Login
Menu et informations
GIRAUD, Barthélemy (1715-1788 ap.)
État civil
NOM : GIRAUD     Prénom(s) : Barthélemy     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GIRAUT
GIRAULT
GUIRAUT
Date(s) : 1715-12-22  / 1788-12-27 ap.
Notes biographiques

Barthélemy GIRAUD était déjà en partie bien connu grâce à Fétis qui lui consacre un article dans son dictionnaire, mais qui étrangement le prénomme François-Joseph. Si cette notice semble avoir fait autorité, elle est sans toute à l'origine d'une erreur car ce sont ces deux prénoms et non celui de Barthélémy qui lui sont désormais associés dans certains ouvrages et dans le catalogue de la BNF. L'enquête MUSÉFREM a ainsi réussi à mieux éclairer la vie et l’œuvre de ce musicien qui fut recruté par les deux grandes compagnies capitulaires du diocèse de Bordeaux au XVIIIeme siècle, mais dont la carrière pendant plus de vingt-cinq ans se déroula aussi à Paris et à la cour de France.

• 22 décembre 1715, Bazas [Gironde] : Barthélemy GIRAUD est baptisé. Il est le fils de Jean GIRAUD, un maître vitrier en poste également à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste comme musicien. Il reçoit pour parrain l'organiste Barthélemy ROUMIEU.

• 30 février 1730, Bordeaux : Les chanoines de Saint-Seurin versent à GUIRAUT, enfant de chœur qui quitte la psallette, la somme de 75 livres pour récompense de ses services et 60 autres pour l'habiller suivant ce qu'ils ont convenu avec son père.  Cet adolescent est très probablement Barthélemy GIRAUD dont le père est alors à cette époque haute-contre à la collégiale.

• 1er octobre 1737, Bordeaux : Après avoir "fait chanter dans la présente église a la satisfaction du chapitre", Barthélemy GIRAUD est reçu maître de musique à la collégiale Saint-Seurin pour remplacer AUDIBERT.

• 5 septembre 1738, Bordeaux : Il obtient un congé pour aller en campagne vaquer à ses affaires. La date peut laisser penser qu'il va s'occuper des vendanges. Le chapitre lui accorde aussi l'autorisation d'aller faire chanter les musiciens et les enfants de chœur qu'il dirige à l'église des religieuses de Sainte-Catherine de Sienne le dimanche suivant.
• 27 décembre 1739, Bordeaux : Une lettre du chanoine Boudin adressée au syndic Navarre évoque que ce "fripon de GIRAUT [a] été a Paris et qu'il s'est cassé le nez au concert spirituel."

• 12 janvier 1739, Bordeaux : Barthélemy GIRAUD reçoit trente-six livres pour la musique des récentes fêtes de Noël.

• 7 octobre 1742, Bordeaux : Il envisage de se retirer. Le chapitre nomme Louis VARIN pour assurer la vacance de la psallette. Barthélemy GIRAUD quitte-t-il vraiment la collégiale Saint-Seurin. On peut en douter car il continue toujours à être mentionné dans les délibérations capitulaires dès l'année suivante. 

• 17 mai 1743, Parempuyre [Gironde] : Barthélemy GIRAUD passe devant Peroa, notaire royal à Ludon [aujourd'hui Ludon-Médoc] pour contracter mariage avec Jeanne Lafont [ou Lafon], la fille d'un capitaine des dragons du régiment du Médoc. Les parents de la future épouse lui constituent un avancement d'hoirie de 3000 livres auquel le couple ne pourra prétendre qu'après leur décès. La dot de la jeune mariée se compose en outre de "quatre douzaines de servietes bien ouvrées, deux peres de linseuls de brin, une douzaine d'assietes d'estaing fin, deux grands plats dumeme estaing, un lit foncé haut et bas de bois de noyer, garny d'une coitte, coissin de coitif le tout ramply de plumes matellas, couverte de laine blanche, une courtepointe de toille painte, les pantes rideaux dossié et ciel du d. lit de cadis vert, un cabinet de bois noyer a quatre portes et deux tiroirs, une table montée sur quatre pieds incrustée en ardoise". De son côté Jean GIRAUD constitue à son fils le cinquième de "tous ses biens meubles et immeubles" au moment de son décès.
• 21 mai 1743, Parempuyre : Leur mariage est célébré.
• 26 octobre 1743, Bordeaux : Il entre en conflit avec le chapitre de la collégiale au sujet de la psallette. Les chanoines ordonnent que la servante des enfants de chœur soit congédiée et exigent que lui-même et sa femme quittent la psallette dès qu'un remplaçant lui aura été trouvé.
• 23 novembre 1743, Bordeaux : Après avoir présenté ses excuses, Barthélemy GIRAUD est finalement rétabli dans ses fonctions.

