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GUIGNET, Jean Pierre "François" (1734-1797)

GUIGNET, Jean Pierre "François" (1734-1797)

État civil
NOM : GUIGNET     Prénom(s) : Jean Pierre "François"     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GUIGNER
GUIGNÉ
GUIGNIÉ
Pierre François
Date(s) : 1734-9-13   / 1797-2-4 
Notes biographiques

Fils d'un musicien-chantre de la collégiale de Salins, où il est né en 1734, Jean-Pierre (souvent prénommé Pierre-François, et parfois seulement François) GUIGNET suit le cursus classique pour devenir à son tour musicien d'Église : il est enfant de chœur à Besançon pendant une dizaine d'années. Puis il commence sa carrière loin de sa région d'origine, à Angers. Dès 1761, il obtient un poste à la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, où il exerce toujours en 1790, comme "musicien laïc". Deux de ses frères – au moins – sont devenus eux-aussi musiciens d'Église.

• 13 septembre 1734, Salins [Jura] : Né le 13, Jean-Pierre GUIGNET est baptisé le lendemain. Si le métier de son père [chantre à la collégiale Saint-Anatoile] n'est pas mentionné dans l'acte de baptême, on remarque en revanche les avant-noms honorifiques dont sont gratifiés tant les parents de l'enfant ("fils d’honorable Jean-Baptiste GUIGNET et d’honnête Anne Monique Groslambert sa femme") que son parrain ("honorable Pierre François Gremaud"). On remarque également le double prénom de son parrain : l'enfant baptisé "Jean-Pierre" sera ultérieurement connu sous les prénoms de "Pierre-François", usage sans doute hérité de son parrain et adopté par les parents.
Ce baptême correspond bien à l'âge de 57 ans indiqué lors de ses démarches de 1790-1791 – ce qui le fait naître vers 1733 –, comme à l'âge "d'environ 63 ans" à son décès début 1797, qui le fait naître en 1734.

• Jean-Pierre GUIGNET est le frère aîné de Jean-Claude-Augustin, qui naîtra six ans après lui (le 6 septembre 1739), et de Jean-Baptiste Melchior, venu au monde le 6 janvier 1742. Tous deux deviendront également musiciens, le premier occupant de très nombreux postes différents, le second devenant organiste de Salins.

• [Vers 1741], Besançon : Jean-Pierre GUIGNET est reçu enfant de chœur à la cathédrale de Besançon, à une quarantaine de km au nord de sa ville natale par l'itinéraire pédestre le plus direct.

• [Vers 1751], Besançon : Jean-Pierre GUIGNET sort de la maîtrise. Dans l'un des dossiers de 1790-1791 le concernant, il dit "avoir été enfant de chœur pendant dix ans en la métropole de Besançon".

• [date ?], Angers [Maine-et-Loire] : Sans apporter davantage de précision, l'un de ses dossiers des débuts de la Révolution fait état d'une longue carrière "en qualité de musicien laïc tant dans la cathédrale d'Angers que dans la dite église d'Autun". Il aurait donc commencé à exercer la cathédrale Saint-Maurice d'Angers. Cette information, qui jusqu'alors n'a été retrouvée que dans un seul document, reste à étayer et à dater.

• [1761], Autun : L'un des dossiers de 1790-1791, parlant de la cathédrale d'Autun, affirme qu'il a été "recu en ladite église en 1761". Parmi la remarquable collection de registres capitulaires conservée par la Société Éduenne à Autun, le registre 1756-1764 n'a pas pu être consulté par l'équipe Muséfrem (en août 2020). Lorsqu'il pourra l'être, nul doute qu'il permettra de préciser la date de réception de Pierre-François GUIGNET.
Il est troublant de constater qu'en 1793, un tableau des pensionnaires ecclésiastiques n'attribue à GUIGNET que trente années de service, ne prenant en compte ni son temps d'enfant de chœur ni, surtout, les années qui précèdent son arrivée à Autun.

• 18 octobre 1763 : En l'église Saint-Pancrace est célébré le mariage de Jean-Lazare BARBOTTE, "habitué musicien de l'église cathédrale d'Autun", et de Charlotte Magny. On aperçoit parmi les présents signataires les amis musiciens, GRISEL et GUIGNET, ainsi que Nérat et Houriet qui restent à identifier (Nérat semble être le suisse alors en poste à la cathédrale).

