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GANTIER, Pierre Lucien (1739-1825)
État civil
NOM : GANTIER     Prénom(s) : Pierre Lucien     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GANTHIER
GAUTHIER
GAUTIER
Date(s) : 1739-11-13  / 1825-3-18 
Notes biographiques

Pierre Lucien GANTIER (1739-1825), formé à la maîtrise de la cathédrale de Beauvais (Oise), a exercé la fonction de serpent entre 1758 et 1775 en l'abbaye de Montreuil-sur-Mer, en celle de Saint-Lucien-lès-Beauvais, en la cathédrale d'Orléans puis en celle de Noyon, avant de se faire engager comme serpent et basson par le chapitre de la cathédrale de Senlis (Oise), où on le retrouve en 1790. Après la Révolution, il exerce le métier d'instituteur.

• 13 novembre 1739, Beauvais [Oise] : Pierre Lucien GANTIER naît à Beauvais, fils de Pierre Louis Gantier, menuisier, et de Suzanne Françoise Quillier.

• [vers 1746], Beauvais : Pierre Lucien GANTIER devient enfant de chœur à la cathédrale vers l'âge de 8 ans. Il le reste durant douze ans.

• 13 août 1749, Beauvais : Pierre Lucien GANTIER, enfant de chœur malade et possiblement contagieux, est renvoyé chez son père jusqu'à sa guérison.

• 20 juillet 1756, Beauvais : Le chapitre permet de faire apprendre le violon aux enfants de chœur GANTIER, CONSTANT et CARDOT. Ce travail est confié au nommé PELLEGRINI moyennant 72 livres par an.
• 1er octobre 1756, Beauvais : Le nommé GANTIER, enfant de chœur, demande la permission d'apprendre à jouer du serpent.

• 27 mai 1757, Beauvais : Les chanoines accordent la permission à GANTIER, grand enfant de chœur, de porter ses cheveux.

• 31 mars 1758, Beauvais : Le grand enfant de chœur GANTIER quitte la cathédrale après 12 ans passés à l'école de chant. Il reçoit 190 livres pour faire 250 livres avec la somme de 60 livres qu'il a déjà perçue.

• [vers 1758-vers 1761] : Il déclare au début de la Révolution avoir travaillé, après ses années d'apprentissage, "l'espace de trois ans" à l'abbaye de Montreuil-sur-Mer [Pas-de-Calais] en qualité de serpent et de maître des enfants de chœur.

• [vers 1761-vers 1765], Beauvais : Il exerce comme serpent et maître des enfants de chœur en l'abbaye de Saint-Lucien-lès-Beauvais.

• [vers 1765], Orléans [Loiret] : Pierre Lucien GANTIER entre au service de la cathédrale Sainte-Croix comme chantre (et/ou serpent).

• 21 juin 1773, Orléans : Les chanoines de la cathédrale Sainte-Croix lui fournissent une attestation de service alors qu'il s'apprête à partir. On évoque sa présence dans le chœur pendant huit années pendant lesquelles il a accompli son devoir sans encourir aucun reproche. Cette durée de huit ans est confirmée par l'intéressé dans sa déclaration en vue d'obtenir une pension.

• Octobre 1773-septembre 1774, Noyon [Oise] : Au cours de l'année comptable (la date précise n'est pas donnée), Pierre Lucien GANTIER verse le droit de réception usuel réclamé aux nouveaux chapelains de la cathédrale. Tous les chapelains n'ont pas de fonctions musicales, mais il est clair que le nouveau reçu fait partie de ceux que cette église emploie comme musiciens. Il indique au début de la Révolution être resté deux ans au service de ce chapitre, ce qui signifie qu'il a dû partir au début de l'année 1775.

• 26 juin 1775, Senlis [Oise] : Pierre Lucien GANTIER, basson et serpent, s'est presenté à la cathédrale et a joué pendant l'office. Les chanoines, tenant compte de l'avis favorable du maître de musique à propos de ses talents, l'ont reçu "pour servir de basson et de serpent dans notre eglise a la charge pour luy de rapporter des certificats de vie et mœurs, d'enseigner a jouer du basson et serpent ceux de nos enfants de chœur qui auroient de l'inclination pour cette profession". Pour reconnaître ses peines, le chapitre lui donnera une gratification de 50 livres par an en sus de ses appointements ordinaires.
• 19 septembre 1775, Orléans : Pierre Lucien GANTIER, "musicien de l'église de Noyon, depuis quelques jours de celle de Senlis, autrefois de celle d'Orléans", épouse Marie Rose Guérin, fille majeure de défunt Philippe Charles Guérin, qui était bedeau de la paroisse Saint-Pierre-Ensentelée d'Orléans. Les deux mariés avaient donc vraisemblablement fait connaissance longtemps avant, lorsque le musicien exerçait à Orléans. À ce mariage assistent au moins deux musiciens mentionnés dans l'acte : Michel MOIREAU et François ADAM, "musiciens de l'Église d'Orléans". Le second demande un certificat au chapitre d'Orléans dès le 23 septembre et fait sans doute le voyage à Senlis en compagnie du couple GANTIER-Guérin.
• 9 octobre 1775, Senlis : Il est décidé que les semaines de GANTIER lui seront payées à compter du 26 juin, jour de sa reception en qualité de serpent et de basson ; en conséquence, il "sera donné ordonance du montant desdites semaines audit sr Gantier".

