent les Six messes. On retrouve dans les archives de ce chapitre une lettre d'Hardouin date du 13 avril 1772 à un "cher confrère" [le maître de musique?] dans laquelle on apprend qu'il avait proposé ces messes par un courrier au mois d'août précédent. Il écrit "De l'avis de messieurs nos confrères que j'ai vu a Paris, j'ai pris le parti de les faire graver en gros caractères et sur bon papier. Les trois premiers sont finies. Mr l'Abbé Garnier chanoine de Saint-Jean le Rond demeurant à la communauté de Notre-Dame de Paris vous les enverra incessament par la voiture publique, j'espere que vous en serés content ainsi que des trois autres qui seront gravées sur la fin de juinComme j'ai des engagements a remplir avec le graveur je vous supplie de faire passer à Mr l'Abbé Garnier par la voye la plus courte la somme de 18 livres et 1 livre 4 sols pour l'emballage".
• 7 septembre 1772, Reims : Le registre capitulaire rémois mentionne que les chanoines versent ce jour 36 livres à Hardouin qui leur a offret trois messes en musique de sa composition.
• 28 septembre 1772, Rennes : Les chanoines confient "au sieur COLIN DES GRAVIERS maître de Musique, un livre contenant 6 Messes de musique imprimées et composées par le sieur HARDOUIN, gravées par Bignon, pour servir à leur église".

Soignies [Belgique] : A une date inconnue, ces six messes sont achetées par les chanoines de la collégiale Saint-Vincent. Elle figurent encore à l'inventaire des fonds effectué par Fabien Guilloux.

• 5 avril 1773, Reims : Par décision capitulaire, le chapitre de la cathédrale constitue, au bénéfice d'Henri HARDOUIN son maître de musique, une rente de 120 livres au principal de 3000 livres. Il en bénéficiait toujours en l'année 1790.Le 26 avril, les chanoines lui donnent la permission d’aller pour une durée de douze jours à Paris « pro confectione missarum ».
• 1773, Reims : HARDOUIN aurait quitté le poste de directeur musical de l'Académie de musique cette année-là. LASNIER lui succèdera (mais à quelle date, sans doute pas avant la fin de l'année 1775).

• 2 août 1774, Reims : C'est Henri HARDOUIN qui préside la chambre générale des chapelains de l'Ancienne congrégation.

• 5 septembre 1774, Reims : HARDOUIN peut aller à la campagne pour s’occuper de ses affaires mais c’est l’abbé Jaspart qui devra s’occuper des enfants de chœur à la maison de la psallette.
• 4 novembre 1774, Reims : Les conclusions capitulaires de Notre-Dame font état de la réception de lettres royales en faveur de Henri HARDOUIN. Elles portent sa nomination et présentation au premier canonicat et à la première prébende qui viendront à vaquer en la collégiale de Sainte-Balsamie. L'ordre souverain est justifié par "l'accession au trône de notre roy très-chrétien". La promotion du maître de musique est sans aucun doute à placer dans le contexte de la préparation du sacre qui exige un maître de musique rémois mieux titré.

• 9 janvier 1775, Laon [Aisne] : Le chapitre prend la décision d’acheter les 6 messes imprimées de HARDOUIN dont deux ont déjà été exécutées à la cathédrale Notre-Dame et dont on a été satisfait.
• 21 juin 1775, Reims : Le chapitre prend connaissance des lettres arrivées de Versailles qui annoncent le Te Deum et il accorde un congé à HARDOUIN pour ses affaires [à revoir].
• [1775], Reims : Après 1771, Henri HARDOUIN a quitté la direction de l'orchestre de l'Académie de musique. Il est remplacé un peu plus tard (qui a exercé entre les deux dates?) par Jean LASNIER. Il est parti en emportant les œuvres de sa composition qui étaient pourtant au répertoire de l'Académie de Musique. Ce départ a sans doute été imposé par le chapitre de la cathédrale souhaitant recentrer son maître de musique sur ses fonctions essentielles : à la maîtrise et plus généralement le service de l'Église (il lui est demandé de travailler au nouveau Missel diocésain).Il est fort possible que le contexte imminent du sacre et la perspective annoncée d'obtenir un canonicat, et donc de changer de statut, ait jouer dans cette décision. Selon Pierre Taïeb, on peut avancer une autre explication, celle de l'évolution du répertoire en lien avec celle du goût musical, "Son œuvre imposante composée exclusivement de musique religieuse trahit un attachement à l'esthétique française de la messe et du motet en latin, avec son chœur à 5 parties et un genre d'accompagnement instrumental très différent de celui qui a cours dans les symphonies et les concertos des programmes de Reims". Le choix des répertoires n'est pas sans conséquence sur la composition interne de l'orchestre. Les comptes de 1771-1775 font apparaître de multiples engagement ponctuels de chanteurs et instrumentistes dont certains sont dits "de la Comédie".