• 1744 - 1745, Bordeaux : Son épouse met au monde un garçon et une fille. Le petit garçon meurt à l'âge de treize mois.

• 6 mars 1746, Bordeaux : Il est choisi par Jean SAVARY pour être le parrain d'une de ses filles.

• 13 septembre 1748, Bordeaux : Le chapitre lui promet de lui donner 150 livres d'augmentation "a la charge pour lui de faire venir une autre haute-contre qui servira de sous maitre".

• 3 janvier 1749, Bordeaux : Il reçoit 36 livres pour la musique extraordinaire jouée à Noël.
• 1750, Paris : Barthélemy GIRAUD, "Maître de musique de St Surin", publie ses Sonates pour le violoncelle dédiées à Monsieur de Clermont, Comte de la Chaste, Maréchal des Camps et Armées du Roy, son lieutenant de la province du Dauphiné. La partition se vend chez l'auteur, "à présent M[aîtr]e de Musique à Laon". C'est, pour le moment, l'unique indication que GIRAUD ait occupé cette fonction.

• 7 février 1752, Bordeaux : La maîtrise de Saint-Seurin est déclarée vacante. Barthélemy GIRAUD continue sa carrière à Paris.
• 1752, Paris : Barthélemy GIRAUD est violoncelle à l'Académie royale de musique, mais il n'apparaît sur la liste des appointements qu'à partir de l'année 1774-1775, jusqu'en 1776 (AN, AJ/13/22).

• 1755, Paris : Barthélemy GIRAUD publie la musique du ballet Deucalion et Pirrha, composée avec Pierre Montan BERTON.

• Avant 1760, Versailles : Barthélemy GIRAUD est violoncelle au sein des musiciens qui composent le Concert de la reine (État actuel de la musique de la chambre du Roy et des trois spectacles de Paris, 1760, p. 64). Il est l'un des musiciens de l'Opéra qui se rendent à Versailles pour les concerts et les spectacles.

• 7 avril 1761, Paris : Barthélemy GIRAUD, veuf de Jeanne Lafont avec une fille mineure, contracte mariage avec Louise Lany, sœur de Barthélemy Lany, maître des ballets de l'Académie royale de musique. Le mariage est célébré à Saint-Roch, paroisse des deux contractants, le lendemain.

• Octobre 1762, Paris : Le Mercure de France informe que "Le spectacle d'Acis & Galatée ne remplissant pas le tems convenable dans cette saison, on a préparé, pour y ajouter un Acte nouveau, intitulé L'Opéra de Société, Comédie-Ballet, Musique de M.Giraud, ordinaire de la Musique du Roi, & de l'Académie Royale, Paroles empruntées de divers Opéras anciens. Nous rendrons compte du succès de ce Spectacle d'un nouveau genre dans le deuxième volume de ce mois". Il est mentionné que l'intrigue est compliquée (Nicolas GELIN est l'un des chanteurs) mais qu'"on n'en a pas usé de même à l'égard de la musique; elle est annoncée par M.Giraud,[...]. Cette Musique est agréable en général & plusieurs morceaux en sont applaudis avec justice. On reconnoît que l'Auteur a profité avec goût & intelligence de sa situation, & qu'il a nourris son imagination des plus agréables tours de chant des Opéra modernes [...]".

• 1773, Versailles : Barthélemy GIRAUD est présent parmi les "basses du petit chœur" sur le plan de l'orchestre dans la grande salle de spectacle du château de Versailles dressé par MÉTOYEN (Bibliothèque municipale de Versailles,  Ms F 87).

• Août 1775, Paris : Le nom de Barthélemy GIRAUD apparaît sur la partie de "basse générale" de Cythère assiégée de GLUCK, donnée à l'Opéra [Bibliothèque musée de l'Opéra, Mat 75 (1-123)]

• Avril 1776, Versailles : Barthélemy GIRAUD reçoit une gratification annuelle de 1000 livres, payée sur les fonds extraordinaires des Menus Plaisirs.

