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FRONTON, Jean François (1764-1837)
État civil
NOM : FRONTON     Prénom(s) : Jean François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : FRONTIN
Date(s) : 1764-11-8   / 1837-1-14 
Notes biographiques

Jean-François FRONTON offre la particularité d'être, au cours de l'année 1790, passé directement d'un lutrin villageois au chœur de la cathédrale de Besançon, ainsi qu'à celui de la "collégiale" Saint-Paul. Il est par ailleurs maître d'école.

• 8 novembre 1764, Fontenois-lès-Montbozon [Haute-Saône] : Dans ce village situé à 38 km au nord de Besançon naît Jean-François FRONTON, fils de Jacques Fronton, manouvrier, et d'Élisabeth Gaulard / Colard sa femme, qui s'étaient mariés le 14 février 1764 à Bonnay [Doubs]. Il est donc leur premier enfant. Seul son parrain sait signer.

• Jean-François FRONTON a vu le jour dans un milieu manifestement très modeste et éloigné de la culture écrite. Où et comment a-t-il ensuite été formé au chant d'église d'une part, au métier de maître d'école d'autre part ? A-t-il été enfant de chœur dans une maîtrise ?

• 3 septembre 1789, Auxon-Dessus [Doubs] : Dans ce village situé à une dizaine de km au nord de Besançon, Jean-Claude Fronton, recteur d'école, signe pour la dernière fois le registre paroissial. On ignore son lien avec son successeur : oncle / neveu ? Peut-être a-t-il joué un rôle dans l'acquisition des savoirs par le jeune Jean-François.
• 18 octobre 1789 : Un nouveau recteur d’école, Jean-François FRONTON, signe l'acte de sépulture d’un nourrisson d’un mois, fils d’un bourgeois de Besançon, "qui étoit à nourriche" à Auxon-Dessus.
Il signe ensuite à toutes les sépultures jusqu’au 14 août 1790, indice qu'il exerce aussi la fonction de chantre, laquelle est confirmée peu après. Lors de la sépulture suivante, qui date du 18 novembre 1790, il n’est plus présent au village. Jean-François FRONTON n'a donc passé qu'une seule année scolaire à Auxon-Dessus.
 
• Septembre 1790, Besançon [Doubs] : Jean-François FRONTON devient "chantre du chapitre Saint-Paul" (collégiale officiellement supprimée en 1766, mais toujours mentionnée dans les sources... il s'agit en réalité d'une église paroissiale nantie d'une "familiarité" de prêtres relativement importante). Il y côtoie Louis COTTIN, lui aussi chantre. Durant les quatre derniers mois de 1790, il "assiste" [et chante…] en sus au chœur du chapitre métropolitain de Besançon, assistance qui lui sera payée 25 livres le 12 janvier 1791 (la faiblesse de la somme indique qu'il ne s'agissait pas d'un service quotidien, mais sans doute seulement les dimanches et fêtes, et seulement en dehors de ses heures de service à Saint-Paul). Il est donc passé directement du lutrin d'Auxon-Dessus à la cathédrale du diocèse. Cela pourrait aller dans le sens de l'hypothèse qu'il y aurait été antérieurement enfant de chœur, mais ce point demande à être documenté.
• 21 décembre 1790, Auxon-Dessus : Jean-François FRONTON est revenu dans son précédent village d'exercice pour y contracter mariage avec Anne-Louise Barbier, fille de feu Pierre Barbier et de Claudine Poinsard de cette paroisse, âgée de 31 ans. Le rédacteur de l'acte prend la peine de préciser que le jeune homme est "ci-devant recteur d'école pour cette paroisse et maintenant recteur d'école depuis un mois à Besançon et chantre en l'église paroissiale de St-Paul de Besançon". Les mariés ont "obtenu dispense d'un ban et du temps de l'avent", indice d'une certaine urgence. Ils sont assistés de deux frères de la contractante et de son beau-frère, Pierre Gruchet, cafetier à Besançon. Le jeune marié signe "J.F.Fronton", alors que la mariée se déclare "illitérée".