• 15 juin 1776 : Après la messe capitulaire, le maître de musique, assisté d'un notaire, remet au chapitre assemblé une réquisition dans le but de faire valoir, en vertu de l'ordre du roi, son droit au canonicat. Le chapitre qui prend acte de la demande, ne peut accepter la procédure dans ces termes, car c'est de lui seul que relève la collégiale Sainte-Balsamie. Le même jour après complies, a donc lieu une seconde séance extraordinaire. HARDOUIN comparait, et fait la déclaration qu'on attend de lui : sa réquisition était bel et bien nulle et sans fondement. Le droit du chapitre étant sauf, le chanoine de semaine – à qui revenait la promotion au canonicat – pouvait nommer "de vive voix, Henri HARDOÜIN, chanoine de cette collégiale et [il] ordonna d'expédier à l'élu les lettres de collation et de provision du dit canonicat". L'installation eut lieu trois jours plus tard.
• 9 septembre 1776, Reims : Par délibération capitulaire, HARDOUIN - "maître de musique" - est autorisé  à écrire à Mr DORIOT maître de musique de la Sainte-Chapelle de Paris pour demander l'envoi d'une haute-contre à Notre-Dame de Reims.

• 1777, Reims : Il obtient un congé pour s’occuper de ses affaires le 25 juin et le 29 août mais la seconde fois "à condition de trouver quelqu’un qui prendra en charge la maîtrise pendant son absence". Le registre capitulaire mentionne aussi deux exemples cette année-là d'une des attributions du maître de musique. Le 3 octobre, on lui demande d'inviter une haute-contre de la cathédrale de Soissons afin de chanter lors de la fête de la Dédicace; le 14 novembre, de faire venir une haute-contre de Péronne afin de le recevoir au rang des vicaires musiciens s’il est pourvu des qualifications nécessaires.

• 14 janvier 1778, Reims : Après avis de l'officier responsable de la fabrique, et après avoir consulté Henri HARDOUIN, le maître de musique, et Jacques TURPIN l'organiste de la cathédrale, le chapitre charge l'officier de la fabrique d'acquérir les deux grosses cloches de l'abbaye Saint-Remi et d'échanger la Sermonaire contre la plus petite des cloches de l'ancienne  de l'ancienne abbaye Saint-Thierry.
• 13 mai 1778, Reims : Le chapitre décide d'avertir le maître de musique afin qu'il veille davantage au maintien de la discipline chez les enfants de chœur, aussi bien à la maison qu'à l'église.

• 2 août 1779, Reims : Le chapitre confère la collation de la chapelle vicariale Saint-Calixte, troisième de l'ancienne Congrégation à Henri HARDOUIN, "musices moderatori" (estimée à 245 livres et taxée 9 livres 10 sols). Le bénéfice était vacant par la mort de son précédent titulaire de Nicolas Guillaume Le Prestre, prêtre vicaire de cette Église. Deux jours plus tard, il prend possession de la chapelle et il est installé par le sous-chantre dans les basses stalles du chœur du côté droit à l'heure des vêpres en présence de François MAURY, chapelain et DOUSSY, vicaire musicien.

• 16 mai 1780, Reims : L'abbé HARDOUIN, "chanoine de Ste Balsamie, chapelain et maître de musique de l'Église métropolitaine" est présent, au côté de BARBELET (l'un des "Grands prêtres"), aux obsèques de la gouvernante des Enfants de chœur. Tous deux signent en mentionnant leurs qualités. La cérémonie a lieu en l'église Saint-Michel et l'inhumation au cimetière de Saint-Denis.

• 17 février 1783, Reims : L'abbé HARDOUIN accompagne le cercueil de l'un de ses jeunes enfants de chœur, Pierre MILTA, qui vient de s'éteindre âgé d'une dizaine d'années – jusqu'à sa dernière demeure, au cimetière du Préau. L'acte de sépulture le qualifie de "prêtre chanoine de l'église collégiale de Ste Balsamie."