De son mariage avec Marie Rose Guérin naissent au moins six enfants entre 1776 et 1784. Les registres de baptême témoignent de son intégration dans le tissu social de la ville de Senlis, autour de la cathédrale mais également dans un milieu plus profane.

• 13 octobre 1776, Senlis : GANTIER, musicien de la cathédrale, époux de Marie Rose Guérin, signe au baptême de leur fille Anne Marie Lucie, dont le parrain est Jacques Antoine Heulliard, prêtre, chanoine de la cathédrale, et la marraine, Marie Lucie de Bréda, fille de messire Jean-François de Bréda, ancien capitaine d'artillerie, qui est représentée.

• 7 octobre 1777, Senlis : Leur fils Louis Jean Augustin Lucien GANTIER, né la veille, est baptisé. Il deviendra enfant de chœur à la cathédrale.

• 19 janvier 1778, Senlis : Une ordonnance de 25 livres est accordée à GANTIER, serpent de la cathédrale, pour "avoir montré à jouer du serpent et du basson" au grand enfant de chœur pendant 6 mois (jusqu'au 26 décembre dernier). 
• 6 décembre 1778, Senlis : GANTIER signe au baptême de sa fille Marie Anne Louise ; le parrain est Louis Marcel BAYART, "maître de musique de cette cathédrale", et la marraine est Anne Geneviève Fay, épouse de BOUTROY, "organiste aussi de cette Eglise".

• 8 février 1779, Senlis : GANTIER ayant cessé de remplir son engagement de montrer aux enfants de chœur à jouer du serpent, il sera privé des derniers six mois de la gratification qu'on lui accordait. 
• 29 mars 1779, Senlis : GANTIER, l'un des vicaires, ayant demandé que les 25 francs qui lui avaient été retranchés pour six mois d'éducation qu'il devait donner à FRICHAULT, l'un de nos enfants de chœur, lui fussent attribués à titre de gratification, le chapitre a refusé, mais consent "par bonté" à les lui accorder au chapitre général prochain à condition qu'il soit plus exact à donner ses leçons.
• 21 juin 1779, Senlis : Un congé de 8 jours est octroyé à GANTIER, serpent, pour aller à la fête de Beauvais.
• 2 août 1779, Senlis : Le chapitre ordonne la reconduction de la gratification de 50 livres par an accordée à GANTIER pour donner des leçons de serpent et basson aux enfants que le chapitre lui désignera ; une ordonnance de 25 livres lui est délivrée pour les six mois échus au premier juillet.

• 11 juillet 1780, Senlis : A été accordé à GANTIER la gratification de 25 francs pour avoir montré à jouer du serpent et du basson à la maîtrise et dix jours de congé.
• 5 août 1780, Senlis : Il sera retenu la paye d'un jour la semaine prochaine aux sieurs GAUTIER et ADAM, qui ont été pointés un jour au lieu de deux cette semaine, quoiqu'ils se soient absentés sans permission pendant deux jours au-delà de leur jour de congé.
• 18 septembre 1780, Senlis : GANTIER obtient 30 sols de gratification.

• 21 juin 1781, Senlis : Sa fille Jeanne Olympe a pour parrain Jean-Baptiste SCHMITT, organiste de la cathédrale. Elle est inhumée le 22 janvier 1785.

• Fin janvier 1782, Senlis : GANTIER tombe malade ; le chapitre décide de lui faire donner une livre de viande par jour pendant la durée de sa maladie. En avril, le boucher reçoit 13 livres 12 sols pour 32 livres de viande "qu'il a fournie au sieur Gantier l'un de nos musiciens pendant sa maladie", ce qui permet de savoir qu'elle a duré un peu plus d'un mois. Toutefois en novembre lui sont encore remboursées 30 livres de viande.
• 25 juin 1782, Senlis : GANTIER reçoit 18 livres du chapitre "pour un cahier de plain chant qu'il a copié pour les fêtes particulières de notre église, le tout pour l'usage de notre organiste".
Il semble tout à fait remis de sa maladie puisqu'il obtient du chapitre "huit jours de congé pour aller à la fête à Beauvais".

• En janvier 1783, GANTIER, "notre serpent", touche 25 livres pour avoir donné "six mois de leçons de serpent et basson à notre maîtrise". Il en sera ainsi de six mois en six mois durant les années suivantes...
• 25 février 1783, Senlis : Il signe au baptême de son fils Louis Emmanuel, dont le parrain est Amédée Louis Bruslé, fils mineur de Mr Bruslé, conseiller du roi au bailliage de Senlis et la marraine Victorine Debray, fille de M. Debray, avocat du roi, qui signent.

• 2 avril 1784, Senlis : Laurent Virginie, son fils, reçoit le baptême. On lui donne pour parrain le fils d'un maître chirurgien et pour marraine, la fille du directeur des carrosses de la ville.