• À partir de l'année 1791, Jean-François FRONTON, tout comme Louis COTTIN, apparaît dans les sources comme chantre de l'église paroissiale Saint-Paul-Saint-Donat de Besançon. Ils reçoivent chacun 75 livres pour les six premiers mois de 1791. Parallèlement, et malgré sa très faible ancienneté, il fait ses démarches pour obtenir des secours en tant qu'ancien chantre ou sous-chantre du ci-devant "chapitre" Saint-Paul de Besançon. Étonnamment, il obtient une pension de 150 livres, dont le versement est attesté jusqu'en 1798. Son dossier a été traité de la même façon que celui de COTTIN, alors que les deux hommes ne sont pas du tout de la même génération ni n'ont la même ancienneté dans un chœur liturgique (celle de FRONTON est à dire vrai presque nulle).
• 4 juillet 1791 : Les deux hommes reçoivent chacun la somme de 49 livres 10 sols de prestation casuelle "qui leur est due par la retraite des sous chantres", pour leur service à l'église paroissiale Saint-Paul-Saint-Donat.
• 30 juillet 1791 : Sept mois après le mariage, naît Claudine-Alexandrine, fille du sieur Jean-François FRONTON, recteur d'école, et d'Anne-Louise Barbier son épouse, paroisse Saint-Paul-Saint-Donat. Parrain et marraine savent signer.
• 27 août 1791 : Jean-François FRONTON, chantre, et Clément Michel, clerc sacristain, sont tous deux témoins de la sépulture de Monsieur Jean-François de Faletans, prêtre, âgé de 86 ans, mort la veille à Saint-Paul-Saint-Donat. Il signe "fronton".

• 2 janvier 1792 et 6 mars 1792, Besançon :  Les sieurs FRONTON et COTTIN reçoivent à nouveau des paiements pour leur service de chantre de Saint-Paul-Saint-Donat.

• 9 frimaire an II (29 novembre 1793), Besançon : Jean-François FRONTON, "instituteur", déclare la naissance, la veille, de son fils Pierre-Claude. Le terme de recteur d'école a disparu au profit de celui d'instituteur. La famille demeure rue Saint-Paul, à proximité immédiate de l'église où le père continue de chanter. Les deux témoins, qui sans doute répondent encore aux anciens critères de choix des parrains et marraines, sont Pierre-Jacques-Augustin Gruchet, "caffetier, originaire de Rouen, Seine-Inférieure", déjà présent au mariage, et Jeanne-Claude Desbiez, épouse d'Antoine Barbier, vigneron à Auxon-Dessus, "illitérée de ce enquise".
L'enfant décède à l'âge de sept mois, le 14 messidor an II (2 juillet 1794).

• 14 germinal an III (3 avril 1795), Besançon : Jean-François FRONTON est toujours "instituteur" lorsqu'il déclare la naissance, la veille, de son fils Jean-Étienne, en présence d'un perruquier et d'une tante Fronton "illitérée". L'adresse de la famille est maintenant "rue des Droits-de-l'Homme".

• 24 fructidor an IV [10 septembre 1796] et 18 fructidor an VI [4 septembre 1798], Besançon : Jean-François FRONTON reçoit toujours sa pension de 150 livres pour son ancien service de chantre à l'ex-'collégiale' Saint-Paul. Il demeure place de l'Artillerie.

• 20 brumaire an IX (11 novembre 1800), Besançon : Lors de la naissance de Joséphine, Jean-François FRONTON est dit "instituteur"

• 14 janvier 1837, Besançon : Jean-François FRONTON, "chantre", veuf d'Anne-Louise Barbier, meurt à l'hôpital. C'est finalement la fonction de chantre qui émerge au moment du décès, et non celle d'instituteur. Aurait-il repris du service dans une église après le Concordat ?

Mise à jour : 25 septembre 2021

Sources
Affiches de Toulouse et du Haut-Languedoc ; F-Ad25/ BMS Auxon-Dessus ; F-Ad25/ L 1055/1 ; F-Ad25/ L 749 ; F-Ad25/ L765 ; F-Ad70/ BMS Fontenois-les-Montbozon ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Paul-St-Donat ; F-Am Besançon/ NMD Besançon

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