• 2 octobre 1770, Poil [Nièvre] : Le chanoine et grand-chantre en dignité de la cathédrale d'Autun, Jean-Baptiste de Velle, seigneur de Villette, est un personnage considérable du diocèse puisqu'il est en plus vicaire général et official de l’évêché d’Autun. Son château de Villette, magnifique bâtisse XVIIIe siècle, est situé à Poil, à 25 km au sud-ouest d’Autun.
Ce jour-là, dans la chapelle de son château de Villette, il célèbre le mariage de Jean-Pierre-François GUIGNET, "musicien en l'église cathédrale d'Autun", et de Marguerite Chatelain, fille d'un tonnelier de Saulieu, où elle est née le 2 juin 1751. Un seul ban avait été publié, tant à Saulieu que dans la paroisse de Saint-Jean-de-la-Grotte d'Autun, dont le curé a donné son consentement "aux parties le 25 du même mois à ce que leur mariage fut célébré en la chapelle du château de Villette". Une partie de l'explication de cet honneur inouï réside sans doute dans la présence parmi les témoins de "Marguerite Gareau, marraine de la ditte delle Chatelain, demeurante chez mondit seigneur de Villette". Ainsi c'est peut-être davantage la jeune mariée qui est honorée, par l'intermédiaire de sa marraine, laquelle pourrait être domestique, voire gouvernante, chez le grand-chantre. Le marié, quant à lui, est accompagné de Mr Augustin Gaillard, vicaire de l’église cathédrale d’Autun, et du sieur Jérôme Marlet, sculpteur à Autun, sculpteur sur bois aujourd'hui connu dans la région de Dijon où certaines de ses œuvres sont conservées. Le musicien signe "Jean pierre Guignet" avec aisance.

• De 1771 à 1776, avec des intervalles intergénésiques courts, quatre filles naissent à Autun et sont baptisées en l'église paroissiale de Saint-Jean-de-la-Grotte-Saint-Pancrace.

  •  La première, Jeanne, naît le 5 juillet 1771, soit neuf mois presque jour pour jour après le mariage. Son parrain est le grand chantre de l’église cathédrale d'Autun, le dignitaire le plus important du chapitre, donc l'employeur du père, celui-là même qui avait célébré le mariage. Toutefois, il ne se déplace pas jusqu'aux fonts baptismaux de Saint-Jean-de-la-Grotte, où il se fait représenter par son valet de chambre.
  •  Leur seconde fille, Anne-Marie, baptisée le 21 décembre 1772, a pour parrain Jérôme Marlet, le sculpteur qui était témoin lors du mariage d'octobre 1770. Sa marraine est demoiselle Marie-Anne Normand, marchande.
  • 26 mars 1774 : Leur troisième fille, Antoinette-Jeanne, a pour parrain Maître Jean-Dominique Escalier, notaire royal et procureur à Autun, et pour marraine demoiselle Antoinette Delacroix.
  • Une quatrième fille, Jeanne, est présentée sur les fonts baptismaux le 10 janvier 1776 par un confrère du père, "Monsieur François SOLA, musicien à la cathédrale" et par la Dlle Jeanne Nectoux.
    Trois de ces actes de baptême disent le père "musicien de la cathédrale", un autre le dit seulement "musicien à Autun".

• 1er mars 1771, Autun : Son frère Augustin GUIGNET devient maître de musique de la cathédrale Saint-Lazare.
• 2 août 1771 : On devine une mobilisation particulière du nouveau maître pour sa première St-Lazare, il met tout en œuvre pour que la musique soit réussie. Il demande au chapitre de faire venir (de Dijon, vraisemblablement) "deux bons musiciens de sa connoissance dont il auroit besoin pour l’exécution de sa musique". Pierre-François, basse-taille, est autorisé à manquer les offices – sauf ceux où il y a musique – pour l'aider à faire les copies nécessaires.

• 12 juin 1772, Autun : Après le décès de sa jeune épouse, son frère Augustin dépose au chapitre le préavis de sa démission du poste de maître de la cathédrale. Un mois plus tard, le 10 juillet 1772, il demande trois semaines de congé pour s'en aller chercher un autre poste, et offre de se faire remplacer par son frère à la maitrise le temps de son absence, ce que le chapitre accepte. Les deux frères n'auront finalement travaillé ensemble que durant un an et trois mois. Augustin est remplacé quelque temps plus tard par Furcy-François LEGRAND, venant de Rouen.

• 25 avril 1780 : Lorsque, à Saint-Jean-de-la-Grotte-Saint-Pancrace d'Autun, se marie le nouveau jeune maître de musique de la cathédrale, Jean-Christophe CONTAT, c'est "François" GUIGNET, "musicien de la cathédrale", qui porte la procuration établie par les parents Contat devant un notaire parisien. La mariée est Reine-Jeanne Boulier, sœur d'un autre musicien de Saint-Lazare, Sébastien BOULIER.

• 3 mai 1783 et 15 février 1785 : La famille Guignet réside toujours – ou à nouveau, car on n'y a pas relevé de baptême depuis celui de 1776 – sur la paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte. Un garçon, François, puis une fille, Éléonore, y naissent et y sont baptisés. Pierre-François GUIGNET est toujours "musicien à la cathédrale d'Autun".