• 30 juillet 1788, Reims : En l'église Saint-Étienne, Henri HARDOUIN célèbre le mariage de sa nièce - Henriette Françoise (fille de Laurent, son frère) - avec Claude François de Paule Simon.

• 9 mars 1789, Coutances [Manche] : Lors de l'inventaire des effets de la maîtrise, on relève la présence d'un "livre de messe de Messes de Hardouin".

• 1789, Paris : Henri HARDOUIN est affilié à la loge maçonnique de Saint-Jean de Jérusalem.
• 16 mars 1789, Reims : Il figure comme chapelain de Saint-Calixte sur le procès-verbal des députés et représentants du clergé du lors de l'ouverture de l'assemblée des trois ordres du bailliage en l'église des Frères Prêcheurs.

• 25 novembre 1790, Reims  : Le jour de la fermeture définitive du chapitre, le corps de musique de la cathédrale Notre-Dame, conduit par l'abbé Henri HARDOUIN comporte quatre basses-contres (Jean François BOULART, Louis François CARPENTIER, Jean François Auguste DOUSSY, Jean-Baptiste MONS), un basse-taille, (Jean LASNIER), une haute-taille (François THIRIAT) ainsi que les serpents-bassons Pierre Claude CARON et Nicolas Blaise MANFAIT, sans oublier les deux organistes Jacques TURPIN et son fils, suppléant et survivancier, Pierre Nicolas TURPIN, et quelques bénéficiers aux fonctions cantorales mais dont la tessiture  n'est pas précisée dans les sources explorées. Il s'agit des quatre grands-prêtres Jean-Baptiste Étienne BARBELET, François MAUVY, Guillaume TILMON et Jean Pierre TROUSSIN. Enfin, on peut citer Jean-Baptiste PELLETIER "clerc et musicien" Par ailleurs, dix enfants de chœur sont en cours de formation à la maîtrise de la cathédrale. L'abbé veille plus particulièrement sur neuf enfants de chœur, Jean François DAMERY, Louis BORY, MERESSE, Antoine FOSSIER, Remy BOCQUET, RONDELET, Louis François DENIVELLE, Joseph FOURNIER, et PLÉ. Jean-Baptiste François NOAILLES est sorti au mois d'août précédent. Ses revenus annuels s'élèvent, outre la rente annuelle de 300 livres, à 1689 livres 13 sols 11 deniers tirés de ses bénéfices (prébende canoniale de 795 livres 15 sols 11 deniers, chapelle de l'Ancienne Congrégation de 443 livres 18 sols et un gros dépendant de cette chapelle d'un montant de 450 livres).

• 2 mai 1791 : Châlons [-en-Champagne] [Marne] : Les registres des administrations révolutionnaires  mentionnent le maître de musique en tant que prêtre, mais aussi avec ses qualités de chanoine et chapelain de l'Ancienne congrégation. Ayant examiné  son dossier en vue de la fixation d'un traitement le directoire du département de la Marne, constate que, compte tenu de son bénéfice, les revenus nets d'Henri HARDOUIN atteignent un peu plus de 1689 livres. Le Département lui accorde, un traitement de 1344 livres 17 sols. À cela s'ajoute alors une pension de 500 livres, ce qui porte le traitement entier à un peu plus de 1844 livres.
• 10 mai 1791 : Châlons : le Directoire du Département autorise un mandat de 120 livres à payer à Henri HARDOUIN pour une  rente, à quatre pour cent au principal de 3000 livres, qu'avait constitué le chapitre de Notre-Dame à son bénéfice.

• 1795-1801, Reims : Henri HARDOUIN reprend la direction de la maîtrise de Notre-Dame. C'est Jean LASNIER qui avait été désigné comme maître de musique de la nouvelle structure cathédrale et paroissiale en 1791.

• 12 août 1808, Grandpré [Ardennes] : Henri HARDOUIN s'est retiré dans sa bourgade natale. Le décès du "cidevant maître de musique en la cathédrale de Reims", est déclaré par son frère cadet Laurent.

L'ensemble de l’œuvre de Henri HARDOUIN a été mise à jour par Jean DURON pour le C.M.B.V [Centre de Musique Baroque de Versailles] dans le cadre de l'élaboration du Catalogue de la messe en France aux XVIIe & XVIIIe siècles.

Mise à jour : 16 août 2022

Sources
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