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GUILLERMIER de MONTMARTIN, Pierre Antoine Guillaume (1704-1782)

GUILLERMIER de MONTMARTIN, Pierre Antoine Guillaume (1704-1782)

État civil
NOM : GUILLERMIER de MONTMARTIN     Prénom(s) : Pierre Antoine Guillaume     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GUILLERMIÉ
Date(s) : 1704-10-24  / 1782-1-4
Notes biographiques

Disparu peu de temps avant la Révolution, Pierre-Antoine Guillaume GUILLERMIER [ou GUILLERMIÉ] de MONTMARTIN reste à la fois bien et mal connu. Il a été pendant près de quatre décennies l'organiste de la collégiale Notre-Dame de Beaune, ce qui permet de le suivre assez finement durant tout ce temps. Pourtant bien des voiles de mystère entourent encore ses origines. Il appartient au groupe étroit des musiciens d'Église issus de la noblesse, ce qu'atteste le titre d'"écuyer" qui lui est attaché.

• 24 octobre 1704, où ? : Pierre-Antoine Guillaume GUILLERMIER de MONTMARTIN est né à cette date, déduite de l'âge très précis donné dans son acte de décès. Le lieu de sa naissance reste à découvrir. Il pourrait éventuellement être né à Paris. Le 28 octobre 1695, dans un village de Beauce nommé Saint-Péravy-Épreux [réuni à Outarville depuis 1973], la fille d'un jardinier est présenté sur les fonts baptismaux par "Mr Pierre GUILLIERMIER, organiste et joueur d'instruments de musique, bourgeois de Paris". Celui-ci pourrait  potentiellement être le père de Pierre-Antoine Guillaume, mais cela reste à démontrer. La qualité de "bourgeois de Paris" indique une éventuelle piste...

• [date et lieu pour l'heure inconnus, possiblement à Paris] [avant 1739] : Pierre GUILLERMIER de Montmartin épouse dame Claude-Jeanne-Bernarde Descoraille de Serrigny.

• 29 mai 1739, Jaudrais [Eure-et-Loir] : Guillaume, "âgé de 4 à 5 mois", fils de Pierre GUILLERMIER, "organiste à Saint-Louis", et de Claude-Bernarde de Serigni, qui demeurent paroisse Saint-Louis à Paris, meurt dans ce village situé dans le Perche, à 33 km au nord-ouest de Chartres. Il avait été mis en nourrice chez un laboureur et sa femme le 18 janvier précédent. En l'attente d'autre précision, il n'est pas possible à l'aide de ce seul acte de décès percheron de déterminer dans quelle église au juste Pierre GUILLERMIER touchait l'orgue : probablement à Saint-Louis-des-Invalides, ou éventuellement Saint-Louis en l'île (seule certitude : ce ne peut être à Saint-Louis-du-Louvre qui ne comporte pas d'orgue).

Plusieurs autres enfants Guillermier sont sans doute nés entre 1740 et 1744 à Paris.

• 23 mars 1744, Beaune : Prenant la succession d'Edme LAUSSEROIS et de son épouse Anne CHAPUZOT, partis pour Dijon depuis l'été précédent déjà, Pierre GUILLERMIER de Montmartin est reçu organiste à la collégiale Notre-Dame. Le chapitre lui a promis 400 livres de gages et 48 livres pour son voyage. L'organiste réclame davantage, au nom des frais considérables qu'il a faits dans son voyage. Le chapitre refuse et veut tout d'abord s'assurer du niveau musical du nouveau-venu. Ses capacités à la tribune ont dû s'avérer remarquables, ou en coulisses les négociations efficaces, puisque moins d’une semaine plus tard, le 28 mars 1744, le chapitre cède et lui accorde 150 livres de frais de voyage, à la condition que l'organiste s'engage à servir le chapitre pendant six années. Mais les négociations entre les deux parties ne s’arrêtent pas là...
• 8 avril 1744, Beaune : Outre ses gages de 400 livres, le sieur Guillermier réclame maintenant au chapitre un logement et du blé. N'ayant pas de logement disponible, le chapitre lui accorde dans un premier temps 50 livres supplémentaires pour son loyer, ainsi qu'un bichet de froment et un poinçon de vin Gamay.
• 19 juin 1744, Beaune : Un certain Charles ROGER (musicien ?) quittant le service du chapitre, ce dernier propose à la famille Guillermier la maison qu'il occupait. Tout indique qu'il s'agit d’une maison canoniale.
• 19 sept 1744, Beaune : Thérèse, premier enfant de l'organiste né à Beaune, voit le jour. Deux autres filles suivent : Jeanne-Françoise en 1746 puis Anne en 1748.