• Vers 1778, Bordeaux : Barthélemy GIRAUD devient maître de musique de la cathédrale Saint-André. Il succède ainsi à Jean-François BORDES décédé en 1775 et au sous-maître Nicolas MAHÉ qui a assuré la vacance de la psallette.
 • 3 septembre 1778, Bordeaux : L'abbé Duleau, chanoine de la cathédrale prononce la bénédiction nuptiale entre Étienne Bourdeyrou, chirurgien privilégié et demoiselle Jeanne Giraux, fille majeure de Barthélémy GIRAUD, "pensionnaire du Roy et maître de musique de l’Eglise metropolitaine" et de feue demoiselle Jeanne Lafon, en présence du père de la mariée, de Pierre Giraud, son oncle, de Nicolas MAHÉ.

• 1er janvier 1779, Versailles : Barthélemy GIRAUD obtient sa retraite avec une pension de 1000 livres par an, pour lui tenir lieu de ses appointements.
• 9 juillet 1779, Bordeaux : Il prend part à l'inauguration de l'Académie de musique qui se tient au couvent des Jacobins. Parmi les autres participants on relève la présence d'un GIRAUD jeune. S'agit-il de son fils ?
• 26 octobre 1779, Bordeaux : Barthélemy GIRAUD déclare être maître de musique de la cathédrale Saint-André, demeurant "près l'église et petite place St André".

• 1779 - 1789, Bordeaux : Chaque année, son nom figure dans l'Almanach de commerce, d'arts et métiers pour la ville de Bordeaux et de la province. Il donne des leçons de musique vocale et enseigne la composition.

• 1784, Bordeaux : Il paie 16 livres de capitation.

• Vers 1785 : Bordeaux : Son nom, ainsi que celui du sous-maître de Saint-André, apparaissent dans des listes d'artistes jouant dans l'orchestre du Musée. Sa présence a sans doute été motivée par Franz BECK.

• décembre 1788, Bordeaux : Barthélemy GIRAUD figure une dernière fois dans le registre des pointes du bas chœur de la cathédrale Saint-André. Après quoi on perd sa trace. Le mois suivant il est remplacé par Joseph COSSE.

• 28 pluviôse an III (16 février 1795) : Le citoyen Leroy, instituteur à Creil [Oise], adresse au corps municipal de Bordeaux une lettre pour savoir si la veuve de "GEROT ancien m[aî]tre de musique de la cidevant cathédralle de Bordeau[x]" est toujours en vie, car il est chargé de "terminer une affaire de famille" sur laquelle il ne fournit pas plus de détails. On lui répond qu'elle demeure cours fructidor ci-devant cours d'Albret chez le citoyen Bordeyron, un officier de santé.

• 13 nivôse an IV (3 janvier 1796), Bordeaux  : Louise Lany s'éteint.

Mise à jour : 5 juillet 2023

Sources
Céleste Raymond, Les anciennes sociétés musicales..., 1899 ; Etat actuel de la Musique du roi, 1768 ; F-Ad33/ 3 E 46196 ; F-Ad33/ BMS Parempuyre ; F-Ad33/ C 2793 ; F-Ad33/ G 1014 ; F-Ad33/ G 1015 ; F-Ad33/ G 1039 ; F-Ad33/ G 1568/77 ; F-Ad33/ G 3294 ; F-Ad33/ G 3295 ; F-Ad33/ G 3334 ; F-Ad33/ G 3335 ; F-Am Bazas/ BMS St-Jean-Baptiste ; F-Am Bordeaux/ BMS St-André et St-Seurin ; F-Am Bordeaux/ BMS St-Seurin ; F-Am Bordeaux/ GG 126 ; F-Am Bordeaux/ I 25 ; F-An/ MC/ET/XXXV/708 ; F-An/ O/1/3019 ; F-An/ O/1/3023 ; F-An/ O/1/676 ; F-An/ O/1/842, n°118 ; F-BNF/ VM2/461 ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1779) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1781) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1782) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1783) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1784) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1785) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1787) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1788) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1789) ; F-Filae/ fonds Andriveau ; Fétis, Biographie universelle des musiciens..., 1880 ; Grellet-Dumazeau, La société bordelaise sous Louis XV  ; La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780 ; Le Mercure de France, octobre 1762 ; Le musée de Bordeaux et la musique ; Loupès Philippe, Chapitres et chanoines de Guyenne aux XVIIe et XVIIIe siècles ; Mercure de France, juin et juillet 1759 ; Ph. Loupès, Chapitres et chanoines de Guyenne..., 1985 ; Sonates pour le violoncelle

<<<< retour <<<<