• 16 mai 1786, AutunLazare DELANGRE et Jean-Pierre-François GUIGNET, "musiciens", sont tous deux témoins du mariage de Claude PUTHEAUX, "musicien en l'église cathédrale d'Autun", et d'Antoinette Chassey, fille d'un huissier royal au bailliage d'Autun. C'est Lazare BARBOTTE, "musicien en la cathédrale", qui porte la procuration envoyée de Compiègne par la mère du marié.

1790, Autun : Pierre-François GUIGNET est "musicien laïc" de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun. Il y reçoit alors des gages de 600 livres par an.
Placé sous la responsabilité du maître de musique Jean-Christophe CONTAT, le corps de musique de la cathédrale Saint-Lazare comporte six musiciens et chanteurs laïcs, Lazare BARBOTTE, Lazare CHAPUIS, François CHAPUZOT, Lazare DELANGRE, Pierre-François GUIGNET, Jacques HOCQUARD, ainsi qu’un organiste, Laurent-Martial VITCOQ. À cet effectif laïc s'ajoutent quatre "habitués" ecclésiastiques, les sieurs REUILLOT, COTTON, DEVOUCOUX et CHATILLON et huit enfants de chœur. Par ailleurs quatre sous-chantres placés au sommet de la hiérarchie du bas-chœur semblent jouer un rôle important dans le chant ou le plain-chant : Sébastien BOULIER, Pierre CABRIET, Pierre CHASSEY et Étienne TARTRA.
• Mars 1790 : La Liste générale des domiciliés de la ville d’Autun et dépendances, établie à partir de fin décembre 1789 et publiée en mars 1790, mentionne sous le n°204 "GUIGNET musicien" logé rue Chapiteau, 1ère section.

• 5 août 1791, Autun : GUIGNET est signataire de la supplique collective envoyée par les musiciens d'Autun au Comité ecclésiastique. Ils y font observer "que depuis l'installation de monsieur Goulle leur évêque ils se sont rendus très exactement aux offices de l'église épiscopale sans aucun traitement et sont encore disposés à continuer leurs services tant que leurs forces le leur permettront". Il a donc poursuivi son travail au service de l'Église constitutionnelle, peut-être jusqu'à la suspension du culte, vers la fin de 1793.

• 1er janvier 1792, Autun: Le registre de la nouvelle "paroisse épiscopale" s'ouvre sur un acte de sépulture "en présence de Pierre-François GUIGNET, musicien, et de Jean Claude THALVEAU, chantre de cette paroisse, qui se sont soussignés". Ils signent : "p.f. Guignet" et "talveau". Rien n'est dit sur le lieu d'exercice de GUIGNET, mais sa présence laisse supposer qu'il continue à travailler au service de la cathédrale – désormais constitutionnelle. En revanche, pour Jean-Claude TALVEAU, c'est très clair, il est "chantre de cette paroisse".
• 10 octobre 1792 : Le directoire du département décide de verser à GUIGNET une pension annuelle de 400 livres. Il doit aussi lui verser la somme de 200 livres pour l'année 1791 en complément de la somme de 200 livres qu'il a déjà reçu suivant l'ordonnance du 12 février 1792. À cela s'ajoute la somme de 300 livres pour les trois premiers quartiers de l'année 1792.

• 16 pluviôse an V (4 février 1797), Autun : Le citoyen Jean Pierre 'GUIGNER', musicien, meurt chez lui, rue Chapiteau, à neuf heures du soir, âgé d'environ 63 ans. L'acte de décès établi le lendemain, rappelle qu'il était natif de Salins, "fils de défunt Jean Pierre GUIGNER, en son vivant chantre à la collégiale de St Anathole de Salins, et de défunte Anne Monique Groslambert".

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• 11 février 1846, Autun : Après presqu'un demi-siècle de veuvage, "Dame Margueritte Chatelain, veuve de Mr Jean Pierre GUIGNET, professeur de musique", s'éteint à l'âge de 95 ans, dans son domicile situé à une adresse qui malgré le temps passé, reste significative de ce qu'avait été l'activité de son défunt mari, "Rue des Souschantres de cette ville".

Mise à jour : 22 décembre 2020

Sources
Abbé Bauzon, Recherches [...] sur la persécution religieuse [en] Saône-et-Loire, 1897 ; D.Grivot, Histoire de la musique à Autun, 1999 ; F-Ad39/ BMS Salins, St-Anatoile ; F-Ad71/ 1 L 4/58 ; F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS Autun, paroisse épiscopale ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-An/ DXIX/054/153/08 ; F-An/ DXIX/090/747/01 ; F-An/ DXIX/090/747/05 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; M. Dorigny, Autun dans la Révolution française…, 1988

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