• 2 janvier 1750, Beaune : "Madame Jeanne Claude Bernarde DESCORAIL de SERRIGNÉ épouse de Mr Pierre Antoine Guillaume GUILLERMIÉ, seigneur de Montmartin", meurt et est inhumée le lendemain.
• Dès le 27 janvier 1750, soit 25 jours après le décès de sa première épouse, avec dispense de deux bans, Pierre GUILLERMIER "organiste à Notre Dame" se remarie avec demoiselle Jeanne Villiers, fille d'un bourgeois, décédé, de la petite ville viticole de Nuits où la jeune femme est née  le 14 février 1728. Elle va donc avoir 22 ans. L'organiste en a 46. La jeune femme a quitté Nuits et "demeure avec sa mère depuis plusieurs années" sur la paroisse Saint-Pierre à Beaune.
• 20 octobre 1750, Beaune : "Mr Pierre Antoine GUILLERMIER de Monmartin écuyer organiste de l'église Notre-Dame de Beaune" est l'un des deux témoins choisis par le jeune musicien Michel-Marie FLUTTE qui se marie avec la fille d'un musicien décédé, Jean-Bernard GAULON. Sont aussi présents les musiciens George DUVEAU et Étienne CHAUFFETET, ainsi que les sœurs de la mariée, dont sans doute Marie GAULON, future organiste.

• 8 avril 1754, Beaune : Bénigne-Jeanne, fille de Monsieur Pierre-Antoine-Guillaume Guillermier de Montmartin organiste et de demoiselle Jeanne Villiers, naît paroisse Notre-Dame.

• 19 juillet 1757, Beaune : Anne, "fille de Mr Pierre Antoine Guillaume Guillermié écuyer et organiste de la collégiale de Notre-Dame dudit Beaune et Madame annemarie [sic] Villier son épouse" naît, est ondoyée et décède. Cet acte est l'un de ceux qui expriment nettement l'appartenance de l'organiste à la noblesse ("écuyer").

• 12 mai 1760, Beaune : Une dernière fille, Marguerite-Claude, naît et est baptisée le lendemain, son parrain étant un chanoine de la collégiale, Claude Masson, oncle de Jeanne Villiers, la mère de l'enfant.

• 11 juillet 1770 : Le chapitre autorise son organiste à installer chez lui le petit orgue "qui est aujourd’huy assez inutile à la maîtrize". On peut penser que ce petit orgue va servir pour des élèves de Guillermier, ou plus encore peut-être pour former ses filles. Bénigne a alors 16 ans, Marguerite 10 ans.
• 31 décembre 1770 , Beaune : Jeanne Villiers, épouse de Pierre-Antoine-Guillaume GUILLERMIÉ, organiste de l'église collégiale Notre-Dame, décédée la veille, est inhumée en présence de son oncle, "vénérable Claude Masson, chanoine de ladite église". Elle allait avoir 43 ans au mois de février suivant.

• 1er février 1774, Beaune : Sa fille Bénigne GUILLERMIER de MONTMARTIN se marie avec Claude ROUEN, qui est qualifié de marchand mais est fils d'André ROUEN, musicien à Nevers [et lui-même musicien ou futur musicien]. Pierre-Antoine Guillaume GUILLERMIER de MONTMARTIN est dit organiste de la collégiale Notre-Dame dudit Beaune. La veille, un contrat de mariage avait été signé au domicile des Guillermier, et l'organiste avait richement doté sa fille, prenant également en charge tous les frais de la noce. Cinq mois plus tard, lorsque sa fille accouche de son premier enfant, c'est lui qui en est le parrain.

• 10 mai 1775 : Le chapitre de Notre-Dame verse 18 livres au sieur GUILLERMIER, organiste, qui "a travaillé et fait quelques réparations à l’orgue pendant environ trois jours".
• En décembre 1775, l'organiste tombe malade et le chapitre propose de lui avancer quelque secours au besoin.

• 30 avril 1781, Beaune : Avec plusieurs autres musiciens, Pierre GUILLERMIER signe un avis concernant les trois cloches de la collégiale qui sont discordantes entre elles. Les autres experts consultés sont DURAND, FAVIER, CHAUFFETET, GOOSSENS, PERRIER, ESCARD, JOROT, DESFORGES, GAUTHEY et Amable BAS.

• 4 janvier 1782, Beaune : Le sieur Pierre GUILLERMIER, organiste de la collégiale Notre-Dame de Beaune décède à l'âge de 77 ans. Parmi les témoins à l'inhumation figure Jean-Louis LÉVESQUE, musicien dans le même chapitre. L'une de ses filles, très probablement Marguerite Claude, a pris son relais les derniers mois durant sa maladie, elle continue à toucher l'orgue de la collégiale, avec l'assentiment officiel du chapitre jusqu'au mois d'avril.
Lorsque Jean Nicolas MORISSET, le nouvel organiste recruté par le chapitre, arrive à Beaune, fin avril 1782, venant de Paris, la demoiselle Guillermier doit quitter le logement et le jardin occupés par la famille depuis 1744 et rendre les clés de l'orgue.

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• 21 fructidor an III (7 septembre 1795), Beaune : La citoyenne Marguerite Claude GUILLERMIER, fille majeure de feu Pierre Antoine GUILLERMIER "en son vivant organiste", épouse le citoyen Étienne Tarut, 43 ans, qui est dit "négociant" dans un village du département voisin de Saône-et-Loire. C'est un Savoyard, dont le père était peut-être colporteur.

Mise à jour : 18 mars 2018

Sources
F-Ad01/ NMD Lagnieu 1813 ; F-Ad21/ 4E 53/ 1987 ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Beaune ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2548 ; F-Ad21/ G 2550 ; F-Ad21/ G 2551 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ G 2553 ; F-Ad21/ NMD Beaune ; F-Ad21/ état civil en ligne ; F-Ad28/ BMS Jaudrais en ligne ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943

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