• 15 décembre 1788, Senlis : Le chapitre le reçoit en titre si l'on en croit une attestation de 1790.

1790 : Âgé de 51 ans, Pierre Lucien GANTIER est toujours joueur de serpent et de basson à la cathédrale de Senlis, où il déclare avoir effectué 16 ans de service (17 selon un autre document). Il reçoit une rémunération de 580 livres (ses appointements sont de 8 livres par semaine, 4 setiers de blé moyen méteil, 18 livres pour logement, 18 livres pour obits et 50 livres "en raison de ses enfants"). Une délibération du District de Senlis de 1792 donne d'autres précisions sur ce qu'il touchait : 416 pour ses gages à raison de 8 livres par semaine (en 1792, il indique qu'il en percevait 10, mais l'administration rejette cette prétention), 71 livres pour les 4 setiers de blé moyen méteil à raison de 17 livres 15 sols suivant les appréciations des 14 muids et 36 livres pour loyer de chambre et obits. Il affirme en 1792 qu'il touchait aussi 24 livres "pour différentes rétributions telles qu'à la dédicace, à la Sainte Cécile, aux Os et au Carême", mais l'administration refuse d'en tenir compte. Au service de la cathédrale, sous la direction du jeune maître François BERNARD, il côtoie en 1790 les chanteurs Jean Antoine HAVARD, Pierre PEAUCELLIER, Jean-Baptiste HENRY, Jean François GARNIER, Antoine LELONG et Augustin RONDY, l'autre serpent-basson Louis Antoine LAVOISIER, ainsi que le jeune organiste Jean Louis CHRISTOPHE. Avec eux, il signe en fin d'année une supplique collective dans laquelle ils évoquent leur triste sort et s'inquiètent de leur avenir, la suppression du chapitre les privant de ressources.

• 9 janvier 1791, Senlis : Le directoire du District, "attendu que ledit sieur Gantier est âgé de 51 ans, qu'il a 44 ans de services, qu'il a été reçu en titre par le chapitre de Senlis pour jouir de ses appointements pendant sa vie, qu'il n’est pas possible qu'il obtienne une autre place, qu'il a une femme et 4 enfants encore en bas âge", estime qu'il y a lieu de lui accorder comme pension les 580 livres de traitement annuel dont il jouissait avant la perte de son emploi. 
• [1791], Beauvais : Le directoire du Département de l'Oise estime qu'il a altéré ses forces au service de l'Église et qu'il doit percevoir une pension annuelle de 500 livres.

• 29 août 1792, Senlis : Les administrateurs du District examinent une requête de GANTIER, qui demande à bénéficier de la loi du premier juillet 1792. Il expose qu'il est âgé de 53 ans, qu'il a été employé dans différentes abbayes et chapitres en qualité de serpent et qu'il est attaché depuis 17 ans en la même qualité au chapitre de Senlis qui l'a reçu en titre par acte capitulaire du 15 décembre 1788. Le directoire estime qu'il y a lieu de fixer son traitement à la somme de 523 livres qui doit lui être payée à compter du premier janvier 1791, attendu qu'il a été payé pour l'année 1790 par le ci-devant chapitre de la cathédrale et qu'il sera tenu de faire compte sur l'année 1791 de la somme de 150 livres qu'il a reçue en vertu de la délibération du Département du premier juillet 1791. 
• 23 novembre 1792, Beauvais : Le directoire du Département arrête que le traitement de GANTIER sera fixé à la somme de 523 livres, laquelle lui sera payée par le receveur du District de Senlis par quartiers de 3 mois en 3 mois et d'avance à compter du premier janvier 1791, à charge de lui de tenir compte de la somme de 150 livres, déjà perçue.

• 3 frimaire an XII (12 décembre 1803), Senlis : Sa première femme Marie Rose Guérin décède.

• 10 septembre 1806, Senlis : Pierre Lucien GANTIER, "musicien et instituteur", domicilié rue Sainte-Catherine, épouse Jeanne Prévot, couturière, domiciliée rue de Geaume, native de Reims, fille de Jean Pierre et de Marie Anne Lemaire.

• 18 mars 1825, Senlis : GANTIER meurt à son domicile de la rue Villevert, qualifié de "musicien et ancien instituteur, pensionnaire de l'Etat", âgé de 86 ans, veuf de Marie Rose Guérin et époux de Jeanne Prévot.

Mise à jour : 19 avril 2018

Sources
F-Ad45/ 3NUM/ 234/ 1753 ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad60/ 1 LP 104/4 ; F-Ad60/ 1MI/ ECA612R13 ; F-Ad60/ 1MI/ ECA612R13  ; F-Ad60/ 1MI/ECA612R25 ; F-Ad60/ 1Q2/1013 ; F-Ad60/ 2 GP 538 / 3 ; F-Ad60/ 2 LP 9144 ; F-Ad60/ 2 LP 9147 ; F-Ad60/ 2LP 9144 ; F-Ad60/ G 1591/1 ; F-Ad60/ G 2336 ; F-Ad60/ G 2337 ; F-Ad60/ G 2338 ; F-Ad60/ G 2471 ; F-Ad60/ G 2763 ; F-An/ DXIX/092/798/07

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